Dans la famille Tuilagi, si vous cherchez un rugbyman, vous n'aurez que l'embarras du choix. Namulau'ulu Vavae, le père, un des chefs suprêmes de l'île de Savai'i et sa femme, Aliitasi Vavae, ont eu sept enfants et autant de garçons. Sept frères dont quatre ont déjà porté les couleurs de leur pays (Samoa) : Alesana, Enel et Anitelea qui sont présent sous le maillot de Manu Samoa lors du Mondial en France.
Une vieille tradition samoane oblige le troisième garçon, né Olo'tuli mais surnommé Julie, à se "transformer" en fille pour aider la mère dans les tâches ménagères. Alesana (1m85, 118kg), lui, s'est exporté en Angleterre où, sous les couleurs de Leicester, on le compare souvent à un certain Jonah Lomu.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alesana_Tuilagi
Comme le veut la tradition samoane, qui se perpétue dans une moindre mesure dans toutes les îles de la Polynésie, à sa naissance, "Julie" fut désigné(e) fa'afafine. Autrement dit, en tant que troisième garçon de la famille, il/elle fut élevé(e) comme une fille, afin non seulement d'aider sa mère dans les tâches ménagères, mais également de jouer le rôle essentiel dans la société samoane de passerelle entre deux mondes hermétiquement fermés : celui des hommes et celui des femmes. A 1m92, "Julie" est plus grande, plus élancée que ses autres frères, mais avec ses jupes, son maquillage et ses attitudes efféminées, il/elle n'a jamais joué au rugby.
"Bien sûr que non !", confie-t-il/elle en ajustant les coussins sur le canapé. "C'est un sport beaucoup trop physique pour moi. Moi, je joue uniquement au netball".
Une belle leçon de respect de la différence venue pourtant d'une culture qu'on pourrait juger brutale, car guerrière, vue de l'extérieur. A l'encontre de l'homophobie qui se manifeste parfois violemment dans nos sociétés occidentales.
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