mardi 31 mai 2022

En quête de l'école idéale

Les anarchistes (selon la terminologie habituelle ou selon qu’on les appelle « démocrates radicaux » ou « démocrates absolus ») ont voulu favoriser au maximum l’autonomie de l’élève, nous dit Thomas Déri dans l’ouvrage « L’anarchie expliquée à mon père » de Francis Dupuis-Déri (le fils) et Thomas Déri (le père).

On peut citer :

Chose curieuse pour le Wikipédia en français, d’ordinaire si discret sur le sujet, les trois premiers personnages (Paul Robin, Sébastien Faure et Francisco Ferrer) sont présentés comme francs-maçons ; outre le fait d’être libertaires-anarchistes.

Elinor Ostrom et les huit principes nécessaires à la gestion des biens communs par un groupe


Elinor Ostrom, née le à Los Angeles (Californie) et morte le à Bloomington (Indiana), est une politologue et économiste américaine. En , elle est la première femme à recevoir le prix dit Nobel d'économie, avec Oliver Williamson, « pour son analyse de la gouvernance économique, et en particulier, des biens communs »1,2.

Ses travaux portent principalement sur la théorie de l'action collective et la gestion des biens communs ainsi que des biens publics, aussi bien matériels qu'immatériels. Ils s'inscrivent dans le cadre de la nouvelle économie institutionnelle. Elinor Ostrom a surtout travaillé sur la notion de dilemme social, c'est-à-dire les cas où la quête de l'intérêt personnel conduit à un résultat plus mauvais pour tous que celui résultant d'un autre type de comportement. Elle a surtout étudié la question du dilemme social dans le domaine des ressources communes : ressources hydrauliques, forêts, pêcheries, etc. Avant ses travaux, dans ces cas, seulement deux solutions étaient envisagées : l'État-Léviathan, qui impose le bien public, ou alors une définition stricte des droits de propriété individuelle. L'œuvre d'Ostrom tend à montrer qu'il existe un autre type de solutions, l'autogouvernement, dont elle définit les huit principes caractéristiques nécessaires à sa pérennité, ainsi que les deux éléments clés de son émergence : la réciprocité et la confiance.

Pour analyser les dilemmes sociaux, Ostrom met au point un cadre d'analyse, l'IAD (Institutional Analysis and Development), qui est rapidement recommandé par les institutions internationales. L'IAD repose sur la prise en compte des caractéristiques du monde physique environnant, sur celles de la communauté en proie au problème, sur les règles et normes en vigueur dans le champ de la situation d'action, ainsi que sur les interactions entre les acteurs. Les notions de normes, de règles et de droit occupent une place centrale dans sa pensée. Les normes sont des attributs de la communauté, les règles, au contraire, sont fixées de façon beaucoup plus consciente pour résoudre un dilemme social et servent de cadre à l'établissement de droits. Ostrom reprend la conception du droit de propriété en termes de faisceau de droits de John Rogers Commons et du réalisme juridique américain. D'une manière générale, Elinor et son époux Vincent Ostrom ont une vision décentralisée de la prise de décision qui remonte à leurs premières études sur les ressources en eaux et sur la gestion des aires urbaines : à la vision centralisée qui s'impose dans les années 1960 aux États-Unis, ils opposent une vision plus polycentrée — la polycentricité est un autre de leurs concepts-clés — avec interaction de multiples autorités non strictement hiérarchisées.

Les travaux d'Elinor Ostrom sont peu critiqués de son vivant. En effet, en soutenant — comme Herbert Simon — que la rationalité des individus est limitée et en refusant de penser que la maximisation de l'utilité est la seule forme de comportement rationnel, elle s'attire les sympathies des opposants au courant strictement néo-classique de l'économie. Par ailleurs, son refus de s'en remettre nécessairement à l'État dans les cas de dilemmes sociaux, la fait apprécier des disciples de Friedrich Hayek. Après son décès, toutefois, les travaux d'Ostrom commencent à être critiqués à la fois par les partisans de solutions par l'État, qui l'accusent de ne pas bien prendre en considération les problèmes politiques, et par ceux qui l'accusent de ne pas avoir bien compris la notion de droit de propriété. 

Source :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom

[...] 

Les principes nécessaires à la gestion des biens communs par un groupe

Dans sa recherche [...] Ostrom identifie huit « principes de conception », ou conditions essentielles au succès de ces institutions. Elle reste toutefois prudente quant à la portée de ces principes, précisant que s'ils sont potentiellement nécessaires, ils ne sont pas forcément suffisants pour assurer la durabilité de la gouvernance44. Les huit principes caractéristiques des communautés pérennes (robust) de gestion de ressources communes (common-pool resources) identifiés par Ostrom sont les suivants45 :

  1. définition claire de l'objet de la communauté et de ses membres46. Il s'agit d'un préalable sans lequel personne ne sait ce qui est géré ni par qui47 ;
  2. cohérence entre les règles relatives à la ressource commune et la nature de celle-ci48. Les règles d'exploitation et de mise à disposition doivent être claires et adaptées à la nature de la ressource partagée49 ;
  3. participation des utilisateurs à la modification des règles opérationnelles concernant la ressource commune50. La participation des utilisateurs permet d'assurer l'adaptation dans le temps de l'exploitation de la ressource et donc sa pérennité51 ;
  4. responsabilité des surveillants de l'exploitation de la ressource commune et du comportement de ses exploitants devant ces derniers52 ;
  5. graduation des sanctions pour non-respect des règles d'exploitation de la ressource commune53. Ostrom considère cet aspect comme le « nœud du problème » et observe des résultats « surprenants » : les communautés pérennes sont caractérisées d'une part par la non-intervention d'une instance gouvernementale extérieure pour sanctionner un mésusage des ressources communes et d'autre part par un niveau initialement faible de ces sanctions, ce qu'elle analyse, en faisant référence aux travaux de Margaret Levi (en), en termes de « conformation quasi volontaire », définie par cette dernière à partir de l'exemple de la taxation comme « volontaire dans la mesure où les électeurs paient [les impôts] parce qu'ils choisissent de le faire ; quasi volontaire parce qu'ils seront sanctionnés s'ils ne le font pas et qu'ils sont pris »54 ; et par conséquent comme ne résultant ni de principes idéologiques ou moraux, ni d'une simple coercition, mais d'une « décision calculée se fondant sur la conduite des autres »55. Selon Ostrom, les sanctions ont d'abord pour objet le rappel de l'obligation de conformation aux règles, d'où leur degré initialement faible, adaptées à l'intention supposée du transgresseur de s'y conformer à nouveau56 ;
  6. accès rapide à des instances locales de résolution de conflits57. Selon Ostrom, les modèles théoriques de gouvernance sont fondés sur des règles sans ambiguïtés appliquées par des intervenants extérieurs omniscients. Mais, dans la réalité les règles sont toujours ambiguës. Aussi si on veut assurer une gestion des ressources pérennes, il convient d'établir une instance de résolution de conflits à faible coût d'accès58 ;
  7. la reconnaissance de l'auto-organisation par les autorités gouvernementales externes59,60 ;
  8. organisation à plusieurs niveaux (multi-niveaux) des activités d'appropriation, d'approvisionnement, de surveillance, de mise en application des lois, de résolution des conflits et de gouvernance61.

Les principes d'Ostrom ont été confirmés à de nombreuses reprises par des études sur les CPR (common-pool resources) et ont donc prouvé leur fiabilité. Les principales critiques concernant ces principes portent sur leur incomplétude. En effet, ils n'incluent pas des facteurs comme la taille et l'hétérogénéité des groupes d'utilisateurs ou les facteurs externes comme le régime de gouvernance à l'intérieur duquel les utilisateurs évoluent62. Les facteurs externes, notamment l'intégration aux marchés ou l'intervention d'un État, peuvent en effet avoir des effets significatifs sur les communautés. Par extension, la question de la transposition de ces principes à des échelles plus larges est sujette à débat.

Fiers d'être les derniers !

 % d'enfants de 5-11 ans ayant reçu au moins 1 dose de "vaccin anti-covid"

 🇫🇷France : 5,2% 

🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿Angleterre : 7% 

🇨🇭Suisse : 8,4% 

🇩🇪Allemagne : 22,2% 

🇧🇪Belgique : 33,3% 

🇺🇸États-Unis : 35,5% 

🇮🇹Italie : 38,1% 

🇵🇹Portugal: 48,4% 

🇪🇸Espagne : 54,5% 

🇨🇦Canada : 56,5%

Trois extraits du livre "L'anarchie explique à mon père"

Sur l’école (pages 89 à 91) :

Thomas Déri : Pour ma part, de la maternelle au lycée, j’ai toujours reçu une éducation laïque où la parole du maître était considérée comme la vérité absolue, ce qui ne m’a pas empêché de la remettre en question. Ce n’est évidemment pas la forme d’éducation que les anarchistes préconisent. Considérant que l’école traditionnelle est un instrument de reproduction des structures sociales de domination et d’exploitation, ils essayent d’implanter des systèmes d’éducation libertaire. À ce propos, je te citerai une anecdote personnelle. Je suis passé par le système d’éducation laïque français traditionnel, et le seul moment où on s’interroge sur le système en question, c’est quand on fait appel, comme sujet du baccalauréat, à Rabelais et Voltaire pour disserter sur l’affirmation de Montaigne :
«Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.» Le paradoxe, c’est que ces dissertations sont corrigées par des professeurs qui sont passés par un système où l’on tient pour acquis qu’une tête bien faite est nécessairement une tête bien pleine. Allez donc ensuite prétendre le contraire.
Mais si l’on revient aux anarchistes qui ont voulu favoriser au maximum l’autonomie de l’élève, on peut citer Paul Robin et l’orphelinat de Cempuis, puis Sébastien Faure et La Ruche en France, Francisco Ferrer et l’Escuela moderna en Espagne, les écoles libertaires de Hambourg en Allemagne et A.S. Neill et l’école de Summerhill en Grande-Bretagne,
entre autres.
Francis Dupuis-Déri : En effet, les anarchistes ont aussi mis sur pied un peu partout des écoles offrant une éducation progressiste aux filles et aux garçons. Ils proposaient dès le XIXe siècle une réorganisation radicale de l’école et de l’éducation : des classes mixtes, où se retrouvaient filles et garçons, et une «éducation intégrale» qui permettait de développer à la fois les compétences manuelles, techniques, intellectuelles et culturelles. On peut presque dire que les anarchistes considéraient que la révolution allait naître autant à l’école qu’à l’usine ou dans la rue. À une époque ou une majorité d’adultes étaient encore illettrés, la formation continue était une priorité, et des anarchistes ont ouvert un peu partout des «universités populaires», en Argentine, à Cuba, au Pérou, en Égypte, et des cercles de
lecture où on lisait à haute voix les journaux et les livres pour les camarades qui ne savaient pas lire. Les anarchistes insistent dès le XIXe siècle sur l’importance de réduire
le pouvoir du maître en abolissant par exemple les punitions corporelles, en limitant la discipline et en offrant des choix aux élèves. Un siècle plus tard, la majorité de la société trouve que plusieurs des idées anarchistes au sujet de l’éducation semblent relever du simple bon sens, sans savoir qu’elles ont été développées et souvent testées par les anarchistes. James Guillaume, un anarchiste proche de Bakounine, considérait que les enfants devaient pouvoir choisir leur enseignant, qui alors «ne ser[ait] plus pour
eux un tyran détesté, mais un ami qu’ils écouter[aient] avec plaisir». Fernand Pelloutier, un syndicaliste révolutionnaire français du début du XXe siècle, pensait aussi qu’il fallait éveiller les enfants aux injustices de la société libérale, former les enfants des pauvres et des exploités à la «science de leur malheur», et les «instruire pour [qu’ils se] révolt[ent]».
Et puis, pourquoi ne pas favoriser l’autogestion chez les enfants ? James Guillaume prévoyait qu’à l’école, «dans leurs réunions, les enfants seront complètement libres : ils organiseront eux-mêmes leurs jeux, leurs conférences, établiront un bureau pour diriger leurs travaux, des arbitres pour juger leurs différends, etc.» Lors d’un campement temporaire autonome et autogéré à Strasbourg en 2002, dans le cadre de la campagne No Border, un espace était réservé aux enfants, qui déléguaient même des mandataires à l’assemblée générale. Ils s’y plaignaient que des adultes ne respectaient pas la propreté des lieux, ou encore que des adultes avaient planté leur tente dans l’espace des enfants. Lorsque des rumeurs ont commencé à circuler, disant que la police procéderait à l’expulsion des campeurs, les enfants ont déclaré qu’ils voulaient rester, car c’était aussi
leur camp. Leurs parents sont intervenus et les ont emmenés…

Sur la police (pages 104 à 106) :

Thomas : Après l’armée, examinons maintenant le rôle de la police, qui est chargée de faire respecter les lois, et à qui l’État délègue son autorité.
Francis : Selon toi, qu’en pensent les anarchistes ?
Thomas : La police est l’organe de l’État le plus visible et le plus présent dans la vie de tous les jours pour faire appliquer certains règlements et lois. C’est donc le symbole de l’autorité le plus contraignant aux yeux des anarchistes, et quand celle-ci outrepasse ses droits, elle représente une cible de choix pour la critique.
Francis : Eh oui. Les anarchistes sont d’autant plus critiques de la police qu’elle les harcèle et les brutalise depuis toujours. Michel Bakounine, Louise Michel, Pierre Kropotkine et Emma Goldman ont connu la prison et, dans certains cas, l’exil forcé. Certaines situations sont tragiques : les anarchistes italiens, qui ont été parmi les premiers à être jetés en prison par les fascistes de Mussolini, n’ont pas été libérés tout de suite des pénitenciers par le nouveau gouvernement italien après la chute du dictateur ; on les a transférés dans des camps pour les empêcher de nuire. De nos jours, avec le mouvement altermondialiste, qui compte dans ses rangs bien des anarchistes, la répression policière les vise plus spécifiquement, et des milliers d’entre eux sont arrêtés, individuellement
ou lors de manifestations. Outre ce problème, la police, tout comme l’armée, est un corps de métier incompatible avec l’idéal anarchiste de liberté, d’égalité, de solidarité et d’entraide. Il s’agit d’organisations très autoritaires et hiérarchisées qui refusent par principe l’autonomie de leurs membres, exigeant une obéissance aveugle, y compris lorsqu’il s’agit parfois de se faire tuer et d’accepter de tuer de parfaits inconnus, ce qui peut même être récompensé par des médailles et de l’avancement. Et après, on pense encore que l’État assure la paix et la sécurité et que les anarchistes sont violents !
La police comme nous la connaissons est une invention plutôt récente, qui est apparue en France et en Grande-Bretagne vers le XIXe siècle, avant tout pour protéger les riches des pauvres. C’est l’un des penseurs du libéralisme économique, l’Anglais Adam Smith, qui disait : «le gouvernement civil, en tant qu’il a pour objet la sécurité des propriétés,
est, dans la réalité, institué pour défendre les riches contre les pauvres». Il ajoutait que l’État et la police existent pour «permettre aux riches de dormir tranquillement dans leur lit». Les anarchistes sont bien d’accord, ici, avec les libéraux : «sans le gendarme, le propriétaire ne pourrait pas exister», disait l’anarchiste italien Errico Malatesta.
À la question, qui se veut déstabilisante, si souvent posée aux anarchistes, à savoir comment imaginer une société sans police, voici leur réponse : si vous voulez préserver les distinctions entre les dominants et les dominés et entre les riches et les pauvres, alors vous ne pouvez pas vous passer d’une police publique ou privée pour protéger les riches et
mettre les pauvres hors d’état de nuire (en prison, par exemple). Mais le besoin d’une police serait bien moins grand dans une société anarchiste, où il y aurait sans doute peu de crimes à prévenir et à punir puisqu’il n’y aurait plus d’État, ni de propriété privée, ni de dominants et de dominés, ni de riches et de pauvres. Qui désobéira à qui, alors, et qui volera qui ? Bref, les anarchistes ne sont pas convaincus par l’idéologie dominante
qui voit dans le premier venu un meurtrier, un violeur ou un voleur potentiel. Cette peur est d’ailleurs entretenue par la philosophie politique inspirée de Thomas Hobbes et du darwinisme social, entre autres, et surtout par les médias de masse et les films à suspens, les films policiers et même les films d’horreur. En situation de justice, de liberté et d’égalité, il devrait y avoir beaucoup moins de violence dans la société.
Mais que faire si un maniaque armé d’une tronçonneuse attaque ses voisins ? Alors, la communauté se réunira probablement pour trouver, ensemble, une solution : il serait possible de le forcer à l’exil, de le forcer à suivre une thérapie, de proposer un rituel collectif de réconciliation et de réhabilitation, etc. À titre préventif, on peut aussi imaginer un service bénévole de volontaires qui accourraient quand une personne appellerait à
l’aide. Ce ne sont pas de bonnes solutions ? Si vous avez d’autres idées, vous aurez l’occasion d’en discuter dans votre assemblée et de participer à la décision collective pour que soit gérée ensemble cette délicate situation plutôt que de laisser des policiers et des juges faire régner un ordre et une loi qui vous seraient imposés.
Mais la justice populaire est dangereuse, et le peuple assoiffé de lynchage, dira-t-on. Ah ! Bon ? Que dire alors des interventions policières qui s’effectuent souvent de manière brutale et discriminatoire ? Et des juges qui sont de mèche avec la classe dominante, à laquelle ils appartiennent, d’ailleurs ? Les anarchistes savent surtout que «notre»
système actuel de traitement de la criminalité par la police, les tribunaux et les prisons représente une catastrophe humaine. La prison est «une école du crime», comme le veut l’expression populaire. Et avouons-le : quel manque d’imagination que d’enfermer un individu indésirable entre quatre murs et de verrouiller la porte !

Sur les communs (pages 109 et 110) :

Francis : […] Au sujet de la dichotomie entre le public et le privé, des anarchistes proposent, dès le XIXe siècle, une troisième option, le «commun». Marianne Enckell, qui s’occupe du CIRA à Lausanne, rappelle que des anarchistes participant au congrès de l’Internationale fédéraliste, à Bruxelles en 1874, proposent que les «services publics»
soient la responsabilité des communes autonomes et fédérées, fonctionnant selon le principe de l’entraide et non pas d’un «État omnipotent». Or le drame, en Occident aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pratiquement plus de ressources économiques communes, il n’y a plus de commun : tout a été soit privatisé, soit «nationalisé», accaparé par l’État
sous le nom de «biens publics».

samedi 28 mai 2022

E=mc2

L'équation E = mc2 (lire « E égale m c carré » ou même « E égale m c deux ») est une formule d'équivalence entre la masse et l'énergie, rendue célèbre par Albert Einstein avec une publication en 1905 sur la relativité restreinte.

Elle apparaît en 1900 de façon implicite chez le mathématicien et physicien français Henri Poincaré dans un article La théorie de Lorentz et le principe de l’action et de la réaction où il développe certains principes de déformation de l'espace-temps qu'il appelle aussi « relativité », puis en 1903 dans la thèse peu médiatisée de l'Italien Olinto de Pretto.

Cette formule d’Albert Einstein d'Henri Poincaré signifie que l'énergie (E) est égale à la masse (m) multipliée par le carré de la vitesse de la lumière (c).

En relativité restreinte, l'égalité E = mc2 est connue comme la relation d'Einstein. Elle relie une masse m et une énergie E. L'énergie E est l'énergie de masse mc2. La masse m est la masse inerte mi qui apparaît dans la relation fondamentale de la dynamique et caractérise l'inertie d'un corps. Einstein, par cette équivalence de la masse inerte et de l'énergie, a introduit le principe d'inertie de l'énergie.

Cette relation signifie qu'une particule de masse m isolée et au repos dans un référentiel possède, du fait de cette masse, une énergie E appelée énergie de masse, dont la valeur est donnée par le produit de m par le carré de la vitesse de la lumière dans le vide (c).

Cette formule de transformation, qui explique l'énergie dégagée par la fission et la fusion nucléaire, en particulier dans les bombes atomiques, a fortement marqué les esprits car elle met en évidence que, du fait de l'énormité du facteur c2, une perte de masse même petite à l'échelle humaine peut dégager une quantité d'énergie considérable. Par exemple, un gramme de matière que l'on annihilerait par collision avec de l'antimatière correspond à environ 1014 joules, soit approximativement l'énergie dégagée par les premières bombes nucléaires.

Marion, Anne-Marie & Christine : des guerrières dans l'arène !

Nous sommes nombreux à avoir compris que ce pouvoir des ténèbres nous a mis le dos au mur, menaçant notre vie et la vie de nos enfants. Il est temps qu'un grand mouvement citoyen se lève et adopte la désobéissance civile en réponse aux injonctions criminelles de cet Etat voyou. La France s'éveille et décide d'agir.

Eric Montana


Source : https://rumble.com/v15rtlz-marion-anne-marie-and-christine-des-guerrires-dans-larne-.html

La variole du singe se guérit en deux jours avec la Doxycycline


 

 Alors, allez-vous encore tomber dans le panneau ?


Vous devriez avoir peur ...


 

Faux certificats de "vaccination" chez les politiciens et les influenceurs

 Silvano Trotta Officiel, [27/05/2022 18:15]
[ Photo ]
Hier je vous apprenais que les principaux médecins US avaient de faux certificats de vaccination aujourd'hui c'est 2200 personnalités, scientifiques espagnols qui avaient de faux vaccins. Et qui bien sûr faisaient la morale pour faire injecter les poisons au grand public..❗ Et en France..❓

 La actriz Verónica Echegui también estaría investigada en la operación Jenner.

Source : https://www.epe.es/es/sucesos/20220524/lista-famosos-falsos-vacunados-covid-operacion-jenner-13700607

Rappel du droit par le Dr Amine Umlil

 Dr Amine Umlil au Sénat donne une leçon de droit et de médecine : "on est avec un vaccin qui a été mis sur le marché avec 1,5 mois de recul, alors qu' une directive européenne de 2001 stipule un minimum de 10 ans pour un usage médical."

 

Source : https://www.facebook.com/100032535828436/videos/5953127161380958/

 
Audition choc du Dr Amine Umlil devant le Sénat-"Il y a un principe d'inviolabilité du corps humain"
 
 

Armée zapatiste de libération nationale

L'Armée zapatiste de libération nationale (espagnol : Ejército Zapatista de Liberación Nacional, EZLN) est une faction révolutionnaire politico-militaire2 basée au Chiapas, l'un des États dont les habitants sont parmi les plus défavorisés du Mexique3,4,5, pays qui est depuis ces dernières années une importante puissance économique mondiale en termes de PIB.

L'EZLN affirme lutter non seulement pour la protection et la promotion des droits des populations indigènes mais aussi de toutes les minorités du pays6.

L'attitude non-violente du mouvement est une des raisons de la longévité de l'EZLN et aussi de la popularité qu'elle rencontre selon elle au sein de la population mexicaine et de la communauté internationale7. L'organisation est devenue pour certains un symbole de la lutte altermondialiste8


 

Choix du nom

Le nom vient du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata, à l'instar de très nombreuses associations civiles, groupements d'agriculteurs et autres, et ce dès les années 1920 au Mexique. Les membres de ce groupe se considèrent comme les héritiers de Zapata (qui n'était pas un indigène9) et les héritiers de 500 ans de résistance indigène à l'impérialisme occidental, espagnol, états-unien et même intégré par les régimes politiques nationaux[réf. nécessaire].

En 1858, le Mexique fut le premier pays ibéro-américain à avoir un président d'origine indigène « pure » en la personne de Benito Juárez. Le général Victoriano Huerta, également d'origine indigène, se proclamera lui-même président en 1913. Juárez et Huerta ne se réclamèrent jamais de leurs origines indigènes, ils agirent toujours en citoyens mexicains.

Caractéristiques

Bien que les membres de l'EZLN portent un uniforme et une arme, celle-ci diffère des mouvements de guérilla classiques10. Elle a publiquement déclaré s'être soulevée en 1994 pour attirer l'attention sur la condition des indigènes au Chiapas, mais aussi ne pas vouloir réutiliser ses armes11,12. Les zapatistes ont un slogan : « ¡Ya basta! » (« Ça suffit ! ») qui fait référence à l'inefficacité qu'elle attribue aux méthodes de lutte politique traditionnelles (parti politique par exemple). En certaines occasions, les zapatistes, malgré leur déclaration de guerre, se sont rendus, avec l'accord du gouvernement à Mexico pour y défendre leurs idées13.

Histoire

Contexte social chiapanèque

Le Chiapas est un État pauvre qui accumule des records en matière d'analphabétisme, de dénutrition, de mortalité infantile et de mortalité pour maladies infectieuses et respiratoires, de carence d'équipements domestiques (eau, électricité, etc.). Il n'a bénéficié qu'avec retard et seulement partiellement des acquis agraires de la révolution mexicaine, en raison du contrôle politique et social exercé par une oligarchie conservatrice et parfois raciste, surnommée la « famille chiapanèque ». Jusqu'aux années 1970, existaient dans les grandes propriétés des formes d'exploitation de la main d’œuvre indigène proches du féodalisme : les paysans étaient soumis à une quasi servitude car, payés en jetons valables uniquement dans la boutique du maître, ils contractent des dettes transmises de génération en génération qui leur imposent de rester sur place14.

Au début des années 1970, les luttes paysannes s'intensifient. À ce processus contribue le Congrès indigène tenu en octobre 1974 à San Cristóbal en l'honneur de Bartolomé de Las Casas; avec le soutien de l’évêque Samuel Ruiz. Ces associations paysannes sont renforcées par l'arrivée de militants d'extrême gauche réfugiés dans la région pour fuir les forces de sécurité (Massacre de Tlatelolco en 1968 et répression constante des groupes d'extrême gauche)15.

Au cours des années 1980, les élites du Chiapas utilisent les appareils d'État locaux et nationaux pour intimider (et régulièrement assassiner) des militants paysans. La pratique des assassinats sélectifs par les forces de sécurité ou des groupes paramilitaires proches des propriétaires terriens entraine des désaccords entre les militants : certains préconisent de réagir par l'emploi de la lutte armée, ce à quoi d'autres s'opposent15.

Origines de l'EZLN

L’EZLN est fondée clandestinement en 1983 sur le modèle des guérillas marxistes-léninistes, mais ne s'engage militairement contre le gouvernement mexicain qu'une dizaine d'années plus tard16. Lors de son apparition publique, l'EZLN revendique une triple ascendance : elle se pose comme héritière de « 500 ans de résistance indigène », héritière des luttes révolutionnaires du début du XXe siècle dont celles des paysans derrière Emiliano Zapata, mais aussi des luttes des groupes et guérillas révolutionnaires des années 1960-1970.

Des FLN à la Selva (1969-1983)

Le Mexique a longtemps été considéré comme une « dictature parfaite », mise en coupe réglée par le PRI de 1929 jusqu'en 2000. Les mouvements sociaux, ouvriers, paysans ou étudiants se voient confrontés systématique d'une part aux tentatives de clientélisation, d'autre part à une répression féroce, la « guerre sale », parfois mené par des organisations para-légales. À la fin des années 1969, la situation est telle que de nombreux jeunes considèrent les canaux légaux de participation politique comme bloqués et parient alors sur la formation d'organisations armées clandestines pour tenter de renverser un régime autoritaire, et ainsi améliorer les conditions de vie de la population17.

C'est dans ce contexte, que les Fuerzas de Liberación Nacional (Forces de libération nationale, FLN) sont fondées, le 6 août 1969 dans le nord du pays à Monterrey, Nuevo León comme organisation politico-militaire d’inspiration castro-guévariste. Au cours des années suivantes, le groupe disposait de réseaux dans les États de Veracruz, Puebla, Tabasco, Nuevo León, à Mexico ainsi qu'au Chiapas où opérait le Núcleo Guerrillero Emiliano Zapata (NGEZ)17.

En février 1974, un affrontement a lieu à San Miguel Nepantla, dans l'État de Mexico, entre une unité de l'armée fédérale, et des membres du FLN, cinq guérilleros y perdent la vie, tandis que seize ont été arrêtés. À la suite de cet affrontement, les FLN perdent une grande partie de leur capacité opérationnelle, leurs réseaux sont démantelés. Le NGEZ est par ailleurs anéanti par l'armée dans la jungle.

C'est néanmoins au Chiapas que se réorganisent les FLN. Le travail effectué à partir de 1974 au Chiapas a permis de construire des réseaux de solidarité locaux avec des groupes maoïstes, les syndicats paysans, des militants prônant la formation de coopératives, des indigènes politisés ou catholiques proches de la théologie de la libération. À la fin des années 1970, influencées par les exemples du FMLN, du FSLN et des guérillas guatemaltèques, les FLN rompent avec la stratégie foquiste et adoptent celle de la guerre populaire prolongée ou de libération nationale avec l'ambition de former une véritable armée révolutionnaire18.

Au début des années 1980, certains des militants décident donc de fonder l'Armée zapatiste de libération nationale et l'acronyme FLN-EZLN commencent à apparaître dans les documents du mouvement. Cependant, c'est le 17 novembre 1983 qui est retenu comme date officielle de fondation de l'EZLN, quand un groupe de six militants, comprenant des indigènes et des métis, créée le premier camp de l'Armée zapatiste de libération nationale dans la selva Lacandone. Durant les années de construction clandestine de l'EZLN dans les communautés paysannes et indigènes de la selva, le lien avec les FLN est maintenu : des militants issus des communautés rurales viendront ainsi se former politiquement auprès des réseaux urbains des FLN tandis que des militants issus des réseaux de recrutement urbains, généralement dans les universités, rejoindront la guérilla en tant que cadre.

Les années de clandestinités de l'EZLN (1983-1993)

Le 17 novembre 1983, lorsqu'est fondé le premier camps de l'EZLN dans la jungle chiapanèque, les guérilleros ne sont que six. Cet isolement va marquer les premières années de la guérilla. Non seulement ils ne parviennent pas à établir une relation de confiance avec les indigènes locaux mais bien au contraire ceux-ci les rejettent violemment. Cet isolement dure jusqu'en 1985, à cette période les conflits entre les communautés et les autorités, notamment les propriétaires terriens, favorisent un rapprochement avec la guérilla. L'intermédiation de militants indigènes politisés renforce ces contacts. En 1986, pour la première fois l'EZLN entre en tant que groupe armé au sein d'une communauté17.

À partir de cette période, l'EZLN connait un développement exponentiel. À la fin des années 1980, l'EZLN comprend plusieurs milliers de membres tandis que la majeure partie des communautés indigènes des hautes-terres et de la Selva sont zapatistes et servent de « bases d'appui » à la guérilla. Ce développement est soutenu par la convergence entre la guérilla, l'Union des unions d'ejidos (UU), le syndicat coopératif paysan, et l'église indigène : le commandant Jésus de l'EZLN est ainsi le président de l'UU est le chef des prédiacres19.

L'arrivée de l’EZLN dans la forêt a coïncidé avec le mandat du général Absalón Castellanos Domínguez comme gouverneur du Chiapas de 1982 à 1988. Ce mandat s'est distingué comme particulièrement répressif à l'encontre des organisations paysannes, usant de différentes stratégies comme l’assassinat ou l’enlèvement des leaders ou la mise en œuvre de programmes visant à les démobiliser, comme l’attribution de centaines de « certificats d’inaffectabilité », protégeant les terres des grands propriétaires destinées à d’élevage de toute répartition agraire. La violence du gouvernement Absalón a participé à cette période à ce que le fait de prendre les armes soit vu comme un acte de légitime défense20.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, les divergences entre l'Église, l'UU et l'EZLN se renforcent sans entamer la croissance de cette dernière. Les échecs coopérativistes renforcent en effet la perspective de la lutte armée, tandis qu'une large partie de l'église indigène se détourne des commandements épiscopaux pour se lier plus étroitement avec l'EZLN. Tandis que la crise de la culture du café et l'interdiction de l'exploitation du bois dans la Selva mettent en péril la situation des populations indigènes. En 1989, l'Alianza Nacional Campesina Independiente Emiliano Zapata (Alliance Paysanne Nationale Indépendante Emiliano Zapata, ANCIEZ) est fondée, cette nouvelle organisation paysanne de base est la première représentation politique publique de l'EZLN qui demeure clandestine.

Des paysans zapatistes de l'ANCIEZ renversent la statue de Diego de Mazariegos. San Cristóbal de Las Casas, 1992.

Pendant ces années de clandestinités, l'EZLN est également renforcée par le rejet de l'impasse politique dans laquelle est engoncé le Mexique. En 1988, Carlos Salinas de Gortari, candidat du PRI, est élu président à la suite d'une fraude massive qui témoigne de la crise du parti-État, mais aussi de sa volonté de rester au pouvoir, y compris de façon illégale. Par ailleurs, ce mandat est marqué par des réformes de droites libérales, parmi celles-ci la réforme visant à privatiser les ejidales et adoptée en 1992 : la réforme de l’article 27 de la Constitution met fin à la réforme agraire et au caractère inaliénable des terres indiennes, affaiblissant par la même le caractère imprescriptible de la figure de l’ejido, cette réforme était l’une des conditions préalables pour l’entrée du Mexique dans l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Ce contexte pousse l'EZLN à agir, notamment à travers l'ANCIEZ21.

En 1992, les manifestations indigènes se multiplient et se radicalisent avec la conjoncture de la contre-commémoration des 500 ans de la colonisation. Elles culminent le 12 octobre, lorsque 10 000 personnes, pour beaucoup membres de l'EZLN, défilent à San Cristóbal de Las Casas sous les bannières du Front des organisations sociales du Chiapas (Frente de Organizaciones Sociales de Chiapas, FOSCH) et de l'ANCIEZ. Durant cette manifestation, les militants de l'ANCIEZ abattent la statue du conquistador Diego de Mazariegos y Porres. C'est durant ce mouvement que la décision du soulèvement armé commence à être sérieusement envisagé par les zapatistes.

Entre 1992 et 1993, la décision d'entamer la lutte armée est interrogée au sein de l'EZLN, dans ses bases d'appuis communautaires et dans la hiérarchie. La décision finale est prise le 23 janvier 1993, lors d'une réunion des états-majors de l'EZLN et des FLN à l'ejido du Prado, dans la forêt Lacandone. Le commandement de l'EZLN parvient alors à convaincre les FLN, marquant la prise d'autonomie de l'organisation zapatiste vis-à-vis de la "maison-mère". Il faut encore presque un an de préparation pour que la guérilla sorte de la clandestinité19.

Déclaration de guerre de l'EZLN

Traduction du texte signé par la Comandancia General del EZLN, Selva Lacandona, Chiapas, Mexique, fin 1993 :

« Déclaration de guerre à l'armée mexicaine, pilier basique de la dictature dont nous souffrons, monopolisée par le parti au pouvoir et dirigée par l'exécutif fédéral que détient aujourd'hui son chef suprême et illégitime Carlos Salinas de Gortari.

Conformément à cette déclaration de guerre, nous demandons que les autres pouvoirs de la nation s'engagent à restaurer la légalité et la stabilité du pays en déposant ce dictateur. Peuple du Mexique, nous, hommes, femmes, intègres et libres, sommes conscients que la guerre que nous déclarons est un moyen ultime mais juste.

Les dictateurs appliquent une guerre génocidaire non déclarée contre nos peuples, c'est pourquoi nous te demandons ta ferme participation en appuyant ce plan qui est celui du peuple mexicain qui lutte pour le travail, la terre, un toit, manger, la santé, l'éducation, l'indépendance, la liberté, la démocratie, la justice et la paix.

Nous déclarons que nous ne cesserons de combattre jusqu'à l'obtention des demandes de notre peuple et jusqu'à avoir formé un gouvernement national libre et démocratique.

Rejoins les forces insurgées de l'armée zapatiste de libération nationale22. »

Soulèvement du 1er janvier 1994

Un membre de l'EZLN cagoulé jouant du Guitarrón

Après dix années de préparation et d'organisation clandestine dans les villages de la jungle (selva) et des hauts plateaux (los altos) du Chiapas23 commence, le , une insurrection indigène. Ce soulèvement a lieu le jour même de l'entrée en vigueur de l'ALENA entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, la date est donc choisie pour montrer un rejet du néolibéralisme24 Les zapatistes affirment avoir opté pour la voie armée pour faire face au peu de résultats obtenus par les formes pacifiques de protestations25.

Les combattants zapatistes, au visage caché par des paliacates ou des passe-montagnes, déclarent la guerre au gouvernement fédéral et à son armée, et parviennent à occuper le palais municipal (mairie) de San Cristobal durant quelques heures, faits connus sous le nom de Prise de San Cristóbal de las Casas, ainsi que ceux de Las Margaritas, Altamirano et Ocosingo25.

Après douze jours de guerre entre l'EZLN et les forces gouvernementales (faisant entre 150 et 200 morts)26,5, le gouvernement décrète un cessez-le-feu unilatéral sous la pression de la société civile nationale et internationale,[réf. nécessaire], et entame un premier dialogue avec l'EZLN dans la cathédrale de San Cristóbal de Las Casas. L'évêque de San Cristóbal, Samuel Ruiz García, sert de médiateur. Pour prouver sa bonne volonté, le gouvernement libère les prisonniers zapatistes et l'EZLN livre son unique prisonnier, le général Absalón Dominguez, ancien gouverneur du Chiapas25.

Déplacement de personnes

Selon le directeur du PNUD au Chiapas, Oscar Torrens, en 1994, l'insurrection zapatiste a fait fuir principalement de la région d'Ocosingo et de Las Margaritas 6 000 familles chiapanèques soit plus de 20 000 personnes, pour la plupart des indigènes tzeltales propriétaires de leurs terres et sympathisants du PRI ou membres d'organisations liées à ce parti. Ces indigènes n'ont pas retrouvé leurs terres prises et occupées par l'EZLN et se sont, pour certains d'entre eux, rapprochés des villes, survivant en travaillant dans la construction ou la vente dans les rues, perdant ainsi leur mode de vie traditionnel27.

Les accords de San Andrés

Le dialogue avec le gouvernement s'étend sur deux années et se conclut par la signature des accords de San Andrés le sur les droits et culture des populations indigènes qui spécifient des modifications à apporter à la Constitution de 1917 [Lesquelles ?].

Une fois ces accords votés par le représentant du gouvernement et l'EZLN, le président Ernesto Zedillo Ponce de León qui n'a pas le pouvoir de modifier la Constitution réfute cette signature. L'EZLN annonce alors que les promesses à la table des négociations n'ont pas été respectées28 et forme 38 « municipalités autonomes », mettant en œuvre unilatéralement les accords29. Le président Zedillo augmente alors la présence militaire dans cette région[réf. nécessaire].

Les zapatistes font, à partir de janvier 1996, un appel à l'organisation d'une rencontre internationale : il se concrétise par une « Première rencontre intercontinentale pour l'humanité et contre le néolibéralisme » qui s'est tenue à Aguascalientes en juillet-août 199630.

Début de la guerre de basse intensité

Le gouvernement utilise une stratégie de guerre de basse intensité pour répondre à l'insurrection armée, créant dès 1995 une unité spéciale de contre-insurrection, les Grupos Aeromóviles de Fuerzas Especiales (GAFES). Il arme et forme différents groupes paramilitaires31 composés d'indigènes (surtout Paz y Justicia et Máscara Roja32) liés au parti alors au pouvoir, le PRI. Ces groupes paramilitaires se développent, agissent et tuent33,34,35, avec la tolérance voire le soutien actif d'éléments des forces militaires29. En août 2009, la diffusion par la National Security Archive (Archives de la sécurité nationale des États-Unis) de documents de la Defense Intelligence Agency (DIA) déclassés montre le soutien direct de l’armée mexicaine aux paramilitaires dans le cadre de la guerre de contre-insurrection36.

Le a lieu le massacre d'Acteal où 45 hommes, femmes et enfants de l'association chrétienne tzotzil Las Abejas en prière furent assassinés par des paramilitaires indigènes anti-zapatistes.

Les années 2000

En 2001, le président Vicente Fox Quesada, après avoir promis de résoudre le conflit en 15 minutes37, soumet le projet de « loi COCOPA » au Congrès — il s'agit en fait d'une modification constitutionnelle — dès les premiers jours de son mandat (le )38. Le sous-commandant Marcos et vingt-trois commandants zapatistes se rendent sans armes à Mexico avec l'accord et la protection du gouvernement pour parler devant le Congrès et plaider pour les amendements. Après avoir réalisé une marche accompagnée par une caravane internationale dans douze États mexicains où ils reçoivent selon eux une importante couverture médiatique[réf. nécessaire], les représentants de l'EZLN et du Congrès national indigène prennent la parole au Congrès mexicain le .

Peu après que l'EZLN est retournée au Chiapas, le Congrès vote une version différente de la loi qui n'inclut pas les clauses concernant l'autonomie. Le gouvernement explique alors cette suppression par la contradiction entre l'autonomie et la Constitution, issue de la révolution de 1910 et promulguée par Venustiano Carranza en 1917. Ces changements révoltent alors l'EZLN et le Congrès national indigène, mais ni le PRI, ni le PRD (tous deux membres de l'Internationale socialiste), ni le PAN ne changèrent de position. Ces événements, considérés par les zapatistes comme une trahison, conduisent à une certaine radicalisation de l'EZLN39.

Après cela, un recours constitutionnel est traité par la Cour suprême fin 2002. L'arrêt établit que les changements constitutionnels ayant été menés par le Congrès et non par une loi, il n'était pas du ressort de la Cour suprême d'annuler ces changements, car ce serait une atteinte à la souveraineté du Congrès. Après cet événement, ainsi que la victoire électorale de Vicente Fox du PAN membre de l'Internationale démocrate centriste (IDC) en 2000 (la première victoire d'un membre de l'opposition depuis la fin de la révolution mexicaine), les zapatistes critiquent Vicente Fox qui selon eux aurait cherché à les récupérer sans jamais avoir donné accès à leurs revendications [réf. nécessaire]. Ils rompent alors le processus de dialogue et s'engagent dans l'application pratique et unilatérale des accords sur l'autonomie des peuples indigènes signés à San Andrés.

En 2003, le porte-parole du mouvement, le sous-commandant Marcos, présenta dans Le Calendrier de la résistance plusieurs éléments détaillant la situation des autochtones et le travail effectué par des groupes d'activistes dans douze régions du pays. Le 25 mai 2014, le sous-commandant Marcos annonce par un communiqué renoncer à la direction de l'EZLN40.

Faits récents

Le 10 avril 2004 une attaque lancée par des militants du PRD de Zinacatán appuyés par des forces de police locales contre une marche pacifique de l'EZLN, a fait une dizaine de blessés de part et d'autre41.

2005 : Sixième Déclaration de la forêt Lacandone.

2006-2007 : La Otra Campaña (tour qui était prévu dans les 31 États du Mexique) destiné selon l'EZLN « à réveiller les consciences à travers le pays ».

En a lieu la deuxième rencontre entre les peuples zapatistes et les peuples du monde (El segundo encuentro de los pueblos zapatistas con los pueblos del mundo). Durant une semaine, plus de 2 000 sympathisants[réf. nécessaire] de tous les continents viennent assister[Où ?] à des conférences et tables rondes et rencontrer les zapatistes dans les communes autogérées.

En décembre 2008 plusieurs affrontements entre indigènes et sympathisants de l'EZLN eurent lieu[réf. nécessaire]. Le mercredi 7 janvier 2009 des paysans indigènes partisans du PRI de San Sebastián Bachajon affrontèrent des militants de l'EZLN.[réf. nécessaire]

Le jeudi 8 janvier 2009 des affrontements à coups de pierres et de machettes entre paysans indigènes de l'organisation COCIPEL et des membres de l'EZLN ont fait une quinzaine de blessés. Ces événements font suite à plusieurs incidents depuis décembre 2008. La dispute pour des terres près d'Ocosingo semble en être la cause.[réf. nécessaire]

Au début août 2009, quinze personnes ont été blessées dans des affrontements entre sympathisants de l'EZLN et des membres d'une association de caféiculteurs indigènes, l'ORCAO, pour des querelles concernant la possession des terrains à Bosque Bonito42.

Le 6 février 2010,à Agua Azul, des membres du PRI viennent réclamer la libération d'un juge retenu prisonnier par l'EZLN. Ces membres, selon toute vraisemblance, ouvrirent le feu43,44, et la bataille qui suivit fit trois morts et 28 blessés (dont treize par balle) 45. Mi février 2010, selon certaines sources, une personne est tuée par balle, par des sympathisants de l'EZLN à Tumbalá. Il s'agit d'un paysan, suspecté d’appartenir à l’organisation paramilitaire OPDIC et d’avoir fomenté des actions pour récupérer des terres en zone zapatiste46. L'EZLN affirme dans un communiqué avoir été agressée sur son territoire par un large groupe armé prêt à l’affrontement47. Les organisations de défense des droits de l'homme ont plusieurs versions contradictoires de ces évènements. Il est difficile de savoir ce qui s'est passé réellement48. Il est cependant certain qu'il s'agissait d'un territoire zapatiste.

Le 1er mars 2010 les membres de l'EZLN de la communauté de Mitzitón opposés à la construction d'une autoroute qui selon eux nuirait à leur environnement dénoncent les agressions de groupes appartenant à l'Ejército de Dios ou au groupe paramilitaire Alas de Aguila. Ces attaques auraient fait huit blessés par balles, il y a aussi trois détenus par les autorités49.

Le 21 juin 2010 deux indigènes membres de la communauté de El Pozo, municipalité de San Juan Cancuc, Chiapas ont perdu la vie et plusieurs ont été blessés par balle et hospitalisés à la suite d'un affrontement avec des intégrants de l'EZLN porteurs d'armes à feu. Les indigènes de la communauté de El Pozo étant en conflit avec les zapatistes auxquels ils reprochent de ne pas leur payer la fourniture d'eau et d'électricité50. Les Zapatistes dénoncent quant à eux une manipulation de l’information, déclarant s’être trouvés en état de légitime défense face à une attaque d’un grand nombre de personnes armées de machettes et d’outils51.

Le 3 février 2011, le gouvernement déclare avoir sauvé 17 touristes d'une prise d'otage par l'EZLN à Agua azul. Cette thèse est reprise par nombres de journaux mexicains et étrangers52,53. Il s'agit en fait d'un mensonge : aucun zapatiste n'était présent sur place, il s'agit d'une action de La Otra Campaña. De plus, les 17 touristes ont refusé de signer la thèse proposée par la police d'un enlèvement, et déclarent avoir été simplement retardés. En ce qui concerne l'arrestation ayant suivi, l'organisation mondiale contre la torture54 appelle le gouvernement mexicain à relâcher les prisonniers pour cause de détention arbitraire55,56,57, d'absence de traduction, d'absence de garantie judiciaire, de crainte pour la sécurité physique et morale des prisonniers (un prisonnier ayant un retard mental important58,59).

Le 21 décembre 2012, 40 000 zapatistes sont réapparus en faisant une marche silencieuse dans les rues de San Cristóbal de Las Casas, mais aussi d'Ocosingo60.

Le 31 décembre 2012, dans un communiqué61 le comité clandestin révolutionnaire indigène revient sur les six dernières années de lutte et d'auto-organisation au sein des communautés, il s'adresse directement aux différents échelons du pouvoir mexicain (gouvernement fédéral, régional et municipal), et réaffirme ses positions exprimées dans la sixième déclaration de la foret de Lacandone.

Le 14 février 2013 le sous-commandant Marcos présente celui qu’il aimerait voir lui succéder, le sous-commandant Moisés. Vétéran des luttes zapatistes, il est contrairement à Marcos un indigène chiapanèque62 .

Les 10 avril63 et 19 août 201964, deux communiqués successifs du sous-commandant Moisés rappellent à la lutte et au rassemblement. Ceux-ci font suite à l'élection fin 2018 d'Andrés Manuel López Obrador et du reniement de certaines de ses promesses de campagne, ainsi que la militarisation plusieurs zones autonomes indigènes où les effectifs se sont vus multipliés par deux65. Le dernier communiqué décrète aussi 11 nouvelles régions ("caracoles") et municipalités autonomes.

En septembre 2019 , 150 membres de l'organisation des propriétaires ruraux et des déplacés de la zone de conflit, ont réclamé au gouvernement d'Andrés Manuel López Obrador la restitution ou une indemnisation pour plus de 40 000 hectares de terres leur appartenant que l'EZLN a occupé et s'est approprié en 199466,67 .

Organisation

L'organisation de l'EZLN peut référer à deux phénomènes distincts bien que liés : l'organisation de l'EZLN en tant que telle, comme organisation militaire, et l'organisation impulsée par l'EZLN de l'« autonomie zapatiste » dans les zones qu'elle contrôle.

Structure de l'EZLN

Les bases d'appui

Les bases d’appui (comunidades bases de apoyo) sont formées par les militants présents dans les villages du Chiapas, que ces militants y soient majoritaires ou non. Non armées, elles sont chargées du soutien logistique à l'EZLN et des grandes manifestations politiques. Elles peuvent mobiliser plusieurs dizaines milliers de militants pour ces manifestations, comme lors de la marche du silence du 21 décembre 201268,69.

Les miliciens

Les miliciens (milicianos) sont des réservistes sélectionnés par les communautés zapatistes et envoyés en services temporels ou ponctuels auprès de l'EZLN. En plus de leur service, les miliciens reçoivent aussi une éducation politico-militaire.

Les insurgés

Les insurgés (insurgentes) sont les volontaires permanents de l'EZLN, femmes et hommes. C’est parmi ces « révolutionnaire professionnels » que sont choisis les cadres militaires de l’Armée zapatiste de libération nationale. Le corps des insurgés forment la structure pérenne de l'armée zapatiste, la discipline et la hiérarchie sont militaires avec des grades "major", "colonel", etc.

La « Comandancia general »

La Comandancia General (CG) de l’EZLN est l’instance militaire supérieure que dirigent les « sous-commandants », ce grade symbolise leur subordination à l’instance politique du CCRI. Les sous-commandants insurgés dirigent donc les opérations des insurgés et des miliciens. Au déclenchement du soulèvement zapatiste en 1994, l'EZLN avait deux sous-commandants : le sous-commandant Marcos et le sous-commandant Pedro, tué dans les premiers jours des affrontements. Marcos est resté longtemps le seul sous-commandant de l'EZLN, jusqu'en 2013, lorsque le lieutenant-colonel Moisés est publiquement reconnu comme le sous-commandant Moisés. Par ailleurs, en 2014, Marcos abandonne sa prééminence et son nom pour devenir le sous-commandant Galeano.

En plus de leur rôle militaire, les sous-commandants sont connus comme les « voix » de l'EZLN. Ils sont les porte-paroles de l'organisation et sont chargés de sa communication.

Le Comité clandestin indigène révolutionnaire

Le Comité clandestin révolutionnaire indigène (Comité Clandestino Revolucionario Indígena, CCRI) est l'instance politique qui chapeaute tout l'EZLN dont elle forme la direction collective. Elle est formée par cinq représentations des langues indigènes parlées dans chacun des cinq Caracoles qui leur correspondent. Les membres du CCRI sont les comandantes et comandantas, au nombre d'une vingtaine, et qui ne sont pas tous impliqués dans la vie militaire de l'organisation.

L'organisation de l'autonomie zapatiste

La pancarte indique en espagnol : « Vous vous trouvez en territoire rebelle zapatiste. Ici le peuple commande et le gouvernement obéit.
Zone nord. Conseil de bon gouvernement. Le trafic d'armes, la production et la consommation de drogues, de boissons alcoolisées et les ventes illégales d'essences d'arbres sont strictement interdites. Non à la destruction de la Nature. »
(Photo prise en 2005 sur l'autoroute 307, au Chiapas)

À partir de , les zapatistes constituent peu à peu des communes autonomes, indépendantes de celles gérées par le gouvernement mexicain. Ces municipalités autonomes sont regroupées par caracol, il en existe cinq : Morelia, municipalité de Amatán, La Realidad, municipalité de Ixtacomitán, Roberto Barrios, municipalité de Palenque, La Garrucha, municipalité de Ocosingo et Oventik.

L'expérience zapatiste s'étend sur une région — en grande partie composée de forêts et de montagnes — de 28 000 kilomètres carrés (l'équivalent de la superficie de la Belgique) couvrant plus d’un tiers de l’État du Chiapas. On estime que 100 000 à 250 000 personnes forment les bases de soutien du zapatisme. Elle constitue la plus importante expérience d’auto-gouvernement collectif de l’histoire moderne16.

Marcos décrit comment ces communes mettent en œuvre des pratiques concrètes d'autogestion pour rendre leur fierté aux peuples indigènes, pauvres et qu'ils jugent trop méprisés par le pouvoir. Ainsi, l'EZLN met en œuvre des services de santé gratuits, des écoles là où il n'en existait pas, un système de justice, un système de police, tout cela avec le soutien de partenaires70.

Le système sanitaire repose sur des « maisons de santé » proposant des soins de base. Les herbes médicinales et les thérapies traditionnelles sont encouragées, et l’accent est mis sur la prévention. Le système justicière zapatiste entend privilégier la réparation à la punition : discussion avec l’accusé, travaux collectifs au lieu de l’incarcération (il existe une seule prison dans l’ensemble des cinq zones). La délinquance et les violences domestiques ont chuté depuis l'implantation de ce système16.

Communication

L'EZLN accorde une priorité très importante à la communication, avec le Mexique mais aussi le reste du monde71. Dès leurs premières actions publiques, ses membres réalisèrent des déclarations et des analyses qu'ils firent parvenir aux médias locaux, nationaux et internationaux72. Ils ont aussi fait une utilisation importante de la technologie ; les téléphones satellites et Internet leur ont servi à communiquer avec des sympathisants d'autres pays, les aidant ainsi à gagner la solidarité internationale et le soutien d'autres organisations73.

Tout autant que le fond du discours, ce qui a frappé dans le mouvement zapatiste, et ce dès le , c'est son mode de communication. En diffusant communiqués, contes, déclarations, lettres aux uns et aux autres, le mouvement zapatiste, mais surtout sa figure « visible », le sous-commandant Marcos, a suscité l'attention, la surprise, parfois les railleries, mais aussi l'indifférence et l'hostilité74.

Idéologie

Non-utilisation des armes

Depuis quelques années maintenant, les zapatistes affirment être armés mais ne pas vouloir s'en servir75. Fernando Yañez Muñoz, l'un des fondateurs des FLN à l'origine de l'EZNL, connu sous le nom de commandant Germán, critique les choix du sous-commandant Marcos, et estime que l'EZLN ne devrait plus porter le nom d' « armée » puisqu'elle a renoncé a toute action militaire contre les institutions mexicaines76.

Changer le monde sans prendre le pouvoir

Plusieurs fois, Marcos a déclaré75 que l'objectif de l'EZLN n'était pas de prendre de force le pouvoir, et d'imposer par le haut sa vision de la société, mais d'être des rebelles sociaux qui luttent pour une société plus juste, plus démocratique. En cela, le mouvement zapatiste constitue une critique du guévarisme et du léninisme77 et de l'idée (et la pratique qui en a découlé) orthodoxe dans le marxisme qu'une révolution communiste doit se faire en premier lieu par une prise de pouvoir étatique. On peut ainsi rapprocher ces idées de la tradition anarchiste, prônant une révolution « contre » le pouvoir et non « pour » le pouvoir78. La prise du pouvoir, que ce soit par la force ou l'électoralisme, perpétue le système de hiérarchie coercitive, ce que les zapatistes veulent supprimer. Il faut donc partir du bas : modifier les consciences individuelles, pour arriver à un changement spontané[réf. nécessaire].

Pour l'autonomie

Les zapatistes ne recherchent pas l'indépendance (de leur mouvement ou du Chiapas) mais l'autonomie (la libre détermination des peuples indigènes, comme convenu lors des accords de San Andres) Pour cela, ils ont décidé en 2003 d'ouvrir des caracoles leur permettant de s'organiser (système parallèle de justice, de santé, d'éducation, de police, de gouvernance). Les zapatistes utilisent le drapeau mexicain pour montrer leur appartenance à ce pays (lors de la médiation de janvier 1994, dans chaque caracol...) et l’hymne national est entonnée à chaque réunion du Congrès national indigène. L'EZLN explique ne pas vouloir «former un État dans l’État, mais un endroit où être libres en son sein »16.

En cela, ce mouvement ne cherche pas à être généralisé partout dans le monde, mais appelle chaque individu à créer dans son pays des espaces de luttes en s'inspirant de ces actes79. Avec le système éducatif autonome et la formation des promotores d'éducation (qui remplissent la tâche d'instituteurs et d'institutrices dans les communautés) dans les écoles secondaires rebelles comme celle d'Oventic – dans les Hautes Terres du Chiapas, la région tsotsil autour de San Cristóbal de las Casas –, se met en place le système correspondant au niveau de la santé : la formation des promotores de salud (promoteurs de santé) et la création de dispensaires (clinicas autonomas) dans les Caracoles et les communes rebelles.

Les instances zapatistes accepteraient l'aide d'associations80,81,82,83 de la société civile, nationale et internationale, mais refuseraient toute aide gouvernementale mexicaine [réf. nécessaire].

Catholicisme

Bien que le mouvement ne s'en déclare pas, les symboles chrétiens sont souvent présents. L'apport de la théologie de la libération par le biais de l'épiscopat de Don Samuel Ruiz Garcia est visible84.

Anti-capitalisme

Le mouvement zapatiste a été connu lors du soulèvement du 1er janvier 1994, jour de l'entrée du Mexique dans le protocole de l'ALENA. Il s'est dès le début défini par son opposition au système capitaliste et son refus des politiques néolibérales.

Gouverner en obéissant

Pour les zapatistes, ceux qui gouvernent doivent le faire en obéissant au peuple (c'est le slogan mandar obedeciendo). Ils ne doivent pas chercher à prendre le pouvoir, ni se laisser tromper par celui-ci. L'historien François Cusset relève que ce slogan « suggère que, à l’horizontalisme pur des fantasmes anarchistes, il convient toujours de mêler une dose même marginale d’organisation — et d’efficacité — verticale16. »

Idée déjà émise par Henri Barbusse (que Marcos étudia) dans ses écrits et qui fut très largement connue de par le monde à la suite de son discours au Congrès mondial contre la guerre qui eut lieu à Amsterdam et qui réunit 2 185 délégués de 27 pays, ce à l'appel d'Albert Einstein et de Romain Rolland en août 193285.

Concrètement, les hommes et les femmes qui forment ces conseils sont élus par les municipios autonomos (municipalités autonomes) et siègent tour à tour, par rotation suivant en général des périodes d'une semaine. Les principes de ce mécanisme original sont détaillés dans le texte intitulé La treizième stèle publié en juillet 2003 (dernière partie du Calendrier de la résistance).

Ces conseils siègent dans les cinq centres civils construits par les paysans zapatistes, d'abord appelés Aguascalientes (en mémoire de la convention entre les partisans de Francisco Villa et ceux d'Emiliano Zapata dirigée contre Venustiano Carranza durant la guerre civile entre factions révolutionnaires)86 puis devenus Caracoles (littéralement escargots, symbolisant une dynamique en spirale).

Financement actuel et origines des fonds qui ont permis la constitution de l'EZLN

On ne connaît pas exactement l'origine des fonds qui permirent l'organisation, l'équipement, la maintenance et la solde des effectifs ainsi que le paiement des moyens techniques de communication de l'EZLN. Selon Salvador Garibay Morales, dit le sous-commandant « Daniel », un des premiers chefs et fondateur de l'EZLN, celle-ci aurait accumulé des fonds par le trafic d'armes achetées aux États-Unis et par le détournement de fonds divers provenant de l'aide du gouvernement fédéral87.

Le financement de l'EZLN est fait au moins en partie par des dons que les « zapatouristes » font au mouvement80,81,82,83.

Le financement par la fortune familiale de Rafael Sebastián Guillén Vicente88 dont la famille serait une des plus riches du Mexique89, membres pour la plupart du PRI, et dont une des sœurs, Mercedes del Carmen90, exerce de hautes responsabilités dans ce parti, serait possible.

Effectifs

Selon l'organisation américaine START (en), l'EZLN compterait plus de 5 000 membres91. Le 21 décembre 2012, entre 30 000 et 40 000 zapatistes cagoulés défilent dans les rues de plusieurs municipalités Chiapanèque, dont San Cristóbal de Las Casas60,92.

L'EZNL vu de l'étranger

Bertrand de la Grange et Maité Rico, journalistes au Monde et à El Pais, ont publié un livre intitulé Sous-Commandant Marcos, la Géniale Imposture93. Cependant, le journaliste de Libération René Solis et le sociologue Yvon Le Bot ne sont pas d'accord avec un certain nombre d'éléments de cet ouvrage94.