LE
GOUVERNEMENT GREC DE « GAUCHE RADICALE » VIENT DE PROCÉDER À SA
PREMIÈRE PRIVATISATION, EXIGÉE PAR LA COMMISSION EUROPÉENNE : LA VENTE
DU PMU GREC.
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On aurait presque eu tendance à l'oublier mais le sketch du gouvernement
Tsipras et de la « gauche radicale » Syriza n'est toujours pas terminé.
Il est vrai que la duperie ne trompe plus grand monde et que les plus
récents développements sont en train de doucher les derniers espoirs des
irréductibles qui croyaient encore à une « Autre Europe, l'Europe des
travailleurs ».
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On a en effet appris aujourd'hui,
24 avril 2015, que le régime d'Alexis Tsipras a réalisé... sa première
privatisation. La Grèce a bouclé la privatisation des droits des paris
hippiques, qui avait été lancée par le gouvernement précédent, en les
cédant pour 20 ans à une filiale de la société greco-tchèque de paris
sportifs OPAP.
C'est l'Agence grecque de privatisations
("Taiped") qui a annoncé cette transaction, qui devrait rapporter la
maigre somme de 40,5 millions d'euros à Athènes, une goutte d'eau par
rapport à la dette publique grecque de 317,094 milliards d’euros, soit
177,1 % du PIB.
En réalité, la « révolution » du gouvernement de
« gauche radicale » Syriza, après 3 mois de cris et de gémissements,
est en train d'accoucher d'une souris. En matière de privatisations par
exemple, elle s'est contentée de... changer le directeur de l'Agence des
privatisations.
L'ancien directeur, nommé par la précédente
coalition de droite, a été changé au profit d'un certain Sterios
Pitsiorlas, proche d'Alexis Tsipras. Lequel Sterios Pitsiorlas vient de
se féliciter publiquement de cette privatisation du PMU en ces termes :
« Nous avons achevé une difficile dénationalisation (...).
L'objectif du Taiped est la poursuite de l'activité hippique à
Markopoulo [commune à 50 km d'Athènes] dans les conditions lui assurant
son développement ».
Ainsi donc, le PMU grec, - une société
baptisée "Odie" -, a été cédée à la filiale de l'OPAP, Ippodromies A.E.
Cette société était elle-même une ancienne entreprise contrôlée par
l’État et l'une des plus profitables du pays. Elle avait été privatisée
en 2013 au bénéfice du consortium gréco-tchèque Emma Delta pour un prix
de 652 millions d'euros. ( source : http://www.romandie.com/…/Grece-cession-des-pari…/587341.rom )
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Rappelons que, pendant la campagne présidentielle et depuis son
élection, le gouvernement de « gauche radicale » Syriza avait dénoncé
les privatisations d'actifs publics en les qualifiant de « bradage » de
la fortune de l’État.
Seulement voilà : comme Alexis Tsipras
avait totalement exclu de faire sortir la Grèce de l'Union européenne et
de l'euro, il est bien obligé de passer, contraint et forcé, sous les
fourches caudines des gardiens de cette prison des peuples.
Comme tout observateur sensé pouvait le prévoir, la pression des
créanciers du pays – Union européenne et Fonds monétaire international
(FMI) – n'a pas faibli un seul instant et ils exigent que le
gouvernement d'Athènes mène à bien les ventes prévues par le
gouvernement précédent, et cela afin d'obtenir le déblocage d'une
nouvelle tranche d'aide financière.
Après des négociations de
marchands de tapis et des scènes de crise dignes de la commedia
dell'arte, le gouvernement de « gauche radicale » a fini par céder sur
le principe en acceptant ce qu'il avait promis, juré, craché, de ne pas
faire : brader le patrimoine public du peuple grec.
Toute honte
bue, il a ainsi annoncé à ses créanciers qu'il allait reprendre les
privatisations du gouvernement précédent et a en particulier annoncé
qu'il allait vendre le port du Pirée, près d'Athènes, le port le plus
important du pays, alors qu'il n'avait pas eu de mots assez durs pendant
la campagne électorale pour dénoncer cette perspective.
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Pour sauver encore un tantinet les apparences, le ministre des
finances, Yanis Varoufakis - ancien professeur à l'université du Texas -
a indiqué qu'il tablait sur 1,5 milliard d'euros de revenus de
privatisations pour 2015, contre 2,2 milliards prévus dans le budget du
précédent gouvernement. Façon de dire que la « gauche radicale »
privatiserait un peu moins que la droite ultra-libérale.
Mais
seul l'avenir dira si ce montant est respecté et il n'est pas interdit
de penser que Syriza, de reniement en reniement, finira peut-être par
privatiser davantage que la droite... cela ne serait pas sans précédent,
comme on le vit en France notamment.
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En attendant,
Yanis Varoufakis a tenu à rassurer une nouvelle fois les marchés
financiers ce 24 avril. Lors d'une énième réunion des ministres des
finances de la zone euro tenue à Riga (Lettonie), le ministre des
finances européiste de « gauche radicale » a lancé que « Comme
Européens, nous n'avons pas le droit de ne pas arriver à un accord. » (
source : http://www.romandie.com/…/Grece-la-zone-euro-na-…/587397.rom )
On ne saurait mieux dire que, pour Syriza, le maintien de la Grèce dans
la zone euro et la poursuite de la prétendue « construction européenne »
passent avant tout le reste.
Que les 2/3 des jeunes Grecs de
moins de 25 ans soient au chômage, que 28% des Grecs de tous les âges le
soient aussi, que le nombre de suicides ait été multiplié par 2 ou 3 en
5 ans, que la pauvreté fasse des ravages, que des dizaines de Prix
Nobel d'économie et d'économistes à travers le monde aient conseillé à
la Grèce de sortir de l'euro au plus vite, tout cela n'est au fond que
des questions secondaires par rapport au fait de se plier aux diktats
venus de Washington, Bruxelles, Berlin et Francfort.
Sacrée « gauche radicale » !
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CONCLUSION
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Ces informations venues d'Athènes doivent être méditées par tous les
électeurs et électrices français(es) qui ont voté, aux élections
présidentielle, législatives et européennes en faveur du Front de Gauche
ou du NPA, dont le premier au moins s'est montré comme un soutien
inconditionnel de Syriza.
En diabolisant la seule solution
libératrice qu'est la sortie de l'UE par l'article 50, en interdisant
même toute réflexion sur cette hypothèse, et en entretenant au
contraire, depuis de nombreuses années, la chimère d'une "Autre Europe,
une Europe des travailleurs", Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot,
escroquent la bonne foi de millions de nos compatriotes, tout comme
Cécile Duflot, Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit et José Bové escroquent la
bonne foi de milliers d'électeurs écologistes .
Tout comme EELV,
le Front de Gauche et le NPA sont des partis-leurres et leurs dirigeants
servent en réalité les intérêts de ceux-là mêmes qu'ils prétendent
combattre.
François Asselineau
24 avril 2015
samedi 25 avril 2015
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