Le
revenu universel est un
revenu versé par une
communauté politique
à tous ses membres, sur une base individuelle, sans contrôle des
ressources ni exigence de contrepartie (selon la définition du
Basic Income Earth Network). Cette proposition est aussi appelée "
revenu de base".
Définition
Certaines définitions de l'allocation universelle sont plus
restreintes et nécessitent par exemple un montant permettant de
satisfaire les
besoins primaires d'une existence, ou remplacent tous les
transferts sociaux par l'allocation universelle
1. Ces termes sont parfois aussi repris pour des mesures qui, proches de l'
impôt négatif,
versent cette allocation selon la situation des ménages, ou qui
incluent des contreparties, et qui ne sont donc pas des formes
d'allocation universelle selon la définition du BIEN
1,.
L'allocation universelle a été expérimentée notamment au Canada, en Inde ou en Namibie. L'
Alaska a mis en place l'
Alaska Permanent Fund,
une forme particulière d’allocation universelle basée sur les revenus
miniers et pétroliers de l'État. L'allocation universelle est défendue
au niveau mondial par des politiques allant des
altermondialistes aux
libertariens, des universitaires, des personnalités et des associations notamment regroupées au sein du BIEN.
Les arguments invoqués pour sa mise en œuvre vont de la
liberté et de l'
égalité à la réduction de la
pauvreté, au combat contre des conditions de travail inhumaines, à l'amélioration de l'éducation et à la réduction de l'
exode rural et des inégalités régionales. L'allocation universelle peut aussi être justifiée comme un
dividende monétaire ou
crédit social reçu par chacun lié à la propriété commune de la Terre et à un partage des progrès techniques passés. Cette mesure permet aussi de lutter contre le
chômage et d’améliorer la flexibilité du
marché du travail en luttant contre les
trappes à pauvreté créées par les mesures de type
revenu minimum ou
impôt négatif.
Montant
Selon
Liêm Hoang-Ngoc deux branches existent pour l'allocation universelle : une
marxiste et une
libérale; la branche marxiste « s'appuie sur les
Grundrisse,
ces textes où Karl Marx imagine le développement d'une société où
l'humanité sera sortie du salariat et où les machines seules assureront
la création de richesses, qui seront reversées sous la forme d'un revenu
socialisé universel »
3.
La branche libérale considère qu'il convient d'accorder une certaine
somme d'argent aux citoyens, mi-filet de sécurité, mi-capital de départ,
pour qu'ils puissent consommer et participer à la vie de la société. À
chacun, ensuite, d'organiser ses dépenses comme il l'entend.
Des montants faibles sont donc plutôt libéraux et peuvent être liés à
une privatisation de l'éducation, de la santé et tous les autres
services publics. En outre, selon Jean-Pierre Mon :
- « Un revenu d'existence très bas est, de
fait, une subvention aux employeurs. Elle leur permet de se procurer un
travail en dessous du salaire de subsistance. Mais ce qu'elle permet aux
employeurs, elle l'impose aux employés. Faute d'être assurés d'un
revenu de base suffisant, ils seront continuellement à la recherche
d'une vacation, d'une mission d'intérim, donc incapables d'un projet de
vie multi-active. »
Des montants plus élevés permettent de vivre décemment de la seule
allocation universelle, mais peuvent soulever des incertitudes sur la
participation au travail et des problèmes de financement. Pour
Jacques Marseille :
- « Le pari de l'allocation universelle est que
l'insertion sociale ne peut se construire sur la contrainte mais sur la
confiance placée dans les bénéficiaires de ce nouveau droit. Une
utopie, sans doute, pour tous ceux qui n'accordent aucune confiance aux
individus et pensent que seule la contrainte de "gagner son pain à la
sueur de son front" est le meilleur garde-fou contre la paresse. Un pari
sur l'intérêt et la nature humaine pour tous ceux qui pensent au
contraire qu'un individu préférera toujours cumuler ce revenu à un autre
salaire, surtout quand ce salaire correspondra à un travail qu'il aura
librement choisi. »
Les partisans de l'allocation universelle qui souhaitent lui
attribuer un montant faible veulent qu'elle soit identique pour tous les
êtres humains résidents, alors que ceux qui souhaitent lui attribuer un
montant très élevé ne visent en général qu'une partie de la population
comme les seuls adultes, ou prévoient plusieurs montants différents, par
exemple en fonction de l'âge, le montant indiqué étant le plus élevé de
la liste.
Le montant varierait en France selon plusieurs propositions :
Financement
Par redistribution
En Allemagne, selon le modèle de l'ancien président du conseil des ministres de Thuringe,
Dieter Althaus
(CDU), l'allocation universelle coûterait annuellement à l’État 583
milliards d'euros, mais ce système est alors conçu comme venant en
remplacement de l'actuel système d'aide sociale, qui coûte 735
milliards. Donc l'allocation universelle selon le modèle « althausien »
serait moins coûteuse pour les
finances publiques que le système actuel.
Certains
considèrent que l’allocation universelle devrait être alimentée par un
prélèvement économiquement le plus neutre possible, en particulier pour
ne pas peser de façon trop ciblée sur le
coût du travail, afin de préserver la
compétitivité de la zone concernée.
Un autre type de financement de cette allocation universelle se
ferait notamment par une imposition sur les revenus et sur la
consommation (
TVA).
Ainsi, tous les ménages, y compris les plus pauvres, payeraient un
impôt. D'une manière générale, il n'y a pas de raison de créer un impôt
spécifique pour financer l'allocation universelle : il suffit de la
faire financer par l’État selon le principe de non affectation des
ressources aux dépenses.
Marc de Basquiat
développe une proposition selon laquelle l'allocation universelle prend
la forme d'une réforme de l'impôt sur le revenu qui serait transformé
en IURR (impôt universel de redistribution des revenus). Les 280
milliards d'euros de la redistribution actuelle seraient redirigés vers
un
impôt négatif versé à tous, avec un montant variable selon l'âge, financé par un prélèvement uniforme de 30 % sur tous les revenus.
Pour
Philippe Van Parijs
le financement de l'allocation universelle doit contribuer à l'équité
et diminuer les inégalités. Doivent être taxés les dons et héritages, la
pollution et les revenus marchands.
En effet la pollution détériore le sort des générations futures alors
qu'elle est principalement le fait des couches les plus aisées.
L'emploi est devenu une ressource rare et très inégalement répartie.
Majoritairement il fournit des avantages directs et indirects enviables.
L'équité exige que la valeur des privilèges attachés à l'emploi soit
égalitairement distribuée. D'où la taxation des revenus professionnels,
et plus largement de tous les revenus marchands.
Par création monétaire
Selon le modèle du
Crédit social, le coût serait nul, l'allocation n'étant que la répartition équitable de l'augmentation de la
masse monétaire nécessitée par la croissance de la valeur des
biens et services échangés. Ce modèle nécessite toutefois la ré-appropriation par l'état de la
fonction régalienne de
création monétaire.
Plus récemment, le journaliste et économiste
Anatole Kaletsky défend l'idée selon laquelle les banques centrales devraient faire de l'
assouplissement quantitatif pour le peuple, plutôt qu'à travers le système bancaire, en rachetant des actifs financiers.
Selon cette idée, la banque centrale pourrait injecter de la nouvelle
monnaie dans l'économie directement en versant de l'argent dans les
comptes bancaires des citoyens. Selon lui, il se pourrait que cette
proposition gagne du terrain prochainement.
Par les revenus des biens communs
Différents mécanismes basés sur la compensation des
externalités négatives ont été proposés.
Pour
Peter Barnes (entrepreneur) les biens communs, tels que les
ressources naturelles, les
services écologiques, les
biens culturels, la
solidarité, etc. devraient, pour les mettre à l'abri d'une
appropriation, être
« propriétisés » et leur gestion confiée à des
fiducies.
Le but de ces fiducies serait de maintenir au moins la valeur de ces
biens pour les générations futures et de distribuer le surplus à la
génération présente.
Pour On The Commons le
marché des droits à polluer (
cap and trade) est un système moins efficace qu'un système de dividende universel financé par les droits à polluer (
cap and dividend).
Source : L'article complet de Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_universel
Voir également :
"Le Revenu de Base | Film version Française"
« Un revenu, c'est comme l'air sous les ailes de l'oiseau ! ». C'est
ainsi que commence le film. Est-ce que ce revenu devrait être
inconditionnel pour chacun ? Est-ce possible, un droit civique
économique ?
Le film est captivant, il fait réfléchir, il touche
et met le doigt sur ce qui est raisonnable. Il permet de voir la
situation de la société et le devoir de l'argent sous un jour nouveau.
Un thème d'une actualité brûlante.
Source :
http://www.youtube.com/watch?v=-cwdVDcm-Z0