Edwy Plenel :
«
Un attentat à nos libertés fondamentales est en cours. Ses auteurs sont
ceux qui nous gouvernent, tous embarqués aux côtés de l’auteur
principal, le premier ministre, jusqu’à celle qui devrait protéger nos
droits et nos libertés, la garde
des Sceaux, dont le profond silence vaut approbation. Leurs complices
sont ceux qui nous représentent, droite et gauche confondues, empressés,
à quelques rares et courageuses exceptions, d’approuver ce crime
officiel, au point de l’aggraver par leur zèle législatif.
Des
amendements cosmétiques n’y changeront rien : cette loi instaure une
société de surveillance généralisée. Profitant des potentialités
techniques de la révolution numérique et des opportunités politiques de
l’émotion sécuritaire, elle autorise l’État profond, cette part d’ombre
du pouvoir exécutif qui, à l’abri du secret-défense, n’a pas de visage
et ne rend jamais de compte, à espionner tout un chacun, n’importe qui,
n’importe quand, n’importe où.
L’avènement
de cette loi signifiera qu’en France, désormais, de façon légale,
l’État de police l’emportera sur l’État de droit. Que le pouvoir en
place pourra faire surveiller des citoyens et leurs entourages sans
restrictions solides, sans contrôles indépendants, sans autorisations
judiciaires. Que le soupçon remplacera la preuve. Que des opinions
deviendront des délits. Que des fréquentations s’avéreront coupables.
Que des curiosités se révéleront dangereuses. Que des différences ou des
dissidences à l’égard des pensées dominantes ou des politiques
officielles seront potentiellement criminelles. »
Source : La loi sur le renseignement : un attentat aux libertés
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