mercredi 30 janvier 2008

Citation de Voltaire

Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin.

Citation d'Aristote

"Si les navettes à tisser pouvaient marcher toutes seules, il n'y aurait plus besoin d'esclaves."

Anticipation géniale de la part du philosophe. Les machines ont bouleversé les rapports sociaux liés aux forces productives.

Peut-on en déduire que "Si les machines pouvaient penser toutes seules, il n'y aurait plus besoin d'humains" ?

Citation de Gandhi

Le monde est assez grand pour satisfaire les besoins de tous mais trop petit pour contenter les désirs de chacun.

Juste compensation

Les Noirs d'Afrique, victimes de déportation massive, d'esclavage organisé et d'exploitation coloniale, devraient exiger, devant un tribunal international, la levée immédiate de toutes leurs dettes financières vis-à-vis des Etats ayant participé à ce "crime contre l'humanité", voire même une compensation supplémentaire.
Cette compensation pourrait être une aide technologique et/ou financière pour mettre en place des usines des désalinisation de l'eau de mer; usines fonctionnant à l'énergie solaire (ce dont l'Afrique subsaharienne ne manque pas !) pour alimenter toutes les régions victimes de désertification.
L'eau s'apprétant à devenir l'enjeu majeur de ce XXIème siècle (en plus de la raréfaction des énergies fossiles), ces installations productrices d'eau douce pourraient s'avérer d'une valeur énorme.

dimanche 27 janvier 2008

Vers une synthèse du capitalisme et du communisme

Le capitalisme est un système économique et social caractérisé par :
- la propriété privée des moyens de production;
- la recherche du profit, notamment pour rémunérer des actionnaires et/ou compenser leurs prises de risque;
- une certaine liberté des échanges économiques;
- la possibilité d'accumulation de capital et de spéculation ;
- la rémunération du travail par un salaire.

Au niveau théorique, le communisme est une conception de société sans classe, une organisation sociale sans État (dans les faits historiques, on a surtout vu le contraire), fondée sur la possession commune des moyens de production et qui peut être classée comme une branche du socialisme (incluant les différents courants marxistes et anarchistes, jusqu'aux sociaux-démocrates). Le socialisme se définissant lui même, pour reprendre les termes des universitaires Georges Bourgin et Pierre Rimbert, comme « une forme de société dont les bases fondamentales sont les suivantes :
- propriété sociale (collective) des instruments de production ;
- gestion démocratique de ces instruments ;
- orientation de la production en vue de satisfaire les besoins individuels et collectifs des hommes. »

Ces deux idéologies ont historiquement été présentées comme ennemies, sources de la Guerre Froide entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, mais il est envisageable d'en penser la synthèse.

Le compromis entre propriété privée et propriété collective a déjà été esquissé ! Je veux parler de la participation (voir "La participation des salariés aux résultats de l'entreprise, une idée gaulliste" à http://fr.wikipedia.org/wiki/Participation). Il s'agirait désormais de généraliser/systématiser cette pratique. Plutôt que de rémunérer les travailleurs strictement par des salaires, il faudrait aussi les payer en actions. Ainsi, eux-aussi deviendraient propriétaires du moyen de production qu'ils utilisent. Sans révolution sanguinaire. Il n'y aurait plus de conflit stérile entre travailleurs (qui créent des richesses par leurs efforts) et actionnaires (qui prennent des risques financiers en investissant dans l'entreprise). Le travail et la performance seraient récompensés par un salaire et par des dividendes en tant qu'actionnaire.

La gestion des ces instruments devrait être démocratique. Comment considérer que nos sociétés modernes sont de vraies démocraties alors qu'au sein des entreprises, il existe :
- une ségrégation entre les différents acteurs économiques (les travailleurs et les investisseurs),
- et qu'au sein même des actionnaires, ce n'est pas l'individu qui importe mais le nombre d'actions qu'il possède ?
Cela ressemble plus à une ploutocratie qu'à une démocratie ! (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ploutocratie). On se croirait dans l'Antiquité romaine !
Par le biais de la participation, qui fait de chaque travailleur un (petit) actionnaire, donc un co-propriétaire de son outil de production, chacun obtiendrait le droit de vote pour les décisions concernant l'entreprise. Un individu, un vote. Indépendamment du nombre d'actions, comme dans la société civile.
Bien sûr, le montant global des dividendes continuerait d'être proportionnel au nombre d'actions.

Enfin, pour éviter l'écueil de l'inefficacité économique, il faudrait absolument éviter une "orientation de la production" décidée arbitrairement, de façon étatique, centralisée. Manque total de flexibilité. C'est la liberté des échanges économiques qui permet de satisfaire généralement les besoins individuels et collectifs des hommes. Sous peine de perdre ses clients ... et donc de laisser la place à des concurrents plus performants.

samedi 26 janvier 2008

Matérialisme et athéisme conduisent-ils au communisme ou à l'anarchie ?

Alors que ma sensibilité politique est clairement de nature "centre-droite", je fus étonné de lire que les grands penseurs qui partageaient ma philosophie de la vie (matérialiste/hédoniste/athéiste) tels que :
- Jean Meslier (XVIIIème siècle) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Meslier,
- puis Karl Marx (XIXème siècle) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx,
... proposaient comme société idéale : l'anarchie et/ou le communisme.

Comment expliquer ces divergences ?

Jean Meslier vécut la majeure partie de sa vie sous le règne de Louis XIV, incarnation de la monarchie absolue. On peut donc aisément comprendre ses penchants pour l'anarchie en réaction à ce totalitarisme que représentait le "Roi soleil". Pourtant, même de nos jours, il semble difficile de se passer d'un Etat, ou d'organismes équivalents, qui assureraient certains services publics tels que l'Education, la Santé ou la Police.

Karl Marx a, quant à lui, sans doute été profondément influencé par la Révolution Industrielle, c'est-à-dire le passage d'une société à dominance agraire à une société industrielle (de la Grande-Bretagne dès la fin du XVIIIe siècle en passant par l'Allemagne au milieu du XIXe). Après le règne dictatorial des religieux, dépositaires des dogmes idéologiques, et des nobles, propriétaires des terres et détenteurs des armes, il a vu émerger celui des bourgeois, propriétaires des industries. Son erreur fut d'avoir voulu imposer un nouveau despotisme, celui du prolétariat, des travailleurs/serviteurs. De plus, avec le recul historique, on a vu l'inefficacité d'une économie centralisée, où toutes les décisions sont prises au sommet de l'Etat pyramidal.

La modération leur a manqué.

Plutôt que de passer de la monarchie absolue à l'anarchie, il eut mieux valu proposer la démocratie. La plupart des pays modernes y sont parvenus. Et cette notion continue à évoluer (de la démocratie représentative à la démocratie participative) prenant en compte une meilleure éducation de ses citoyens et des moyens de télécommunications sans cesse plus performants (exemple : Internet).

Plûtôt que de passer du capitalisme ultralibéral au communisme dictatorial, il eut mieux valu proposer une solution intermédiaire, utilisant les qualités du premier système (l'efficacité économique, par la libéralisation de l'esprit d'entreprise) et les vertus morales du second système (la mise en commun des biens de production ... à l'échelle de l'entreprise !).

Ma philosophie (suite)

Depuis la nuit des temps, les humains se sont interrogés sur le monde qui les entoure.
Pendant fort longtemps, la question majeure fut "Pourquoi ?" . Personnellement, je pense qu'il n'y a pas de réponse, non pas que je sois agnostique, mais simplement parce que, selon moi, il n'y a pas de sens à l'univers. D'ailleurs, le simple fait de poser la question implique l'existence d'une volonté créatrice ou ordonnatrice; d'où les théories idéalistes ou spirituelles diverses.

La seule question que l'on doive se poser au sujet du monde, de l'univers, est : "Comment ?"
Les philosophes matérialistes, tels que Chârvâka en Inde, Démocrite et Leucippe en Grèce, ont eu une intuition géniale près de 2500 ans avant que la science moderne ne vienne confirmer et préciser leurs hypothèses.
S'il reste des zones d'ombre, peu importe ! La recherche est passionnante. Il faut savoir accepter de ne pas encore savoir. Pas la peine de boucher les trous avec toutes sortes de dieux ou Dieu.

Reste à donner un sens à sa vie, en tant qu'individu, et, éventuellement, en tant que membre d'une société.

Au niveau individuel, je me sens épicurien. J'aspire aux plaisirs simples. Je recherche la quiétude, l'ataraxie (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ataraxie); c'est-à-dire : le bonheur et/ou l'absence de tout trouble ou douleur. Vivre dans les îles tropicales, avec le moins de stress possible, fut, par exemple, un choix guidé par cette philosophie.
Je m'efforce également d'être le plus agréable possible à mes proches (amis et famille). Pas la peine de se disperser si on n'est pas d'abord capable de transmettre ce bonheur, cette sérénité, cette absence de douleur provenant du manque, à ceux qui nous sont chers.

Une fois ce stade atteint, par contre, on peut essayer d'oeuvrer pour le plus grand nombre : la société. On entre alors dans le stade politique, au sens noble du terme.

Ma philosophie

Mes convictions très anciennes, confirmées par des lectures et recherches récentes (que j'approfondis encore), me permettent de me définir comme :

- matérialiste (au sens philosophique, par opposition aux idéalistes et aux spiritualistes)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mat%C3%A9rialisme ;
et en ce sens, j'éprouve de l'admiration pour l'intuition géniale de Leucippe : http://fr.wikipedia.org/wiki/Leucippe
et Démocrite d’Abdère : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocrite
(deux contemporains, ayant vécu de 460 à 370 avant JC) fondateurs de l'atomisme ("la nature est faite d'atomes et de vide" ... on dirait aujourd'hui de particules matérielles et d'énergie).

- hédoniste (toujours au sens philosophique, c'est-à-dire les plaisirs mais avec modération).
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9donisme
avec comme références antiques Aristippe de Cyréne (435 à 356 avant JC) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristippe_de_Cyr%C3%A8ne
et, plus encore, Epicure (342 à 270 avant JC) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Epicure
qui a réussi la synthèse de l'atomisme de Démocrite et du cyrénaïsme d'Aristippe ; ... un épicurisme décrit par le poète latin Lucrèce :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucr%C3%A8ce

- et athée
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A9isme
... l'athéisme n'apparaissant réellement qu'au siècle des Lumières, selon Michel Onfray, avec des penseurs tels que :
Julien Jean Offray de La Mettrie (1709-1751) : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_mettrie
Claude-Adrien d'Helvétius (1715-1771) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Adrien_Helv%C3%A9tius
le baron d’Holbach (1723-1789) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Henri_Thiry_d%27Holbach ,
et surtout Jean Meslier (1664-1729) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Meslier qui ira jusqu'à souhaiter une société anarchiste et communiste.

A tous ces penseurs, il me faut ajouter le précurseur absolu, qui vécut loin de l'Europe : l'Indien Charvâka (voir article du vendredi 25 janvier 2008) du VII ou VI siècle avant JC !

vendredi 25 janvier 2008

Chârvâka

Chârvâka est le nom d'un penseur indien du VIIe ou VIe siècle avant J.C., mais aussi de son système de pensée - aussi connu sous le nom de Lokâyata, de loka, le monde, soit la seule chose qui existe véritablement. Il s'agit d'une philosophie matérialiste, athée et hédoniste, qui réfute la théorie de la transmigration et n'admet que la perception comme moyen de connaissance. Ce penseur appartient à la génération qui, par sa remise en cause du brahmanisme et sa négation de l'existence des dieux védiques d'où découle l'absurdité des rites sacrificiels, a ouvert la voie au jaïnisme et au bouddhisme.
L'une des plus anciennes références au chârvâka se trouve dans le Rig Veda. S'y rapporte aussi le conseil que le brahmane Jâbâli donne à Râma dans le Râmâyana : « Je plains ceux qui, renonçant aux plaisirs du monde, cherchent à acquérir des mérites pour être heureux dans l'Au-delà et se plongent dans une mort qui n'en finit pas ; je ne plains pas les autres... Sois sage, Râma, il n'y a de monde que celui-ci, c'est certain ! Jouis du présent et jette derrière toi ce qui ne te plaît pas. »
Aucun des textes originaux de cette école - en particulier le Bârhaspatyasûtra, aussi connu sous le nom de Lokâyatasûtra - n'a été préservé, probablement détruits par leurs adversaires brahmanes qui les avaient combattus. Ses principales idées nous sont connues seulement via des fragments cités par ses adversaires hindous et bouddhistes qui en firent la critique dans leurs écrits, parmi lesquels le Chhândogya Upanisad, le Mahâbhârata (Shalya-parva et Shânti-parva), la pièce Prabodhachandrodaya de Krishnamishra, le Sârvadarshanasamgraha (Résumé des conclusions de toutes les doctrines) de Mâdhavâchrya, le Nyâyasûtabhâshya de Pakshilasvâmin Vâtsyâyana, la Nyayakandali de Shrîdhara , la Nyâyamanjarî de Jayanta et le Bhâmati de Vâchaspatimishra.
Selon la philosophie du Chârvâka, toute connaissance dérive des sens, les écrits religieux n'ont aucun sens et sont du bavardage infantile. Pour les partisans les plus extrêmes de cette pensée, le raisonnement n'est pas une voie de connaissance du monde. Seule la perception importe et ce qui ne peut être perçu n'existe pas, en particulier un autre monde différent de celui offert par les sens. En cela, ils réfutent un concept comme celui de la mâyâ. Les Chârvâkas croient que le monde est composé de quatre éléments : la terre, l'eau, le feu et l'air, et tout ce qui existe dans le monde en est la composition, y compris la conscience, et que la libération est la destruction du corps, la mort étant la fin de tout, matière et conscience. Parmi les quatre buts de la vie décrits par les philosophes hindous, les chârvâkas considèrent que l'artha, l'enrichissement, et le kâma, la satisfaction des passions, sont les deux seuls buts légitimes, rejetant le dharma, le devoir envers l'équilibre du monde, et la moksha, la libération finale de l'âme individuelle.