Le
mariage n'est pas forcément religieux, de nos jours. Mais cela dépend sans
doute des pays, j'en conviens. En France, pays laïque où l’État et les
Églises sont séparés depuis 1905, le mariage est civil. Ceux qui le
souhaitent peuvent toutefois aussi se marier religieusement, sous
l'égide de l’Église de leur choix. Selon moi, deux êtres humains adultes
et consentants (quelle que soit leur orientation sexuelle) doivent
pouvoir s'unir librement, quel que soit le mot qu'on utilise pour
désigner cette union. Qu'on utilise le mot mariage ne me dérange pas du
tout, personnellement. Mais en ce qui concerne les enfants (et tout ce
que cela implique : adoption, procréation médicale assistée, gestation
par autrui, etc.), je suis beaucoup plus mitigé sur les séquelles
psychologiques que pourrait impliquer le fait de ne pas avoir de père
(quitte à avoir deux "mères"), ou de ne pas avoir de mère (quitte à
avoir deux "pères"). Comment des enfants élevés sans père (qui n'aura
été qu'un géniteur, un fournisseur de sperme) ou sans mère (qui n'aura
été qu'un utérus, prêté ou loué) vont-ils ressentir cet abandon, tout au
long de leur développement ? Cette souffrance, cette carence, serait la
même que celle des enfants nés sous x et élevés en orphelinat, que ceux
adoptés, que ceux élevés par une mère seule, etc.
Il faudrait soumettre
démocratiquement ce type de question sociétale au référendum, vous ne croyez pas ?
Pour
aller plus loin et pour répondre à la question cruciale : "est-ce
naturel ?", je vais développer.
Rares sont les espèces animales à
pratiquer l'homosexualité ou disons plutôt, la bisexualité. Je citerais
d'emblée les humains, les bonobos et les dauphins, ainsi que les
girafes, je crois, et sans doute encore quelques autres. L'homosexualité
stricte n'est pas compatible avec la survie d'une espèce, bien sûr,
procréation oblige ! La bisexualité renforce par contre les liens
sociaux chez des animaux grégaires. Mais à trop vouloir utiliser
l'argument de la nature pour priver les homosexuels du mariage, on
oublie que ... le mariage lui-même n'est pas naturel. Chez les êtres
humains (depuis leur apparition, il y a plus de deux millions d'années,
jusqu'à relativement récemment, c'est-à-dire depuis quelques milliers d'années à peine) dans un contexte où la survie est
l'unique priorité face à un monde sauvage, une union de deux ou trois
années suffit à ce que l'enfant trouve une relative autonomie et n'ait
plus besoin du couple procréateur pour continuer son existence. Les
couples fidèles existent chez les oiseaux pendant toute une vie mais,
chez les plupart des êtres humains, la "passion" ou la "fidélité" (cet
inconscient instinct de survie de la progéniture grâce au couple)
n'excède sans doute pas les deux-trois ans mesurés par les éthologues.
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