"Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents."
Maurice Allais, prix Nobel d'économie 1988
Maurice Félix Charles Allais est un économiste français, né à Paris le et mort le à Saint-Cloud. En 1988, il devient le second français à recevoir le prix Nobel d'économie après Gérard Debreu en 1983. C'est un économiste libéral et protectionniste :
il est pour une économie de marché à l'intérieur de groupes d'états
économiquement homogènes formant une même zone d'échange mais contre
l'ouverture douanière vis à vis de pays présentant de fortes disparités
économiques (niveau de développement, protection sociale, normes
environnementales,...).
Issu d'un milieu modeste, il est major de sortie de sa promotion (1931) de l'École polytechnique. Ingénieur du Corps des Mines, il orienta sa carrière vers la recherche scientifique et l'enseignement.
Il est un de ceux qui voulurent apporter la rigueur mathématique des
sciences dures à la science économique. Il devient titulaire de la
chaire d'économie de l'École nationale supérieure des Mines de Paris en 1944 où il professera quarante ans. En 1946, il est nommé directeur de recherche au CNRS. Ses premiers ouvrages furent À la recherche d'une discipline économique (1943) et Économie et Intérêt (1947).
Ses travaux lui valent de nombreuses récompenses qui culminent avec l'attribution du « prix Nobel » d'économie en 1988.
Cette reconnaissance internationale lui donne l'assise médiatique pour
se projeter dans le débat sur l'ouverture financière et la mondialisation.
Il développe pour le grand public des thèses qui sont celles de son
enseignement depuis longtemps, mais qui contreviennent à l'esprit
général des grandes réformes financières et douanières entreprises
depuis 1973.
Il dénonce les changes flottants, la dérèglementation financière, et la suppression des protections douanières.
Il annonce que toutes ces nouveautés provoqueront en Europe le déclin
de l'emploi et dans le monde le risque d'une nouvelle grande dépression.
À l'occasion de la crise dite « des pays émergents », en 1998, il annonce dans un article au journal Le Monde : « Ce qui doit arriver arrive ! ».
Ces positions, contraires aux grands consensus de l'époque, sont
souvent exprimées de façon abrupte. La plupart ne seront généralement
pas accueillies favorablement.
La crise économique sévère que connaît le monde depuis 2007, et dont
il s'était fait inlassablement l'augure dans de nombreux ouvrages
successifs5,
a fait renaître le débat autour de nombre de questions sur lesquelles
Maurice Allais avait pris des positions marquées qu'il considérait comme
prémonitoires.
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