Raj Patel est
professeur d'économie politique à l'université du Texas d'Austin. À 46
ans, c'est aussi un militant, engagé auprès de plusieurs mouvements, qui
a travaillé par le passé pour la Banque mondiale et l'Organisation
mondiale du commerce. Logique, quand on sait qu'il se définit lui-même
comme « socialiste », ce qui « n’est pas facile au Texas »,
nous précise-t-il dans un éclat de rire. Patel a déjà écrit sur les
crises alimentaires, dont il est un expert. Il signe aujourd’hui un
nouvel ouvrage, Comment notre monde est devenu cheap, co-écrit avec Jason W. Moore, historien et enseignant à l’université de Binghampton.
Ces deux universitaires hyper-actifs y développent une
nouvelle approche théorique pour appréhender l’urgence dans laquelle
nous nous trouvons, mêlant les dernières recherches en matière
d’environnement et de changement climatique à l’histoire du capitalisme. Pour eux, ce dernier se déploie dès le XIVème siècle. Il naît donc avec le colonialisme et la violence inhérente à l’esclavage, jusqu’à mettre en place un processus de « cheapisation » généralisé, soit « un
ensemble de stratégies destinées à contrôler les relations entre le
capitalisme et le tissu du vivant, en trouvant des solutions, toujours
provisoires, aux crises du capitalisme ». Une brève histoire du monde qui rappelle, sur la forme, la façon dont Yuval Harari traite
l’histoire de l’humanité, mais avec cette fois une toute autre approche
théorique, que Raj Patel n’hésite pas à qualifier de « révolutionnaire ».
Entretien autour de cette grille de
lecture, qui offre également quelques perspectives pour sortir de ce que
les auteurs appellent le « Capitalocène », grâce notamment au concept d’ « écologie-monde ».
Usbek & Rica : Des
scientifiques du monde entier s'accordent à dire que nous sommes entrés
depuis un moment déjà dans l'ère de l’Anthropocène, cette période de l'histoire de la Terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre. Mais vous allez plus loin, en parlant de « Capitalocène ». Le capitalisme serait donc la cause de tous nos problèmes ?
Raj Patel : Si vous avez
entendu parler de l'Anthropocène, vous avez entendu parler de l'idée
selon laquelle les humains sont en grande partie responsables de la
situation désastreuse de notre planète. À ce rythme, en 2050, il y aura par exemple
plus de plastique que de poissons dans les océans. Si une civilisation
survient après celle des humains, les traces qui resteront de notre
présence seront le plastique, la radioactivité liée aux essais
nucléaires, et des os de poulet. Mais tout cela n'est pas lié à ce que
les humains sont naturellement portés à faire. Il y a quelque chose qui
conduit les humains à cette situation. Et si vous appelez cela
l'Anthropocène, vous passez à côté du fond du problème. Ce n'est pas
l'ensemble des comportements humains qui nous conduit à la sixième extinction.
Il y a aujourd'hui beaucoup de civilisations sur Terre qui ne sont pas
responsables de cette extinction de masse, et qui font ensemble un
travail de gestion des ressources naturelles formidable tout en
prospérant. Et ces civilisations sont souvent des populations indigènes
vivant dans des forêts.
Mais il y a une civilisation qui est responsable, et
c'est celle dont la relation avec la nature est appelée « capitalisme
». Donc, au lieu de baptiser ces phénomènes Anthropocène, appelons-les
Capitalocène. Nous pouvons ainsi identifier ce qui nous conduit aux
bouleversements de notre écosystème. Il ne s'agit pas de quelque chose
d'intrinsèque à la nature humaine, mais d'un système dans lequel évolue
un certain nombre d'humains. Et ce système nous conduit vers une
transformation dramatique de notre planète, qui sera visible dans
l'étude des fossiles aussi longtemps que la Terre existera.
Vous établissez, avec votre co-auteur, une histoire du capitalisme fondée sur sept choses « cheap ». Quelles sont-elles, et comment êtes vous parvenus à cette conclusion ?
Dans ce livre, nous évoquons les sept
choses que le capitalisme utilise pour éviter de payer ses factures.
C'est d'ailleurs une définition courte du capitalisme : un système qui
évite de payer ses factures. C'est un moyen de façonner et de réguler
les relations entre individus, et entre les humains et la reste de la
vie sur Terre. Ces sept choses sont la nature « cheap », l'argent
« cheap », le travail « cheap », le care « cheap »,
l'alimentation « cheap », l'énergie « cheap » et les vies « cheap ».
Nous sommes parvenus à cette conclusion en partie grâce à un
raisonnement inductif fondé sur l'histoire, mais aussi en s'intéressant
aux mouvements sociaux d'aujourd'hui. Par exemple, le mouvement Black Lives Matter
ne proteste pas uniquement contre l'inégalité historique qui résulte de
l'esclavage aux États-Unis. Ses membres se penchent aussi sur le
changement climatique, l’équité entre les genres, le travail, la réforme
agraire ou la nécessaire mise en place de meilleurs systèmes
alimentaires et de systèmes d'investissement solidaires qui
permettraient à des entreprises d'émerger.
« L'idée qui importe dans la structuration des mouvements sociaux est celle d'intersectionnalité »
C'est une approche très complète, mais l'idée qui importe dans la structuration des mouvements sociaux est celle d'intersectionnalité.
Et on peut identifier nos sept choses « cheap » dans presque tous les
mouvements intersectionnels. Tous les mouvements visant à changer
l'ordre social se tiennent à la croisée de ces sept choses.
Vous expliquez que la nourriture
est actuellement peu chère, mais que cela n'a pas été le cas à travers
l'histoire. Dans votre introduction, vous prenez pour exemple les
nuggets de MacDonald's pour illustrer votre théorie des sept choses
« cheap ». Pourquoi ?
Il n'a pas toujours été possible d'obtenir un burger ou quelques chicken nuggets pour un euro ou deux. Au XIXème
siècle, les ouvriers anglais dépensaient entre 80 et 90% de leurs
revenus en nourriture. Aujourd'hui, nous consacrons à peu près 20% à
l'alimentation. Quelque chose a changé. Et le nugget est devenu un fantastique symbole la façon dont le capitalisme évite de payer ses factures.
Reprenons nos sept choses « cheap ». La
nature « cheap » nous permet de retirer un poulet du monde sauvage et
de le modifier en machine à produire de la viande. Cette approche de la
nature est assez révélatrice de la façon dont le capitalisme opère. La
deuxième chose, c'est le travail : pour transformer un poulet en nugget,
il vous faut exploiter des travailleurs. Et partout dans le monde, ces
ouvriers avicoles sont extrêmement mal payés. Une fois que les corps de
ces ouvriers sont ruinés par le travail à la chaîne, qui va veiller sur
eux ? Généralement, cela retombe sur la communauté, et particulièrement
sur les femmes. C'est cela que j'appelle le « cheap care ».
Les poulets sont eux-mêmes nourris grâce à de la nourriture « cheap »,
financée par des milliards de dollars de subventions. L'énergie « cheap
», c'est-à-dire les énergies fossiles, permet de faire fonctionner les
usines et les lignes de production. Et l'argent « cheap » permet de
faire tourner l'ensemble, parce que vous avez besoin de taux d'intérêt
très bas, et que les grandes industries en obtiennent des gouvernements
régulièrement. Et enfin, vous avez besoin de vies « cheap » : il faut
reconnaître que ce sont les non-blancs qui sont discriminés dans la
production de ce type de nourriture, mais aussi que les consommateurs
sont considérés comme jetables par l'industrie. « Si vous pensez que le capitalisme est né au cours de la révolution industrielle, vous êtes en retard de trois ou quatre siècles »
Vous insistez sur le fait que le capitalisme est né de la séparation entre nature et société, théorisée notamment par Descartes. Et que cette naissance a eu lieu au XIVème
siècle, dans le contexte de la colonisation. On a donc tort de dire que
le capitalisme est né avec la révolution industrielle ?
Si vous pensez que le capitalisme est né
au cours de la révolution industrielle, vous êtes en retard de trois ou
quatre siècles. Pour que cette révolution advienne, il a fallu beaucoup
de signes avant-coureurs. Par exemple, l'idée de la division du travail
était déjà à l’œuvre dans les plantations de cannes à sucre à Madère à
la fin du XIVème siècle ! Toutes les innovations dont on
pense qu'elles proviennent de la révolution industrielle étaient déjà en
place quand les Portugais ont apporté la production de sucre,
l'esclavage et la finance à Madère.
« La division du monde entre nature et société est le péché conceptuel originel du capitalisme »
Quant à la division du monde entre nature et société, il
s'agit là du péché conceptuel originel du capitalisme. Toutes les
civilisations humaines ont une façon d'opérer une distinction entre «
eux » et « nous », mais séparer le monde entre nature et société permet
de dire quels humains peuvent faire partie de la société, et d'estimer
qu'on est autorisé à exploiter le reste du monde. Les colons arrivant en
Amérique considéraient ceux qu'ils ont baptisé « Indiens » comme des « naturales ».
Dans une lettre à Isabelle Iʳᵉ de Castille et Ferdinand II d'Aragon,
Christophe Colomb se désole de ne pouvoir estimer la valeur de la nature
qu'il a devant lui aux Amériques. Il écrit aussi qu'il reviendra avec
le plus d'esclaves possibles : il voit certains hommes et la nature
comme des denrées interchangeables car ils ne font pas partie de la
société. Cette frontière entre nature et société est propre au
capitalisme, et c'est pourquoi il peut utiliser les ressources fournies
par la nature tout en la considérant comme une immense poubelle.
Le capitalisme fait partie, selon vous, d'une écologie-monde, un concept forgé par votre co-auteur. En quoi ?
Nous nous inspirons de Fernand Braudel
et du concept d'économie-monde. En résumé, l'historien explique que si
l'on veut comprendre comment fonctionne le monde, on ne peut pas prendre l’État-nation comme unité fondamentale d'analyse. Il faut comprendre
que cet endroit est défini par son rapport aux autres endroits, tout
comme les humains sont définis par leurs relations aux autres humains.
On doit également penser au système dans lequel le pays que l’on étudie
se trouve.
« Certains estiment impossible de penser au-delà du capitalisme, même si les alternatives sont juste devant nous »
L'économie n'est qu'une façon de penser
la relation entre les humains et le tissu du vivant. Par exemple, Wall
Street est une façon d'organiser le monde et la nature. Les traders qui y
travaillent font de l'argent en faisant des choix, et en les imposant
via la finance et la violence qui lui est inhérente. Le tout pour
structurer les relations entre individus et entre les humains et le
monde extra-naturel. Ce que nous faisons, c'est que nous replaçons tout
cela dans son écologie, et c'est pourquoi le concept d'écologie-monde
fait sens. Si vous vous intéressez à la façon dont les humains sont
reliés les uns aux autres, vous devez choisir la focale d'analyse la
plus large possible.
Vous dites qu'il est plus facile d'imaginer la fin du la planète que la fin du capitalisme. Pourquoi ?
J'expliquais dernièrement à mes étudiants
que nous avons jusqu'à 2030 si l'on veut parvenir à une économie neutre
en carbone. Et ils étaient désespérés et désemparés. Ce désespoir est
un symptôme du succès du capitalisme, en cela qu'il occupe nos esprits
et nos aspirations. C'est pourquoi il est, selon moi, plus facile
d'envisager la fin du monde que celle du capitalisme. On peut aller au
cinéma et y admirer la fin du monde dans tout un tas de films
apocalyptiques. Mais ce qu'on ne nous montre pas, ce sont des
interactions différentes entre les humains et la nature, que certaines
civilisations encore en activités pratiquent actuellement sur notre
planète.
Je vis aux États-Unis, et tous les matins mes
enfants doivent prêter serment et répéter qu'ils vivent dans « une
nation en Dieu » [NDLR : « One nation under God »].
Mais les États-Unis reconnaissent en réalité des centaines de nations
indigènes, ce que l'on veut nous faire oublier ! Tous les jours, on nous
apprend à oublier qu'il y existe d'autres façons de faire les choses,
d'autres possibilités. Cela ne me surprend pas que certains estiment
impossible de penser au-delà du capitalisme, même si les alternatives
sont juste devant nous.« Ceux que nous considérons comme nos sauveurs sont issus du passé »
Parmi ces alternatives, il y en a
une qui ne trouve pas grâce à vos yeux : celle du progrès scientifique,
incarnée en ce moment par certains entrepreneurs comme Elon Musk.
Ce que je ne comprends pas, c'est que
ceux que nous considérons comme nos sauveurs sont issus du passé.
Beaucoup pensent qu'Elon Musk va sauver le monde, et que nous allons
tous conduire des Tesla dans la joie. Mais si on regarde ce qui rend
possible la fabrication des Tesla, on retrouve nos sept choses « cheap »
! Les travailleurs sont exploités, notamment ceux qui travaillent dans
les mines pour extraire les métaux rares nécessaires aux batteries. Et
Musk lui-même s'attache à éliminer les syndicats... Je suis inquiet du fait que l'on fonde nos espoirs sur ces messies.
Des initiatives comme celle du calcul de son empreinte écologique ne trouvent pas non plus grâce à vous yeux. Pourquoi ?
Parce qu'il s'agit d'un mélange parfait
entre le cartésianisme et la pensée capitaliste. C'est une façon de
mesurer l'impact que vous avez sur la planète en fonction de vos
habitudes alimentaires ou de transport. À la fin du questionnaire,
on vous livre une série de recommandations personnalisées, qui vous
permettent de prendre des mesures pour réduire votre empreinte
écologique. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de mal à ça ? Évidemment,
je suis d'accord avec le fait qu'il faudrait que l'on consomme moins,
particulièrement dans les pays développés.
« Personne n'est allé faire les courses de façon responsable pour mettre un terme à l'esclavage ! »
Pourtant, présenter le capitalisme comme un choix de vie
consiste à culpabiliser l'individu au lieu de condamner le système.
C'est la même logique qui prévaut derrière la façon dont on victimise
les individus en surpoids alors que leur condition n'a pas grand chose à
voir avec leurs choix individuels, mais plutôt avec leurs conditions
d'existence. On ne pourra pas non plus combattre le réchauffement
climatique en recyclant nos déchets ! Du moins, pas uniquement. En
mettant l'accent sur le recyclage, on sous-estime l'immensité du
problème, mais aussi notre propre pouvoir. Parce que si vous voulez
changer de système, ça ne passera pas par ce que vous mettez dans votre
caddie, mais par le fait de s’organiser pour transformer la société. Et
c'est l'unique façon dont une société peut évoluer. Personne n'est allé
faire les courses de façon responsable pour mettre un terme à
l'esclavage ! Personne n'est sorti de chez lui pour acheter de bons
produits afin que les femmes obtiennent le droit de vote ! Tout cela
dépasse le niveau des consommateurs. Il va falloir s'organiser pour la
transformation, c'est la seule façon de combattre.
C'est pour ça que le dernier mot de votre livre est « révolution » ?
Si nous continuons comme ça, la planète
sur laquelle nous vivons sera en grande partie inhabitable. Si je vous
dis que j’ai l'idée révolutionnaire de transformer le monde pour le
rendre inhabitable, vous me répondrez qu'il faudrait que j'évite de
faire ça. Le problème, c’est que si je vous dis que j’ai l'idée
révolutionnaire de se détourner du capitalisme pour vivre mieux
qu’aujourd’hui, vous me diriez la même chose. On choisit sa révolution.
Soit on essaye de maintenir les choses comme elles sont, avec leur
cortège d'exploitation, de racisme et de sexisme, la sixième extinction de masse,
et la transformation écologique pour prétendre que tout va bien se
passer. Soit on accueille le changement à venir, et on tente de s'y
connecter.
« Nous pouvons choisir le monde que nous voulons construire maintenant pour être capables de supporter l'après-capitalisme »
Les systèmes sociaux meurent rapidement. Le féodalisme
a par exemple disparu pendant une période de changement climatique et
d'épidémies. Plusieurs expériences ont été tentées pour remplacer le
féodalisme, et parmi elles, c'est le capitalisme qui a gagné. Ce que je
veux dire, c’est que nous pouvons choisir le monde que nous voulons
construire maintenant pour être capables de supporter
l'après-capitalisme. On peut choisir sa révolution, mais la chose qu'on
ne peut pas choisir, c'est de l'éviter. Le capitalisme nous rend
aveugles à la révolution qu'il opère lui-même à la surface de la planète
en ce moment.
Donc, selon vous, il faudrait se tourner vers le concept d'écologie-monde pour reprendre espoir ?
Une partie de ce que l'on voulait faire avec Comment notre monde est devenu cheap,
c'était d'articuler théoriquement ce qui est déjà en train d'advenir.
Je suis très inspiré par ce que met en place le mouvement paysan La Via Campesina. Ce
mouvement international qui regroupe des petits paysans fait un travail
incroyable, notamment en Amérique du Sud, en promouvant l'agroécologie.
L'agro-écologie est un moyen de cultiver la terre
qui est totalement à l'opposé de l'agriculture industrielle. Au lieu de
transformer un champ en usine en annihilant toute la vie qui s'y
trouve, vous travaillez avec la nature pour mettre en place une
polyculture. Cela vous permet de lutter contre le réchauffement en
capturant plus de carbone, et de vous prémunir contre ses effets en
multipliant le type de récoltes. Enfin, vous vous organisez socialement
pour soutenir le tout et gérer les ressources et leur distribution, ce
qui ne peut se faire sans combattre le patriarcat.
Voilà un exemple de mouvement fondé autour d’une lutte contre l'OMC et
qui a évolué en une organisation qui combat les violences domestiques,
le patriarcat et le réchauffement climatique. C'est un exemple concret,
et presque magique, d'intersection entre les choses « cheap » que nous
évoquons dans notre livre. Et tout cela est rendu possible parce que le
mouvement est autonome et pense par lui-même, sans s'appuyer sur de
grands espoirs, mais sur l'intelligence de chaque paysan. Votre livre compte 250 pages de constat, pour 10 pages de solution. Est-ce qu'il est vraiment si compliqué que ça d'accorder plus de place aux solutions ?
Il y a déjà des organisations qui
travaillent sur des solutions. Mais pour comprendre leur importance et
pourquoi elles se dirigent toutes vers une rupture d'avec le
capitalisme, on s'est dit qu'il était de notre devoir de regrouper un
certain nombre d'idées qui parcourent le monde universitaire et le
travail de nos camarades au sein des mouvements sociaux. Notre rôle me
semble être de théoriser ce qui se passe déjà, et de nourrir nos
camarades intellectuellement. Et ces sept choses « cheap » pourraient
être une nouvelle manière d'appréhender nos systèmes alimentaires et
tout ce que l'on décrit dans l'ouvrage, mais pas seulement. Le cadre
théorique pourrait aussi s'appliquer à la finance, au patriarcat ou au
racisme, et permettre aux mouvements en lutte de se rendre compte qu'il
faut qu'ils se parlent beaucoup plus. Nous n'avions pas l'objectif de
faire un catalogue de solutions, encore moins un programme politique :
beaucoup d'acteurs engagés font déjà de la politique, et c’est vers eux
qu’il faut se tourner si vous voulez changer les choses maintenant, sans
attendre l’effondrement.
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Source : https://usbeketrica.com/article/changer-de-systeme-ne-passera-pas-par-votre-caddie
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