En déclarant que « c’est bien un modèle ultralibéral qui est à l’origine de la crise écolo », Nicolas HULOT reconnaît que l’Union européenne est fondamentalement anti-écologique.
Tout en annonçant sa démission dans une matinale de grande radio nationale, Nicolas HULOT a reconnu un triple échec :
- échec à réduire l’utilisation de pesticide,
- échec à enrayer l’érosion de la biodiversité,
- échec à stopper l’artificialisation des sols.
1ère raison de son échec : la politique politicienne
Nicolas Hulot a été nommé ministre pour servir de vitrine pour des raisons purement politiciennes décidées par un président insincère.
Pour Macron, Hulot a servi de caution, de faire-valoir.
Pour Macron l’écologie n’est qu’un thème de communication pour tromper le peuple, utile à étayer un slogan comme #MakeOurPlanetGreatAgain. Macron a toujours brassé du vent et manipulé, avec des déclarations purement grotesques telles que « l’argent ne se mange pas ».
Hulot n’a pas eu les moyens pour mener sa politique, ni de soutiens au sein du gouvernement.
2ème raison de son échec : l’Union européenne
Il est impossible de conduire une véritable politique écologique dans le cadre de l’Union européenne.
La France n’est plus souveraine. Ses choix sont précontraints par les traités européens, auxquels on a donné par traîtrise une valeur constitutionnelle, et qui induisent :
- un extrême productivisme,
- un libre-échange généralisé,
- la promotion perpétuelle des échanges commerciaux à grande distance,
- la délocalisation des industries, notamment des plus polluantes,
- la destruction des services publics.
Dans ce contexte, les mesures les plus salutaires d’un point de vue environnemental sont soit interdites, soit au minimum découragées :
- préférence généralisée aux circuits courts (réduisant la pollution liée au transport des marchandises importées au plus bas coût),
- implantation massive de filières de recyclage et de ressourceries (les investissements européens privilégient les incinérateurs UVE nécessitant toujours plus de déchets),
- relance du service public ferroviaire (notamment du ferroutage),
- retour à la nation du secteur énergétique (nos barrages hydroélectriques, produisant de l’énergie verte, doivent être cédés au secteur privé),
- limitation de la taille des exploitations agricoles (l’article 38 du TFUE* impose une course folle à la productivité qui ne laisse aucune chance aux petits producteurs).
Façonnée sous la constante influence de grands intérêts oligarchiques, l’un des objectifs fondamentaux de l’Union européenne est de permettre aux multinationales de mener leurs affaires sans entraves ni sociales, ni écologiques, dans la recherche constante du profit maximal pour leurs actionnaires.
Conclusion :
Manipulé par un président hypocrite, seul et impuissant face aux traités européens, Nicolas Hulot n’avait aucune chance.
Je ne veux pas croire que Nicolas Hulot ait accepté par opportunisme son poste de ministre. Je préfère penser qu’il s’est fait manipuler comme des millions de français, cédant ainsi aux boniments de nos élus qui prônent une Europe « différente », sans la remettre en cause, sans se poser la question du « pourquoi l’Europe est telle qu’elle est ? ».
D’ailleurs, le 18 avril 2017 il déclarait au JDD : « c’est bien un modèle ultralibéral qui est à l’origine de la crise écolo ». A-t-il maintenant compris que notre appartenance à l’Union européenne est l’obstacle numéro un qui empêche de mener une véritable politique écologique ?
Sans doute Nicolas Hulot vient-il de comprendre l’hyperpuissance des lobbies qui dirigent l’Union européenne, et que notre gouvernement n’est qu’un théâtre de marionnettes qui applique des décisions venues d’ailleurs.
Tous les ministres de l’Écologie qui succéderont à Nicolas Hulot auront, comme lui, les mains liées, tant que les Français n’auront pas opté pour le FREXIT. Si elle est évidemment loin d’être suffisante, la sortie de l’Union européenne est la première action à entreprendre.
(*) : Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne
4 commentaires:
Mais qu'est-ce que Nicolas Hulot est allé faire dans ce gouvernement ? Franchement ! Lui qui cotoie les présidents depuis Jacques Chirac n'avait pas vu qu'Emmanuel Macron était un employé de banque avec des dents à rayer le parquet ? Il n'avait pas compris que c'était un serviteur zélé du grand capital, des industriels et des banquiers ?
Heureusement pour sa santé mentale, au bout d'un an, il a abandonné, en a eu marre d'être le "con" du "diner de con". Et il a publiquement avoué que l'Union Européenne est anti-écologique, que le système capitaliste est anti-écologiste.
Il faut sortir de l'Union Européeenne, cette entité qu'on peut qualifier de totalitarisme marchand (au même titre que les Etats-Unis d'Amérique qui ont financé sa construction). Alors oui, évidemment qu'il faut le Frexit ... et ensuite mettre en place une politique agricole respectueuse des sols, de la santé des consommateurs et de la survie des agriculteurs. Développer la permaculture (comme le préconise l'UPR), assurer un revenu minimum aux agriculteurs (qui se suicident au rythme d'un tous les trois jours) peut-être en fixant un prix de base aux denrées de première nécessité..
Et comme en sortant de l'Union Européenne, on sort également de la zone Euro, ce sera l'opportunité de revoir la monnaie française, et surtout la création monétaire. Qui crée la monnaie et dans l'intérêt de qui ? Chartalisme et monnaie libre sont les deux pistes qu'Etienne Chouard a identifiées comme les plus intéressantes. Je recommande aux internautes d'écouter les conférences "L'Etat et les banques" de Miret Zaki et Etienne Chouard qui ont eu lieu en Suisse (en 2011 et 2017). On y apprend beaucoup ...
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