mardi 25 septembre 2018

Le revenu universel pour tous ; pas le quantitative easing pour quelques-uns.

29.
Le revenu universel est une grande idée, émancipatrice, et de nature à éradiquer toutes sortes de chantages, dont présentement souffre le genre humain ; souffrance psychique autant que physique, généralisée, car l’esprit contraint souffre, voire se racornit. Le revenu universel n’est pas rustine, mais changement de civilisation : il met fin définitivement et sans exception à la synchronisation de la survie de l’individu lambda avec sa soumission aux propriétaires de l’outil de production et de l’outil monétaire. Il est de nature à mettre fin à l’inacceptable impossibilité de refuser des emplois nuisibles, dans des entreprises nuisibles ; en cette période de bataille écologique, ce n’est pas rien … ;
plus difficile à comprendre :) : il dessine sur notre horizon cette révolution mentale qui verra le contributisme être passionnément généreux et non plus contraint et parcimonieux. Ce dernier point, facilement contestable, mérite conversations de vive voix :)
La classe politique, autrement dit la majorité de nos maîtres, amoureuse des inégalités, quoiqu'elle en dise elle le prouve à travers les siècles, s’efforce épisodiquement de salir ce concept, de le dégrader, en proposant sous cette appellation quelques pansements à la misère et à la peine, appliqués de manière ciblée, donc tout sauf universelle, qui ne sont donc en aucun cas de nature à modifier la psyché collective en la débarrassant de l’antique « tu vivras à la sueur de ton front » ; ces emplâtres sur jambe de bois ne peuvent au mieux que faire encore accepter les inégalités, dès lors qu’elles ne seraient plus, ou presque plus, assassines, mais seulement esclavagisantes.
Le quantitative easing est ou a été le producteur gratuit d'un revenu de secours accordé à quelques bénéficiaires sans mérite particulier, choisis au secret des alcôves de la BCE, sans motif valable, un revenu colossal, ni justifié par une activité, ni par un service rendu, ni par un mérite quelconque, bien au contraire ; il est la preuve vécue, sans contestation possible ( il suffit de changer la cible ), qu'un revenu citoyen peut être distribué sans exigence, ni contrepartie, et ceci de manière universelle, donc sans l'examen des situations particulières des destinataires, donc sans processus discriminant. Le vrai revenu universel, non frelaté, est non discriminant comme l’étaient les processus de solidarité avancés alentour 1945.
Alentour 1975 fut abandonné l'étalon or ; il s'agissait pour le genre humain d'une liberté nouvelle : celle de gérer l'arithmétique comptable en créant les chiffres nécessaires à cette arithmétique, en fonction des critères de la nécessité ou de la fraternité, en nous libérant donc d’un frein puissant, qui bien que technique et matériel était cependant purement conventionnel. Mais cette liberté neuve a été immédiatement confisquée, et maximalement pervertie.
De nos jours, la monnaie, c’est à dire les chiffres de l’arithmétique comptable, est « créée ex nihilo », elle est émise à partir de rien, selon le bon vouloir de ceux qui jouissent du pouvoir de la mettre en circulation, en posant aux cibles de l’émission des conditions aliénantes, dont ils sont les maîtres. Autant dire qu’ils sont les maîtres …
Pourtant, cette possibilité de définir sans préalable des chiffres pour l’échange, est tout sauf surnaturelle, elle est au contraire logique. Mais elle est confisquée. Elle pourrait être saine, la voici malsaine.
Pour mettre en œuvre le revenu universel, le collectif n’a besoin ni de l’impôt, ni des financiers : le collectif n’a besoin que d’une banque centrale qui appartiendra au collectif, qui émettra en direction du collectif, en direction des services publics, en direction des individus.
L’article 104 de Maastricht, puis l’article 123 de Lisbonne, ont été écrits pour interdire le financement de la collectivité par la BCE ... Mais les petits malins qui les ont rédigés n'ont pas interdit le quantitative easing for people ! Un oubli qui pourrait être salutaire si nos maîtres élus n'étaient pas chroniquement complices du pire.
Ah oui me dira-t-on, l’inflation … oui, oui, je sais :)
L’impôt n’ayant plus pour fonction ni le service de la dette ni le financement de l’État devient outil de régulation de la masse monétaire, capable en outre de résorber les grumeaux de la soupe monétaire lorsqu’ils sont générateurs d’immobilisme ou injustice.

Ana Sailland

1 commentaire:

Je a dit…

Friot et moi ne parlons pas de la même chose. Il n'y a pas conflit, mais seulement différence entre les cadres de la réflexion.

Je n'entends que la crispation sur des certitudes inscrites dans le cadre présent et le refus d'imaginer le changement ailleurs que dans le cadre des paradigmes et archétypes en cours = une volonté de modifier le détail afin de rendre le global supportable, le mot "emploi" étant ici prononcé une bonne cinquantaine de fois en atteste. Le revenu universel tel qu'énoncé dans ma page tend à abolir l'emploi, pas à le moraliser, ni à le rendre plus juste ou plus supportable. Contribuer ne doit plus signifier être employé ...

Et puis le salaire corrélé à la qualification n'est pas forcément très juste !!! C'est aussi un concept piégeux, susceptible d'être perverti.

En outre la question du processus monétaire ne doit jamais être zappée quand on parle justice sociale, ou droit au gâteau. Elle fait partie intégrale de l'équation.

Bien sûr que le FAUX revenu universel est un projet du capital, c'est évident, et les contorsions lexicales du gouvernement macroniste le démontrent : il sait bien que laisser seuls les mots "revenu universel" sans les affubler d'un troisième terme destructeur serait ouvrir la porte à la justice universelle ; mais je parle ici du VRAI, consécutif à la démocratie réelle, politique, et monétaire, donc consécutif à une révolution de fond en comble des institutions ... et des mentalités, et non pas consécutif à des ... victoires syndicales toujours susceptibles d'êtres révoquées. Ce n'est pas par hasard si j'ai glissé une citation biblique ... Quand se dessine la révolution de l'IA et de la robotisation maximale, il n'est plus possible de penser comme autrefois.