Par Charles Hugh Smith − Le 21 mai 2019 − Source Of Two Minds
Qu’est-ce qui distinguera les nombreux pays qui s’effondreront et ceux qui survivront – où même prospèreront – dans les vingt-cinq prochaines années, alors que la stabilité disparaît autour d’elles ? Comme je l’explique dans mon récent livre Pathfinding our Destiny : Preventing the Final Fall of Our Democratic Republic (Éclaireurs de notre destin : pour empêcher la chute finale de notre république "démocratique"), les facteurs qui auront de l’importance ne sont pas nécessairement culturels ou financiers. Travailler beaucoup et être en bonne santé ne suffira pas à protéger un pays de l’effilochement.
Voici les facteurs importants pendant les 25 prochaines années :
- La capacité à survivre à l’affrontement avec le changement non-linéaire, qui est brutal, imprédictible et systémique, à l’opposé du changement linéaire, qui est graduel, prédictible et limité par nature.
- Les nations qui ne pourront pas se débarrasser de leurs élites sclérosées chuteront, mais celles qui auront assez de volonté politique pour les jeter par-dessus bord auront les moyens de survivre et même, de prospérer alors que le statu quo s’effondre autour d’elles.
Malheureusement pour ceux-là, ils n’échapperont pas à l’imagerie par satellite et par drone, ou aux paroles indiscrètes de leurs employés, de leurs sous-traitants etc.
Au moment où la population prendra conscience de la précarité du statu quo, il sera trop tard pour effectuer des changements efficaces en se débarrassant des élites parasitaires. De la même manière que Rome était trop épuisée pour résister à la fin, les structures de gestion d’un contexte stable seront trop affaiblies pour s’adapter avec assez de rapidité pour survivre.
- La centralisation de la richesse, du pouvoir et de l’administration a été la « solution » pendant des siècles, voire des millénaires. Nous approchons d’un Pic de centralisation et donc d’un échec systémique de la centralisation comme « solution » à tous les problèmes.
- Ces solutions rendront obsolètes les structures actuelles centralisées. Toutes les réformes échoueront car les élites parasitaires ne rendront jamais leur contrôle sur le pouvoir. Le dénouement consistera donc en un effondrement complet des structures politiques et financières centralisées ainsi que des élites parasitaires qui les contrôlent.
- L’adaptabilité et la flexibilité seront les traits fondamentaux qui assureront la survie à l’avenir.
20 ans avant que Rome implose, peu des « citoyens de premier plan » anticipaient l’effondrement. Et ce qui était vrai alors l’est encore pour nos élites parasitaires. Un effondrement semble réellement « impossible » dans l’état d’esprit actuel : on ne peut même pas concevoir que ce qui fonctionne maintenant s’arrête un jour de fonctionner. Mais une suffisance aveugle basée sur la croyance d’une stabilité éternelle n’arrête pas l’usure et la rouille, et n’empêchera pas non plus l’effondrement.
Comme Américain, j’espère que mes concitoyens finiront par comprendre cette alternative simple et profonde : ou nous supportons la domination de nos nombreuses élites parasitaires, ou nous jetons par-dessus bord les structures centralisées dont les élites parasitaires ont besoin pour imposer leur domination.
Charles Hugh Smith
Traduit par Michel pour le Saker Francophone
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