RB : J’ai pensé un temps qu’une véritable démocratie, où le pouvoir appartiendrait à tous était une solution pour sortir de nos problèmes. Aujourd’hui, je pense que Gustave Flaubert, qui a écrit "Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli." a en fait raison. Le peuple en voulant prendre le pouvoir ne ferait que prendre la place de la bourgeoisie dirigeante actuelle.
Le mieux serait l’abolition de l’État, donc de tout pouvoir de domination, car une parfaite démocratie qui continuerait à soutenir le système capitaliste ( ce qui est fort possible) ne résoudrait pas nos plus graves problèmes. Le beau nouveau monde, auquel beaucoup rêvent, ne verra le jour que lorsque le capitalisme, l’argent et l’État seront tous trois abolis.
KJS : Par essence, le capitalisme est incompatible avec la démocratie. Dans un système capitaliste, le pouvoir appartient aux propriétaires du capital ; et non au peuple à part égale entre chaque citoyen.
L'État en tant que structure/institution hiérarchique qui monopolise le pouvoir est lui aussi incompatible avec la démocratie. Je recommande la lecture du livre de Pierre Clastres "La société contre l'État" qui décrit comment les peuples premiers résistent à l'émergence de cette institution confiscatoire du pouvoir au sein des sociétés égalitaires.
Reste la monnaie. C'est un outil très pratique pour les échanges en dehors de la famille ou de la communauté (où le don est le moyen d'échange le plus répandu). Le problème n'est pas la monnaie en soi mais la création monétaire. Qui crée la monnaie ? L'État crée moins de 10% (selon la masse monétaire de référence, cela peut descendre à 3%). Tout le reste est créé par des banques privées, par des banquiers-commerçants, qui demandent des intérêts, qui pratiquent l'usure. Cet outil très utile, la monnaie, devient une marchandise, et son contrôle est détenu par quelques mains. C'est incompatible avec la démocratie. Mais c'est la création monétaire qui est à revoir, pas l'usage de la monnaie. Stéphane Laborde a amorcé une intéressante alternative avec la G1 et la rédaction de sa "Théorie relative de la monnaie".
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