Nous vivons des temps fort étranges.
La France et le reste des pays de la coalition internationale hormis les
États-Unis et la Grande-Bretagne, ont décidé de rapatrier dans
l’urgence absolue leurs forces d’Irak tandis que le Venezuela est en
train d’envoyer des équipes de médecins militaires en Italie.
La vision de convois militaires russes
entre Rome et Bergame a suscité la stupéfaction d’un très grand nombre
d’analystes Atlantistes. Ces derniers sont tombés de très haut et n’ont
pas su ou voulu saisir le bouleversement stratégique mondial en cours
depuis au moins une décennie de guerres hybrides désastreuses pour le
monde dit « libre ».
C’est en Afghanistan et au Yémen, deux
pays très pauvres et ravagés par la guerre, que s’est joué et se joue
encore une partie fort étrange où l’empire est en train de subir son
fiasco majeur.
La crise du COVID-19 ne sera
probablement pas aussi grave que celle, cataclysmique, du système
économique mondial tel qu’il a été conçu en 1945, puis renforcé en 1973
avant de connaître des crises systémiques majeures en 2001 et surtout
celle de 2008. Cette fois-ci le seul échappatoire possible du
neolibéralisme est paradoxalement le recours à l’Etat, aux subventions
publiques et aux nationalisations. En filigrane, le renforcement de
l’Etat policier fondé sur le nouveau système du mercenariat, les
nouvelles technologies de l’information, la manipulation et la
cybernétique, assurera plus de restrictions des libertés et un contrôle
absolu sur la vie des individus.
La Chine a amorti la crise du COVID-19
grâce à d’immenses sacrifices que très peu de pays dans le monde sont
prêts à consentir sans un début d’implosion. Ce pays millénaire a non
seulement encaissé le premier coup d’un nouveau type de guerre hybride à
grande échelle impliquant des vecteurs biologiques et chimiques mais
tente maintenant de repartir à l’assaut en se basant sur une philosophie
totalement contraire à celle de l’empire. Dans la continuité de ses
routes et de sa ceinture économiques ou ce que l’on a appelé les
nouvelles routes de la soie, les chinois tentent de démontrer qu’ils
opposent la solidarité et l’entraide aux guerres pour le profit et le
pillage économique de l’empire du soleil couchant. La symbolique est
forte. Les chinois semblent adresser un message en clair aux élites de
l’Etat profond US. Plus rien désormais ne sera plus comme avant.
C’est la fin de l’ancien monde. Le
Nouvel Ordre Mondial annoncé par les Bush père et fils en 1989 et 1992
est totalement anéanti sans que la Chine ou la Russie aient eu recours à
une confrontation globale lourde de conséquences pour l’ensemble de la
planète. Depuis 2011, la Russie a fait tout ce qui était possible pour
éviter une escalade militaire sur un nombre croissant et souvent fort
sensibles de points chauds dont un situé sur les marches occidentales de
la vieille Russie. La Chine a fait le dos rond à presque toutes les
provocations en mer de Chine, en péninsule de Corée, au Tibet, au
Xinjiang et finalement à Hong Kong. On peut critiquer autant que l’on
veut la Chine et la Russie et ces deux grands pays ne sont point exempts
de critiques mais force est de constater qu’ils ont fait preuve d’une
maturité et d’un sang-froid ayant pu éviter à la planète une
déflagration infiniment plus violentes et meurtrière que les deux
précédentes guerres mondiales de 1914-1918 et 1939-1945.
La violence sans limite d’un empire
bâti sur le pillage et la violence aveugle sous couvert de « valeurs
universelles » s’achève. Nous entrons dans une nouvelle où un monde
inconnu nous attend. La phase à venir ne sera pas aisée car des
centaines de millions d’humains répugnent le changement et sont formatée
à le rejeter d’emblée, parfois avec violence. Rien ne sera plus comme
avant.
Strategika 51 vous a accompagné depuis
les premiers soubresauts de la guerre hybride par l’ingénierie sociale
du chaos, le soulèvement et les coups d’Etat ont commencé à ravager la
région centrale du monde en 2011. Il vous accompagnera également dans la
nouvelle phase qui s’annonce par le confinement de près de deux
milliards d’êtres humains et l’arrêt de l’économie réelle dans près de
70 pays de la planète. Tout est désormais possible.
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