Olivier Pichon reçoit Jean-Pierre Chevallier, économiste monétariste sur le risque bancaire et le multiple d’endettement.
1) Partir de la monnaie, si proche et si lointaine
- Historique de la monnaie
- La comptabilité en partie double
- Les explications de Böhm-Bawerk
- La création de valeur par l’échange
- Le dépôt bancaire et la monnaie scripturale
- Les trois agrégats monétaires M1 M2 M3
- Le cycle de l’Epargne confiance et/ou défiance ?
- La bulle monétaire aux USA, la politique de Ben Bernanke
2) Quand la monnaie entre en zone dangereuse
- Qu’est-ce que le multiple d’endettement ?
- Une banque prête l’argent qu’elle a et qu’elle n’a pas : les limites
- Les normes de gestion prudentielles
- L’exemple de City group
- La crise des subprimes
- L’exécution de Lehman Brothers
- La réduction américaine du multiple d’endettement
- Rétablissement du dollar, comparaison historique avec le Thaler
- Une purge bénéfique
3) L’Europe en pleine hypertrophie monétaire
- Les banques européennes exposées au risque d’un multiple d’endettement déraisonnable
- Société Générale, Crédit Agricole, BPCE : faillites possibles
- Problèmes de la taille du bilan des banques : la BNP supérieure au PIB français
- Procès gagné contre Christian Noyer, directeur de la banque de France, analyses des comptes
- La Banque de France met en circulation des billets dont elle ne contrôle pas l’utilisation, un problème lié à la zone euro
- L’euro contre la croissance, un risque de tsunami bancaire
- Les intuitions de Pierre Jovanovic, l’affaire libanaise
- L’incidence du coronavirus ?
- La récession qui vient, différence USA/Europe, cette fois cela viendra d’elle
Source : https://www.youtube.com/watch?v=N9G1863A-G0
13 commentaires:
Blog de Jean-Pierre Chevallier, économiste et surtout monétariste : https://chevallier.biz/
La monnaie existe depuis environ 5000 ans et aussi la comptabilité (débit-crédit): des tablettes en argile cassées en deux qu'il fallait rassembler pour solder les prêts, terminer les comptes.
Eugen von Böhm-Bawerk (1851-1914) est un éconmiste autrichien que Jean-Pierre Chevallier aime bien citer.
Il donne l'exemple du berger qui fait des fromages dans sa montagne. Quand il descend au village pour vendre ses fromages, c'est là que se crée la "valeur économique" (marchande) : lorsqu'un acheteur est prêt à acheter son produit. Et la création de "valeur économique" va s'accompagner de création monétaire. Les deux vont ensemble.
La monnaie circule et à la fin, celui qui en a encore (qui n'a pas tout dépensé), dépose cet argent à la banque qui en échange lui donne un papier : de la monnaie scripturale.
Il existe plusieurs agrégats monétaires :
- M1 : pièces et billets en circulation (monnaie fiduciaire), et dépôts à vue (monnaie scripturale)
- M2 : c'est l'épargne : dépôts à terme inférieur ou égal à deux ans, et livrets et autres dépôts à préavis inférieur ou égal à trois mois
- M3 : c'est la trésorerie des entreprises : les pensions, et titres d'OPCVM* monétaires, et titres de créance à terme inférieur ou égal à deux ans
* organisme de placement collectif en valeurs mobilières
17mn : Les banques prêtent la monnaie qu'elles ont (leurs capitaux propres tangibles) et la monnaie qu'elles empruntent. La règle "prudentielle" est de ne pas prêter plus de 10 fois la valeur de ses capitaux propres.
[Bizarre que Jean-Pierre Chevallier ne parle pas de la création monétaire ex nihilo ... peut-être plus tard]
Jean-Pierre Chevallier a étudié l'historique de Citigroup et a montré que la règle prudentielle énoncée par Alan Greenspan dans les années 1980 n'avait plus été respectée à partir du moment où Ben Bernanke lui a succédé. Citigroup a prêté jusqu'à 65 fois fois (au lieu de 10 fois) ce qu'elle avait en capitaux propres.
Voir graphique à 17mn56
Jean-Pierre Chevallier a étudié l'historique de Citigroup et a montré que la règle prudentielle énoncée par Alan Greenspan dans les années 1980 n'avait plus été respectée à partir du moment où Ben Bernanke lui a succédé. Citigroup a prêté jusqu'à 65 fois fois (au lieu de 10 fois) ce qu'elle avait en capitaux propres. Multiple d'endettement considérable.
Les banques américaines ont prêté trop d'argent entre 2006 et 2008 !
Ils s'en fichaient (que les emprunteurs ne puissent pas rembourser) car ensuite, ils avaient revendu leurs dettes à d'autres banques.
Voir graphique à 17mn56
Le thaler (parfois écrit taler ou talir) est une ancienne pièce de monnaie en argent apparue au début du XVIe siècle, et qui circule d'abord en Europe puis dans le reste du monde pendant près de quatre cents ans.
Sa taille et son poids, relativement importants, varient quelque peu au fil du temps, et sa popularité initiale reste liée, d'une part, au développement des mines d'argent exploitées sur les terres du Saint-Empire romain germanique, et d'autre part, à la puissance de l'Empire colonial espagnol.
Devenu monnaie de compte sous Charles Quint, le thaler a un grand impact sur l'économie mondiale aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il est l'unité monétaire des pays germaniques jusqu'au XIXe siècle et est considéré comme l'ancêtre du dollar américain.
Le mot thaler est l'aphérèse du toponyme Joachimsthaler (ou Jochenthaler), lequel désignait le vallon (thal) où se trouvait le village de Sankt-Joachimsthal en Bohême (aujourd'hui Jáchymov en République tchèque). D'importants filons d'argent y furent découvert à partir du milieu du Moyen Âge et des mines furent alors exploitées. Dès 1518, sous l'égide du comte Stephan Schlick (1487-1526), on appela Joachimsthaler les pièces titrant 25.985 g d'argent fin produites dans cette région. Avec l'usage le mot thaler s'appliqua à toutes les pièces de format approchant. L'étymologie atteste que le mot thaler engendra le mot dollar, dès la fin du XVIIe siècle. D'abord au nord, sur la Cote Est, à partir du comptoir néerlandais de La Nouvelle-Amsterdam où circule le leeuwendaalder (thaler néerlandais au lion, ou rijksdaalder), et puis au sud, où la présence espagnole impacte avec l'usage de la pièce de huit (real de a ocho) et enfin au centre, où les colonies britanniques acceptent de troquer ces différentes monnaies qu'ils appellent le spanish dollar, sans compter d'importants trafics et la présence de marchands allemands et suédois, utilisant eux aussi le thaler. Toutes ces monnaies pèsent à peu près le même poids d'argent, 25 à 26 g, et serviront dans les années 1770-1780 d'étalon de référence au Congrès américain.
Les Etats-Unis ont "purgé" leur système bancaire en sacrifiant la banque d'affaires Lehman Brothers (qui avait un multiple d'endettement / "leverage" de 32 ... pourtant bien inférieur au 65 de Citigroup; mais Citigroup est beaucoup plus gros).
Par contre, en Europe, la purge n'a pas eu lieu.
L'une des banques européennes qui a le multiple d'endettement le plus faible, c'est le Crédit Agricole (avec 25 tout de même) mais BNP-Paribas c'est 31, le groupe BPCE* va jusqu'à 33 et la Société Générale ... 42 ! Sachant que la règle "prudentielle" recommande de ne pas dépasser 10.
* BPCE est l’organe central commun à la Banque populaire et à la Caisse d'épargne française. Le groupe BPCE est issu de la fusion en 2009 de la Caisse nationale des caisses d’épargne et de la Banque fédérale des banques populaires.
34mn : Les grosses banques américaines ont de 200 à 300 milliards de capitalisation, tandis que la plus grosse banque française seulement 50 milliards.
Mais ces grosses banques américaines ont un bilan qui ne dépasse pas 12% du PIB de leur pays tandis que la BNP a un bilan équivalent au PIB de la France.
Pour financer sa campagne, Emmanuel Macron a réussi à mobiliser près de 13 millions d'euros de dons en un temps record . Loin de l'image cultivée par En Marche ! d'une campagne aussi spontanée que populaire, un puissant réseau de banquiers d'affaires a discrètement ouvert ses carnets d'adresse au nouveau président.
Il faut citer Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France de 2003 à 2015, et l'un des dirigeants de la BNP.
Selon Jean-Pierre Chevallier, ce coronavirus covid-19 est insignifiant avec 3000 morts en Chine alors qu'il y a dans ce pays près de 20.000 morts par accident de la circulation chaque mois. En restant chez eux, les Chinois ont évité 20.000 morts et seulement 3000 ont décédé à cause du coronavirus. Au final, ils sont gagnants.
Par contre l'Europe à cause de ses banques qui prêtent beaucoup trop va connaître une grave récession puis dans la foulée les États-Unis.
Toujours selon lui, c'est une situation qui arrangera considérablement les Démocrates puisque l'élection américaine aura lieu en novembre et que, si récession il y a,Donald Trump ne pourra plus clamer que sa politique a permis aux États-Unis de retrouver une belle prospérité et un taux de chômage très bas.
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