Dans son ouvrage intitulé Le Piège de Thucydide, l’universitaire américain Graham Allison se demande comment les États-Unis vont pouvoir enrayer la montée de la Chine. Ce ne sera pas en lui faisant la guerre, reconnaît cet auteur, car la puissance militaire chinoise est dissuasive, et en cas d’affrontement, les dommages causés aux uns et aux autres seraient insupportables. Ce ne sera pas non plus sur le terrain économique, car sur ce terrain, estime Graham Allison, les Chinois ont déjà détrôné l’ex-première puissance planétaire et il y a tout lieu de penser qu’ils vont confirmer cet avantage dans les années à venir.
Faut-il donc que les États-Unis se résignent à la victoire de leur nouvel adversaire systémique au moment où Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, désigne le parti communiste chinois comme le « principal ennemi » de son pays ? Graham Allison répond alors par la négative. Si l’on ne peut rien attendre d’un conflit armé parce qu’il serait suicidaire, ni d’une compétition économique perdue d’avance, il reste toutefois un domaine où Washington peut compenser son infériorité, dit-il, et ce domaine est celui des « droits de l’homme ».
Comme
jadis face à l’Union soviétique, la litanie des « droits de l’homme »
est le carburant idéologique de la nouvelle guerre froide. Si l’on en
croit les dirigeants américains, et ce discours est relayé par une
presse occidentale servile, les Chinois commettraient des horreurs sans
nom contre leur propre population. Au Xinjiang, région autonome du
Nord-Ouest de la Chine, « des millions » de Ouïghours seraient enfermés
et torturés dans des camps de concentration. Or cette accusation
grotesque a été démentie par Pékin et par des dizaines de pays musulmans
qui se félicitent de la politique préventive et répressive menée par la
Chine contre le terrorisme d’importation made in CIA.
À Hong Kong, lors des manifestations populaires qui ont secoué
l’ancienne colonie britannique, la presse occidentale prophétisait un
bain de sang analogue au « massacre » de la Place Tiananmen. Malgré les
provocations d’agitateurs extrémistes ouvertement soutenus par les
États-Unis, le maintien de l’ordre par la police de Hong Kong s’est
caractérisé au contraire par sa retenue, offrant un contraste saisissant
avec la violence déchaînée en France, au même moment, contre les Gilets
Jaunes, avec ces dizaines de milliers d’arrestations, ces 200 blessés
graves et ces 25 mutilés qui portent l’empreinte de notre belle «
démocratie » et dont il n’y a aucun équivalent en Chine, un pays
pourtant qualifié par l’Occident de « dictature totalitaire ».
Substituer à la réalité des faits une réalité fantasmée
Ainsi la propagande invente un monde imaginaire où la
conscience occidentale vierge de toute impureté, en croyant dénoncer les
turpitudes commises par les autres, ne chasse que des fantômes. Elle
excelle dans l’art de fabriquer des faits inexistants, d’anticiper des
événements invraisemblables et de substituer à la réalité des faits une
réalité fantasmée. Et à chaque fois, à chaque mensonge, cette propagande
brandit les « droits de l’homme » comme Moïse brandissait les Tables de
la Loi. Et à chaque fois, l’Occident dopé à la moraline distribue les
châtiments et les récompenses, comme s’il était le dépositaire universel
de ces « droits de l’homme » qui coïncident si aisément avec ses
propres intérêts.
On se demande bien, pourtant, à quel titre un pays comme les
États-Unis serait fondé à juger la politique intérieure des autres pays à
l’aune de principes humanistes. Fondé par des colons esclavagistes et
génocidaires qui se prenaient pour le peuple élu, cet État a surtout
brillé durant sa brève histoire par sa capacité à violer les droits de
l’homme non-américain et de l’homme non-blanc, quitte à massacrer des
populations entières lorsqu’elles se montraient peu réceptives au
message salvateur. Comme les autres, la doctrine des droits de l’homme
ne vaut rien s’il s’avère que son application justifie des horreurs. Et
si les droits de l’homme sont « universels et imprescriptibles », ceux
qui les ont constamment à la bouche ont surtout fait la démonstration
qu’ils n’étaient ni l’un ni l’autre.
Il est légitime, en tout cas, de se demander pourquoi la
doctrine des droits de l’homme est un instrument de propagande si
commode. On pourrait répondre, bien sûr, par la thèse du détournement
pervers. Si la doctrine justifie ce qu’elle paraît condamner, c’est que
les puissants l’ont « détournée » de son sens originel. La doctrine
serait pure, certes, mais son usage, lui, serait impur. C’est ce que dit
Rousseau à propos des lois. Idéalement, elles sont l’expression de la
volonté générale, elles visent l’intérêt commun. Mais « dans les faits,
dit-il, les lois sont utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux
qui n’ont rien ». Car dans le monde réel ce sont les puissants qui font
les lois, et dans une société injuste, les lois ne peuvent être justes.
La véritable portée de l’idéologie des droits de l’homme
Or on ne peut faire le même raisonnement à propos des droits
de l’homme. On ne peut pas se contenter de dire, par exemple : les
droits de l’homme sont une chose excellente, mais les États-Unis les
détournent de leur véritable signification, ils les utilisent pour
justifier l’ingérence dans les affaires des autres nations et couvrir
leur impérialisme des oripeaux de l’humanisme. Naturellement cette
proposition est vraie : oui, les États-Unis instrumentalisent la
doctrine des droits de l’homme. Mais il ne suffit pas de faire ce
constat. Car si cette instrumentalisation est possible, c’est qu’il y a
quelque chose dans la doctrine des droits de l’homme qui se prête à
cette instrumentalisation.
Pour saisir cette relation, Il faut se pencher sur la fameuse « Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen » de 1789. Elle énonce à l’article 1 que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Puis son article 2 précise que « les droits naturels et imprescriptibles de l’homme sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ». On notera aussitôt que l’égalité ne fait pas partie explicitement des droits de l’homme, que la propriété vient immédiatement après la liberté et que la sûreté, qui garantit la liberté et la propriété, occupe la troisième place.
– Bernard Kouchner, le méprisable champion autoproclamé des droits de l’homme, les Ouigours chinois sont des yogourts !
On relèvera aussi la définition de la liberté, à l’article 4,
comme « le pouvoir de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui
». Or, comme dit Marx, cette liberté est celle de « l’homme considéré
comme une monade isolée, repliée sur elle-même ».
Purement individuelle, cette liberté a des limites qui sont «
marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est
déterminée par un piquet ». Fort logiquement cette liberté de l’individu
s’épanouit avec la propriété, ce droit de « jouir de sa fortune et d’en
disposer à son gré, sans se soucier des autres hommes, indépendamment
de la société ».
Au fond, conclut Marx, « aucun des prétendus droits de
l’homme ne dépasse l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la
société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté,
replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et
obéissant à son arbitraire privé. L’homme est loin d’y être considéré
comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même,
la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une
limitation de son indépendance originelle » (Sur la Question juive,
1843).
Autrement dit, les droits affirmés par la déclaration de 1789
sont des droits abstraits qui ne correspondent à aucune réalité
concrète hormis l’exercice par les propriétaires de leur droit de
propriété et la garantie solennelle que leur offre la société
bourgeoise. Elle a beau proclamer le caractère universel et
imprescriptible de la « liberté », par exemple, ce ne sont que des mots.
Séparée du cadre social susceptible de lui donner un contenu, cette
universalité présumée est une universalité abstraite, et non une
universalité concrète. Si l’on veut prendre au sérieux la liberté, il
faut en faire un droit concret, et non un droit abstrait. Et pour
qu’elle accède à cette réalité concrète, pour qu’elle ait un contenu, il
faut la penser autrement que comme la liberté de l’individu.
Il fallait faire ce bref détour par l’analyse théorique pour saisir
la véritable portée de l’idéologie des droits de l’homme. Le texte de
1789 est un manifeste dont la fonction est de rendre légitime le
transfert du pouvoir, sous toutes ses formes, à la bourgeoisie montante.
Il entend justifier la rupture avec la société féodale et ses
hiérarchies héréditaires. Mais il n’affirme l’égalité en droits que pour
justifier les inégalités de fortune. Son principal rédacteur, l’abbé
Sieyès, est l’inventeur de la fameuse distinction entre « citoyens
actifs » et « citoyens passifs » : seuls les premiers, parce qu’ils sont
propriétaires, sont appelés à voter car ils sont « les véritables
actionnaires de la grande entreprise sociale ».
Lorsqu’on entend certains États invoquer les droits de
l’homme pour stigmatiser leurs adversaires, il n’est pas inutile de se
rappeler que la déclaration des droits dont se réclament les premiers
n’est que la déclaration des droits de la bourgeoisie. Lors des débats
parlementaires, Robespierre dénonçait déjà le caractère de classe du
futur texte : « Vous avez multiplié les articles pour assurer la plus
grande liberté à l’exercice de la propriété, et vous n’avez pas dit un
seul mot pour en déterminer le caractère légitime ; de manière que votre
déclaration paraît faite, non pour les hommes, mais pour les riches,
pour les accapareurs, les agioteurs et les tyrans ».
On comprend mieux, dès lors, que la compassion humaniste de
nos merveilleuses « démocraties » soit à géométrie variable. Les
États-Unis n’ont jamais émis la moindre réserve à l’égard de leur ami,
le dictateur cubain Fulgencio Batista, et de ses pratiques répressives,
mais ils ont déchaîné leur propagande contre Cuba le jour où le
gouvernement révolutionnaire de Fidel Castro a décidé de nationaliser
les actifs des compagnies américaines installées sur le sol national. La
« liberté », pour Washington, c’est le droit de ses propres compagnies à
encaisser indéfiniment les profits de l’exploitation économique d’un
petit pays de la Caraïbe. Manifestement, la « liberté » n’est pas le
droit d’une nation à défendre sa souveraineté et à promouvoir son
développement.
Si les dirigeants des États-Unis, aujourd’hui, tentent de
déstabiliser la Chine, ce n’est pas parce qu’il y a des « millions de
Ouïghours » dans des camps de concentration. Ils savent très bien que
c’est une fable grotesque, analogue à l’attaque des vedettes
nord-vietnamiennes, aux armes de destruction massive de Saddam Hussein,
aux couveuses de Koweit-City, aux tueries imaginaires de Kadhafi et aux
crimes chimiques de Bachar Al-Assad. Le droit-de-l’hommisme made in CIA
est une formidable usine à mensonges, acharnée à occuper le quantum de
cerveau disponible des téléspectateurs occidentaux pour justifier ses
opérations prédatrices, avec le concours d’ONG trop heureuses d’apporter
leurs boules de neige à cette avalanche de calomnies qui s’abat sur les
pays qui osent résister à l’hégémonisme occidental.
Si Washington veut en découdre avec la Chine, donc, ce n’est pas
parce que les Chinois sont opprimés par une abominable dictature et
qu’ils rêvent secrètement de connaître le bonheur de vivre à
l’américaine, avec fusillades dans les collèges, discrimination raciale,
mafias en tout genre et soupes populaires. C’est, tout simplement,
parce que ce pays est attaché à sa souveraineté, qu’il est doté d’un
système performant, que ses dirigeants en ont fait la première puissance
de la planète et que les perspectives de profit de l’oligarchie
financière mondialisée dont le quartier général est à Wall Street, dans
ces conditions, tendent sérieusement à s’amenuiser au même rythme que
l’espoir, pour les États-Unis, de préserver une hégémonie vacillante.
Droits abstraits et droits réels
On
ne s’en étonnera pas, bien sûr, mais que les Chinois aient sorti de la
pauvreté 700 millions de personnes en 20 ans n’intéresse guère les
belles âmes du droit-de-l’hommisme occidental. Brillant théoricien du
néolibéralisme, Friedrich Hayek estimait que les droits sociaux inscrits
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 étaient
une abomination.
Ces droits à la vie, au travail, à la santé ou à l’éducation
ont pourtant le double mérite d’être véritablement universels dans leur
définition et de correspondre à des possibilités concrètes dès lors que
les États leur offrent un contenu.
Contrairement à la Déclaration de 1789, celle de 1948
traduisait en effet un rapport de forces entre bourgeoisie et classes
populaires issu du pacte social scellé à la Libération et favorisé par
l’effondrement du libéralisme.
Au vu des résultats, certains pays semblent avoir pris au
sérieux les droits sociaux proclamés en 1948. Ces pays n’ont rien de
libéral, et c’est pourquoi ils se sont dotés, au profit du grand nombre,
d’un système éducatif et d’un système sanitaire qui fonctionnent.
Malgré le blocus, Cuba a créé un système de santé récompensé par l’OMS,
et l’espérance de vie à Cuba (80 ans) a dépassé celle des États-Unis (79
ans). Lors de la dernière évaluation internationale des systèmes
éducatifs (PISA), qui a porté sur un échantillon de 600 000 lycéens dans
50 pays au cours de l’année 2018, la République populaire de Chine est
arrivée en tête à égalité avec Singapour. Ces résultats obtenus
aujourd’hui par un pays qui comptait 80 % d’analphabètes en 1949
devraient faire réfléchir tous ceux qui s’intéressent à la
transformation effective des droits formels en droits réels.
Mais le droit-de-l’hommisme ordinaire, celui des ONG, ne
s’intéresse qu’aux droits individuels et délaisse les droits collectifs.
Sa compassion pour l’humanité souffrante est sélective. Il ne se
mobilise que pour des minorités ou des individus isolés, agissant au cas
par cas en sélectionnant ceux qu’il juge dignes de son attention. Il
veut combattre la discrimination et non l’exploitation, l’exclusion et
non la pauvreté, la privation de liberté infligée à quelques-uns et non
la misère imposée au grand nombre. Il ne connaît que des individus
porteurs de droits et se soucie peu de savoir s’il y a parmi eux des
riches et des pauvres. Le seul combat qui compte à ses yeux vise à
aligner des individus abstraits sur un standard restreint aux libertés
formelles.
En réalité, le droit-de-l’hommisme ordinaire occulte le fait
que les libertés ne sont effectives que si les droits collectifs sont
garantis par certaines structures sociales. Il tend à masquer le fait
que les droits sont réels si les individus sont correctement nourris,
logés, éduqués et soignés, et ces conditions ne sont réunies à leur tour
que si l’État prend les choses en main et les inscrit dans la durée.
Bref, ces belles âmes oublient tout simplement que les individus ne sont
rien sans la société et que les droits dont on réclame l’application ne
sont que du vent si la société, délibérément, ne leur donne pas un
contenu concret au lieu de s’en remettre aux mirifiques lois du marché
vantées par un libéralisme frelaté.
Cultivant cet oubli, et participant de cette occultation, les
ONG pétries d’humanisme réduisent alors l’humanité souffrante à un
agrégat indistinct d’individus abstraits, atomisés, dont le sort n’est
intéressant que s’il témoigne d’une violation réelle ou imaginaire de
leurs droits individuels, de préférence dans un pays exotique qui se
trouve dans le collimateur de Washington. C’est sans doute pourquoi le
principal événement sociologique planétaire des deux dernières
décennies, à savoir l’éradication de la pauvreté en République populaire
de Chine, les intéresse beaucoup moins que les camps de concentration
imaginaires du Xinjiang et les poubelles renversées par de jeunes
imbéciles dans le métro de Hong Kong.
Bruno Guigue, ancien élève de l’École Normale Supérieure et de
l’ENA, Haut fonctionnaire d’État français, essayiste et politologue,
professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire, chargé de
cours en relations internationales à l’Université de La Réunion. Il est
l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe,
L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines
d’articles. Dernier ouvrage paru en janvier 2018 aux éditions DELGA :
Chroniques de l’impérialisme, préface de Samir Amin, 20 euros.
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« Dans les faits, dit Jean-Jacques Rousseau, les lois sont utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n’ont rien ». Car dans le monde réel ce sont les puissants qui font les lois, et dans une société injuste, les lois ne peuvent être justes.
Karl Marx conclut « aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. L’homme est loin d’y être considéré comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une limitation de son indépendance originelle » (Sur la Question juive, 1843).
Lorsqu’on entend certains États invoquer les droits de l’homme pour stigmatiser leurs adversaires, il n’est pas inutile de se rappeler que la déclaration des droits dont se réclament les premiers n’est que la déclaration des droits de la bourgeoisie.
Lors des débats parlementaires, Robespierre dénonçait déjà le caractère de classe du futur texte : « Vous avez multiplié les articles pour assurer la plus grande liberté à l’exercice de la propriété, et vous n’avez pas dit un seul mot pour en déterminer le caractère légitime ; de manière que votre déclaration paraît faite, non pour les hommes, mais pour les riches, pour les accapareurs, les agioteurs et les tyrans ».
Des pays [qui] n’ont rien de libéral [...] se sont dotés, au profit du grand nombre, d’un système éducatif et d’un système sanitaire qui fonctionnent.
Malgré le blocus, Cuba a créé un système de santé récompensé par l’OMS, et l’espérance de vie à Cuba (80 ans) a dépassé celle des États-Unis (79 ans).
Lors de la dernière évaluation internationale des systèmes éducatifs (PISA), qui a porté sur un échantillon de 600 000 lycéens dans 50 pays au cours de l’année 2018, la République populaire de Chine est arrivée en tête à égalité avec Singapour. Ces résultats obtenus aujourd’hui par un pays qui comptait 80 % d’analphabètes en 1949 devraient faire réfléchir tous ceux qui s’intéressent à la transformation effective des droits formels en droits réels.
le droit-de-l’hommisme ordinaire, celui des ONG, ne s’intéresse qu’aux droits individuels et délaisse les droits collectifs.
Sa compassion pour l’humanité souffrante est sélective.
Il ne se mobilise que pour des minorités ou des individus isolés, agissant au cas par cas en sélectionnant ceux qu’il juge dignes de son attention.
Il veut combattre la discrimination et non l’exploitation, l’exclusion et non la pauvreté, la privation de liberté infligée à quelques-uns et non la misère imposée au grand nombre.
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