Vidéo (extrait) : https://www.facebook.com/estcequecemondeestserieux/videos/367013204670198
Plus riches et plus puissantes que jamais, les firmes pharmaceutiques orientent la recherche et le remboursement des soins. Enquête sur une industrie hors de contrôle, dont les intérêts ne coïncident pas toujours avec les impératifs de santé publique.
On
les surnomme les "Big Pharma" : à eux seuls, les suisses Novartis et
Roche, les américains Pfizer et Johnson & Johnson, et le français
Sanofi contrôlent la majeure partie de la fabrication de médicaments.
Pour conserver leur monopole, ces grands laboratoires minimiseraient,
voire occulteraient, certains effets indésirables causés par leurs
produits. En Europe, la Dépakine, un antiépileptique responsable de
malformations congénitales et de troubles neurodéveloppementaux chez des
enfants exposés in utero, est au cœur d’un retentissant scandale.
Soupçonné d’avoir tardé à alerter les autorités sanitaires et les
consommateurs sur ces risques pourtant connus, Sanofi a été mis en
examen pour "tromperie aggravée", "blessures involontaires" et
"homicides involontaires". Aux États-Unis, où la crise des opioïdes fait
des ravages (plus de cent morts par jour), les multinationales
pharmaceutiques sont accusées d’avoir encouragé la prescription massive
de ces antidouleurs en dissimulant leur caractère hautement addictif. En
2019, Johnson & Johnson a ainsi été condamné à payer 572 millions
de dollars à l’État d’Oklahoma pour avoir mis en danger la vie de ses
citoyens. Alors que l’industrie pharmaceutique bénéficie largement des
innovations de la recherche publique, les prix des médicaments
atteignent des sommets : facturé 84 000 dollars aux États-Unis, où la
tarification n’est pas encadrée, le traitement contre l’hépatite C coûte
24 000 euros en France, quand la nouvelle thérapie génique contre la
leucémie commercialisée par Novartis avoisine les 300 000 euros. Entre
intense lobbying et ententes illicites, les laboratoires déploient
d’efficaces stratégies pour préserver leurs exclusivités, à l’instar du
même Novartis, qui est parvenu à imposer sur le marché un médicament
contre la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) quarante fois
plus coûteux que son concurrent. Le 9 septembre 2020, Novartis, Roche et
Genentech ont ainsi été condamnés par l’Autorité française de la
concurrence à payer 445 millions d’euros pour pratiques abusives dans le
traitement de la DMLA.
Course au blockbuster
À l’heure où la lutte contre le Covid-19 aiguise les appétits des mastodontes pharmaceutiques, Luc Hermann (Starbucks sans filtre)
et Claire Lasko éclairent le nouveau paradigme à l’œuvre dans le
secteur, entre concentration, financiarisation et course effrénée aux
profits. À l’aide d’exemples documentés et de nombreux témoignages (de
médecins, patients, journalistes, victimes et avocats, ainsi que d’un
représentant de Sanofi et de l’ancienne ministre de la Santé Marisol
Touraine), leur enquête met en lumière la puissance démesurée des Big
Pharma – "comparable à celle d’un État", selon le professeur
François Chast –, les menaces qu’ils font peser sur les systèmes de
santé publique, mais aussi les élans de résistance qu’ils suscitent,
entre multiplication des procédures judiciaires et constitution de
collectifs de médecins luttant contre la corruption dans le domaine de
la santé.
Source de l'article : https://www.arte.tv/fr/videos/085428-000-A/big-pharma-labos-tout-puissants/
Source de la vidéo (en intégralité) : https://bittube.video/videos/watch/0d3cc3d8-8033-4c3a-be62-b3b13d0c5dca
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