Entre autres délices orwelliens de la tyrannie actuellement en marche, un processus de « grand reset » (grande réinitialisation et, donc, remise à zéro) de l’économie mondiale est prévu pour début 2021.
L’ancien ambassadeur du Vatican à Washington, l’archevêque Carlo Maria Vigano, a écrit à Donald Trump le 25 octobre dernier en lui demandant de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l’exécution de ce plan qui vise à profiter de l’état de choc de la population suite au Covid-19 et aux dramatiques conséquences socio-économiques des mesures sanitaires pour lui imposer des changements radicaux qu’elle aurait normalement refusé.
Annoncé depuis quelques temps déjà par des porte-paroles aussi notables que le prince Charles, ce projet prévoit notamment un effondrement économique qui rendra les populations dépendantes de subsides pour leur survie. Elles se retrouveraient alors sous une complète emprise de la finance internationale dont, faut-il le rappeler, François Hollande nous a appris qu’elle était son principal ennemi. Elle est, par conséquent, le nôtre.
Cet effondrement économique devrait avoir des conséquences terribles qui n’épargneront personne, mis à part les bienheureux qui peuvent vivre des produits de leur terre. L’arrêt de la circulation des biens et des échanges de service n’amènera pas seulement une épouvantable dépression mais une véritable gangrène du tissu social en raison des violences que suscitent fatalement les situations de détresse. Nous serons alors disposés à accepter toutes les amputations demandées et nous nous retrouverons vite tel du bétail, proprement domestiqués, c’est-à-dire, parqués (placés à l’isolement chez soi en raison du Covid & cie), perfusés par des subsides d’État destinés à nous endetter éternellement, hypnotisés par les médias de masse, déjà bâillonnés (masqués) et bientôt vaccinés, voire aussi tatoués. Nous perdrons progressivement le goût de la liberté en pensant, jour après jour, que cette tyrannie nouvelle est probablement pour notre bien, puisque, si l’on en croît les médias, tout le monde y consent, hormis les fous et les haineux.
Voilà l’enfer qui nous est promis sous peu si nous ne réagissons pas. Nous n’y échapperons que si nous nous donnons rapidement les moyens d’éviter cette gangrène sociale qu’entraîne l’arrêt du « commerce » par lequel les humains s’entretiennent les uns les autres. Loin de se réduire à la signification étriquée que lui a conféré la modernité via ses élites savantes et technocratiques — cette notion renvoie non seulement à la vie économique mais recouvre aussi l’ensemble de la vie sociale et relationnelle des hommes, celle qui vaut la peine d’être vécue.
En effet, le mot « commerce » renvoie originairement à toutes les formes d’échanges de « biens » qui font le tissu des relations humaines. Cela va de l’échange de regards à l’échange de services en passant par l’échange de marchandises ou, aussi bien, l’échange de paroles, ce que l’on appelle tout simplement une conversation. Par le passé, avoir une conversation pouvait se dire « avoir commerce » (ou « prendre langue », expression dont la réciprocité positive va jusqu’à suggérer le baiser). D’ailleurs « commercer » avec tel ou telle pouvait aussi désigner le fait d’entretenir des relations sexuelles.
Quoi qu’il en soit, comme l’irrigation du corps par le sang, la bonne santé de notre société nécessite une circulation régulière de biens divers et autres sous la forme d’un donnant-donnant équitable qui puisse faire de nous des gagnants-gagnants heureux. Cette circulation a toujours existé, bien qu’actuellement elle se situe complètement dans la marge des lois (néo)libérales qui régissent le commerce. C’est elle qu’il s’agirait de renforcer si nous voulons survivre à la démolition contrôlée de l’écosystème capitaliste du monde d’avant le Covid.
Au-delà des échanges spontanés en dons et contre-dons au sein de la famille ou d’un bon voisinage, les S.E.L. (Service d’Échanges Locaux) sont une manière connue mais malheureusement assez peu pratiquée d’organiser ce commerce naturel, désintéressé et paisible qui vise le partage et la bonne réciprocité en lieu et place du gain, c’est-à-dire, l’intérêt. Il serait judicieux d’y venir en masse, et sans tarder, soit en rejoignant les groupes déjà existants, soit en en créant de nouveaux, avec les NTIC, pourquoi pas ?
Il y a là une solution d’autant plus prometteuse que, dès l’origine, les S.E.L se sont adossés à une monnaie propre : le grain (de sel). C’était nécessaire car les dons et contre-dons, le troc et toutes les formes d’échange duel se cantonnent vite à un cercle de proches et, sans une monnaie susceptible d’élargir les opportunités de satisfaction mutuelle, le réseau aurait une faible surface. Faute tout à la fois de redondance et de diversité de l’offre, il manquerait de stabilité et d’adaptabilité, de sorte que le « tissu social » en pâtirait très vite lorsque la situation deviendra tendue.
Il ne s’agit pas ici de refaire l’histoire de la monnaie mais ouvrons une parenthèse pour indiquer que jamais le commerce des hommes n’aurait pu se déployer comme il l’a fait si n’était apparue dans les temples où l’on sacrifiait aux dieux, puis à Dieu, une valeur reconnue de tous : celle des métaux précieux et, notamment, de l’argent. Ceux-ci pouvaient être échangés avec toutes les choses destinées aux sacrifices et servaient ainsi d’unité de mesure matérialisant, en quelque sorte, un accord fondamental au sein de ce qu’on pouvait appeler, en conséquence, une communauté de semblables en cela qu’ils croyaient et sacrifiaient au(x) même(s) dieu(x), en un même lieu, avaient donc le même culte, la même culture, les même traditions.
Par la suite, les rois et les empereurs se sont saisis de ce pouvoir à forte charge symbolique, rassembleur et, donc, pacificateur. Ils ont battu monnaie et ont permis à leurs peuples de prospérer tant qu’ils ont su les préserver de cette diablerie qu’est l’usure — l’usage de l’argent pour créer de l’argent —, c’est-à-dire, le prêt à intérêt, moyen légal de voler la valeur travail.
Les grandes religions ont toutes interdit l’usure au cours de l’Histoire jusqu’à ce que, de tolérances en tolérances, elles laissent s’installer ce que nous appelons à présent le capitalisme qui n’est que l’institutionnalisation du prêt à intérêt et dont nous avons sous nos yeux le produit : une horreur économique sans nom basée sur l’exploitation maximale de l’homme et du vivant sur toute la Terre via une spéculation financière débridée dont l’implosion inévitable se verra attribuée à la farce tragique du Covid-19 et à l’effondrement économique qu’elle est supposée amener.
Pour l’élite financière — les banquiers-marchands — qui façonne déjà nos institutions (l’Europe), édicte nos lois supranationales et nous tient d’ores et déjà en esclavage de la dette souveraine, le « grand reset » est donc, tout à la fois une occasion en or de s’innocenter du désastre prochain et une formidable opportunité de finaliser le chantier du Nouvel Ordre Mondial destiné à lui assurer une emprise éternelle sur un parc humain passablement domestiqué et déjà en voie de zombification.
Vu les forces en présence, c’est-à-dire, la soumission des politiciens et des scientifiques aux puissances d’argent, la complète emprise de ces dernières sur les grands médias et la docilité des masses qui en résulte, ce jeu infernal apparaît complètement « plié [1] » : nous nous sommes laissés berner comme les grenouilles inattentives à l’augmentation progressive de la chaleur. Nous voilà cuits. Comme l’affirmait tranquillement Warren Buffet il y a déjà plus de dix ans, la lutte des classes a été gagnée par la sienne : l’élite.
Même si certains envisagent courageusement de reprendre le pouvoir par des coups d’état, avec la défaite probable de Trump, la partie semble bel et bien perdue : l’effondrement va avoir lieu et c’est à cela que nous allons devoir résister avant toute chose.
Pour désespérant qu’il semble, ce constat ne doit pas nous faire oublier la belle maxime de Hölderlin : « à mesure que croît le péril, croît aussi ce qui sauve. »
Observons, en effet, que l’enfer socio-économique censé nous amener à chercher notre salut dans une tyrannie mondiale passe par la destruction (la remise à zéro, le grand reset) de l’actuel chaos capitaliste qui tient les hommes en laisse — en haleine — par la vaine promesse qui leur a été faite de voir satisfaits tous leurs désirs ; désirs que le pouvoir économico-financier s’applique à multiplier à l’infini de sorte qu’il y a toujours eu une carotte pour faire avance l’âne consumériste.
Or, il est clair qu’avec le Grand Reset sur l’horizon, les carottes sont cuites. Le charme capitaliste sera rompu et devrait s’évanouir rapidement lorsqu’en constatant que plus rien ou presque ne circule — à part la violence — chacun pourra enfin comprendre la véritable teneur du message de l’élite qui nous avertit depuis des mois : « plus rien ne sera comme avant » — autrement dit, ton « rêve américain » tu peux l’oublier, c’est du passé.
En prenant alors conscience que sa survie dépend de sa capacité à se tourner vers l’essentiel, chacun se trouvera en position de renoncer tout naturellement à la poursuite de satisfactions téléguidées par les médias et leurs armées de publicitaires. Chacun se verra, par ce fait même, libéré de sa servitude à l’ordre marchand.
Bien que le prix en soit une ascèse et une pauvreté non désirées mais lucidement consenties, chacun pourra devenir une personne humaine à part entière, adulte, libre de tout attachement infantile à ces aspirations et désirs flatteurs autant que flattés de manière indécente par la culture mercantile et individualiste qui est la nôtre encore actuellement.
En devenant, nécessité oblige, un être autonome qui apprend à se satisfaire de l’essentiel, qui apprend à en vivre, qui apprend à ne compter que sur lui-même et sur un entourage avec lequel il aura construit une véritable solidarité — ce qui ne suppose aucunement de renoncer à la solidarité nationale instaurée par le CNR [2] que l’« im‑puissance publique » asservie aux banquiers-marchands s’applique à démanteler —, chacun pourra apporter sa contribution personnelle à l’anéantissement du désordre proprement maléfique engendré par « les puissances de ce monde » au moins depuis la Révolution.
Autrement dit, à l’affirmation « plus rien ne sera comme avant » nous pouvons, nous devons, je crois, répondre « chiche ! »
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