Un nouveau collègue vient de se donner la mort le 16 juillet à DOUAI. Nos pensées accompagnent sa famille et ses proches.
Depuis le début de l’année, 40 de nos collègues se sont donnés la mort, plus de 100 depuis le début du quinquennat !!!
Pour Éric MORVAN, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) : « la Police n’est pas malade. Elle serait malade si elle était dans le déni, dans la volonté de cacher cette réalité dramatique à laquelle il faut s’atteler. Je ne suis pas dans le déni, la police d’une manière générale n’est pas dans le déni, c’est une des seules, voire la seule administration à publier, à ne pas contester ces chiffres. » Nous sommes rassurés l’administration compte ses enfants qui se donnent la mort dans de beaux tableaux statistiques. Nous sommes déshumanisés jusque dans notre cercueil.
Selon Monsieur le DGPN « beaucoup de choses ont été faites ».
Fin janvier 2019, il ordonna par télégramme aux chefs de service de faire preuve d’empathie. Depuis +31 morts.
En avril 2019, Monsieur CASTANER Ministre de l’Intérieur annonça une ligne de téléphone suicide 24h/24. Depuis +11 morts.
Fin mai 2019, Monsieur le DGPN pris une nouvelle mesure draconienne, organiser des barbecues conviviaux de service, sur notre temps personnel, dès fois qu’on voit trop notre famille. Depuis +10 morts.
Est-ce que la hiérarchie est insensible ? Une fois de plus Monsieur MORVAN a une réponse : « J’entends ce discours syndical, que je ne partage pas entièrement, ce qui n’est pas très grave car dans la déontologie policière qui s’applique aux membres de la hiérarchie, il y a devoir de protection des personnels et puis dans la hiérarchie il y a le directeur général de la police nationale. »
Parlons-en de ce DGPN, qui veut faire taire les lanceurs d’alerte sur le sujet, comme notre Secrétaire Général qui est exclu temporairement de fonction pendant 12 mois, alors qu’il est très bien noté et n’a commis aucune faute professionnelle. Sans parler que l’administration soutient un médecin police agresseur sexuel et non les victimes, ou que les demandes de protections fonctionnelles pour harcèlement moral au travail sont refusées… illégalement.
Cependant deux bonnes nouvelles. Monsieur MORVAN assume ses responsabilités : « Le premier en charge de la protection des policiers est le directeur général. » Avec 90 suicides sous sa direction, sans compter les suicides de nos collègues administratifs, techniques, scientifiques et ouvriers d’état, on peut constater que la protection n’a pas été assurée.
De même, Monsieur Le DGPN reconnait que : « L’explication n’est pas conjoncturelle, elle est structurelle. » Donc c’est bien le management et l’institution qui sont en cause et non des faits extérieurs. Analyse confirmée par Monsieur le Ministre de l’Intérieur : « J'en ai assez d’entendre, à chaque fois, ça n’avait rien à voir avec le service, c’était seulement personnel. »
C’est pour ces mêmes motifs de harcèlement au travail institutionnel, aboutissant à 19 suicides, que le parquet a requis contre la direction de France Telecom 15 000€ d’amende et un an de prison. Est-ce que la direction de la police nationale est au-dessus des Lois, alors que depuis 2014 l’article 222-33-22 du Code Pénal a doublé les peines encourues ? Est-ce le nouveau monde de Monsieur Macron ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire