31/05/2021
Le Français Rémy Daillet-Wiedemann, ainsi que sa compagne Léonie Bardet et leurs enfants, ont été arrêtés en Malaisie
ce samedi 29 mai, suite à l’expiration de leur visa le 21 mai 2021.
Pour obtenir une prolongation de leur titre de séjour, l'immigration a
besoin d'une lettre de soutien de l'ambassade de France, ce qu'elle a
refusé de faire. L'immigration de Langkawi est de ce fait incapable de
traiter la demande de prolongation de Rémy Daillet et sa famille ; ils
se retrouvent dans un cas de dépassement de séjour et ont été arrêtés.
Grâce à un entretien téléphonique que nous avons obtenu avec elle depuis
la prison de Langkawi, Léonie Bardet nous livre ce qu’elle et sa
famille vivent depuis leur arrestation par la police, samedi après-midi.
France Soir : De quand datent derniers contacts avec l'ambassade pour obtenir la lettre de soutien ?
Léonie Bardet : Nous avons un agent qui s'occupe de notre dossier
d'immigration depuis des années. Ça fait des années qu'on est en demande
de visa. Elle a eu un premier rendez-vous avec l'immigration avec notre
dossier. Ensuite, on a eu un second rendez-vous. Nous nous sommes tous
rendus à l'immigration, un rendez-vous normal. Elle devait y retourner
le lendemain. Elle n'a toujours pas eu de réponse, ils devaient lui
téléphoner dans le week-end…
Donc samedi vous avez été emmené en détention avec les enfants et Monsieur Daillet c'est ça ?
Oui, moi je suis placée avec mes trois enfants, ma grande de 17
ans, mon garçon de 9 ans et ma petite fille de 1 an, et je suis
enceinte. Nous sommes séparés de Rémy.
Quelles sont les conditions de détention ?
Nous sommes dans une cellule de neuf mètres carrés, sans lumière du
jour. C'est la troisième nuit ce soir, et nous dormons à même le sol.
On ne peut pas dormir car il y a énormément de bruit et de chaleur. On
n'avait pas d'eau dans la cellule jusqu'à tout à l'heure. On en avait
juste au moment des repas. C'est très sale, il y a des toilettes à la
turque dans la cellule. Le plus dur c'est de dormir par terre, avec le
bébé, qui dormait sur moi et qui pleure beaucoup. C'est extrêmement long
et on a très peur. On ne sait pas du tout pour combien de temps on est
là, on n'a eu le temps de contacter personne.
Vous avez eu un contact avec M. Daillet depuis l'incarcération ?
On se croise dans les couloirs et je sais qu'il fait une grève de
la faim. Nous on a eu de la chance, au bout de la deuxième nuit, on a pu
avoir une couverture et on a pu garder des tee-shirts pour faire des
coussins, mais lui n'a rien du tout.
Pour votre bébé, vous avez tout ce qu'il vous faut ?
Quand ils nous ont emmenés au poste de police. Ils ne nous ont pas
dit qu’ils nous arrêtaient, ils nous ont dit qu’ils nous emmenaient à
l'immigration. Donc on ne savait pas qu'on était en état d'arrestation.
On a pris quelques affaires, les affaires de base pour le bébé, mais on
ne pensait pas que ça allait durer aussi longtemps. Je pensais qu'on
rentrerait le soir. J'ai pris six couches, un biberon, la tétine... Ce
n’est pas suffisant.
Aujourd'hui, vous avez pris contact avec un avocat ?
Hier la consule m'a téléphoné. Il faut savoir que j'avais déjà eu
un contact avec elle dans le cadre d'un divorce avec mon ex-mari en
2017-2018, un problème de passeport : on nous refusait ici le
renouvellement des passeports des enfants. Donc elle m’a appelée hier
pour me demander si on avait besoin d'une aide consulaire. J'ai demandé
en quoi cela consistait, et elle m'a dit qu'on ne pouvait pas faire
grand-chose, à part vérifier que mon avocat était au courant. En effet,
on ne peut rien remettre en cause de l'administration malaisienne. On ne
comprend pas pourquoi l'administration s'entête à vouloir faire du mal à
ses ressortissants et nous mettre des bâtons dans les roues.
Il y a beaucoup d'autres personnes qui sont dans votre cas
et pour autant ils ne finissent pas au poste, comment vous expliquez le
traitement que vous subissez ?
C'est une cabale médiatique contre Rémy. L'avocat a bien compris
que pour avoir Rémy, il fallait passer par moi et les enfants. Nous
servons d'appât à la police.
Donc vous êtes toujours incarcérée pour un problème de
visa. Les services de l'immigration étant fermés, vous n'avez pas eu de
date. Vous avez eu des contacts éventuels avec l'ambassade de France
pour vous donner une assistance consulaire, mais vous ne savez pas
exactement ce qui va se passer ?
C'est surtout qu'on avait un dossier complet pour avoir une
extension, mais l'ambassade de France n'a pas daigné nous donner une
lettre de soutien sans explication. Donc, voilà le résultat.
Vous supputez que ce refus de cette lettre de soutien servirait à arrêter Rémy ?
Cela fait cinq ans qu’on est en Malaisie et on travaille ici, on
est inséré, on connaît beaucoup de monde. Dès le départ, on a cherché à
se régulariser en créant une société, en demandant des visas, un visa de
dix ans et ensuite le visa de cinq ans (MTAP), mais avec le covid tout
s’est arrêté. De plus, avec mon divorce en France qui a duré quatre ans,
je n’ai pas pu divorcer ni me remarier. C’est ça qui a bloqué car pour
le visa de dix ans (MM2H), pour être considérée comme une famille, il
faut être marié. Donc il y a des empêchements à cause de mon ancien
mariage, je comprends, mais qu’il y ait des empêchements à cause de
l’ambassade ce n’est pas normal.
De son côté, Me Ng, l’avocat malaisien de Rémy Daillet confirme
l’arrestation de Monsieur Daillet ce samedi, suite à l’expiration de son
visa depuis le 21 mai 2021. Pour lui, il est normal que les services
administratifs malaisiens se saisissent d’un tel cas. Il confirme aussi
que les conditions de détentions dans la prison de Langkawi sont
spartiates. Il déclare avoir été en contact avec les services de
l’immigration et de l’ambassade de France en Malaisie et être au courant
du mandat d’arrêt à l’encontre de Mr Daillet dans le cadre de l’affaire
du rapt de la petite Mia, fillette de 8 ans qui a été retrouvée en
avril 2021 avec sa mère en Suisse. Cependant, il ne s’est pas étendu sur
les liens éventuels entre cette affaire et son arrestation, restant sur
les faits : l’expiration du visa. Maître NG reconnaît cependant que
beaucoup de demandes de visa ou d’extension de visa prennent plus de
temps à cause de la crise sanitaire.
En France, Maître Philippe Fortabat Labatut, ancien contrôleur des
brigades des douanes à l’aéroport de Roissy et avocat international dont
le client est Rémy Daillet déclare :
« Dans le cadre de l’affaire Mia, je ne peux pas croire que la DGSI
ne connaissait pas l’équipe – l’approche utilisée est connue,
l’objectif à atteindre était Remy Daillet. Ils ont donc suivi l’équipe
afin de faire une liaison avec M. Daillet. C’est une méthode bien connue
des services qui se conclut par un coup de communication y compris le
mandat d’arrêt international du juge de Nancy. L’affaire continue avec
ce visa touristique dont nous avons la preuve qu’il avait demandé
l’extension.
Sur l’île de Langkawi, le bureau de l’immigration était fermé pour
cause de crise sanitaire. Une raison qui explique le retard de réponse
des autorités malaisienne à l’extension de visa. Ceci fournit un
prétexte opportun pour potentiellement envisager l’expulsion de Mr
Daillet vers la France, bien plus facile qu’une extradition. »
Rappelons que la Malaisie n’a pas de convention d’extradition avec la France.
1 commentaire:
30/05/2021
Rémy Daillet-Wiedemann, sa compagne et trois enfants, dont un bébé, sont actuellement incarcérés au motif d’un dépassement de leur visa touristique de 6 jours.
Ils ont été interpellés par la police samedi matin et sont actuellement en détention à la prison de l’IPD sur l’île de Langkawi, en Malaisie. « Les conditions de détention sont inhumaines » déclare notre source locale. Elle ajoute « il y a urgence, les enfants sont traumatisés. » En prison, les conditions sont plus que spartiates : « Ils ont dû dormir sur le sol en béton sans lit et il n’y avait pas de couverture non plus. »
« Léonie avait mal au dos, la jambe enflée et les conditions de détention sont mauvaises pour elle et les enfants - pas de lait et de couches pour le tout-petit.» Notre source locale leur en a apporté aujourd’hui. De plus, le bébé aurait des éruptions cutanées. M. Daillet a refusé de manger depuis deux jours.
D’après une seconde source, l’ambassade de France envisagerait une assistance pour la libération de la compagne et des enfants.
L’avocat de Rémy Daillet, basé à Kuala Lumpur précise en exclusivité à FranceSoir que les charges retenues sont celles d’un dépassement de leur visa touristique alors que lui et et sa famille comptaient partir en Indonésie. Cependant, étant donné la fermeture des bureaux de l’immigration, il ne leur aurait pas été permis d’obtenir une extension.
A propos de Remy Daillet
Rémy Daillet s’est fait connaître par les vidéos qu’il postait sur Internet encourageant à la prise de pouvoir du peuple devant la situation de la crise sanitaire. Comme pour beaucoup d’opposants à la politique sanitaire, il a été déclaré complotiste par les média mainstream.
De plus, il était soupçonné d'avoir organisé le rapt de Mia, fillette de 8 ans enlevée le 13 avril 2021 chez sa grand-mère dans les Vosges. Mia a été retrouvée le 18 avril en Suisse avec sa mère Lola Montemaggi. Le juge d’instruction de la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy a délivré un mandat d’arrêt international à son encontre le 20 avril 2021. Son interpellation ne concerne pas l'affaire Mia.
Source : https://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/remy-daillet-et-sa-famille-detenus-en-malaisie-dans-des-conditions-inhumaines
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