dimanche 23 juin 2019

Comment un pays sombre dans la dictature ? (Guerre d'Espagne)



Source : https://www.youtube.com/watch?v=Dp_8O2FhoCY

Saviez-vous que le dictateur espagnol Franco a toujours la légion d'honneur en France ? Qu'officiellement (même si c'est faux) l'Espagne n'a pas pris part au conflit durant la seconde guerre mondiale ? Et pour cause, la guerre d'Espagne, un conflit civil qui embrase le pays depuis 1936, a laissé la région sur les genoux, aux mains des fascistes. Mais comment tout ça a commencé ? On revient ensemble sur le contexte politique extrêmement touffu et sur l'affrontement entre les forces nationalistes et les forces républicaines espagnoles !

Ecriture : Benjamin Brillaud et Romain Frugier Montage par Dead Will : https://www.youtube.com/channel/UCtLk...

Une petite vidéo du camarade JVH à propos de la guerre d'Espagne dans les jeux : https://youtu.be/VEc33TheBgg (Sources utilisées pour l'épisode en fin de description)

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Pour en savoir plus :

La guerre d'Espagne Juillet 1936- Mars 1939, Hugh Thomas, Editions Bouquins" : https://amzn.to/2IcPRzt

La guerre d'Espagne et ses lendemains, Bartolomé Bennassar, Perrin, 2006 : https://amzn.to/2I3tfkR

La guerre d’Espagne, Guy Hermet, Seuil, édition de 2017 revue et augmentée : https://amzn.to/2I83TCg

La révolution et la guerre d'Espagne, Pierre Broué & Emile Temime, Éditions de Minuit, 1961 : https://amzn.to/2tdpr6m

Hommage à la Catalogne, Georges Orwell, Gallimard, 1955 : https://amzn.to/2Doc7R2

 « L'Allemagne et le Royaume-Uni face à la question espagnole: reconnaissance de facto ou reconnaissance de jure ? (1936-1939) » [article de Jean François Berdah dans la revue Mélanges de la Casa de Velázquez, 1993] http://www.persee.fr/doc/casa_0076-23...

« La guerre d'Espagne et la paix de l'Europe » [article de Maurice Pernot dans la revue Politique étrangère, 1937] https://www.persee.fr/doc/polit_0032-...

Certaines images sont issues des collections de la Bibliothèque nationale de France, retrouvez les sources sur le site gallica.bnf.fr

Les précisions de Tanguy (CM sur l'émission) :
 - La révolution des généraux est arrêtée à plusieurs endroits par la population plus que par l'armée régulière, ce qui s'explique car l'Espagne avait un très gros degré de structuration des organisations syndicales (dont la CNT).
- Le POUM n'est pas vraiment trotskiste dans le sens de l'époque mais "communiste non autoritaire" ou "communiste libertaire" - La scène d'un camarade qui jette son bâton d'entrainement et de "l'officier" qui doit lui courir après est dans le film "Terres et Liberté"
- Techniquement le deuxième front au sud de la France a existé..., les Italiens ont lancé une offensive en 1940... mais on connait l'armée italienne ^^

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le collègue d'à côté

Quelques approximations, en vrac :
- Ce n'est pas Franco qui est à l'origine du putsch mais Mola et Sanjurjo.
- Le POUM et la CNT ne sont pas fidèles à la république vu qu'ils ne sont pas républicains. La CNT a appelé a voté du bout des lèvres en 1936 pour le front populaire, ce qui a permis sa victoire.
- Pour info en 1936, la CNT c'est deux millions d'adhérents et de sympathisants, l'UGT un million et demi, le PCE trente mille.
- Rien à voir donc avec la situation de la gauche plus ou moins radicale aujourd'hui en France. On parle d'organisation et de syndicat ouvertement révolutionnaires (et qui ont les moyens de le faire).
- Pour situer un peu l'ambiance, en mai 1936, la CNT tient un congrès à Saragosse où en gros elle décide de la marche à suivre pour le début de la révolution. Pendant que des généraux préparent ouvertement un coup d'état. Autant de dire que c'était mal barré pour la république.
- La CNT n'est pas anarchiste mais anarcho-syndicaliste, la distinction est nécessaire car il y a aussi la FAI (issus de la CNT) qui elle est anarchiste. La FAI a été créé, dans les années 20, pour que la CNT garde une ligne communiste libertaire. Les deux formations fusionnent au début de la révolution (d'où les tags CNT-FAI) mais il y a toujours une aile révolutionnaire plus modérée, les "possibilistes"
- Le POUM n'est pas troskyste, c'est l'union de plusieurs organisations marxistes, notamment celle de Nin, qui s'était déjà éloigné du trotskysme. Attention à la propagande communiste de l'époque qui qualifiait tous les marxistes non-alignés de troskystes. D'ailleurs le POUM n'a pas seulement été dissous, ses dirigeants ont été pourchassé et certains exécuté par les communistes.
- Petite coquille à 18:00 ce n'est bien évidemment pas la CNT qui a attaqué le central téléphonique mais le PSUC (le parti communiste catalan) et les gardes d'assaut.
- En 1934, ce n'est pas seulement des mouvements de contestation ou des émeutes, c'est une révolution avortée, principalement dans les Asturies où la CNT et l'UGT avaient fait alliance. La répression a été violente (3000 morts).
- D'ailleurs l'UGT et la CNT sont très proches politiquement tant que Caballero est au pouvoir (avant la reprise en main par les communistes quoi). Ces syndicats sont d'ailleurs alliés dans les différents conseils révolutionnaires qui se crées en 1936.
- Dommage de ne pas avoir vraiment parlé de la révolution sociale de 1936, notamment du Conseil d'Aragon, du Conseil du Levant ou du CCMA de Catalogne.
- Le PCE finit par devenir la force dominante fin 1937, notamment parce que la petite bourgeoisie commence à le soutenir (pour protéger ses intérêts) mais aussi parce que les révolutionnaires les plus sincères étaient dans les colonnes de miliciens au front. Sans parler de l'aide militaire de l'URSS, qui passe automatiquement par le PCE et le PSUC

Malgré ça, c'est une bonne vidéo sur un sujet très casse gueule car la guerre d'Espagne c'est avant tout plein de nuance de politique (et je n'ai parlé que du camp anti-fasciste).

Anonyme a dit…

Le collègue d'à côté

C'était bien le PSUC la force dominante de la généralité de catalogne. Toutefois, il faut bien comprendre que jusqu'aux journée de mai 1937, il y a deux entités légitimes en Catalogne. En gros, le CND issu des syndicats et des organisations révolutionnaires, et la généralité de Catalogne, composée des partis plus classiques (PSOE, PSUC, etc.). Le CND est dominant jusqu'à l'arrivée des armes et des moyens russes (et de leur police politique). Donc on ne peut pas dire que le gouvernement de catalogne a légitimement cherché à récupérer le central téléphonique, c'est plus compliqué. Par ailleurs, il ne faut pas oublier le contexte révolutionnaire de l'époque. C'est aussi le moment de la rupture entre les dirigeants de la CNT et leur base.

Anonyme a dit…

Le collègue d'à côté

C'est là que l'expérience espagnole est intéressante, même si le contexte est évidemment bien différent. Il y a eu d'innombrable débat au sein de la CNT avant la guerre et pendant sur la question de l'alliance avec les autres forces révolutionnaires. Au final, c'est toujours un débat entre l'efficacité et la pureté révolutionnaire.

Par exemple en juillet 1936, les dirigeants de la Catalogne ont donné le pouvoir à la CNT. En effet, c'était le syndicat majoritaire en Catalogne, elle contrôlait les syndicats clés (transports, communications...) et ses hommes et ses femmes tenaient les rues de Barcelone. Seulement au nom de communisme libertaire, la CNT a refusé le pouvoir.

Elle a donc insisté pour la création de conseil démocratique (semblable au soviet de 1917) regroupant les différentes forces politiques et syndicales. Après guerre, plusieurs cadres de la CNT et de la FAI (Garcia Oliver notamment) ont regretté leur décision estimant qu'au nom du pureté idéologique, ils avaient laissé entrer le loup dans la bergerie en donnant du pouvoir aux forces non-révolutionnaires (communistes et socialistes).

A l'inverse en Aragon, Ortiz et J. Ascaso ont eu moins de scrupules pour mettre en place le communisme libertaire avec leur colonne de miliciens, au nom de l'efficacité révolutionnaire. Il ne faut pas oublier que c'était justement le discours des communistes et des sociaux-démocrates de chercher l'efficacité, en l'espèce gagner la guerre avant de faire la révolution.

Mon avis sur la question, c'est que l'union des révolutionnaires et des radicaux ne peut se faire qu'à travers le monde du travail.

Le drame aujourd'hui des organisations de gauche, ce n'est pas la guéguerre idéologique vu qu'elles sont globalement toutes d'accord. Elles sont toutes devenues réformistes, les nuances sont finalement à la marge, entre internationaliste et souverainiste, comme si les deux s'opposaient. Non, je pense vraiment que le problème c'est la trahison de certains syndicats, qui ont collaboré avec les gouvernements contre les intérêts des travailleurs. Et historiquement, en France, sans syndicats forts les partis et les organisations de gauche et d'extrême-gauche n'ont pas de prise sur les travailleurs.

Personnellement, je ne crois pas au bolchevisme, je ne crois pas en une élite qui serait le fer de lance de la révolution. Je crois à un travail à long terme, un travail d'éducation populaire et de défense des travailleurs, comme l'a fait la CNT à l'époque ou même la CGT.

Anonyme a dit…

Seekiu

Merci, vidéo encore approximative, même bien mieux que la plupart de ce format sur Youtube.

Pour avoir une vraie vision voir les documentaires Vivre l'Utopie et l'Espagne en rouge et Noir.