Interview de Pierre Larrouturou en direct le 28/06/2018 à 17h.
Sources :
https://www.youtube.com/watch?v=T0gm0O2iaMs
et https://thinkerview.com/wp-content/uploads/videos/mp3_128k/Climat_Trois_quarts_de_l-humanite_menaces_de_mort.mp3
samedi 8 juin 2019
Climat : Trois quarts de l'humanité menacés de mort ? [EN DIRECT]
Libellés :
écologie,
environnement,
évolution de la société,
politique internationale
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Pierre Larrouturou, né le 19 octobre 1964 à Périgueux (Dordogne), est un homme politique français ancien conseiller régional d'Île-de-France.
Spécialisé dans les questions d'économie, il est connu comme partisan actif du partage du temps de travail, sur lequel il travailla avec Gilles de Robien.
Membre du Parti socialiste, qu'il quitte en 1991 puis retrouve en 2002, il le quitte à nouveau en 2009 pour adhérer à Europe Écologie Les Verts, sous l'étiquette duquel il devient conseiller régional d'Île-de-France. Après son départ du parti, il reprend sa carte au PS en 2012. Il dépose une motion cosignée avec Stéphane Hessel et Florence Augier pour le congrès de Toulouse. En 2013, il quitte à nouveau le PS ; avec des personnalités issues du collectif Roosevelt, il crée un nouveau parti politique, Nouvelle Donne, qu'il co-préside jusqu'en 2016. En décembre 2017, il lance un collectif en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique à l'échelle européenne, le Pacte Finance Climat.
Il est élu aux élections européennes de 2019, figurant en cinquième sur la liste Envie d'Europe écologique et sociale (menée par Raphaël Glucksmann), une coalition entre Place Publique, le Parti Socialiste et Nouvelle Donne. Sa liste obtient 6,19 % des voix, soit cinq des 74 sièges français au Parlement européen.
Dans leur livre, Pour éviter le chaos climatique et financier, Jean Jouzel et Pierre Larrouturou expliquent leur projet : l'organisation d'un référendum simultané dans tous les pays de l'Union européenne pour l'adoption d'un nouveau traité européen concernant le climat. Les deux auteurs proposent que l'engagement de l'Europe dans cette lutte pour le climat se concrétise par une allocation de 1 000 milliards d'euros chaque année. À ceux qui affirment que cela serait impossible, les auteurs répondent que pendant trois ans, en 2015, 2016 et 2017, la Banque centrale européenne a mis à disposition des banques privées européennes plus de 2 200 milliards d'euros. Les auteurs estiment que 91 % de l'argent injecté par la BCE en direction des banques privées est allé vers la spéculation, et que leur projet de financement des énergies renouvelables et des économies d'énergie permet d'orienter la création monétaire vers l'économie réelle et pourrait déboucher sur la création de 5 millions d'emplois en Europe, dont 900 000 en France [ce nombre est la différence entre les emplois détruits et les emplois créés].
Selon Pierre Larrouturou, la cour des comptes européenne a estimé qu'il faudrait environ « 1 000 milliards d’euros par an, répartis entre des financements publics et privés, pour sauver le climat ». Il propose de transformer la Banque européenne d'investissement (BEI) en une banque du développement durable, qui pourrait mettre à disposition des États membres de l'Union européenne des prêts à taux zéro intégralement utilisés pour la transition énergétique, à hauteur de 2 % de leur PIB annuel, pendant 30 ans. Ce dispositif permettrait, par exemple, à la France de disposer de 45 milliards d’euros de prêt à taux zéro chaque année. Les autres sources de financement de la transition énergétique seraient une taxe de 5 % sur les bénéfices des entreprises non réinvestis, une taxe sur les transactions financières, et une taxe sur le CO2.
Le Pacte Finance-Climat est appuyé par 150 grandes signatures. La liste des signataires est éclectique : le prince Albert de Monaco, le président de la Confédération européenne des syndicats Rudy De Leeuw, l'ancien président de la Commission européenne Romano Prodi, des économistes (James K. Galbraith, Tim Jackson, Alain Grandjean), des politiques (Anne Hidalgo, Jean-Marc Ayrault, Daniel Cohn-Bendit, Martine Aubry), les philosophes Edgar Morin et Michel Serres, le dessinateur Philippe Geluck, le photographe Yann Arthus-Bertrand, des représentants du monde du spectacle (Olivier Py, Jean-Michel Ribes), l'explorateur Jean-Louis Étienne, les écrivains Erik Orsenna et Fred Vargas, etc.
En novembre 2018, Nicolas Hulot évoque dans L'Émission politique de France 2 le Pacte Finance-Climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, appelant à injecter « au niveau européen 1 000 milliards pour la transition énergétique (alors que) pour sauver les banques en 2008, en 3 ans, on a émis 2500 milliards d’euros dont une partie a plutôt servi à la spéculation ».
Jean Jouzel, né le 5 mars 1947 à Janzé (Ille-et-Vilaine), est un climatologue et glaciologue français.
Directeur de recherches au CEA et directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace jusqu'en 2008, il est membre de l'Académie des sciences.
Dans les années 1970, Jean Jouzel et Claude Lorius pensaient plutôt que la Terre était au début d'une nouvelle période de glaciation. Selon Jouzel, « Les trois précédentes périodes interglaciaires avaient duré environ 10 000 ans, la nôtre s’approchait de 12 000 ans, et comme il y avait eu une petite baisse dans les années 1960-1970, on envisageait le refroidissement. Lorius aussi, du reste ». Mais les analyses des carottes de glace prélevées dans l'Antarctique par les Russes dans les années 1982-1983 sur leur base Vostok vont entrainer un changement complet de la vision des climatologues. C'est ce qu'ils vont démontrer dans une série d'articles retentissants parus en 1987 dans la revue Nature. Selon Jouzel, l'analyse des carottes de glace « démontre que pendant les périodes froides il y a moins de CO2 et que pendant les périodes chaudes il y en a davantage. Nous confirmons ainsi que ce qui préside aux grandes phases, c’est bien l’astronomie, la position de la Terre par rapport au Soleil, mais que, lors des réchauffements, le CO2 amplifie le phénomène ». La démonstration du rôle du gaz carbonique, le CO2, va ainsi converger avec le travail des modélisateurs qui « avançaient ce lien et faisaient des prévisions d’augmentation des températures provoquées par les émissions de gaz à effet de serre. Mais c’était des modèles, auxquels s’ajoutaient quelques expériences de laboratoire et les études sur l’atmosphère des autres planètes. Là, grâce au retour dans le passé, nous apportons des résultats concrets, portant sur la Terre, avec des courbes faciles à comprendre par les politiques ».
Depuis cette période, Jean Jouzel est reconnu mondialement pour ses analyses de la glace de l'Antarctique et du Groenland permettant de connaître le climat terrestre passé (paléoclimatologie). Il a publié en tant que coauteur près de 45 articles dans les prestigieuses revues scientifiques Nature et Science. C'est ainsi qu'il s'est vu décerner conjointement avec Claude Lorius la prestigieuse médaille d'or du CNRS.
Après la décision en 1988 de fonder le GIEC au sein de l'ONU, les contributions de Jean Jouzel vont devenir bien plus politiques. En 2002, il en sera nommé vice-président du groupe scientifique. C'est alors qu'il deviendra connu du grand public pour sa contribution au sujet du réchauffement climatique, notamment par son rôle d'expert du groupe scientifique s'exprimant de manière infatigable dans les médias. Il n'hésitera pas à parler non seulement en qualité de scientifique expert en climatologie mais également pour commenter les projections économiques et les décisions politiques. En 2007, sous la présidence de Rajendra Kumar Pachauri, le GIEC se voit décerner le prix Nobel de la paix, avec Al Gore, au titre de lanceur d’alerte sur l'urgence climatique.
Quittant le terrain scientifique pour des engagements plus politiques, il va prendre parti, comme il le déclare au Monde « toujours à gauche. Et toujours pour de futurs perdants. Ségolène Royal, Nicolas Hulot, Pierre Larrouturou, Benoît Hamon… Cette année, j’ai préféré ne pas me prononcer pour que le pacte finance-climat, que j’ai lancé avec Pierre Larrouturou, lui-même candidat sur la liste PS-Place publique, reste un peu au-dessus de la mêlée. »
Jean Jouzel me semble être la caution scientifique de Pierre Larrouturou.
Par contre, Pierre Larrouturou semblait, dans cet entretien, savoir moins de choses que "Sky" de Thinkerview qui l'interrogeait; notamment au sujet des rapports de la CIA qui disent depuis 30 ans que "c'est foutu" et que contrairement à ce que Pierre Larrouturou déclarait, que les décideurs politiques ne commencent pas à comprendre. Au contraire : ils ont compris depuis des décennies mais ils ont choisi de ne rien faire.
C'est d'ailleurs aussi ce qu'expliquait Gaël Girouad, économiste de la Banque Européenne d'Investissement lors d'un autre entretien sur Thinkerview. Les financiers vont continuer leurs spéculations et s'acheter tranquillement des villas-bunkers en Scandinavie ou en Nouvelle-Zélande.
Et rien à foutre des trois quarts de l'humanité.
Alors, que penser ? Larrouturou est-il un naïf ou un politicien de mauvaise foi ?
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