mercredi 5 juin 2019

Politique-Eco - Gave et Chouard : la Disputatio

Premier échange de vues avec Charles Gave (29 mai 2019) :
https://www.youtube.com/watch?v=9RlzyDMSBk4&feature=youtu.be

Cet échange m'a paru vraiment très court...
Hâte de recommencer, pour approfondir quelques sujets importants :
. Qui est légitime pour créer la monnaie, avec quels risques et avec quels effets ?
. À qui sert le libre-échange ?
. Quel est le bon rôle pour l’État en matière économique et financière ? Faut-il réguler les activités privées ou les déréguler ?
. Le "libéralisme" est-il bon pour tout le monde ? ou bien libéral pour quelques uns et esclavagiste pour le plus grand nombre ?
. Quand le chômage martyrise la société, faut-il mener des politiques de l'offre ou des politiques de la demande ?
. Faut-il abandonner aux experts (les prétendus "économistes") la prise des décisions ?
Etc.
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Ce soir, Olivier Pichon et Pierre Bergerault vous donnent rendez-vous pour un numéro spécial de "Politique-Eco". Ils reçoivent l'économiste Charles Gave et le professeur Etienne Chouard qui confrontent leurs idées pour la première fois. Un entretien exclusif à ne pas rater sur TV Libertés !


Sourcehttps://www.youtube.com/watch?v=9RlzyDMSBk4&feature=youtu.be&fbclid=IwAR2ks9y5_HoEanv3ipEoUKaVEUhf4sKx_iy6xLug160TQWoeXwoJKZFHWEo

9 commentaires:

Je a dit…

Livre conseilé par Etienne Chouard qui explique le "scientisme" de l'Union Soviétique que l'on retrouve aujourd'hui dans l'Union Européenne depuis la mise en place de la technocratie par Jacques Delors :

"La Gouvernance par les nombres", d'Alain Supiot

Le sentiment de « malaise dans la civilisation » n’est pas nouveau, mais il a retrouvé aujourd’hui en Europe une intensité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. La saturation de l’espace public par des discours économiques et identitaires est le symptôme d’une crise dont les causes profondes sont institutionnelles. La Loi, la démocratie, l’État, et tous les cadres juridiques auxquels nous continuons de nous référer, sont bousculés par la résurgence du vieux rêve occidental d’une harmonie fondée sur le calcul. Réactivé d’abord par le taylorisme et la planification soviétique, ce projet scientiste prend aujourd’hui la forme d’une gouvernance par les nombres, qui se déploie sous l’égide de la « globalisation ». La raison du pouvoir n’est plus recherchée dans une instance souveraine transcendant la société, mais dans des normes inhérentes à son bon fonctionnement. Prospère sur ces bases un nouvel idéal normatif, qui vise la réalisation efficace d’objectifs mesurables plutôt que l’obéissance à des lois justes. Porté par la révolution numérique, ce nouvel imaginaire institutionnel est celui d’une société où la loi cède la place au programme et la réglementation à la régulation. Mais dès lors que leur sécurité n’est pas garantie par une loi s’appliquant également à tous, les hommes n’ont plus d’autre issue que de faire allégeance à plus fort qu’eux. Radicalisant l’aspiration à un pouvoir impersonnel, qui caractérisait déjà l’affirmation du règne de la loi, la gouvernance par les nombres donne ainsi paradoxalement le jour à un monde dominé par les liens d’allégeance.

Source : https://www.fayard.fr/sciences-humaines/la-gouvernance-par-les-nombres-9782213681092

Je a dit…

Charles Gave cite Winston Churchill : "Celui qui renonce à la liberté pour la sécurité perdra les deux." Pire : "Il ne mérite ni l'une ni l'autre."

Je a dit…

Deuxième bouquin cité par Etienne Chouard pour tordre le cou au "libéralisme" qui a été voulu par les grands propriétaires (liberté pour eux mais pas pour les autres) :

"Contre-histoire du libéralisme", de Domenico Losurdo

Le libéralisme continue aujourd’hui d’exercer une influence décisive sur la politique mondiale et de jouir d’un crédit rarement remis en cause. Si les « travers » de l’économie de marché peuvent à l’occasion lui être imputés, les bienfaits de sa philosophie politique semblent évidents. Il est généralement admis que celle-ci relève d’un idéal universel réclamant l’émancipation de tous. Or c’est une tout autre histoire que nous raconte ici Domenico Losurdo, une histoire de sang et de larmes, de meurtres et d’exploitation. Selon lui, le libéralisme est, depuis ses origines, une idéologie de classe au service d’un petit groupe d’hommes blancs, intimement liée aux politiques les plus illibérales qui soient : l’esclavage, le colonialisme, le génocide, le racisme et le mépris du peuple.
Dans cette enquête historique magistrale qui couvre trois siècles, du XVIIe au XXe siècle, Losurdo analyse de manière incisive l’œuvre des principaux penseurs libéraux, tels que Locke, Burke, Tocqueville, Constant, Bentham ou Sieyès, et en révèle les contradictions internes. L’un était possesseur d’esclaves, l’autre défendait l’extermination des Indiens, un autre prônait l’enfermement et l’exploitation des pauvres, un quatrième s’enthousiasmait de l’écrasement des peuples colonisés… Assumer l’héritage du libéralisme et dépasser ses clauses d’exclusion est une tâche incontournable. Les mérites du libéralisme sont trop importants et trop évidents pour qu’on ait besoin de lui en attribuer d’autres, complètement imaginaires.

Source : https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Contre_histoire_du_lib__ralisme-9782707173485.html

Je a dit…

Charles Gave dit que l'Etat est un "mal nécessaire" car il doit assurer les fonctions régaliennes de sécurité des biens et des personnes mais aussi produire les lois qui vont garantir le libéralisme (au sens où le définit Charles Gave) : l'égalité de tous devant la loi (et non une distinction entre droit civil -qui s'applique aux individus- et droit public -qui s'applique à l'Etat-).

Définition de l'encyclopédie en ligne Wikipédia : "Le droit public est l'ensemble des règles juridiques qui régissent l'organisation et le fonctionnement politique, administratif et financier des personnes morales et de droit public entre elles, ainsi que des relations entre les États, entre les organismes internationaux, ainsi que les relations entre les personnes morales de droit public et les personnes privées. Le droit public défend l'intérêt général avec des prérogatives liées à la puissance publique. Il concerne les rapports entre personnes publiques mais également personnes publiques et personnes privées.
Le droit public est traditionnellement opposé au droit privé, qui recouvre l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre particuliers, personnes physiques ou morales. "

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_public

Les branches du droit :

I - Droit public : droit constitutionnel, droit administratif, droit fiscal, droit pénal
II- Droit privé : droit civil (droit commun), droit commercial, droit social, droits spcialisés (droit rural)

Je a dit…

Charles Gave raconte un anecdote à la 32ème minute. Il a déjeuné avec le gouverneur de la FED à Dallas qui lui a dit qu'à la fin de la gouvernance Clinton, la FED est tombée sous le contrôle d'une maffia criminelle constituée de Goldman Sachs, JP Morgan et Morgan Stanley. Ce sont eux qui gèrent le pays au bénéfice de ... cette maffia criminelle.

Le surnom de Goldman Sachs est d'ailleurs "Government Sachs". Charles Gave les appelle lui "les hommes de Davos". Toujours selon Charles Gave, Donald Trump s'attaque petit à petit à ces maffieux de Goldman Sachs.

Etienne Chouard est dubitatif. Il attend de voir.

Je a dit…

41ème minute : En Suisse, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis le fonctionnaire est inéligible.
On distingue strictement la classe administrative et la classe politique.
Si un fonctionnaire veut se présenter à une élection, il renonce pour toujours à son poste de fonctionnaire.

Je a dit…

Michel Debré a écrit la Constitution de la Vème République, a créé l'ENA, a créé l'Ecole Nationale de la Magistrature et a permis la fusion des banques de dépôt et des banques d'affaires.

"Les quatre drames de la France", pour Charles Gave.

Portrait de Michel Debré sur Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Debr%C3%A9) :

Michel Debré, né le 15 janvier 1912 dans le 7e arrondissement de Paris et mort le 2 août 1996 à Montlouis-sur-Loire, est un homme d'État français. Il est notamment le premier Premier ministre de la Ve République, de 1959 à 1962.

Résistant et gaulliste, il est sénateur de 1948 à 1958, puis est nommé garde des Sceaux dans le gouvernement de Gaulle III, à partir de 1958. Il dirige le groupe de travail chargé de la rédaction de la Constitution de la Ve République. Premier ministre à partir de janvier 1959, il démissionne en avril 1962, à la suite d'un désaccord avec le président Charles de Gaulle concernant une révision constitutionnelle : celle de l'élection du président de la République au suffrage universel direct.

Il occupe par la suite les fonctions de ministre de l'Économie et des Finances de 1966 à 1968, puis des Affaires étrangères de 1968 à 1969, et enfin de la Défense nationale de 1969 à 1973. En 1981, il réalise le plus mauvais score d’un Premier ministre à un scrutin présidentiel avec 1,66 % des voix.

Député de La Réunion jusqu’en 1988 et maire d’Amboise jusqu’en 1989, il est ensuite membre de l'Académie française. Il est considéré comme l’un des « barons du gaullisme ».

Je a dit…

Par contre, Charles Gave n'est pas bon quand il dit que "c'est le secteur privé qui paie les fonctionnaires". C'est non seulement caricatural mais faux. Certes, les impôts et taxes financent les focntionnaires mais ils y contribuent eux-mêmes comme consommateurs à travers la TVA et comme contribuables à travers l'impôt sur le revenu. Les fonctionnaires produisent des biens et des services donc créent aussi de la richesse. Et si ce n'est pas forcément pour l'exportation (quoique EDF exporte bien son surplus de production d'électricité), c'est bien aussi le cas de 97% des entreprises privées françaises (qui ne travaillent que sur le marché national).

Je a dit…

J'aime la conclusion de Charles Gave : "On ne sauve un pays que par l'éducation. Il y a eu une tentative de crétinisation de la France pour qu'on puisse abuser du citoyen. Il faut rééduquer les gens."

Etienne Chouard complète en disant que les programmes devraient être choisis par les citoyens et même que cela pourrait être commune par commune; puisqu'on accepte bien que les programmes de la France et de l'Allemagne soient différents.

Pour qu'ils décident, les citoyens doivent être informés !

PS : Dommage que Charles Gave n'ait pas développé sur le thème de "la Suède en 1992" (crise financière -taux des obligations trop élevés, défaut de paiement de l'Etat, refus des prêts par les marchés financiers à l'Etat, etc.- et solution trouvée en 2-3 ans)