jeudi 6 juin 2019

Citations de Jean-Paul Marat

"Apprenez donc que, hors ce qui concerne  la discipline militaire, c'est-à-dire le maniement et la tenue des armes, les exercices et les évolutions, la marche contre les ennemis des lois et de l’État, les soldats de la patrie ne doivent aucune obéissance à leurs chefs; que loin de leur être soumis, ils en sont les arbitres; que leur devoir de citoyen les oblige d'examiner les ordres qu'ils en reçoivent, d'en peser les conséquences, d'en prévenir les suites. Ainsi, lorsque ces ordres sont suspects, ils doivent rester dans l'inaction; lorsque ces ordres blessent les droits de l'homme, ils doivent y opposer un refus formel; lorsque ces ordres mettent en danger la liberté publique, ils doivent en punir les auteurs; lorsque ces ordres attentent à la patrie, ils doivent tourner leurs armes contre leurs officiers. Tout serment contraire à ces devoirs sacrés est un sacrilège qui doit rendre odieux celui qui l'exige, et méprisable celui qui le prête."

Jean-Paul Marat, L'Ami du peuple, 8 juillet 1790
cité p.64 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Le droit qu'on les citoyens de s'assembler où il leur plaît, et quand il leur plaît, pour s'occuper de al chose publique, est inhérent à tout peuple libre. Sans ce droit sacré, l’État est dissous, et le souverain est anéanti; car, dès que les citoyens ne peuvent plus se montrer en corps, il ne reste dans l’État que des individus isolés; la nation n'existe plus . On voit avec quelle adresse  les pères conscrits ont anéanti la souveraineté du peuple, tout en ayant l'air d'assurer la liberté individuelle. En Angleterre, toute assemblée paisible est licite : la loi ne défend que les attroupements séditieux. Voilà la liberté."

Jean-Paul Marat, 16-17 août 1792
cité p.67 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Quelque heureux que puissent être les changements survenus dans l’État,  ils sont tous pour le riche : le ciel fut toujours d'airain pour le pauvre, et le sera toujours [...] Qu'aurons nous gagné à détruire l'aristocratie des nobles, si elle est remplacée par l'aristocratie des riches ?

Jean-Paul Marat (1790) cité par Jean Massin, Jean-Paul Marat,  Livre Club Diderot, 1975, p.28
cité p.69 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"La liberté de tout dire n'a d'ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d'elle-même et son triomphe est assuré."

Jean-Paul Marat, Les chaînes de l'esclavage
cité p.80 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Chez les nations commerçantes, les capitalistes et les rentiers faisant presque tous cause commune avec les traitants, les financiers et les agioteurs, les grandes villes ne renferment plus que deux classes de citoyens, dont l'une végète dans la misère, et dont l'autre regorge de superfluités : celle-ci possède tous les moyens d'oppression; celle-là manque de tous les moyens de défense. Ainsi, dans les républiques, l'extrême inégalité des richesses met le peuple entier sous le joug d'une poignée d'individus."

Jean-Paul Marat, Les chaînes de l'esclavage
cité p.82 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Dès qu'une fois un peuple a confié à quelques-uns de ses membres le dangereux dépôt de l'autorité publique et qu'il leur a remis le soin de faire observer les lois, toujours enchaîné par elles, il voit tôt ou tard sa liberté, ses biens, sa vie à la merci des chefs qu'il s'est choisis pour le défendre. "

Jean-Paul Marat, Les chaînes de l'esclavage
cité p.84 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"C'est un blasphème politique d'oser avancer  que la nation, de qui émanent tous les pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation; ce qui la mettrait elle-même dans la dépendance, ou plutôt sous le joug de ses propres mandataires. "

Jean-Paul Marat (1791)
cité p.84 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Si les bourgeois ont pris les armes en 89, c'est avant tout par effroi des  pauvres. La bourgeoisie s'est servie des pauvres dont elle avait besoin pour intimider la Cour et pour établir sa propre oligarchie. Et les nouveaux maîtres, la Législative, sont des faiseurs d'affaires pour qui la liberté c'est le privilège de s'enrichir sans obstacle."

Jean-Paul Marat, L'Ami du peuple, 20 novembre 1791,
in Henri Guillemin dans 1789-1792/1792-1794, les deux Révolutions françaises, Lacajunte (Landes), éd. Utovie, 2013, p.1109
cité p.84 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Le parlement sous  influence de la cour, ne s'occupera jamais du bonheur public. Ne concevez-vous pas que des intrigants qui ne doivent leur nomination qu'à l'or qu'ils ont semé, non contents de négliger vos intérêts, se font un devoir de vous traiter en vils mercenaires ? Cherchant à raccrocher ce qu'ils ont dépensé pour vous corrompre, ils ne feront usage des pouvoirs que vous leur avez remis, que pour s'enrichir à vos dépens, que pour trafiquer impunément de vos droits."

Jean-Paul Marat, Les chaînes de l'esclavage
cité p.85 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Dans l'origine, les rois et les princes furent tous de simples chefs de brigands." 

Jean-Paul Marat, Les chaînes de l'esclavage
cité p.95 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

"Ainsi, le dernier coup que les princes portent à la liberté, c'est de violer  les lois au nom des lois mêmes, de toutes les renverser, et feignant de les défendre, et de punir comme rebelle quiconque ose les défendre en effet : tyrannie la plus cruelle de toutes , en ce qu'elle s'exerce sous le manteau même de la justice. "

Jean-Paul Marat, Les chaînes de l'esclavage
cité p.98-99 dans Notre Cause Commune, par Étienne Chouard

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Jean-Paul Marat, né le à Boudry (Principauté de Neuchâtel (aujourd'hui canton de Neuchâtel)) et mort assassiné le à Paris, est un médecin, physicien, journaliste et homme politique français. Il est député montagnard à la Convention à l’époque de la Révolution. Son assassinat par Charlotte Corday permet aux hébertistes d'en faire un martyr de la Révolution et d'installer pendant quelques mois ses restes au Panthéon.  


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