vendredi 14 juin 2019

La contre-révolution…


Le paradoxe de toutes les révolutions c’est qu’il est d’usage de leur reprocher la violence qu’elles engendrent, hors ce n’est pas tant les révolutions qui sont violentes, c’est plutôt les contre-révolutions que le pouvoir établi leur oppose.
 
Pour lui, c’est facile de contrer les menaces qui pèsent sur lui. A la base, il est même là pour ça le pouvoir. Protéger et être le garant de l’ordre établi c’est son job.

C’est pour ça qu’il a en sa possession tous les moyens de répression et que les révolutionnaires eux n’ont que leurs barricades et leurs pavés.

Déjà en 1793 la fameuse "terreur" dont nous parlent les livres d’histoire était une contre-révolution. Elle a permis aux Jacobins de régler leur compte aux Girondins. Si aujourd’hui toutes les décisions se prennent à Paris et que les provinces (régions) sont la 5ème roue du carrosse c’est pour ça. Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que la France à deux vitesses vient de là.

Pourquoi je vous parle de ça ?

Parce qu’il devient évident pour tout le monde que ça va péter.
C’est con et à l’usage ça s’avèrera même complètement contre-productif.
 
On ne combat pas une société consumériste et productiviste comme on a combattu jadis un pouvoir monarchique. Surtout que vaincre la royauté a juste permis aux bourgeois de prendre le pouvoir et de se le garder.

Le peuple lui, il continue à n’avoir que ses yeux pour pleurer même s’il se donne un semblant d’importance et de citoyenneté lors des mascarades appelées « élections ». Election ça rime avec fion et le peuple fini toujours « ses » élections en l’ayant dans le fion.

Mais revenons à mon propos sur le caractère contre-productif d’une révolution de type « bataille rangée » comme en 1789.

Aujourd’hui le moteur de la société c’est la croissance, l’économie, les marchés. 
Tous les sacrifices qui sont demandés au peuple, le sont pour une de ces trois raisons quand ce n’est pas pour ces trois raisons en même temps.

Alors l’équation est simple. Simplissime même.
Comment mettre à terre un ennemi invisible ? (Vous vous rappelez, le fameux ennemi du père Hollande dans sa campagne de 2012). 
En lui coupant les vivres, en l’affamant. Aucun des candidats en présence ne vous dira que le seul moyen de vaincre la finance c’est d’arrêter de la nourrir.
 
Comment on fait ?
 
On arrête de produire, on arrête de consommer.
La solution ne passe par les urnes. Pour la simple et très bonne raison qu’elle n’est pas liée aux urnes. 
Seule la volonté farouche d’un peuple rassemblé (je ne parle pas d’union, pas besoin d’être unis pour avoir tous envie de sortir de cette merde) peut mettre un terme à cette nouvelle forme d’esclavage que sont le consumérisme et le productivisme.

Qu’elle rapport avec la violence des contre-révolutions ? 

Il est simple. Le type de révolution que j’aborde ici (parce que c’est une révolution. Prendre la décision de ne plus produire et de ne plus consommer que le strict minimum c’est même la fin du monde pour beaucoup vu le degré de dépendance atteint par certains), le type de révolution que j’aborde ne se fait pas sur une barricade, il ne répand et n’exige aucune violence. Par conséquent il ne génère ni ne peut générer aucune violence. Comme plus rien ne se passe, rien ne peut s’opposer à ce que rien ne se passe.
Vous voyez les CRS venir vous sortir de vos pénates pour vous emmener au boulot ou au supermarché ?
Non… Ce type de révolution est surement la pire hypothèse qui peut arriver à une société productiviste et consumériste. Elle ne laisse aucune prise et aucune emprise.
On pourrait l’appeler « la révolution des pantoufles ».

Mais le plus important dans un premier temps c’est que c’est une révolution, la première du genre, qui ne ferait aucune victime dans les rangs du peuple…


Source : http://philippe.drenntel.over-blog.com/2017/01/la-contre-revolution.html?fbclid=IwAR30YO7tA7Kl5_xQOvpEilC2z38aZahw1r1UaOA3L9vZ_MH-gC36xOHFuI8

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