Le rabbin de Satmar, Aaron Teitelbaum, prononce en yiddish un discours
antisioniste devant des milliers de disciples au Nassau Coliseum de Long
Island, à New York, le 3 juin 2018.
Il déclare : « Nous n’avons rien à voir avec le sionisme. Nous n’avons
rien à voir avec leurs guerres. Nous n’avons rien à voir avec l’état
d’Israël ».
Satmar, l’un des groupes hassidiques les plus importants dans le monde,
est farouchement anti-sioniste et ne reconnaît pas l’état d’Israël ; il
considère qu’un état juif ne devrait pas exister avant l’arrivée du
Messie.
Source : https://www.youtube.com/watch?v=gV-aeage6vs&feature=youtu.be
mardi 18 juin 2019
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Le judaïsme hassidique ou hassidisme (hébreu : חסידות 'Hassidout, « piété » ou « intégrité », de la racine hébraïque חסד « générosité », qui donne l'adjectif yiddish : חסידיש 'Hassidiche) est un mouvement de renouveau religieux fondé au XVIIIe siècle en Europe de l'Est.
Ses origines idéologiques et historiques sont généralement associées à Isra'el ben Eli'ezer, connu sous le nom de Ba'al Shem Tov (« Détenteur du Bon Nom » ; acronyme « Besht »), et à ses enseignements.
L'émergence et l'expansion rapide du hassidisme au sein du judaïsme, ainsi que le sentiment d'identification qu'il suscite, l'ont aidé à résister à une hostilité persistante. Cette opposition, active principalement en Lituanie et à Vilna en particulier, se nomme le mitnagdisme. Elle s'est fortement atténuée avec le temps, sans totalement disparaître. Le hassidisme est devenu un phénomène central de l'histoire juive moderne, et l'une des caractéristiques religieuses et sociales des Juifs d'Europe orientale.
Par rapport aux autres haredim, les hassidim insistent particulièrement sur la communion joyeuse avec Dieu, en particulier par le chant et la danse. Autre spécificité, le rebbe dirigeant une communauté hassidique accède à son poste par voie héréditaire, et porte fréquemment le titre d'Admor אדמור (acronyme de adoneinou, moreinou verabbeinou : « notre seigneur, maître et rabbin »).
Le hassidisme est aujourd'hui l'une des deux forces majeures (avec le mitnagdisme) de l'orthodoxie juive.
Les sociologues israéliens font souvent une distinction entre les laïcs (peu intéressés par la religion, mais pas forcément antireligieux), les traditionalistes (pratique religieuse partielle), les orthodoxes (pratique religieuse stricte, mais immersion dans le monde moderne) et les ultra-orthodoxes, ou Haredim, ou craignant-dieu (pratique religieuse stricte, large refus de la modernité, volonté de séparatisme social fort : vêtements spécifiques, quartiers spécifiques, institutions religieuses spécifiques).
À noter que les Haredim ne se définissent pas eux-mêmes comme des ultra-orthodoxes, mais comme des juifs Haredim (« les trembleurs », au sens de « ceux qui tremblent devant Dieu », ou « les craignant-Dieu »).
Les orthodoxes et les Haredim ne diffèrent pas d'un point de vue théologique, mais dans leur mode de vie et leurs orientations politiques.
Vers le début du XXe siècle, la distinction entre juifs orthodoxes « modernes » (vivant dans le monde moderne) et juifs orthodoxes Haredim (refusant de s'y compromettre) étaient en cours de constitution. Et tant les mitnagdim que les Hassidim se trouveront dans le camp Haredi. Leur idéal commun reste une vie juive centrée sur les rabbins, refusant beaucoup d'aspects du monde moderne (la télévision est particulièrement rejetée), regroupée dans des quartiers séparés, tant des non-juifs que des autres juifs. Physiquement, leurs vêtements noirs (les « hommes en noir » selon l'expression israélienne) les font remarquer facilement.
Le degré de séparatisme social et de refus de la modernité varient selon les communautés.
À un extrême, certaines, comme la Edah Haredit, sont particulièrement strictes dans leur rejet. Ainsi, les membres de la Edah prient pour la destruction de l'État d'Israël, un État impie, refusent de pratiquer l'hébreu modernisé parlé en Israël, vivent de façon strictes dans des quartiers séparés, ont leurs propres tribunaux rabbiniques et évitent même, quand cela est possible, la nourriture cachère des autres communautés, qu'ils suspectent volontiers de laxisme dans le respect des rituels. L'usage de la télévision est totalement banni.
À l'inverse, les Hassidim de Loubavitch, tout en respectant scrupuleusement le mode de vie ultra-orthodoxe, ne rejettent pas totalement les apports du monde moderne. En particulier, si l'utilisation de la technique reste très contrôlée, les loubavitchs l'acceptent s'ils estiment que cela peut embellir leur service de Dieu, y compris en apparaissant parfois à la télévision pour y prêcher leurs positions religieuses.
Les Hassidim de Loubavitch ont aussi des pratiques professionnelles plus diversifiées que celles d'autres communautés, du moins tant que ces métiers n'entrent pas en contradiction avec leurs convictions religieuses. Cette position originale dans le monde ultra-orthodoxe a des racines spirituelles mais aussi pratiques. Sur le plan spirituel, les loubavitchs considèrent que l'objectif de la création est de créer une résidence ici-bas pour Dieu. En s'engageant dans le monde, les Loubavitchs entendent sanctifier celui-ci au nom de Dieu. Sur le plan pratique, cet engagement permet aux loubavitchs d'être en contact avec des Juifs très éloignés des pratiques religieuses, en vue de les ramener vers leurs pratiques.
Comme tous les haredim, les hassidim ont un rapport méfiant à la modernité idéologique et technique.
La démocratie est considérée comme mettant la loi de la majorité au-dessus de celle de Dieu. À ce titre, elle suscite hostilité ou indifférence.
La mixité est totalement rejetée.
Si certains aspects de la modernité technique sont bien acceptés (ceux qui ne sont pas contradictoires avec la loi religieuse), d'autres sont rejetés. La télévision, avec ses images sexuelles ou au moins indécentes, est particulièrement mal perçue.
Le sionisme est regardé avec une certaine méfiance. L'hostilité des débuts est cependant beaucoup moins forte. Certains groupes, comme les hasidim de Loubavitchs, ont même adopté une attitude très favorable (mais ne vont cependant pas jusqu'à se dire eux-mêmes officiellement « sionistes »). D'autre (minoritaires) sont restés radicalement anti-sionistes. Parmi ces derniers, la communauté la plus importante est sans doute celle des hassidim de Satmar, appartenant à la Edah Haredit et connus pour ses appels à la destruction d'Israël.
Quand ils le peuvent, les hassidim vivent (là ou ils sont suffisamment nombreux) dans des quartiers haredim spécifiques, pour pouvoir y pratiquer leur mode de vie sans trop d'interférences avec le monde « moderne ».
L'enseignement hassidique est demeuré jusqu'à ce jour très présent dans la vie juive et, grâce au philosophe juif Martin Buber, dans la philosophie et la théologie contemporaines.
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