mercredi 1 avril 2020

L’OMS est sous contrôle des multinationales et des lobbies pharmaceutiques

Cet article, bien antérieur à la crise "covid-19", permet de comprendre le rôle trouble de l'OMS. Quelques noms y apparaissent...

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7 avril 2017 - Maureen Gilmant  
 
 Arte a mené une enquête sur la dépendance de L’Organisation Mondiale de la Santé face à ses donateurs et remet en cause sa transparence dans ses missions au service de la santé publique. L’OMS dépendante de ses donateurs ? L’Organisation Mondiale de la Santé créée en 1948 coordonne des actions et cellules de crises transfrontalières afin […]


Arte a mené une enquête sur la dépendance de L’Organisation Mondiale de la Santé face à ses donateurs et remet en cause sa transparence dans ses missions au service de la santé publique.
L’OMS dépendante de ses donateurs ?

L’Organisation Mondiale de la Santé créée en 1948 coordonne des actions et cellules de crises transfrontalières afin de prévenir, guérir et fixer les normes des systèmes de santé à travers le monde. Depuis sa création, cette institution de l’ONU réalise des missions au succès incontestable. Cependant, depuis plusieurs années, cet organisme ne dispose plus des moyens suffisants pour intervenir efficacement sur tous les fronts. Bien que, comme l’ensemble des organismes financés par ses Etats membres, l’OMS a déjà été accusée de servir les pays les plus donateurs, aujourd’hui, c’est une autre pression qui est mise en avant. Auparavant sous-financée à 80% par les cotisations des Etats membres et utilisable selon la volonté de l’organisation, l’OMS est aujourd’hui financée à 79% par des versements volontaires.

Les principaux donateurs sont la fondation Gates, l’industrie pharmaceutique ainsi que de nombreux pays. Ces différents acteurs sont ainsi accusés de poursuivre au travers de l’OMS, leurs propres objectifs par influence et manipulation. Afin d’assurer sa mission principale, l’Organisation Mondiale de la Santé serait donc contrainte de servir davantage les intérêts économiques que le bien de l’humanité.



L’OMS liée aux entreprises et à l’industrie pharmaceutique

Comme le montre cette enquête publiée le 3 avril, les faits s’accumulent face à l’institution de Genève. En 1994, alors que Monsanto tente de mettre en place des sojas modifiés, une facilitation troublante est observée envers le glyphosate (molécule présente dans l’herbicide Roundup de Monsanto) que l’OMS déclare alors sans danger malgré les victimes. En 2009, alors que la grippe A (H1N1) frappe, les prises de décisions en ce qui concerne les actions médicales seraient orientées par des salariés d’entreprises. Après le placement médical dans la campagne, l’industrie pharmaceutique aurait gagné des millions d’euros alors que des chercheurs jugeaient sans effets les médicaments préconisés. Autre cas, suite à la catastrophe nucléaire de Fukusima en 2011, l’OMS aurait minoré les bilans humains notamment effectués par des personnes de l’AIEA (Agence Internationale de l’énergie atomique) avec laquelle l’organisation aurait signé une convention. En ce qui concerne le cas de tuberculose, l’OMS aurait mis dans la liste de prescription un médicament alors même que les tests relevaient un taux de morts plus élevé dans les groupes traités. Mais comment est-il possible pour l’OMS de prendre une décision transparente et autonome quand un groupe pharmaceutique lui aurait donné pour 30 milliards de dollars de médicaments ?



Quant à la fondation Bill et Melinda Gates (qui a pour but de combattre la malnutrition et de fournir des soins médicaux) celle-ci aurait versé plus de 2 milliards de dollars à l’organisation depuis la fin des années 90. Un des principaux objectifs de la Fondation Gates était, à l’époque, d’éliminer la polio en fournissant le plus de vaccins possibles à travers le monde. En 1999, Bill Gates a versé 750 millions de dollars pour initier GAVI, une alliance entre le public et le privé (afin de vacciner les enfants des pays en développement et de lutter contre les maladies infectieuses) à laquelle participent l’OMS, UNICEF, la Fondation Gates, et l’industrie pharmaceutique.

GAVI comme l’OMS se disent transparents et opérant sans directive des industriels. Cependant, l’enquête démontre que des employés (dont un haut dirigeant) de l’OMS figurent sur la liste de la fondation Gates. Le porte-parole de l’Organisation Mondiale de la Santé jugeait pourtant cela « impossible » avant l’enquête, étant donné les déclarations de conflits d’intérêts que doivent réaliser les employés de l’organisation à un certain niveau hiérarchique. Mais les faits sont là. Enfin, la fondation serait également impliquée dans la prise de décision de l’organisation.

L’OMS présentée comme étant dans les griffes des lobbyistes doit trouver un moyen de rester financièrement stable tout en restant scientifiquement neutre et irréprochable. Il est urgent de trouver une solution et de s’écarter de l’emprise des divers donateurs. L’OMS souhaite recevoir plus de financements fixes de la part des Etats membres. L’affaire reste à suivre suite aux nouvelles données révélées par cette investigation.

Source :  Arte

4 commentaires:

Philippe et Christel a dit…

As-tu le lien de l'émission ? Merci pour ton blog, c'est très instructif

Je a dit…

Voici mes sources :
- https://info.arte.tv/fr/film-loms-dans-les-griffes-des-lobbyistes
et
- https://lareleveetlapeste.fr/loms-controle-multinationales-lobbies-pharmaceutiques/

Ravi que les informations que je partage vous intéressent !

Je a dit…

La vidéo de 92 minutes est à cette adresse : https://www.arte.tv/fr/videos/061650-000-A/l-oms-dans-les-griffes-des-lobbyistes/

Je a dit…

Sous-financée, dépendante de donateurs privés dont Bill Gates, l’OMS peut-elle encore assurer ses missions au service de la santé publique ? Une solide investigation sur les conflits d’intérêts qui entravent son efficacité.

Pandémies, grippes virulentes ou maladies consécutives à un accident nucléaire : l’OMS (Organisation mondiale de la santé) doit intervenir sur tous les fronts de la planète pour prévenir et guérir. Mais cette institution de l’ONU, créée en 1948, dispose-t-elle encore des moyens suffisants pour assurer ses missions, au-delà de ses succès incontestables, en matière de vaccination notamment ? Financée, dans les années 1970, à 80 % par les contributions de ses États membres et à 20 % par des entreprises et des donateurs privés, elle voit aujourd’hui cette proportion s’inverser, alors que le tout-puissant Bill Gates participe de plus en plus au financement de l’OMS par le biais de sa fondation. Les faits s'accumulent : complaisance troublante envers le glyphosate – molécule active du Roundup cher à Monsanto –, que l’OMS a déclaré sans danger en dépit des victimes de l’herbicide, aveuglement face aux conséquences de la pollution liée aux compagnies pétrolières en Afrique, minoration des bilans humains des catastrophes nucléaires, de Tchernobyl à Fukushima, et des désastres de l’utilisation de munitions à uranium appauvri en Irak ou dans les Balkans. L’indépendance de l’organisation est compromise tout à la fois par l’influence des lobbies industriels – dont celle des laboratoires pharmaceutiques – et par les intérêts de ses États membres. L’institution de Genève, qui avait sous-estimé la menace Ebola (plus de onze mille morts), est de surcroît accusée de gabegie et de négligence vis-à-vis des maladies tropicales, au profit de marchés plus juteux.

Privée d’autonomie

Entre analyse d’experts, détracteurs et défenseurs, langue de bois de son porte-parole Gregory Hartl et reportages sur le terrain, cette enquête livre une édifiante radiographie de l’OMS. Sans sombrer dans le réquisitoire, les auteurs dressent le portrait d’une structure fragilisée, soumise à de multiples conflits d’intérêts et étrangement liée à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) – avec laquelle elle a signé une convention... Menée avec rigueur, une ambitieuse investigation qui montre combien les intérêts privés dominent désormais les enjeux de santé publique. Passionnant et glaçant.