Le site Rebellion a réalisé un long entretien avec madame Valérie Bugault. Docteur en Droit et spécialiste des « paradis fiscaux », elle présente dans son dernier livre le rôle du système bancaire dans le désordre mondial actuel.
R/ Quelle est l’origine historique de ce « désordre mondial » que votre dernier livre analyse en détail ?
La question du désordre mondial doit
effectivement être posée dans ces termes. L’histoire nous renseigne
mieux que quoi que ce soit et que quiconque sur l’origine des évènements
géopolitiques actuels. Le tournant politique qui annonce les évènements
que nous connaissons se trouve au XVIIe siècle et plus
particulièrement dans le mouvement de bascule politique initié par les
Révolutions que nous qualifierions aujourd’hui de « colorées ». En
France, les mécontentements populaires avaient eux-mêmes été créés, dans
une très large mesure, par la libéralisation des prix du grain initiée
par les banquiers-commerçants présents au sein du gouvernement royal. La
fabrication, largement volontaire, de la paupérisation populaire ajoutée
à des mécontentements structurels et conjoncturels inhérents à tout
type de société ont été le terreau sur lequel se sont développées les
émeutes bientôt transformées en Révolution. Ces mouvements de masse ont
par ailleurs été largement manipulés, encadrés et armés par des
personnes répondant à une feuille de route, précise, qui avait pour
objectif de renverser l’ordre politique en vigueur fondé sur
l’organisation de la Société en trois Ordres. De ces trois Ordres,
chacun sait que seuls les deux premiers, à savoir la Noblesse et le
Clergé, occupaient alors le pouvoir. Même s’il existait une porosité
entre les Ordres de la Noblesse et du Clergé – dont les fonctions
étaient souvent occupées par les enfants d’une même famille – il n’en
restait pas moins que ces deux Ordres obéissaient à une hiérarchie
distincte. Les deux Ordres fonctionnaient en conséquence, l’un vis-à-vis
de l’autre, comme des contre-pouvoirs effectifs. C’est précisément en
raison de l’existence de ce contrepouvoir que la bourgeoisie commerçante
a pu se développer puis prospérer jusqu’à acquérir dans la Société une
place quantitative – sinon prééminente (qu’elle détient actuellement) –
de plus en plus importante.
C’est sur cette bourgeoisie commerçante en plein essor que les
banquiers-commerçants, c’est-à-dire les changeurs et orfèvres du Moyen
Âge, se sont appuyés pour initier leurs grandes manœuvres politiques.
Car il faut se souvenir que les banquiers-changeurs détenaient, de
longue date, sur l’institution royale, un pouvoir très important en
raison du fait qu’ils fournissaient du crédit au Roi et aux différents
grands seigneurs ; crédits nécessaires à l’armement et à l’entretien des
armées, à la tenue et au maintien des différentes obligations
politiques et sociales du Roi et de la noblesse en général. Seul le
Clergé échappait alors, dans une très large mesure, au pouvoir des
banquiers changeurs. Il faut se souvenir que l’Église du Moyen Âge a
historiquement, durant très longtemps, joué un rôle de modération sur le
pouvoir des financiers. C’est précisément pour cette raison que la
caste des banquiers-commerçants a, dès le XVIIIe siècle, estimé que l’Ordre clérical était son véritable ennemi. Les financiers n’ont eu de cesse, depuis le XVIIIe
siècle, de développer toute une panoplie d’armes civiles
conventionnelles (en finançant le développement, sur tous les fronts –
économique et sociétaux –, de théories réellement anti-cléricales) et
non-conventionnelles (infiltration…) pour abattre, sur la durée, le
Clergé. La Révolution française a été, au niveau politique, le point de
départ de ces manœuvres, de type militaire, visant à la disparition du
clergé dans un contexte où le pouvoir temporel (pouvoir royal et
noblesse), très affaibli par ses incessants besoins financiers, était
déjà tombé aux mains des banquiers-changeurs.
D’un point de vue technique, l’Ordre
politique d’Ancien Régime était techniquement fondé sur deux groupes :
un pouvoir temporel (la Noblesse, c’est-à-dire l’aristocratie organisée
autour d’un Roi considéré comme le premier d’entre ses pairs) et un
pouvoir spirituel (le Clergé). Ces deux ensembles se faisaient face et
s’équilibraient. Juridiquement, le lien entre ces deux Ordres reposait
sur la prééminence du spirituel sur le temporel, traduit par le fil
conducteur de la suprématie de l’Ordre naturel, bientôt traduit en «
droit naturel ».
Ici se trouve la source de la volonté,
développée par les banquiers-commerçants, de disparition de tout « ordre
naturel ». Dans leur quête du pouvoir, les orfèvres-changeurs devaient
abattre tous les fondamentaux sur lesquels reposaient le pouvoir ancien.
Au fil du temps a donc émergé, sur la discrète direction des
banquiers-commerçants, un concept juridique nouveau, celui de « droit
positif », dont la vocation était de s’opposer au « droit naturel ».
Cette notion nouvelle de « droit positif » a été la porte ouverte à
l’avènement d’un ordre juridique nouveau, dérogatoire au droit commun
qu’était alors le droit civil, appelé « droit commercial ». De fil en
aiguille, sur le continent européen et en France en particulier (à
partir de 1807, date de l’avènement, sous Napoléon, du Code de
Commerce), le droit commercial est passé du statut dérogatoire, qu’il
avait au XIXe siècle, au statut de droit commun qu’il prend
actuellement. Ainsi, historiquement, le positivisme a été le moyen,
utilisé par les banquiers-commerçants, pour obtenir le remplacement du
droit civil par le droit commercial dans sa fonction de droit commun.
Rappelons que qui dit « droit commun », dit règle de gestion et de
régulation de la Société dans son intégralité.
Nous sommes aujourd’hui, en France, en Europe, et dans le monde, au
point culminant de la domination, artificielle et encore relativement
officieuse, de la caste des banquiers-commerçants, qui sont les
héritiers directs des orfèvres-changeurs du Moyen Âge. Cette domination
doit donc nécessairement se traduire par l’avènement politique de cette
caste, ce qui sera réalisé par l’instauration d’un gouvernement mondial,
de type autoritaire car dépourvu de tout contre-pouvoir politique et
social effectif. La constitution de ce gouvernement repose sur deux
outils, l’avènement d’une monnaie mondiale efficiente contrôlée par les
banquiers-commerçants, et la constitution de relais de pouvoir locaux
formalisés sur le modèle de l’Union européenne. Le contrôle du commerce
maritime mondial a été la porte d’entrée à la prétendue impérieuse
nécessité de doter le monde d’une monnaie mondiale unifiée… et dûment
contrôlée.
R / Comment les banques furent-elles le moteur d’un passage d’une économie « réelle » à une finance totalement virtuelle ?
La virtualisation de la finance
internationale a été le résultat, prévisible, de Bretton Woods. Le
dollar alors imposé en tant que monnaie mondiale, ne pouvait
techniquement, tout comme l’étalon-or jusqu’alors utilisé, pas suivre le
développement structurel, permanent et de nature exponentielle, des
échanges économiques mondiaux tel que voulu par la doxa du
libre-échange, en vigueur depuis le XVIIIe siècle.
Rappelons-nous que le « libre-échange » est la version modernisée de la «liberté du commerce » imposée, en Occident, par les Révolutions de la
fin du XVIIIe siècle, lesquelles ont été initiées, c’est-à-dire dirigées et commanditées, par la caste des banquiers-commerçants.
Dans leur quête désespérée pour
conserver leur propre monnaie, le dollar US, en tant que monnaie
mondiale, les Américains ont dû avoir recours, en plus de la mainmise
sur les réserves financières de leurs vassaux occidentaux, à des
subterfuges afin de créer, artificiellement, des actifs financiers.
L’impérieuse nécessité de l’adossement de la monnaie à des richesses a
donné naissance au vaste mouvement de dérégulation financière, née aux
États-Unis d’Amérique dans les années 1970. Ce que nous appelons
aujourd’hui « financiarisation de l’économie » est le résultat de la
dérégulation financière qui a permis la naissance d’actifs financiers
fictifs, c’est-à-dire grosso modo la transformation – sur le modèle de l’alchimie – d’actifs toxiques, qui sont en réalité des dettes, en richesses.
Il faut bien comprendre les mécanismes intangibles de la monnaie : une
monnaie ne peut fonctionner qu’adossée à une « économie ». S’agissant de
monnaie mondiale, c’est là que le bât blesse. Car les contraintes
économiques d’une monnaie locale, adossée à une économie locale, sont
incompatibles avec les contraintes économiques d’une monnaie mondiale,
qui doit être adossée à une économie mondiale. Une économie locale
prospère repose sur une balance commerciale bénéficiaire, c’est-à-dire
sur le fait que les exportations doivent être supérieurs aux
importations. Or, pour être utile, une monnaie mondiale doit être émise
en quantité suffisante pour pouvoir répondre à la totalité des échanges
économiques mondiaux ; ce qui, techniquement, se traduit par le fait
qu’une monnaie mondiale repose sur une économie mondiale. Or, pour
pouvoir circuler en quantité suffisante pour répondre aux besoins
mondiaux, le dollar US en tant que monnaie mondiale exigeait que les
importations américaines soient supérieures aux exportations, ce qui a
eu pour effet mécanique d’affaiblir l’économie (américaine) en
déséquilibrant durablement et irrémédiablement sa balance commerciale.
Dès lors, le cercle vicieux se met en place : une économie faible ne
peut pas justifier l’émission importante de monnaie sans faire perdre à
celle-ci la confiance de ses utilisateurs. On a vu que l’émission
importante de dollars avait en effet été adossée à la création d’actifs
financiers fictifs qui ont eu pour effet de déstabiliser le
fonctionnement monétaire et financier au niveau mondial par la
circulation, dans de très grandes quantités, d’actifs toxiques hébergés
par les banques et par tous les organismes financiers ; cette
circulation d’actifs toxiques a définitivement emporté, c’est-à-dire mis
un terme à la confiance des utilisateurs du dollar en tant que monnaie
mondiale, rendant dès lors nécessaire son remplacement.
Tel est précisément le principe
actuellement dénoncé par le président Trump, qui exige, de façon de plus
en plus impérieuse, l’abaissement par la Fed des taux directeurs
américains. Cette exigence est justifiée par le fait qu’avec des taux
trop élevés, les exportations américaines diminuent de façon
mécanique. Trump défend, ce faisant, le retour à une conception purement
locale du dollar américain. Ajoutons que ce type de position de Donald
Trump est non seulement compatible mais surtout parfaitement alignée
avec les visées de l’oligarchie mondialiste qui œuvre à l’avènement des
DTS (panier de monnaies) comme monnaie mondiale ; les DTS étant la
résurrection actualisée du Bancor défendu par Keynes en 1944.
À la mi-2019, nous en sommes là des
évolutions financières mondiales. Ce stade de développement monétaire
sera – et est d’ores et déjà – utilisé par les banquiers-commerçants
pour faire avancer leur agenda de monnaie mondiale, elle-même rendant «
indispensable » l’avènement du futur gouvernement mondial en charge de
réglementer l’économie et les populations. Les déboires financiers
mondiaux vont permettre, par la décrédibilisation du dollar en tant que
monnaie mondiale, de mettre en place une monnaie mondiale viable, qui
prend aujourd’hui la forme des DTS (droits de tirage spéciaux) dans le
même temps qu’il va faire disparaître l’empire américain de façon à
laisser la place à un futur gouvernement mondial. [Mais que restera-t-il des USA,
NdSF]
C’est dans le contexte nouveau des
DTS-monnaie mondiale qu’il faut comprendre la récente réhabilitation,
par la BRI, du statut de l’or dans les bilans des banques (des banques
privées et, par voie de conséquence,, des banques centrales).
Depuis le 29 mars 2019, l’or n’est désormais plus considéré comme étant
un « actif à risque » pour les banques qui peuvent dès lors l’acheter
et le revendre sans autre restriction comptable.
À l’inverse, c’est dans ce même contexte
de l’avènement d’une nouvelle monnaie mondiale (DTS) qu’il faut
comprendre la récente levée de l’accord de 1999 visant à coordonner les
ventes d’or faites par les banques centrales de la zone euro (https://or.fr/actualites/banques-centrales-zone-euro-mettent-fin-accord-sur-les-avoirs-en-or-1599 ; https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/or-les-banques-centrales-mettent-fin-a-leur-pacte-1040871).
Pour les banques centrales européennes, il n’est plus nécessaire de
vendre l’or détenu, mieux vaut le garder bien au chaud car il est
redevenu un « actif sûr » permettant une valorisation de la monnaie qui y
est adossée, dans l’objectif de la détermination du pourcentage de DTS
détenus par les différentes monnaies. Ces mesures relèvent toutes d’un
plan préétabli visant à imposer les DTS comme future véritable monnaie
mondiale.
J’ajoute, pour finir, que la part,
aujourd’hui prépondérante, du dollar US dans l’évaluation du panier de
monnaie que représente les DTS sera très probablement diminuée, voire
sérieusement diminuée, dans les années qui viennent. C’est à cette aune
qu’il faut apprécier le réel enjeu de la guerre commerciale que se
livrent actuellement les USA et la Chine.
R/ Les paradis fiscaux et l’optimisation fiscale sont-ils des phénomènes centraux de la domination des groupes financiers ?
Effectivement, la domination des
banquiers-commerçants se compose de deux facettes économiques, d’une
part le contrôle des monnaies et d’autre part le contrôle des
multinationales, rendu possible justement par le contrôle des monnaies
(qui permet l’affectation des richesses).
Contrairement à ce que la doxa veut
faire accroire au public non averti, l’évasion fiscale, l’optimisation
fiscale et l’existence des paradis fiscaux ne sont absolument pas des
accidents de l’histoire économique et monétaire. Pas plus qu’ils ne sont
des phénomènes accessoires.
Tout au contraires, les paradis fiscaux
sont la pierre angulaire de la domination politique des
banquiers-commerçants. Car les paradis fiscaux, dont le profil a
récemment évolué du concept de « corsaire » à celui de « pirate », sont
le moyen privilégié utilisé par les plus grands détenteurs de capitaux
pour affaiblir, à la fois structurellement et conceptuellement, les
États entendus au sens politique initial du terme. Les paradis fiscaux
sont un double danger pour les États traditionnels :
- d’une part, ils servent à siphonner l’argent public, discréditant et décrédibilisant par la même occasion la fonction étatique ;
- d’autre part, par leur apparente autonomie politique et leur réelle dépendance aux institutions financières qu’ils hébergent, les paradis fiscaux constituent des abus de droit public. Ces structures ont l’apparence des États mais ils ne répondent à aucun des critères qui qualifient le concept politique d’État. Qui dit « abus » dit également discrédit porté sur le droit ; un tel discrédit étant tout à fait nécessaire à l’établissement d’un Ordre politique nouveau.
Hier sous la domination politique des
États avec un statut comparable à celui des « corsaires », les paradis
fiscaux ont, depuis la disparition des comptes numérotés, bifurqué vers
une indépendance de plus en plus marquée vis-à-vis des autorités
politiques et une accentuation corrélative de leur dépendance vis-à-vis
des institutions financières gestionnaires des capitaux hébergés ; les «
paradis terrestres » ont définitivement pris le statut politique de «
pirates ». Cette évolution est en réalité une « révolution » juridique
dans la mesure où un pas de plus a été franchi dans l’objectif de
décrédibilisation des États, qui ont désormais définitivement perdu tout
moyen de souveraineté monétaire et financière.
Parallèlement, le processus dit
d’optimisation fiscale a été une étape essentielle du processus de perte
de souveraineté financière des États. Initié aux USA au début du XXe
siècle à la faveur de l’organisation fédérale de l’État (qui a permis
la mise en concurrence fiscale des États fédérés), le processus
d’optimisation fiscale s’est développé au niveau mondial à la faveur de
l’imposition mondiale de la doxa du « libre-échange ». Techniquement, et
sous couvert de régulation (des prix de transfert), l’OCDE a été l’une
des principales chevilles ouvrières – avec les institutions de l’Union
européenne et d’autres organismes (tels que les « fat four ») –
permettant la mise en œuvre effective de l’optimisation fiscale au
niveau international. L’optimisation fiscale a permis le transfert légal
effectif, des États vers les paradis fiscaux, de sommes dans des
proportions tout à fait colossales ; ces montants financiers échappant
dès lors définitivement à toute souveraineté étatique. Pour dire les
choses autrement, l’optimisation fiscale a généré des flux de capitaux
vers les paradis fiscaux dans des proportions que les seules
transactions occultes et trafics illégaux n’auraient jamais permis,
renforçant d’autant le pouvoir de ces « paradis terrestres », véritables
pirates politiques.
R/ Quel est le rôle des banques
centrales dans ce système ? Quelle est l’enjeu des « guerres des
monnaies » que nous voyons se mettre en place avec la chute du dollar ?
Comme je l’ai souvent expliqué dans mes
articles, livres et conférences, le concept de banque centrale n’est pas
anodin. Il est né de la volonté des banquiers-commerçants de faire
échapper la souveraineté monétaire au contrôle politique. Ces banques
centrales ont été initiées par des banquiers qui susurraient à l’oreille
de personnages politiques dans l’optique de centraliser la gestion des
monnaies.
Le rôle et la fonction des banques
centrales a toujours été, en plus de la centralisation monétaire (au
niveau de l’émission des monnaies mais aussi à celui de la
réglementation), la préservation des capitaux acquis, ce qui,
techniquement, se traduit par l’objectif de lutte contre l’inflation.
Les banques centrales, chapeautées par la BRI et accompagnées par le FMI
et la Banque mondiale – organismes issus des accords de Bretton Woods –
sont en quelques sortes « les gardiens du temple monétaire et financier
mondial ».
Quant à la « guerre des monnaies », ses
enjeux ne sont rien de moins que l’établissement du futur gouvernement
mondial. Au-delà de l’apparente lutte entre États et groupement d’États
(UE) pour la prééminence de leur propre monnaie dans le panier de
monnaies constitué par les DTS, le véritable enjeu monétaire mondial se
situe dans les instances qui contrôleront ces DTS. L’enjeu essentiel
des DTS ne réside pas seulement dans la détermination de ses
pourcentages mais aussi et surtout dans le fait qu’ils reposeront sur
des matières premières limitées (et donc contrôlées) et que leur
circulation sera elle-même sous complet contrôle (cryptomonnaie
utilisant vraisemblablement le modèle technique de la blockchain).
C’est la raison pour laquelle il est important, pour les banquiers à la manœuvre, que la future monnaie mondiale :
- soit émise dans des proportions limitées, permettant seule le contrôle total ; d’où les velléités de retour à une certaine forme d’étalon-or des monnaies ;
- circule de façon totalement contrôlée, ce qui est aujourd’hui permis par les systèmes modernes de transmission de données et, en plus particulièrement, par le principe de la blockchain.
La réalisation d’une monnaie mondiale
viable officiellement et totalement contrôlée par les principaux
détenteurs de capitaux, lesquels contrôlent – par employés interposés –
tant la BRI que le FMI, est une condition sine qua non de l’avènement d’un gouvernement mondial contrôlé par les mêmes banquiers-commerçants.
R/ Les banques ont désormais la
possibilité de ponctionner directement les comptes de leurs clients pour
se renflouer si besoin. Dans le même temps, le pouvoir économique
affirme sa volonté de supprimer l’argent « liquide ». Comment est-t-il
possible de laisser une telle emprise aux banques ?
La question de l’emprise sociale acquise
par les banques est intimement liée au renversement du pouvoir réalisé
par les Révolutions du XVIIIe siècle, qui ont imposé un ordre social et politique nouveau gravitant autour des concepts de :
- séparation des pouvoirs ;
- régimes parlementaires de type représentatifs ;
- partis politiques.
Depuis l’avènement politique de ces
trois fondamentaux, les hommes politiques sont devenus les porte-paroles
officieux des principaux détenteurs de capitaux dans le même temps
qu’était acté le découplage institutionnel entre pouvoir et
responsabilité. Les véritables donneurs d’ordre, les créanciers qui
financent les partis politiques, restant toujours dans l’ombre, ils ne
peuvent structurellement pas être appelés à répondre politiquement de
leurs actions, c’est-à-dire des ordres qu’ils donnent et qui sont
officiellement mis en œuvre par des « hommes de paille » appelés «
hommes politiques ».
Par ailleurs, le concept de
« parlement » moderne, soi-disant à l’initiative des lois, est également
une double supercherie. D’une part, bien qu’abondamment claironnée
comme la condition de la démocratie, il n’existe pas de réelle
séparation des pouvoirs alors que les pouvoirs législatif et exécutif
sont détenus par des personnalités issues du ou des parti(s)
politique(s) ayant gagné les élections (appelé « parti de pouvoir »).
D’autre part, l’avènement d’un organisme politique essentiel
(c’est-à-dire politiquement structurant) dont la seule mission est de
fabriquer du droit est le gage majeur, essentiel et imparable, d’un
futur problème d’excès de lois et autres règlementations.
Et que dire du « parlement » européen
qui porte le nom de parlement mais qui ne dispose officiellement pas de
l’initiative des lois !
Enfin, le pouvoir politique ne se
conçoit que dans la durée ; or, le temps long, est officiellement et
structurellement dénié aux partis politiques qui doivent sans cesse se
faire concurrence pour « gagner » le cocotier des élections.
Toute cette organisation politique des
États, directement issue du siècle des Lumières et mise en œuvre, en
Occident, à la faveur des Révolutions du XVIIIe siècle,
s’analyse en une véritable imposture institutionnelle et politique. Il
s’agit en réalité, à la mode anglaise, d’habiller d’honorabilité, la
violente prise de pouvoir politique par les principaux financiers.
Conformément à l’adage populaire, « l’habit ne fait pas le moine ».
L’apparence de contrepouvoir, abondamment claironnée, qui prend la forme
du principe de « séparation des pouvoirs » et le régime parlementaire
représentatif sont des fumisteries qui cachent la réalité de
l’exclusivité du pouvoir.
En réalité, le principe de séparation des pouvoirs tel que mis en œuvre par les institutions issues du XVIIIe
siècle est la pure et simple négation du concept de « pouvoir politique
». Le pouvoir que les principaux financiers ont pris sur les États est,
par ailleurs, de type autoritaire car il est réellement dépourvu de
tout contrepouvoir effectif. Ce phénomène est dû à l’anonymat dont ont
su s’entourer les banquiers-commerçants à la manœuvre.
R/ Les cryptomonnaies comme le Bitcoin sont-elles des alternatives au système financier ?
Pour répondre à cette question il faut
revenir aux fondamentaux de la monnaie et plus particulièrement à la
raison de son apparition sur Terre il y a fort longtemps. Avant même
d’être matérialisée, la monnaie a toujours été un concept comptable, une
unité de compte servant à mesurer la valeur des biens échangés de façon
à faciliter les échanges, c’est-à-dire les flux de biens et services
sur un territoire déterminé. Initialement, la monnaie n’est pas une
réserve de valeur au sens où elle n’a pas, en soi, de valeur propre ;
elle est un simple instrument de mesure de la valeur des biens et
services. Pour être utile, le concept de monnaie doit donc être accepté
par tous ses utilisateurs, il devient dès lors une institution publique
de nature politique.
Peu à peu, la monnaie a pris l’habitude
de s’incarner dans un bien matériel, bien variable d’une région à
l’autre, d’une culture à l’autre. Coquillages, bétails, simple bâton
gradué ou métaux rares… En Occident ainsi qu’en Orient, la monnaie s’est
de plus en plus souvent incarnée dans l’or ou l’argent, laissant à son
émetteur la possibilité de modifier le poids et le contenu précis du
métal ou de l’alliage utilisé lors de la réalisation des pièces ; ce
principe a donné lieu à l’expression « battre monnaie » ainsi qu’au
droit de seigneuriage qui donne à l’émetteur de la monnaie un avantage
financier qui consiste en la détermination de la valeur initiale de la
monnaie émise (laquelle pouvait différer de la valeur résultant du poids
du métal précieux utilisé). Peu à peu, le concept monétaire a fini par
être assimilé au vecteur matériel utilisé pour sa circulation, en
l’occurrence l’or ou l’argent. Dans le même temps, au cours du Moyen
Âge, les orfèvres ont pris le monopole sur le commerce des métaux
précieux et, faisant commerce desdits métaux, sont devenus des
fournisseurs de crédits, c’est-à-dire des banquiers au sens moderne du
terme (les fameux « banquiers-commerçants »).
C’est ainsi que de glissements
sémantiques en habitudes commerciales, les orfèvres-changeurs du Moyen
Âge sont devenus, à la faveur de la lutte politique entre pouvoir
temporel et pouvoir spirituel (cf. le conflit entre Guelfes et
Gibelins), les fournisseurs monopolistes de la monnaie conçue comme
ayant une valeur intrinsèque. Loin du concept politique initial, la
monnaie est devenue un bien matériel accaparé par une caste particulière
de commerçants. Or, accaparée, la monnaie devient inapte à remplir le
rôle pour lequel elle avait été créée et qui était de faciliter les
échanges. La monnaie appropriée par les banquiers ne rend de services
qu’à ceux qui la contrôlent, c’est-à-dire les banquiers-commerçants qui
décident dès lors de l’affectation des ressources monétaires et donc de
ceux qui pourront ou non, et à quelles conditions, bénéficier de la
ressource monétaire.
Pour répondre à la question posée, il
convient d’analyser le concept de « Bitcoin » et de « cryptomonnaie » à
l’aune de ces brèves explications.
Premièrement, les « bitcoins » et autres
cryptomonnaies sont conçues comme étant dès l’origine des réserves de
valeur. Ce premier problème induit le fait – sans même parler de la
réalité plus ou moins probante de la valeur de la cryptomonnaie en
question – que cette monnaie pourra faire l’objet de spéculation. Or, la
spéculation permet l’appropriation de la monnaie, ce qui est, par
essence, un empêchement rédhibitoire au rôle de facilitation des
échanges qui est celui d’une monnaie.
Deuxièmement, certains types de
cryptomonnaies (dont les Bitcoins), sans parler des possibilités
multiples de piratages dont elles peuvent faire l’objet au moment de la
circulation des données, requièrent de vastes ressources énergétiques.
Ceux qui contrôlent l’énergie nécessaire à la circulation des Bitcoins
pourront donc, d’une façon ou d’une autre, contrôler cette monnaie. Ici
encore, on se heurte à la question de l’indépendance politique
problématique de telles monnaies.
Troisièmement, on a vu qu’une monnaie au
sens initial est, par essence, une institution politique car elle
nécessite son acceptation par tous ses usagers, ce qui est la condition
essentielle permettant la facilitation des échanges économiques.
S’agissant de cryptomonnaies, rien n’impose a priori aux
individus d’accepter une cryptomonnaie plutôt qu’une autre. Les usagers
vont rapidement se heurter à la multitude des offres disponibles,
générant une complexité qui s’oppose au rôle de facilitation des
échanges que doit remplir une monnaie saine. Seules les cryptomonnaies
dites d’État, c’est-à-dire générées par les États, pourraient remplir le
rôle politique d’une monnaie, à condition que cette cryptomonnaie ne
soit pas sous l’emprise d’intérêts particuliers et qu’elle soit
effectivement soumise à un véritable contrôle politique, ce qui ne
pourrait s’entendre que d’États émetteurs eux-mêmes de véritables
entités politiques. On a vu que tel n’était pas le cas des États
occidentaux, ainsi d’ailleurs que de la plupart des États du monde.
Il résulte de l’analyse ci-dessus que
les cryptomonnaies en général et les Bitcoins en particulier ne
répondent à aucune des conditions d’existence d’une monnaie saine.
R/ La déliquescence du secteur bancaire mondial est-elle pour vous le signe d’une prochaine crise financière d’importance ?
Ce que vous appelez la « déliquescence
du secteur bancaire mondial », dont j’ai explicité les tenants et les
aboutissants lors des questions précédentes, est le signe évident d’une
future et très proche vaste spoliation des particuliers et des PME. Elle
n’est nullement le signe d’une disparition du système financier mais au
contraire le signe d’un resserrement du contrôle de ce secteur par
quelques organismes financiers. Le secteur financier va se concentrer,
dans le même temps que l’argent disponible pour les particuliers et les
petites entreprises va se raréfier. Concrètement, seuls les plus gros
acteurs financiers survivront à la « crise » en cours. Ces acteurs, qui
auront pris soin de rematérialiser la monnaie en l’adossant à des biens
matériels tangibles accaparés (or, pétrole…), profiteront de la crise
pour imposer une dématérialisation totale de la circulation monétaire,
resserrant au passage leur contrôle sur la vie des particuliers et des
PME.
La « crise » sera une aubaine pour réduire encore les contrepouvoirs politiques à la domination des banquiers commerçants…
R/ Quel est votre définition de l’ « État Profond » qui est derrière le phénomène de globalisation ?
Ce que certains géopolitologues (tels Peter Scott Dale) appellent « État profond » est in fine la caste des banquiers-commerçants qui a pris le contrôle politique en Occident à l’occasion des Révolutions du XVIIIe siècle ; Révolutions que nous pourrions aujourd’hui qualifier de premières « Révolutions colorées » du monde.
Cette caste d’arrivistes a pris le soin
de cacher sa domination par des subterfuges la mettant à l’abri de toute
responsabilité publique, ce qui lui a procuré un contrôle politique
total en toute impunité. C’est cette caste qui poursuit inlassablement,
depuis trois cents ans, le basculement du monde dans un système
politique centralisé entre ses propres mains.
Les banquiers-commerçants ont utilisé
différentes armes pour asseoir leur domination politique, parmi
lesquelles : le contrôle des monnaies, le libre-échange (qui est
l’avènement juridique de la loi du plus fort économique), l’anonymat…
et, bien sûr, un système d’institutions politiques à leur mesure (comme
détaillé plus haut). Leur plus grand ennemi actuel est l’État, aussi
poursuivent-ils inlassablement la disparition des États politiques pour
imposer des États fantômes voués à disparaître à court ou moyen termes.
Leurs outils sont de nature économique, juridique (droit anglo-saxon),
ainsi que militaire (armées officielles, pactes militaires tel que
l’OTAN) et paramilitaires (djihadistes et autres terroristes).
R/ Dans votre livre, vous
expliquez les concurrences au sein de l’oligarchie mondialiste.
L’opposition entre la City et l’impérialisme américain est-elle, pour
vous, un tournant historique ?
Davantage qu’un véritable « tournant
historique », la récente opposition entre la City et les intérêts
impérialistes américains représente une étape de plus dans la
réalisation de la prise de contrôle mondiale absolue par la caste des
banquiers-commerçants. Nous assistons au déroulement d’un plan savamment
conçu consistant à créer un problème avant de le résoudre dans le sens,
bien compris, des intérêts spécifiques à cette caste. En l’occurrence,
il ne faut pas oublier que les grands banquiers internationaux sont
précisément à l’origine du développement des impérialismes britannique
puis américain. Ils sont aussi, plus récemment, à l’origine du
développement de la Chine sur le même modèle impérialiste. Ils ont
également été à l’origine de l’empire napoléonien et de sa disparition,
comme ils sont à l’origine de la disparition de tous les empires
géo-centrés qu’ils avaient créés.
D’un point de vue méthodologique, le
même schéma se retrouve au niveau du problème règlementaire. Alors que
l’OMC impose le libre-échange mondial en œuvrant activement à la
disparition des barrières règlementaires, c’est-à-dire aux
règlementations étatiques protectrices des consommateurs de biens et des
usagers de services. Les banquiers-commerçants financent dans le même
temps des organisations non gouvernementales chargées de militer et
d’œuvrer à l’élaboration d’une règlementation mondiale pour protéger le
climat des dérèglements imposés par l’OMC. Cette méthode, très efficace,
consistant à maîtriser les deux pans de la dialectique, permet à la
caste de banquiers-commerçants de générer artificiellement une demande
mondiale de règlementation internationale ; demande à laquelle il ne
pourra être correctement répondu que par la création d’un gouvernement
mondial puisque les États auront, entre-temps, été neutralisés par les
règles de l’OMC.
Dans l’hypothèse d’un développement
ayant ses origines dans la finance, les empires géo-centrés ne doivent
jamais oublier que leur développement sera immédiatement suivi de leur
disparition car telle est la volonté des maîtres financiers. Les
banquiers-commerçants ont, de tous temps, créé sous leur contrôle
exclusif, des Frankenstein politiques de plus en plus gros (ville, État,
puis Empire) avant de les détruire de façon à se rapprocher de leur
objectif ultime du Frankenstein mondial (gouvernement mondial).
Si l’impérialisme géo-centré – dont
l’impérialisme américain – est évidemment en soi un problème,
l’impérialisme financier nomade est un problème encore beaucoup plus
important auquel va, bientôt, devoir faire face l’humanité toute
entière.
R/ Quelle est le rôle de l’Union européenne dans cette guerre interne au système ?
Formalisées sous contrôle américain, les
institutions de l’Union européenne trouvent en réalité leur origine dès
la première partie du XXe siècle dans la domination déjà
mondiale des grandes institutions bancaires. Cette « union économique
européenne » avait d’ailleurs été initiée par un juriste nazi, Walter
Hallstein, qui fut également ultérieurement désigné comme le premier
Président de la Commission européenne.
Il ne faut donc pas confondre la
domination américaine sur l’Europe, qui a concrètement permis le
développement du projet d’institutions européennes, et l’impérialisme
américain lui-même, bien que les deux soient étroitement imbriqués lors
de la signature du Traité de Rome le 25 mars 1957. L’actuel divorce
entre les banques de la City et l’empire américain rend nécessaire cette
précision, superflue en 1957.
En effet, le « Brexit » qui n’en finit
pas de ne pas se produire, a été initié par certains grands acteurs
financiers de la City of London dans l’objectif du changement de monnaie
mondiale et du rabaissement du statut international à la fois du dollar
US et de l’empire US lui-même. L’enjeu politique du « Brexit » est le
suivant : les institutions financières de la City doivent s’affranchir
du carcan règlementaire européen, dans le contexte où les institutions
elles-mêmes restent largement sous domination de l’empire américain,
afin de piloter librement le passage aux DTS, en tant que future monnaie
mondiale. L’idéal, pour les banquiers de la City aurait sans doute été
que le gouvernement britannique reste inclus dans les institutions
européennes pendant que les financiers s’en affranchissaient. Toutefois,
l’interpénétration historique entre financiers et gouvernement
britannique ne permet pas la réalisation d’un tel scénario.
Pour les banquiers de la City tenants du
globalisme, l’essentiel est que l’extraction de la Grande-Bretagne du
carcan européen ne puisse servir ni de prétexte ni de modèle à d’autres
États ; les institutions européennes doivent, à tout prix, persister
tandis que la monnaie mondiale, intégrant l’euro et la livre comme deux
de ses cinq grandes composantes, sera modifiée.
Un pas plus loin, le Brexit devra
également servir de détonateur permettant de renforcer l’intégration des
anciens pays européens afin, concrètement, d’acheminer lesdites
institutions vers un fédéralisme intégral – lequel suppose la
disparition, par démantèlement, des États unitaires comme la France.
R/ Vous donnez un véritable
programme de renouveau national dans votre livre. Comment revenir à une
société plus juste et harmonieuse ?
Le retour à une société plus juste et
harmonieuse n’est conceptuellement pas difficile, ce qui est difficile
est : 1°) de positionner clairement la problématique et 2°) de générer
un contrepouvoir politique à la domination exclusive des
banquiers-commerçants !
Une fois la question posée dans les bons
termes, la solution paraît évidente. Elle se compose de deux versants ;
de la même façon que le problème a été élaboré par la caste des
banquiers-commerçants selon deux facettes.
Un versant institutionnel : aucun retour
à une société harmonieuse ne pourra se faire sans avoir revu, de fond
en comble, l’organisation politique de la société.
Un versant technique qui est la disparition des piliers de la domination financière que sont :
- 1°) la captation du contrôle monétaire par des organismes privés,
- 2°) l’organisation juridique de l’anonymat des véritables décideurs politiques,
- 3°) la suprématie du droit commercial – devenu, artificiellement, un véritable Ordre politique – sur le droit civil, qui représente l’Ordre politique naturel.
Nous avons donc affaire à une solution
beaucoup plus politique que juridique ou économique. Car historiquement,
le droit et l’économie ne sont que des outils permettant l’élaboration
d’une ligne de conduite politique.
La politique, qui consiste en la
régulation des forces sociales en présence sur un territoire déterminé,
doit reprendre la maîtrise des outils juridiques et économiques. Si la
force sociale est captée par des intérêts privés, comme c’est
actuellement le cas, le phénomène politique n’existe pas… pas plus que
n’existe la possibilité d’une civilisation. Phénomène politique et
civilisation sont intimement liés ; ils sont tous deux axés autour de la
délimitation d’un intérêt général commun, de biens communs et de la
limitation des appétits individuels ou émanant d’une caste particulière,
c’est-à-dire sur la détermination politique de contrepouvoirs.
Entretien réalisé par Louis Alexandre
Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique.
Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique.
À lire : Valérie Bugault, Les raisons cachées du désordre mondial, Sigest.
Crédit photos : DRSource : Rebellion – V
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Source de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=KTA3mDPr0c0
Sources : https://lesakerfrancophone.fr/valerie-bugault-interview-chez-rebellion
et https://tribune-diplomatique-internationale.com/valerie-bugault-les-raisons-cachees-du-desordre-mondial/
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