vendredi 10 juillet 2020

La Décroyance

Une conférence gesticulée de Jean-Philippe SMADJA 
 
M'écrire et/ou prolonger la réflexion : http://ladecroyance.eklablog.com 
Mise en scène : Grégoire TERME ; avec la complicité de Franck LEPAGE 
Réalisation Marius TAVERNIER 
Enregistré le 20 janvier 2017 à Villeurbanne, CCO Pierre Lachaize.
 
 


Source : https://www.youtube.com/watch?v=meMHNWdd0Sw

La Décroyance vérifiée sur le net (ou presque) - première partie

Yabokaky est un internaute qui a pris le temps de tout vérifier. Chapeau bas, monsieur. 
Les timecodes sont issus de la captation vidéo de Villeurbanne, disponible sur Youtube.Les sources sont diverses, tout cela est cliquable.

YABOKAKY : "Ayant la chance de ne presque rien connaître ni en histoire ni en religion, il me faut tout creuser afin de pouvoir me faire une idée sur l'ensemble. Ça veut aussi dire que j'ai aucun bouquin pour ça, je me donne donc la peine de tenter de tout contrôler via internet. -"
Partie 1 -

7:30 : présentation de l'auteur, historien des religions (religions du proche-orient au 3°s avant l'ère chrétienne). Différence entre théologien et historien des religions (également "histoire des sciences religieuses", alerte sur le fait que les trois institutions d'histoire des sciences religieuses sont dirigées par des théologiens).

14:20 : présentation de Bernard Barc, chercheur en histoire des religions (hébreu biblique, textes sacrés antiques, origines du judaïsme et du christianisme)

15:30 : présentation de Siméon le Juste ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Shimon_HaTzadik )

29:47 : via le rituel du séder ( https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9der_de_Pessa%27h ) et sa lecture de la Haggada ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Haggada ), récit hébraïque de la sortie d’Égypte, considérations sur la nature de l'Ancien Testament ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Ancien_Testament ).

31:50 : point sur les versions de l'AT. L'actuelle comporte 39 livres ; l'auteur reviens sur la première version, comportant 32 livres (Torah = 4 livres ; .premiers prophètes = 8 livres ; derniers prophètes = 16 livres ; écrits = 4 livres).

34:24 : narration de la sortie d'Égypte. Jacob et 70 personnes s'installent en Égypte sur 400 ans (atteignant une population de 600 mille hébreux) puis un Pharaon décide de les réduire en esclavage. Dieu fait pleuvoir 10 plaies sur l'Égypte afin de contraindre Pharaon à libérer les hébreux. Pharaon cède à la 10° (mort des premiers-nés), puis pourchasse les exilés jusqu'à la mer Rouge qui, ouverte par Moïse, se referme sur l'armée égyptienne. Puis Moïse reçois sur le mont Sinaï les tables de la Loi et le peuple hébreux s'installe en terre de Canaan.

41:47 : confrontation du récit avec la connaissance actuelle de l'histoire.Aucune mention historique de 600 000 esclaves en fuite ; aucune biographie de Pharaon ne corresponds, les noms des cités (Pithôm & Ramsès) sont inventés (éclaircissement remis à plus tard), Canaan est en Égypte.

47:50 : présentation & réfutation du pari de Pascal, accent mis sur l'aspect anxiogène de la religion.

52:40 : Étymologie du mot "religion", du latin relegěre, ici traduit par "respecter scrupuleusement" ( https://fr.wiktionary.org/wiki/religion#%C3%89tymologie )

53:03 : histoire du fait religieux à l'épreuve du savoir archéologique et historique ( https://multimedia.inrap.fr/archeologie-preventive/chronologie-generale ).
-100 000 ans : chasseur-cueilleur nomade, premières inhumations, dont le sens spirituel, s'il existe, nous est inconnu. Théorie actuelle : le chamanisme.
-12 500 : agriculture, élevage, sédentarisation. Changement des attentes spirituelles, apparition des talismans.
-10 000 : Premières agglomérations, "mutualisation" de la croyance, premiers sites communautaires (tels que https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%B6bekli_Tepe ). Premières représentations de divinités par des statuettes de femmes enceintes et des bovins (Vénus > taureau).
-6000 : premières villes, premiers temples, organisation de la société autour d'une politique territoriale et martiale. Le modèle spirituel est transformé afin de le faire correspondre au modèle "viril" de la nouvelle structure sociale (Vénus < taureau) et finalisé en -4000 ( https://www.inrap.fr/spiritualite-et-religions-au-neolithique-10216 )
-4000 : apparition de la cité-État. L'architecture religieuse prends de plus en plus d'importance ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Eridu ), le prêtre ne fait désormais plus partie du peuple.
-3000 : apparition de l'écriture, séparation du pouvoir entre une caste martiale et une caste religieuse (précurseurs du roi et du grand prêtre). Le culte se complexifie et se codifie, rendu hors de portée du peuple, il devient la prérogative du prêtre.
-2800 : Les royaumes, agglomérations de cités dotées de cultes différents, voient la création de panthéons réunissant les divinités des cités conquises sous l'autorité de la divinité tutélaire de la capitale du royaume. [scénarisation de l'invention du droit divin afin de légitimer les exactions royales ainsi que du messie afin de protéger les castes gouvernantes et religieuses du ressentiment populaire]
-2500 : apparition du droit divin et du concept de messie, en -2200 apparaissent les premiers codes moraux/textes de lois. Focus sur le code d'Hammurabi ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_de_Hammurabi ). Daté de -1750, on retrouvera certains de ses principes dans la Bible (loi du Talion, à géométrie variable). [scénarisation de l'invention du châtiment divin}
-1800 : apparition du Déluge ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Atrahasis )

1:11:24 : "... ça voudrait dire que toute notre histoire du fait religieux n'est qu'une succession d'actes politiques sur lesquels on aurait plaqué le modèle céleste...". Considérations sur l'utilisation du culte comme instrument pour conditionner l'homme à l'instar du régime militaire, potentiellement dans le même but. -1350 : Présentation d'Akhenaton qui impose le premier monothéisme, solaire ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Akhenaton ) que l'on présente en tant que monolâtrie ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Monol%C3%A2trie ) -1200 : période à laquelle la tradition religieuse situe le premier monothéisme avec l'apparition de Moïse.

1:25:06 : approche littéraire et qualitative du texte sacré. Si la Torah semble pauvre en enseignements factuels, elle possède deux niveaux de lectures. Il faut donc pour en juger l'étudier en profondeur, en hébreu biblique...

1:29:50 : Constat 1 - l'écriture consonantique de l'hébreu de la Torah ainsi que de l'arabe du Coran les rends non directement lisibles et interprétables : ces textes doivent préalablement être étudiés ou enseignés ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_consonantique ). Conclusion : c'est un texte pour initiés.

1:33:42 : Constat 2 - à l'époque de la rédaction de la Torah, l'hébreu est une langue morte. Son auteur réinvente l'hébreu (qui est donc une langue artificielle) sur une base de langage naturel. Certains mots n'apparaissent qu'une seule fois, il est donc difficile de leur donner un sens littéral ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Hapax ) mais possible de les approcher en tant que concepts (exemple donné : THBH = "tohubohu"). Valable aussi pour les noms propres, MSH (Moshé, Moïse, révélateur du nom de dieu) est le miroir de HSM (Hashem, Dieu). Conclusion : le texte biblique est un langage codé.

1:38:32 : Constat 3 - les lettres bibliques sont également des nombres ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Gematria ). Présentation d'une numérologie donnant la valeur 18 à Hashem, Moshé et Torah. Conclusion : la Torah se veut dotée d'une vérité arithmétique.

1:40:22 : Constat 4 - la Torah comprends 32 signes, soit 10 caractères de plus que dans l'hébreu. 5 d'entre eux sont issus du paléo-hébreu ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_pal%C3%A9o-h%C3%A9bra%C3%AFque ) et illustrent en certains endroits certains noms divins. Les 5 autres sont exclusivement des lettres finales, altérant la graphie, le sens, la numération. Conclusion : l'auteur a peaufiné son texte jusqu'à la graphie des lettres.

1:41:40 : l'auteur de la Torah fournit au profane un récit, à l’exégète une démonstration scientifique et littéraire.


 

La Décroyance vérifiée sur le net (ou presque) - seconde partie

 - Partie 2 -

1:43:50 : considérations sur la prescription, l'interdit religieux et leurs finalités. Présentation du contrôle et de la transmission de la connaissance comme principal enjeu de l'emprise spirituelle.

1:49:22 : Présentation de la bibliothèque d'Alexandrie, 600 000 rouleaux ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Biblioth%C3%A8que_d%27Alexandrie ). Le contrôle du monde est pensé en montrant la supériorité de l'hellénisme au reste du monde, et donc via la collecte du savoir. Un peuple incapable d'écrire son propre savoir risque donc a minima la déconsidération. En Mésopotamie, ce sera fait par Bérose ( https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9rose ), en Égypte par Manéthon ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Man%C3%A9thon_de_Sebennytos ), en Judée par Siméon, qui a l'intention de virer l'occupant grec ( https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode_du_Second_Temple#La_domination_lagide ).

1:50:49 : Considérations sur le contrôle du savoir pendant les 2 millénaires de monothéisme qui suivirent, qui perds en puissance pendant les Lumières jusqu'à la création de l'histoire des religions, ce à quoi le culte répondra par la création de l'archéologie biblique ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Arch%C3%A9ologie_biblique ) qui en 2 siècles n'apportera aucun élément probant de l'historicité du texte biblique. Cela est expliqué par le fait que le récit n'est pas une narration factuelle, mais une synthèse remaniée et orientée.

1:59:50 : "theo quizz", démonstration ludique de la difficulté à distinguer l'historique du mythologique en prenant l'exemple de personnages imaginaires ou réels, en montrant qu'il y a confusion dans l'imaginaire collectif ; en montrant aussi qu'il est possible pour chacun d'entre eux d'établir une crédibilité historique via les éléments biographiques, si ceux-ci diffèrent assez de l'archétype du monomythe (échelle Raglan https://en.wikipedia.org/wiki/Rank-Raglan_mythotype ).

2:14:45 : retour sur le cursus de l'auteur et la carrière de Bernard Barc, qui lui explique que la théorie en vigueur est la théorie documentaire : l'AT y est une compilation de textes venant d'auteurs différents ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_documentaire ), une soupe primitive du monothéisme assez ancienne et hermétique pour que les religions du livre puissent y asseoir leur légitimité monothéiste. Ainsi, -800 : selon la théorie documentaire, le roi Ézéchias ( https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89z%C3%A9chias ) aurait le premier ordonné la compilation, terminée par Esdras ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Esdras ). Alors que l'on trouve le principe monothéiste chez : -800 : Zoroastre ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Zoroastre ) -500 : Bouddha ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Siddhartha_Gautama ) -400 : Platon ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Platon#Le_d%C3%A9miurge ) et que les rois de la théorie documentaire ne sont pas avérés par l'archéologie (le second n'étant même pas issu de la version originelle, mais de la version de +90).

2:26:05 : le texte d'origine ne dévoile pas de variations linguistiques propres à l'évolution d'une langue naturelle sur plusieurs siècles et est même homogène au point de pouvoir être l’œuvre d'une seule main.

2:27:10 : rappel de la nécessité épistémique de s'appuyer sur des faits tangibles, fut-ce au détriment d'un texte sacré. Exemples : Zoroastre et Bouddha ne sont pas plus corroborés par les faits.

2:29:08 : dans les lettres d'éléphantine ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Donn%C3%A9es_arch%C3%A9ologiques_sur_la_communaut%C3%A9_juive_d%27%C3%89l%C3%A9phantine#La_destruction_du_temple_d%E2%80%99%C3%89l%C3%A9phantine ), on apprends l'existence d'un polythéisme composé de Yahô, Anat-Béthel et Ashim-Béthel ( http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1978_num_122_4_13537 )

2:32:29 : retour sur la situation politique et culturelle en -300. L'Égypte est dominée par la Grèce, les souverains grecs se font couronner Pharaons et pratiquent le syncrétisme ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Ptol%C3%A9m%C3%A9e_II ).

2:33:40 : en -200, Siméon, l'AT, la Judée entrent dans l'histoire ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Datation_de_la_Bible#Manuscrits_les_plus_anciens ).

2:35:10 : hypothèse : Siméon possédant un génie scientifique et littéraire, une ambition politique, et les grecs commandant un historique des civilisations avoisinantes, Siméon serait l'auteur de l'AT, synthèse déguisée du savoir de l'humanité du point de vue du peuple Judéen et en sa faveur (peuple élu, Messie imminent).

2:36:57 : synthèse : les récits antérieurs à -200 sont apocryphes, la tradition rabbinique et le livre d'Esdras sont antidatés. L'AT de Siméon atteint suffisamment son but pour que le peuple chasse l'occupant grec ( https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_des_Maccab%C3%A9es#La_r%C3%A9volte_contre_les_S%C3%A9leucides ?)

2:38:20 : confrontation de la sortie d'Égypte (34:24) avec cette compréhension de l'AT. L'Égypte dont il faut sortir est celle des grecs (https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_lagide, 1000 ans après la version biblique), qui par ailleurs ne sont pas circoncits, tout comme le peuple égyptien biblique et à l'inverse du peuple égyptien historique.

2:39:08 : le monothéisme biblique, révélé, est donc postérieur (-200) au concept monothéiste, continuité logique de la représentation par le culte de l'organisation politique de la société (53:03).

2:41:06 : difficulté de faire accepter l'hypothèse, trop subversive, aux représentants de l'érudition.

2:43:33 : 300 ans plus tard, cette nouvelle dynamique conduit le peuple juif à se rebeller contre l'occupant, désormais romain ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_guerre_jud%C3%A9o-romaine ). 20 ans plus tard, volonté de réformer l'interprétation de Siméon en fonction de deux courants. L'un en conservant le texte mais le réinterprétant et changeant son auteur (Esdras), l'ordre des livres, ajoutant 7 livres ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Juda%C3%AFsme_rabbinique ). L'autre en conservant l'interprétation mais perdant la lecture scientifique à travers la traduction grecque, ajoutant des livres stipulant que le Messie annoncé est en fait déjà venu (https://fr.wikipedia.org/wiki/Christianisme#Les_origines_juives_du_christianisme ). Ces deux cultes sont en opposition avec le monothéisme de l'occupant romain ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Mithra ).

2:46:22 : en +600, les peuples d’Arabie, de plusieurs croyances, sont en guerre contre Byzance. L'Islam naît pour fédérer ces peuples. Comme pour les autres, il n'y a pas de preuve de l'existence de Mahomet ailleurs que dans les hadiths, antidatés.

2:48:34 : considérations sur la place de la religion monothéiste et de l'athéisme dans la société laïque moderne

2:52:50 : considérations sur le manque de rigueur critique de l'enseignement du fait religieux, considérant les recommandations de l'iesr ( http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/ressources-pedagogiques/fiches-pedagogiques ).

Source : http://ladecroyance.eklablog.com/la-decroyance-verifiee-sur-le-net-ou-presque-seconde-partie-a139351788

7 commentaires:

Je a dit…

En complément, je conseille la lecture du "Traité d'athéologie" de Michel Onfray et "La Bible dévoilée" d'Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman.

Je a dit…

Après 40 minutes d'écoute, je retiens :

1- qu'une "conférence gesticulée" est un exercice difficile, notamment pour parler d'histoire des religions, mais que c'est un outil pédagogique important ;

2- et qu'il est essentiel de bien repérer la distinction entre théologien et historien des religions. Le premier ne remet pas en cause le caractère "révélé" des textes sacrés tandis que le second se pose trois questions :
- qui a écrit ce texte
- à quelle époque
- et dans quel but ?

A suivre ...

Je a dit…

Hier soir, j’ai poussé le visionnage jusqu’à la fin de la première partie (1h43 sur les 3h de conférence gesticulée).

Le titre de ce fil de discussion, « La religion c’est politique » s’en trouve éclairé.

Le conférencier explique en effet que l’évolution de la société (depuis l’époque des chasseurs-cueilleurs jusqu’aux États complexes en passant par l’agriculture et l’élevage) a provoqué l’évolution des religions, de la représentation des divinités, de la structure hiérarchique entre les divinités, pour se conformer (et justifier) l’organisation politique « en ce bas monde ».

Très intéressant !

Point d’interprétations subjectives dans ce récit : que des faits archéologiques et historiques avérés.
C’est aussi ce que j’avais découvert en lisant « La Bible dévoilée » de l’archéologue Finkelstein et de l’historien Silberman.

Je a dit…

Entre 53:03 et 1:11:24 : histoire du fait religieux à l’épreuve du savoir archéologique et historique ( https://multimedia.inrap.fr/archeologie-preventive/chronologie-generale ).

-100 000 ans : chasseur-cueilleur nomade, premières inhumations, dont le sens spirituel, s’il existe, nous est inconnu. Théorie actuelle : le chamanisme.

- 12 500 : agriculture, élevage, sédentarisation. Changement des attentes spirituelles, apparition des talismans.

-10 000 : Premières agglomérations, « mutualisation » de la croyance, premiers sites communautaires (tels que https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%B6bekli_Tepe ). Premières représentations de divinités par des statuettes de femmes enceintes et des bovins (Vénus > taureau).

-6000 : premières villes, premiers temples, organisation de la société autour d’une politique territoriale et martiale. Le modèle spirituel est transformé afin de le faire correspondre au modèle « viril » de la nouvelle structure sociale (Vénus < taureau) et finalisé en -4000 ( https://www.inrap.fr/spiritualite-et-religions-au-neolithique-10216 )

-4000 : apparition de la cité-État. L’architecture religieuse prends de plus en plus d’importance ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Eridu ), le prêtre ne fait désormais plus partie du peuple.

-3000 : apparition de l’écriture, séparation du pouvoir entre une caste martiale et une caste religieuse (précurseurs du roi et du grand prêtre). Le culte se complexifie et se codifie, rendu hors de portée du peuple, il devient la prérogative du prêtre.

-2800 : Les royaumes, agglomérations de cités dotées de cultes différents, voient la création de panthéons réunissant les divinités des cités conquises sous l’autorité de la divinité tutélaire de la capitale du royaume. [scénarisation de l’invention du droit divin afin de légitimer les exactions royales ainsi que du messie afin de protéger les castes gouvernantes et religieuses du ressentiment populaire]

-2500 : apparition du droit divin et du concept de messie, en -2200 apparaissent les premiers codes moraux/textes de lois. Focus sur le code d’Hammurabi ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_de_Hammurabi ). Daté de -1750, on retrouvera certains de ses principes dans la Bible (loi du Talion, à géométrie variable). [scénarisation de l’invention du châtiment divin}

-1800 : apparition du Déluge ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Atrahasis )

Je a dit…

J'ai fini le visionnage hier.

Dans la deuxième partie, j'ai aimé tout particulièrement :
- l'échelle Rank-Raglan qui attribue une note de 0 à 22, par rapport à un archétype, aux personnages historiques ou mythologiques et donne ainsi un indice sur l'historicité de ces personnages (note inférieure à 11, plutôt "historique"; note supérieure à 11, plutôt "mythologique").
- et l'hypothèse de l'historien des religions Bernard Brac selon qui la Bible hébraïque (l'Ancien Testament) aurait été rédigé par Simon "le Juste" vers 200 avant J.-C.

Sur les personnages archétypaux de la mythologie, je connaissais le travail de Joseph Campbell, auteur du "Héros aux mille et un visages".
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_H%C3%A9ros_aux_mille_et_un_visages

D'après l'article dont le lien est fourni par Jean-Philippe Smadja, Joseph Campbell a prolongé le travail d'Otto Rank (1909) et de Lord Raglan (1936) lors de al publication de son ouvrage (1949).
https://en.wikipedia.org/wiki/Rank%E2%80%93Raglan_mythotype

Sue la datation approximative de la Bible hébraïque, l'identité de son ou ses rédacteurs et l'intention politique, je connaissais les travaux de l’archéologue Israël Finkelstein et de l'historien Neil Asher Silberman, co-auteurs de « La Bible dévoilée ». Selon eux, le texte fut écrit pour unifier les Israélites autour des rois du royaume de Juda après que le royaume d'Israël, plus prospère, ait été détruit et annexé à l'Empire Assyrien (vers 600 avant JC ; il faudrait vérifier la date exacte).

Je a dit…

In narratology and comparative mythology, the Rank–Raglan mythotype (sometimes called the hero archetypes) is a set of narrative patterns proposed by psychoanalyst Otto Rank and later on amateur anthropologist Lord Raglan that lists different cross-cultural traits often found in the accounts of heroes, including mythical heroes.

Otto Rank developed his concept of the "Mythic Hero" in his 1909 text, The Myth of the Birth of the Hero that was based on Freudian ideas. It includes a set of 12 traits that are commonly found in hero myth narratives. Lord Raglan developed his concept of the "Mythic Hero" as an archetype, based on a ritualistic interpretation of myth, in his 1936 book, The Hero, A Study in Tradition, Myth and Drama. It is a set of 22 common traits that he said were shared by many heroes in various cultures, myths and religions throughout history and around the world. Raglan argued that the higher the score, the more likely the figure's biography is mythical. Raglan did not categorically deny the historicity of the Heroes he looked at, rather it was their common biographies he considered as nonhistorical.

The "Hero's Journey" (or monomyth) is a common story structure explored by anthropologists and mythologists. The concept of a standard narrative archetype of a monomythical "hero's quest" that was reputed to be pervasive across all cultures is controversial. The study of hero myths started in 1871 with anthropologist Edward Burnett Tylor's observations of common patterns in plots of hero's journeys. Later on, others introduced various theories on hero myths such Otto Rank and his Freudian psychoanalytic approach to myth, Lord Raglan's unification of myth and rituals, and eventually hero myth pattern studies were popularized by Joseph Campbell, who was influenced by Carl Jung's view of myth, in his 1949 work The Hero with a Thousand Faces. It illustrates several uniting themes of hero stories that hold similar ideas of what a hero represents, despite vastly different cultures and beliefs. The monomyth or Hero's Journey consists of three separate stages including the Departure, Initiation, and Return. Within these stages there are several archetypes that the hero or heroine may follow including the call to adventure (which they may initially refuse), supernatural aid, proceeding down a road of trials, achieving a realization about themselves (or an apotheosis), and attaining the freedom to live through their quest or journey.

Je a dit…

Richard Elliott Friedman, né le 5 mai 1946 à Rochester dans l'État de New York, est un bibliste américain. Titulaire d'un doctorat d'Harvard et professeur d'hébreu à l'université de Californie à San Diego, il enseigne à Oxford et Cambridge. Il fut l'élève de Frank Moore Cross.

Il s'est fait connaître tout particulièrement pour une description de l'hypothèse documentaire dans son essai Qui a écrit la Bible ? Son travail est loué par Finkelstein et Silberman dans la Bible dévoilée pour qui, les répétitions que l'on trouve a satiété dans le corpus de la Bible, sont « bien expliquées par le savant américain ».

La thèse de Richard Friedman est que le document sacerdotal a été rédigé à l’époque règne d'Ézéchias, roi de Juda de 716 à 687 av. J.-C, par des membres du clergé descendant d’Aaron, responsables du temple de Jérusalem à cette époque.

Il s'appuie en particulier sur l'importance qui y est réservée aux descendants d’Aaron, auxquels le document attribue la responsabilité des fonctions religieuses au détriment des autres lévites. Il considère également que ce document légitime le rôle central joué par ces prêtres à l'époque des réformes centralisatrice du roi Ézéchias en présentant une société où le culte est centralisé autour d’un lieu unique : le tabernacle.

Friedman conclut donc que ce document reflète parfaitement les intérêts de ces prêtres du temple Jérusalem à cet instant de l'histoire Israélite.