Selon l’Institut national de la statistique, le mouvement social n’a coûté que 0,1 point de croissance au quatrième trimestre 2018. Les mesures d’urgence prises fin décembre aident, elles, à soutenir l’économie en 2019.
Un «impact» économique «modéré». Contrairement aux déclarations plutôt catastrophistes formulées ces derniers jours par le Medef ou encore ce matin par le ministre du Budget, Gérald Darmanin pour qui le mouvement des gilets jaunes a détruit «plus d’emplois et de richesses que ces dix dernières années», l’Insee
estime qu’il n’a pas eu de conséquences dramatiques sur l’économie
française. Dans sa note de conjoncture de mars publiée ce mardi, le
statisticien français explique que les blocages de ronds-points et les
manifestations dans les centres-villes chaque samedi «aurait ôté environ -0,1 point au PIB du quatrième trimestre 2018».
Soit à peu près ce que l’institut avait calculé (et qu’il confirme)
pour l’impact des grèves SNCF et Air France sur les résultats
économiques français du deuxième trimestre 2018.
Fin février, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, était donc allé un peu vite en besogne : pour lui, si le taux de croissance avait péniblement atteint 1,5% du PIB l’an dernier au lieu des +1,7% attendus, c’était à cause des gilets jaunes qui avait fait perdre 0,2 point de croissance. Même refrain entendu encore cette semaine du côté du Medef pour qui ce mouvement social pourrait coûter, sur l’année, «0,1% et 0,2% de PIB», soit «2 à 4 milliards d’euros». Ou encore chez Gérald Darmanin sur LCI, selon lequel «on aurait peut-être 1,6% ou 1,7%» de croissance cette année (au lieu de 1,4 %) «s’il n’y avait pas le mouvement des gilets jaunes».
Le statisticien ne dit donc pas que le mouvement n’a eu aucune conséquence économique. Les fermetures de commerces, la moindre activité en période de fêtes, la casse de vitrines et de certains commerces. L’Insee pointe ainsi de moindres achats en «biens d’équipement du logement» en décembre. «Pour ces biens, comme pour les autres biens et services, les mouvements sociaux ont pu affecter les décisions d’achat», peut-on lire dans cette note. Et «compte tenu» des mesures en faveur du pouvoir d’achat entrées en vigueur au second semestre 2018 (suppression de cotisations salariales, suppression d’un tiers de la taxe d’habitation pour 80% des ménages), «on ne peut pas exclure que la consommation aurait pu être plus dynamique». Autre secteur touché : l’hôtellerie. «La fréquentation hôtelière a été affectée en province au début du mouvement des gilets jaunes puis en décembre en Ile-de-France», écrit l’Insee.
Mais comme la Banque de France la semaine dernière, l’institut confirme que sans cette crise et les «mesures d’urgences économiques et sociales» votées in extremis fin 2018 pour tenter de calmer la colère des ronds-points, la conjoncture française aurait été bien plus mauvaise au premier semestre 2019. Selon l’Insee, le recul sur la CSG et l’augmentation et l’élargissement de la prime d’activité vont permettre de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Et, avec des entreprises qui investissent toujours autant grâce au CICE transformé en baisse durable de cotisations patronales, il y a de quoi offrir à l’économie française un «acquis de croissance» avec +0,4% au premier et deuxième trimestre. Soit nettement plus qu’en 2018 à la même époque (+0,2%) et qu’à l’échelle européenne. «Le dynamisme de la consommation des ménages comme celui des investissements des entreprises en services porteraient en effet la production de services marchands», écrit l’Insee. Le tout sur fond de ralentissement et de turbulences au niveau mondial.
Fin février, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, était donc allé un peu vite en besogne : pour lui, si le taux de croissance avait péniblement atteint 1,5% du PIB l’an dernier au lieu des +1,7% attendus, c’était à cause des gilets jaunes qui avait fait perdre 0,2 point de croissance. Même refrain entendu encore cette semaine du côté du Medef pour qui ce mouvement social pourrait coûter, sur l’année, «0,1% et 0,2% de PIB», soit «2 à 4 milliards d’euros». Ou encore chez Gérald Darmanin sur LCI, selon lequel «on aurait peut-être 1,6% ou 1,7%» de croissance cette année (au lieu de 1,4 %) «s’il n’y avait pas le mouvement des gilets jaunes».
«Climat plus doux»
Or, selon l’Insee, si la consommation des ménages a «stagné» au quatrième trimestre 2018 (0% après +0,4% au troisième trimestre), cela est dû avant tout au «climat plus doux que la normale» ayant entraîné des factures d’énergie plus «faibles» et un «recul des achats automobiles» qui, poursuit l’institut, «peut sans doute s’expliquer en partie» par des conducteurs ayant attendu janvier 2019 et la revalorisation de la prime à la conversion pour «différer leurs achats». «Cependant, nuance l’Insee, la consommation d’automobiles a pu aussi être affectée par certains blocages en place en novembre et décembre.»Le statisticien ne dit donc pas que le mouvement n’a eu aucune conséquence économique. Les fermetures de commerces, la moindre activité en période de fêtes, la casse de vitrines et de certains commerces. L’Insee pointe ainsi de moindres achats en «biens d’équipement du logement» en décembre. «Pour ces biens, comme pour les autres biens et services, les mouvements sociaux ont pu affecter les décisions d’achat», peut-on lire dans cette note. Et «compte tenu» des mesures en faveur du pouvoir d’achat entrées en vigueur au second semestre 2018 (suppression de cotisations salariales, suppression d’un tiers de la taxe d’habitation pour 80% des ménages), «on ne peut pas exclure que la consommation aurait pu être plus dynamique». Autre secteur touché : l’hôtellerie. «La fréquentation hôtelière a été affectée en province au début du mouvement des gilets jaunes puis en décembre en Ile-de-France», écrit l’Insee.
«dynamisme de la consommation»
Toutefois, met en garde le statisticien, «cette estimation reste un exercice difficile» à réaliser. Il est notamment impossible pour l’Insee «d’estimer correctement quelle aurait été l’activité économique si de tels événements n’étaient pas survenus». De plus, «certains achats peuvent avoir été simplement reportés du mois de décembre au mois de janvier, occasionnant un contrecoup positif début 2019», prévient l’institut. En témoigne notamment le redressement de la consommation en janvier. «Au-delà du rebond des achats de voitures neuves, les achats de biens d’équipement du logement sont repartis à la hausse, rappelle l’Insee, notamment les achats de téléphones et, dans une moindre mesure, ceux de téléviseurs, d’ordinateurs et de meubles.» Seul gros point noir : le tourisme étranger, ébranlé par les images des barricades sur les Champs-Elysées. Il «pourrait éventuellement continuer, notamment à Paris, à pâtir des effets du mouvement social», prévoit l’Insee.Mais comme la Banque de France la semaine dernière, l’institut confirme que sans cette crise et les «mesures d’urgences économiques et sociales» votées in extremis fin 2018 pour tenter de calmer la colère des ronds-points, la conjoncture française aurait été bien plus mauvaise au premier semestre 2019. Selon l’Insee, le recul sur la CSG et l’augmentation et l’élargissement de la prime d’activité vont permettre de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Et, avec des entreprises qui investissent toujours autant grâce au CICE transformé en baisse durable de cotisations patronales, il y a de quoi offrir à l’économie française un «acquis de croissance» avec +0,4% au premier et deuxième trimestre. Soit nettement plus qu’en 2018 à la même époque (+0,2%) et qu’à l’échelle européenne. «Le dynamisme de la consommation des ménages comme celui des investissements des entreprises en services porteraient en effet la production de services marchands», écrit l’Insee. Le tout sur fond de ralentissement et de turbulences au niveau mondial.
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