jeudi 14 mars 2019

INTERVIEW EXCLUSIVE AVEC BLANCA EECKOUT, MINISTRE DES COMMUNES du VENEZUELA

Comment ne pas penser aux revendications des Gilets Jaunes lorsque la ministre nous explique les ressorts de la démocratie participative au Venezuela: 

"Au Venezuela, le Peuple organisé ne délègue pas sa volonté à un représentant. Il est un protagoniste permanent de l'exercice du pouvoir".

"La première mesure de Hugo Chávez en 1999 a été de convoquer le Peuple à une Assemblée Constituante. Pour la première fois de notre histoire, des indigènes, des paysans, des ouvriers, des femmes, des jeunes, des pêcheurs, des travailleurs ont participé à l'élaboration du cadre juridique pour refonder notre République".

Au delà du pétrole et des richesses naturelles du Venezuela, le modèle mis en place au Venezuela (non sans heurts ni tâtonnements) représente une menace pour les intérêts des dominants. Il est un exemple vivant qui nous montre que nos démocraties occidentales restent imparfaites.

Pendant que Blanca répondait à mes questions (je publierai plus tard l'interview complète sur mon blog www.romainmigus.info), j'ai eu une pensée pour l'ami Etienne Chouard, et pour tous ceux qui cogitent, en France et ailleurs, sur le sens du notre démocratie.

Cette interview est pour eux. Comment réagiraient nos Gilets Jaunes s'ils savaient que de l'autre coté de l'Atlantique, un Peuple en lutte matérialisait leurs rêves les plus "fous" ? C'est aussi pour cela que le système médiatique leur cache la réalité quotidienne du Venezuela.

Ce Peuple martyrisé par un blocus commercial, menacé par une intervention militaire, a fait de la démocratie participative la colonne vertébrale de sa Révolution. C'est ce qui permet, selon Blanca Eeckout, que "nous ne soyons plus jamais réduit à l'esclavage. Nous ne serons plus jamais une colonie. Nous sommes une République libre car nous avons un Peuple libre qui décide de son destin".





Source : https://www.facebook.com/migusromain/videos/2103899813012813/

1 commentaire:

Je a dit…

Le Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC) est inscrit dans la Constitution du Venezuela

En 1989, asphyxié par des mesures néolibérales, le Peuple vénézuélien est à bout. Une ultime mesure le fera descendre dans la rue : l’augmentation du prix de l’essence. La répression sera sauvage : 2000 morts, mais dés lors, un nouveau sujet historique fait son apparition sur la scène politique. La grande majorité du Peuple vénézuélien, laissé pour compte par les élites politiques et économiques n’entend pas s’arrêter là.

Cela prendra dix ans. Et en 1999, Hugo Chávez accède au pouvoir en lançant les bases d’une Assemblée Constituante. Partout dans le pays, des dizaines de milliers de personnes précarisées, oubliées, se réunissent en comité et élaborent des propositions qui sont débattues au sein de l’Assemblée Constituante.

En 2000, la nouvelle Constitution est approuvée par référendum. Parmi les 350 articles de cette nouvelle charte suprême, 3 sont particulièrement inventifs.

L’article 72 : Tous les mandats sont révocables par referendum, y compris celui du président de la République.

L’article 73 : Les projets de loi en discussion à l’Assemblée Nationale peuvent être soumis à un référendum populaire.

L’article 74 : Les lois peuvent être abrogés totalement ou partiellement par referendum populaire.

Le néolibéralisme semble provoquer partout les mêmes conséquences : augmentation de la pauvreté, atomisation de l’État et destruction des services publics. Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’en réaction il produit les mêmes revendications de la part des populations.

Si les gilets jaunes le savaient, ils s'inspireraient sûrement du processus constituant vénézuélien. Mais les médias veillent !

*Pour lire la constitution du Venezuela en français : https://fr.mediumweb.info/textos-fundamentales