dimanche 26 mai 2019

Quelle clairvoyance de Francis Wurtz (député PCF) sur le Traité de Maastricht ! - Images d'archive 1992.

En avril 1992, quelques mois avant le référendum français sur le traité de Maastricht, Francis Wurtz, député européen et responsable des affaires internationales au PCF - Parti Communiste Français, expose les raisons pour lesquelles les communistes s'opposent au traité de Maastricht et au tournant ultralibéral qu'il impose à la construction européenne. 🇪🇺

► Extrait de "Francis Wurtz sur l'Europe de Maastricht" à découvrir en intégralité sur le site de Ciné-Archives : https://bit.ly/2VMB8S6



Expression directe du 25 avril 1992.

Francis Wurtz, député européen et responsable des affaires internationales au PCF, expose les raisons pour lesquelles les communistes s'opposent au Traité de Maastricht et au tournant ultralibéral qu'il impose à la construction européenne. Il présente la pétition lancée par le Parti pour exiger la tenue d'un débat national sur le sujet.

Francis Wurtz explique que la question de la souveraineté est au cœur du traité de Maastricht : "Ce traité institue une loi au-dessus des lois. S'il est ratifié, vous continuerez à élire vos députés mais le pouvoir réel sera ailleurs, dans des instances non élues, non françaises. (...) Dans quelques années 80% des législations économiques et fiscales seraient transférées vers ces pouvoirs technocratiques. S’ajouterait une Banque Centrale Européenne à Francfort qui gèrerait la monnaie unique future." D'ici là, ces institutions se verront confier la chasse au déficit et la baisse des dépenses publiques dans les domaines social, de la santé, de la formation, des salaires et des retraites, avec sanction à la clé pour les gouvernements qui ne respecteraient pas cette ligne.

Cela aurait des répercussions très concrètes sur la vie des français : la récente autorisation par le gouvernement français du travail de nuit pour les femmes est un exemple parmi d'autres du nivellement pas le bas imposé par cette logique ultra-libérale. Ou le recul social présenté comme une mesure "d'harmonisation" européenne.

Le patronat lui-même estimant que certaines contraintes imposées par le Traité seront inacceptables, Francis Wurtz s'attend à des explosions sociales.
Au nom du PCF, il met en garde contre ce traité : "Il ne faut pas céder à ceux qui disent que c'est Maastricht ou le chaos. C'est faux! Ce sont les mêmes qui demain, si Maastricht passe et que vous les critiquez, utiliseront la mauvaise Europe qu'ils auront construite comme rempart au mécontentement de leur peuple, en disant "On n'y peut rien, les ordres viennent de là-haut"."

A ceux qui croient que l'Europe de Maastricht sera plus forte, Francis Wurtz répond l'inverse : le marché unique européen ne permettra pas de concurrencer les États-Unis et le Japon, dans la mesure où il s’accompagnera d'une libéralisation des mouvements de capitaux et des importations. En outre, cette Europe aura pour effet pervers, dit-il, de niveler les différences culturelles qui font la richesse de chaque pays. Pour une organisation qui se prétend garante de la paix, l'Europe de Maastricht consacre beaucoup d'investissements à l'armement et au renforcement de l'OTAN. Au point de vue diplomatique, le député communiste se fend d'un trait d'humour : "Maastricht interdit à tout gouvernement toute politique étrangère qui ne soit pas conforme à l'opinion de la majorité. Le Général De Gaulle doit se retourner dans sa tombe!"

Fort de toutes ces réserves, Francis Wurtz demande l'organisation d'un débat contradictoire, suivi d'un référendum (comme ce fut le cas dans deux pays, l'Irlande et le Danemark). Elisabeth Guigou, ministre déléguée aux Affaires européennes, a refusé cette proposition une première fois. Il la réitère donc une seconde fois.

Mots clés : construction européenne, libéralisation économique, Traité de Maastricht, pétition, consultation des français, souveraineté nationale


L'émission « Expression Directe » est une case de programmation réservée à l'expression des partis politiques français sur les chaînes de la télévision publique. Chaque parti dispose de moyens et d'un budget attribués par l'Etat pour la préparation de ces émissions dont la réalisation lui appartient en propre. A l'origine, elles duraient en moyenne un quart d'heure et étaient diffusées aux heures de grande écoute.

Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF

Sourcehttps://www.cinearchives.org/Catalogue-d-exploitation-FRANCIS-WURTZ-SUR-L-EUROPE-DE-MAASTRICHT-494-1599-0-1.html?ref=55ebca3c85366fad24d7a08d54ef366c&fbclid=IwAR0aSUP7SryWIL_l8xvZLX5VD5_6LN__ujTLkg__y3-2vkhIgEH-sj1PTZM

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