vendredi 31 mai 2019

Jeudi Chouard: L'heure des citoyens constituants #12

Sur la thématique du franc CFA, de la Françafrique et plus précisément de la Côte d'Ivoire avec le cas Laurent Gbagbo, Didier Maïsto et Etienne Chouard reçoivent :
- François Mattei, co-auteur avec Laurent Gbagbo de "Pour la vérité et la justice" aux éditions Max Milo
- Bernard Houdin auteur de "Gbagbo, un homme un destin" aux éditions Max Milo
- et Nicolas Agbohou, professeur d'économie à Versailles, auteur de "L'esclavage monétaire du Franc CFA et Alassane Ouattara".



Source : https://www.youtube.com/watch?v=niaziPvv1QM

16 commentaires:

Je a dit…

Laurent Gbagbo, né le 31 mai 1945 à Gagnoa, est un historien, écrivain et homme d'État ivoirien.

Longtemps opposant à Félix Houphouët-Boigny, il est élu à la présidence de la République de Côte d'Ivoire en 2000, face à Robert Guéï. Il occupe cette fonction du 26 octobre 2000 au 4 décembre 2010 (jusqu'au 11 avril 2011 selon ses partisans). Sa présidence est notamment marquée pendant plusieurs années par une crise politico-militaire qui divise le pays.

À l’issue de élection présidentielle de 2010, qui devait se tenir en 2005 mais qu'il a repoussée à plusieurs reprises, il est donné battu par Alassane Ouattara par la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale, mais est déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel. Il refuse de quitter le pouvoir, ce qui entraîne une crise de plusieurs mois. Il est finalement arrêté par les forces d'Alassane Ouattara [comprendre "les mercenaires français dépêchés par Nicolas Sarkozy"]. Incarcéré auprès de la Cour pénale internationale à La Haye, il est acquitté par les juges de première instance en janvier 2019 ; dans l’attente d'un éventuel second procès, il vit en Belgique.

Je a dit…

Houphouët-Boigny a été ministre de la IVème République et de la Vème République française. Il est demeuré à la tête de la Côte d'Ivoire pendant 33 ans. C'était l'homme de main, le "Janus", de la France en Afrique.

Quand Gbagbo s'est présenté pour la première fois contre lui en 1990, la secrétaire de François Mitterrand a téléphoné à l'avocat de Gbagbo. Au terme de la conversation, elle a dit textuellement : "Puisque Monsieur Gbagbo persiste à se présenter, dites-lui qu'il fera 18% et aura 9 députés.". C'est exactement les scores et sièges qu'il a obtenus.

Tout était donc télécommandé depuis la France. Fraude électorale massive et ingérence néo-coloniale française.

Confer 22ème minute de la vidéo.

Je a dit…

Félix Houphouët-Boigny (serait né Dia Houphouët le 18 octobre 1905 à N'Gokro (Yamoussoukro) selon la biographie officielle - mort le 7 décembre 1993), surnommé « le sage » ou même « Nanan Boigny » ou « Nanan Houphouët » ou encore « Le Vieux » (au sens africain du terme), est le « père » de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Successivement chef traditionnel, médecin, planteur, dirigeant syndical, député en France, ministre de gouvernements français, président de l'Assemblée nationale ivoirienne, maire d'Abidjan, Premier ministre ivoirien et premier président de la Côte d'Ivoire de 1960 à 1993, Félix Houphouët-Boigny tient un rôle de premier ordre dans le processus de décolonisation de l'Afrique, et domine jusqu’à la fin de sa vie, la scène politique de son pays natal.

Partisan de la Françafrique (une étroite collaboration avec l’ancienne métropole, on lui prête d'ailleurs la paternité de ce terme), il parvient de cette façon à développer économiquement la Côte d’Ivoire, notamment dans le secteur agricole, faisant de son pays un îlot de prospérité dans un continent miné par la pauvreté ; on parle alors de « miracle ivoirien ». Mais si l’exportation de cacao et de café a fait la richesse de la Côte d’Ivoire, elle a également provoqué des difficultés dans les années 1980, après la chute brutale des cours des matières premières. Dès lors, son régime dominé depuis l'indépendance par un parti unique, le PDCI, miné par une corruption endémique, devient de plus en plus insupportable pour la population touchée de plein fouet par la crise économique.

Toutefois, cette coopération avec la France ne s’arrête pas au seul plan économique. S’appuyant sur les réseaux d'influence français en Afrique de Jacques Foccart, proche du général de Gaulle, qu'il connaissait personnellement, il mène une politique qui se traduit par un soutien inconditionnel et mutuel des deux pays, permettant à la France de garder, entre les influences des États-Unis et de l'Union soviétique, le contrôle de son « pré carré » pendant la guerre froide. En échange, Félix Houphouët-Boigny, l’homme de la France en Afrique, se taille une place toute particulière sur la scène africaine, notamment en Afrique francophone et dans le golfe de Guinée, où son influence fut grande. Sa fortune était estimée entre 7 et 11 milliards de dollars.

Je a dit…

Les piliers de la puissance française après la Seconde Guerre mondiale :
- sa place au Conseil de sécurité de l'ONU (grâce à De Gaulle)
- la bombe nucléaire
- ses anciennes colonies africaines dominées par le franc CFA
- et la fabrication et la vente d'armes.

Je a dit…

Du temps de la colonisation : CFA = Colonie Française d'Afrique
Après la décolonisation : CFA = Compte Financier Africain.

L'acronyme est resté le même mais les méthodes aussi.
Le franc CFA est imprimé en France, à Chamaillères, pays de Giscard d'Estaing (ce n'est pas un hasard).

De 1945 à 1973, tous les pays de la zone CFA devaient transférer 100% de leurs bénéfices en devises étrangères en France ; et ils recevaient des francs CFA en échange.
De 1973 à 2005 c'est descendu à 65% et aujourd'hui, c'est 50%.

Toute cette confiscation plombe les budgets des Etats africains qui ne peuvent pas investir pour se développer.

Cette façon de procéder est littéralement du "nazisme monétaire" car la France occupée subissait la même obligation de la part de l'Allemagne nazi.

Je a dit…

La France utilise les devises des Africains (les bénéfices des exportations) pour payer une partie de sa dette.

La zone franc CFA a permis à la France de se fournir en certaines matières premières sans débourser de devises. On a calculé que cela représentait en 1960 250 millions de $ d'économie de devieses; on a calculé que 500.000 Français de la métropole tiraient leur moyen d'existence de cette économie de devises.

Je a dit…

La France prend l'argent des Africains pour endetter les Africains !

Et tout dirigeant africain qui décide de battre monnaie indépendamment de la France est menacé, contraint à l'exil ou assassiné. Le professeur Agbohou donne une liste impressionnante de noms entre 1h25 et 1h27 de la vidéo (des années 1950 à Khadafi).

Je a dit…

Deuxième principe (après celui de la centralisation) : la libre convertibilité des francs CFA en franc français puis aujourd'hui en euro.

Ce principe affirmé par les Français est faux. Dans les faits, dans la réalité, le franc CFA n'est convertible nulle part (dans le monde, en Amérique ou en Europeapon) , à peine dans quelques bureaux de change en France), pas même d'une région (ouest) à l'autre (centre) de la zone CFA.

Même chose avec les devises étrangères empruntées (par exemple au Japon) par les pays africains de la zone CFA. Pour pouvoir les utiliser il faut les convertir en franc CFA. Il faut donc passer par la France.

Quand les membres de la diaspora fond des dons à leurs parents, même ceux qui vivent aux Etats-Unis, ils ne reçoivent pas des $ mais des francs CFA. Toujours en subisssant le contrôle monétaire de la France.

Je a dit…

Troisième principe : la fixité des parités ente le franc CFA et l'euro.

On prétend que le franc CFA est une monnaie solide, une monnaie stable. C'est faux !

On demande aux banques centrales africaines de racheter les francs CFA surabondants sur le marché des devises. Ce soutien artificiel crée un franc CFA fort, trop fort (1 euro = 656 francs CFA alors que l euro = 4000 wong, la monnaie de la Corée du Sud).

Or on ne rachète pas des francs CFA avec des francs CFA mais avec des devises étrangères alors qu'elles devraient être utilisées pour l'investissement et le commerce.

La France maintient les pays africains dans la désindustrialisation.

Et en plus, la monnaie forte fait qu'il est plus facile d'acheter du riz de Thaïlande plutôt que de le produire localement (en Côte d'Ivoire), ce qui crée du chômage dans un pays déjà pauvre !

Je a dit…

"Un pays n'a pas d'amis; il n'a que des intérêts à défendre."

Général De Gaulle.

Je a dit…

Trois solutions à l'Afrique :

1- la monnaie (que la France renonce au franc CFA) pour financer les industries alimentaires, l'eau potable, ...
2- transformer les matières premières en Afrique ; l'industrialisation
3- financer l'unité politique des Africains (pays émiettés par les colonisateurs européens).

Je a dit…

Dans les pays européens, le taux de fécondité masculin a baissé de 60% [en une ou deux générations].

Plus on est riche, moins on fait d'enfants. Environ 1,5 enfant par femme actuellement [dans les pays occidentaux].

Le mariage homosexuel étant légalisé, ces nouveaux couples n'engendreront pas d'enfants.

A ce rythme, la "race" blanche va disparaître d'ici un ou deux siècles compte tenu de la fécondité des Africains/Africaines (7 enfants par ménage en moyenne).

Je a dit…

L'ordre de la dette
Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché
Benjamin LEMOINE
Pourquoi la dette publique occupe-t-elle une telle place dans les débats économiques contemporains, en France et ailleurs ? Comment s’est-elle imposée comme la contrainte suprême qui justifie toutes les politiques d’austérité budgétaire et qui place les États sous surveillance des agences de notation ?
À rebours de ceux qui voient la dette comme une fatalité et une loi d’airain quasi naturelle, Benjamin Lemoine raconte dans ce livre comment, en France, l’« ordre de la dette » a été voulu, construit et organisé par des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des banquiers, de gauche comme de droite – parmi lesquels François Bloch-Lainé, Charles de Gaulle, Antoine Pinay, Valéry Giscard d’Estaing, Michel Pébereau, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn… Autrement dit, il fut le fruit d’un choix politique.
Ce livre reconstitue la généalogie détaillée de ce choix stratégique, et prend la mesure de la grande transformation de l’État dans l’après-guerre. On réalise alors à quel point les nouveaux rapports entre finance privée et finances publiques sont au cœur des mutations du capitalisme, dans lequel l’État est devenu un acteur de marché comme les autres, qui crée et vend ses produits de dette, construisant par là sa propre prison.

Benjamin Lemoine est sociologue, chercheur au CNRS et à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO – université Paris-Dauphine). Sa thèse a été primée par l’Association française de science politique.

https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-L_ordre_de_la_dette-9782707185501.html

Je a dit…

L'Agence France Trésor est un service à compétence nationale français chargé de gérer la dette et la trésorerie de l'État. Elle a été créée sous le nom d'Agence de la dette par l'arrêté le 8 février 2001, et est rattachée à la Direction générale du Trésor.

"L'Agence France Trésor a pour mission de gérer la dette et la trésorerie de l'État au mieux des intérêts du contribuable et dans les meilleures conditions possible de sécurité."

https://www.aft.gouv.fr/

Je a dit…

La pensée monétaire
de l'âge classique à nos jours
De Christian Tutin
Flammarion

Je a dit…

Comment les pays riches sont devenus riches et pourquoi les pays pauvres restent pauvres
Erik S. Reinert Paris, Éditions du Rocher, 2012. 540 pageshttps://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2013-3-page-75.htm#