mercredi 1 mai 2019

Compte rendu de la Rencontre Citoyenne #2 du dimanche 21 avril 2019

Rencontre citoyenne #2
du dimanche 21 avril 2019
au Centre Équestre de Grand Étang, Pont Payet, Saint-Benoît


Entre 20 et 30 personnes présentes (quelques départs l'après-midi pour cause de repas de famille)

Trois thématiques prévues pour la journée :
- relations avec la presse
- éducation
- notre projet de société

Transparence totale, pas de réserve ou de droit à l'image
Iségorie : une personne, une voix. Respect du temps de parole (limité à deux minutes à chaque intervention)
Martine : facilitatrice (distribution de la parole dans l'ordre chronologique de demande de parole) avec l'aide d'une deuxième personne pour surveiller le chronomètre (deux minutes par personne et par prise de parole)
Ronkoze.info pour continuer à discuter après.

Introduction « Projet de société » par Isabelle :

- on sait ce qu'on ne veut plus
- les revendications des « gilets jaunes » offrent plein de pistes
- l'alimentation est une point de départ (nous sommes consommateurs de nourriture, d'air …) puis tous les métiers qui en découlent (agriculture, industrie, commerce …) et l'éducation qui y prépare
- qu'est-ce qui fonctionne (ou fonctionnait avant d'être détricoté) ? La Sécurité Sociale (santé, retraite, …) de 1945. Il faudrait restaurer la Sécu' de la CNR (Conseil National de la Résistance) et l'étendre à l'alimentation, à l'eau, à l'énergie, au logement
- mutualiser plutôt que de laisser les capitalistes tout décider
- utiliser (provisoirement) l'outil démocratique « RIC en toutes matières » pour s'infiltrer dans la politique

Réactions

Marcos : Reconstruire un système de gouvernance ; pas une Vème République ni une VIème République mais une Ière Démocratie. A la Réunion, passer de la monoculture de la canne au chanvre de Quimper

Rico : La canne, c'est 10-15000 personnes. Ça prend du temps. Attention au discours colonial.

Isabelle : Il faut viser l'autonomie alimentaire. Pour cela, nous avons besoin de financement mais pas avec les banques ; auprès des consommateurs. Non à la monoculture.

Richard : Améliorer la société. Donner à nos enfants un héritage. Pour qu'ils fassent mieux que nous. Imaginer une école où éducation (citoyenne) et instruction (connaissances) sont mêlées.

Clotilde : Beaucoup de gens sont formatés. Combien ont envie de changer ? Paradoxe : à la Réunion, on consomme beaucoup de riz mais on ne produit pas de riz.

Tibor : Éducation, alimentation, … tout est malsain parce que basé sur le capitalisme. Comment faire ? Proposer des alternatives : monnaie, RIC en toutes matières, comportement des consommateurs, échanges entre personnes (pour changer les habitudes).

Christelle : Changer le schéma actuel, dès le plus jeune âge. Instruction en famille (déscolarisation).

Rico : Comment a-t-on envie de vivre ? Valeurs communiquées par les familles. Partager les expériences sur ce qu'il est possible de faire ou pas (exemple : produire le riz à la Réunion coûte 15€ le kg).

Marcos : Changer de monnaie changerait les prix.

Rico : Dès qu'on veut produire pour vendre/nourrir un peu de monde, le banquier et l'huissier débarquent.

Linda : Acheter au centre commercial c'est, pour certaines personnes, plus qu'une habitude, c'est le sentiment d'un progrès social/économique (une image fausse/mauvaise). Ils croient que « bio », c'est encore au-dessus (de leur niveau social).

Martine : Comment modifier l'environnement ? Qui peut éduquer ? La famille ? L'école ? Des associations, des éducateurs de quartier ? Repenser l'architecture.

Frédéric : Il faut décrire l'agriculture, son fonctionnement actuel (lié aux banques), comprendre l'existant pour ne garder que ce qui est bon.

Guillaume : A la Réunion, c'est l'école coloniale.En France, en 1870, l'école républicaine à eu pour effets de : faire la guerre à l'Allemagne, d'uniformiser la langue, d'en finir avec les langues régionales […] Difficile pour toutes les familles.

Isabelle : Cantines scolaires. Privilégier l'agriculture locale, si possible bio. Main-mise de la banque sur tout. Comment faire pour s'en libérer ?

Clotilde : L'éducation n'est pas l'école, n'est pas que les enfants. Il y a aussi l'éducation populaire vers les adultes. Bio n'est pas un problème de budget. Il faut arrêter de consommer ce qui est inutile et malsain.

Richard : Une majorité de personnes est sous la main-mise d'une minorité de personnes ; minorité qui se pose en « compétents ». Éduquer, c'est éduquer à vivre. Pas besoin de 5 ans d'études supérieures pour ça.

Kéti : Parents éveillés. Éducation en famille très positive. École en régression. Effectifs des classes en augmentation. Le système néo-libéral détruit l’ école et , il génère de la violence par la compétitivité , des individualismes .
J’ ai envie que les enfants soient heureux, épanouis à l’ école et je comprends les parents éveillés qui recherchent des alternatives à l’ école nationale .
La pédagogie Freinet existe et doit être généralisée à tous .

Christelle : Les profs luttent contre un ministère qui les pressure. « L'école de la confiance » est totalitaire [quand on décrypte le texte]. Nous, on vit à trois avec 1200 € par mois ; on n'achète pas de produits dérivés.

Marcos : Problème de gouvernance, de cadre politique, qu'il faut changer, plus que nous tous individuellement. Monopole de la grande distribution, des banques. Il faut repenser tout ce qui existe.

Tibor : Expérimenter sur un domaine du TCO dans le domaine de l'agriculture avec des experts volontaires (et non choisis), expérimenter le monde dont on rêve

Guillaume : Des actions individuelles resteront individuelles. Mais la masse est prisonnière, prise dans l'école. Pédagogie alternative, décoloniale, Célestin Freinet, éducation collective plutôt que l'individualisme.

Joseph : L'éducation c'est devenue une souffrance des enfants, actuellement. Merci à l'école d’avoir lettré beaucoup de monde au XIXème siècle mais aujourd'hui, ce n'est plus la connaissance (vase à remplir); il faut développer l'esprit critique, prendre nos décisions ensemble, changer de gouvernance.

Achille : Je suis grand-père. J'ai appris à mes petits-enfants à planter des arbres, puis à récolter.

Frédéric : Connaissances individuelles de qualité. Comment passer à l'expérience politique de masse ? Comment la diffuser ?

Maya : Comment éduquer la population actuelle pour changer de système (banque, élection, élire un maître, subvention des associations, corruption ...) ?

Jérôme : Rappels historiques : L'école publique date Guizot 1830 (Monarchie de Juillet) [celui qui a dit « Faisons payer les impôts aux pauvres, ils sont plus nombreux »], généralisation avec Jules Ferry (1880), école républicaine = endoctrinement des jeunes ouvriers : préparer aux guerres et à l'obéissance. La loi Blanquer va rendre la scolarité obligatoire (l'enfant sera tenu pour responsable de l'assimilation des compétences imposées).

Kéti : L'école est à bout de souffle. Illettrisme. Compétition, individualisme. Il faut penser monnaie locale. Recréer le lien social.

Eric : Éducation, pierre angulaire de la société. L'enfant se construit beaucoup jusqu'à 7 ans. Éducation populaire, éducation de quartier ont existé. Comment remettre en place ?

Richard : Aujourd'hui, nous semons les graines. Il faut avoir de la mémoire. La politique assimilationniste : fin des tisanes, afflux du plastique … Rebâtir à partir de notre mémoire.

Linda : Comment changer la politique de masse ? Trouver un moyen pour que l'économie/les entreprises y voient un intérêt. Essaye rde mettre en place des « ronkozé » dans les école.

Joseph : Donner envie aux gens, aux enfants, de concevoir, de construire les monde. La liberté d'instruction (en famille) doit être respectée.

Isabelle : Urgence de construire le nouveau monde, commencer par nous-mêmes, un projet collectif, expérimental. L'effondrement a déjà commencé : financier, biodiversité .. ;

Tibor : Il faudrait garder la mémoire (documentation) des décisions qui sont prises. Intelligence collective. Transmission ;, Nouveaux outils.

Martine : Ne pas aller dans les supermarchés, d'accord, mais pour aller où ? Il faut proposer des alternatives. L'école fait encore de belles choses (exemple : lycée, concours national du cinéma …)

Christelle : Les enseignants réussissent malgré l'administration, malgré la hiérarchie. Plusieurs parents peuvent se regrouper pour chacun apporter sa compétence.

Rico : Beaucoup ne peuvent pas changer (éducation, agriculture). Système colonial. Mais il y a un nouvel élan. Soyons indulgents.

Kéti : L'alimentation a changé il y a 40 ans à la Réunion avec les grandes surfaces. On a dit au Réunionnais que “son manger créole sa lé pa bon, manz dopin ,éksétéra ...”  Tout a convergé pour faire des consommateurs juste bons à consommer dans les grandes surfaces .
Comment amener la population à arrêter de croire au manger au bas prix prôné dans les grandes surfaces ?
Tout perso, j’ ai boycotté les dix premières années , je n’ y suis quasiment jamais allée .
J’ avais de bonnes habitudes alimentaires de mon enfance , je consommais tous les jours du frais .
Je vais aujourd’hui une fois par mois dans les grandes surfaces, la plus proche de chez moi et acheter le strict nécessaire lié .


Guillaume : La culture réunionnaise n'est pas présente dans l'école. Colonialisme, post-colonialisme ; ne pas se perdre, ne pas oublier ses racines.

Matthieu : Le système éducatif français est efficace pour produire des ingénieurs, des chercheurs … Pourquoi êtes-vous là ?

Joseph : Pour changer le monde car [très bientôt] plus de pétrole, réchauffement climatique … On a besoin d'esprit créatif parce que la génération souffre et va souffrir.

Christelle : Je suis là parce que j'en ai marre d'une école pour faire des employés. Je veux une école qui mette l'humain au centre.

Tibor : JE suis là pour les communs, pas pour un monde qui produit.

Fred : Je suis là en tant que psychologue scolaire. Pour observer.

Jérôme : Le monde est en train de changer, l'humanité va frôler l'extinction : +2°C « catastrophique » (risque de guerre nucléaire entre le Pakistan et l'inde pour l'approvisionnement en eau), +4°C « pas assurable », +8 ou 9°C « anéantissement » (selon les propres termes de l'armée américaine et des assurances/banques internationales)

Marcos : Je suis là pour que l'école arrête d’enseigner la guerre, la compétition

Guillaume : L'école donne de l'instruction mais pas d'esprit critique (politique)

Clotilde : Je suis enseignante, « réparatrice d'enfants ». L'école est concentrationnaire.

Maya : J'ai connu un réveil tardif à 41 ans. Pourquoi ne pas vivre en commun ? Les gouvernements ne travaillent pas pour nous.

Kéti : Militante pour un monde meilleur. Aléjo Carpentier « Le siècle des Lumières ». J'aime les enfants. Je prône un retour à la vie simple, au bonheur.

Rico : Je suis là parce que je reçois. :-)

Richard : 1,2,3,4,5,6,7 … Un enfant meurt toutes les 7 secondes

Dany : Multiplication des grandes surfaces. J'explique à mon fils.

Martine : J'ai la prétention d'être une adulte, pour faire ma part. Aider les enfants à trouver leur voie.

Linda : Je suis là pour l'anniversaire de Martine :-) Je ne suis pas une enfant de l'assistanat. Ma famille m'a donné la force de caractère. Aller vers les quartier pour que l'optimisme renaisse.

Isabelle : Dans mes études (BTS communication, marketing, psychologie), j'ai découvert la manipulation qui consiste à créer une pulsion d'achat. Depuis que je suis mère et encore plus depuis que je suis grand-mère, je me suis dit : « Je ne dois pas laisser mon petit-enfant dans ce système ». Liberté d'être humain. Pourquoi des lois nous sont imposées par d'autres ?

Achille : L'éducation est très sélective, élitiste. J'ai plus appris en dehors de l'école. Ce n'est pas la réussite pour tous.

Bruno : Le mouvement des « gilets jaunes » m'a beaucoup touché. J'aimerais sortir de mon isolement.

Michelle : Le système n'est pas colonial. Il est étatique. Les enseignants ne doivent qu'appliquer, pas réfléchir.

Mathieu : Il faut mettre en place un cadre politique, une démocratie.

Marcos : Isabelle a parlé de « hors système », Linda de « détruire l'industrie », non la transformer. Il faudrait le consentement mutuel de la population : chacun apporte sa contribution (intelligence collective).

Joseph : Tout ce qui n'est pas fait avec est fait contre. Le langage permet al pensée. La communication (bienveillante) permet l'échange. Le système actuel est pour le profit, pour l'individualisme. L'effondrement du système va nous faire revenir vers l'entraide. Il faut développer sa pensée dans sa langue maternelle. La Réunion rayonne. Sociocratie.

Tibor : L'intelligence collective n'exclut pas l'expérience individuelle.

Fin de la matinée 12h . Reprise 13h30

Ronkozé de l'après-midi : un ou deux groupes ? Quels sujets approfondir ?

Kéti : Mettre en place une manifestation pour dénoncer l'écocide
Marcos : Quelle gouvernance pour une société plus juste ?
Martine : Détailler l'éducation : concrètement, quelle méthode pédagogique, quels enjeux pour la Réunion ?

Vote à 9 contre 8 : deux groupes d'une dizaine de personnes chacun. Restitution d'un « consensus » écrit à la fin des débats.

1er Groupe « éducation » : Comment penser l'éducation, l'école, dans la spécificité réunionnaise pour bâtir une société plus juste ?

Christelle : Par proximité géographique, que plusieurs parents se regroupent (même si c'est illégal) pour éduquer leurs enfants respectifs.

Fred : Partir de l'existant.

Jérôme : Ouvrir les écoles, aux parents ; associer à l'éducation populaire (par les parents, pour les parents)

Linda : C'est important d'avoir des enseignants qui soient formés, qu'il y ait un socle. Les parents ne viennent qu'en plus, pas à la place.

Clotilde : Qu'est-ce qu'on vient apprendre à l'école ? Quel est le rôle de l'école ? Quel est le rôle des parents ? Quelle est la structure idéale ? Ici, pourquoi y a-t-il d'aussi grosses écoles ? C'est un projet concentrationnaire , violent, compétitif.

Tibor : Les décisions sont nationales alors qu'il faudrait des micro-écoles, de proximité, avec plus de mixité comme dans les écoles alternatives

Martine : Je partage mon expérience (observation) finlandaise : la base de l'éducation c'est le plaisir et le bonheur des enfants (c'est écrit comme cela dans les textes). M^me les écoles privées ont du mal à suivre la qualité des écoles publiques. Pas de programme national, seulement des budgets régionaux, confiance aux enseignants, cours théoriques mais aussi pratique ; la restauration scolaire est gratuite pour tous, les enfants participent aux tâches ménagères, à la vaisselle …

Christelle : La socialisation de l'enfant déscolarisé se fait en dehors de l'école (dans des activités sportives, culturelles, ludiques)

Linda : Les familles qui ne se sentent pas capables pourraient-elles s'occuper de la totalité de l'éducation ? Il faudrait recenser les compétences.

Martine : Quelles spécificités pour la Réunion ?

Linda : Re-scolarisation des parents

Camille : Place des parents, redonner de l'espace d'intervention aux parents, un espace réellement interactif, venue des gramounes pour présenter les activités artisanales. Trouver l'équilibre entre un socle d'instruction, l'enseignant, et les parents. Dans l'école démocratique : la voix de l'enfant est à l'égal du président ; pas de cours structuré, l'enfant choisit ce qui l'intéresse.

Clotilde : L'élève est citoyen. Chaque élève fait ses choix. Les enfants sont autonomes puis il y a des moments de regroupement (méthode Célestin Freinet). Faut-il un modèle unique pour toute al France ? Ramener les parents dans l'école malgré les souffrances vécues ; les rendre co-éducateurs.

Martine : 43 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté ; 100,000 personnes cumulent illettrisme et (victimes de la) violence. C'est la vraie problématique. Il y a des compétences psychosociales mais quid de l'illettrisme ?

Linda : Pourquoi un parent qui travaille ne pourrait pas obtenir une disponibilité pour intervenir (comme un syndicaliste a des disponibilités professionnelles pour exercer cette deuxième fonction) ?

Clotilde : On apprend toute sa vie. On devrait pouvoir gagner des points dans telle ou telle matière [sans être enfermés dans une rigidité horaire ou annuelle]

Fred : Beaucoup de parents ont honte, parce qu'ils ont été en échec, et ne viendront pas.

Tibor : L'école c'est le tronc commun mais il manque plein de choses (par exemple issues de cultures orientales : qi gong, …). On devait pouvoir surfer d'une matière à l'autre.

Linda : Dans la société réunionnaise, il existe beaucoup d'assistanat ; c'est un repos de l'esprit. Il faudrait redonner envie. Repérer la ou les forces de chacun. Plutôt que de combler les faiblesses, valoriser les forces de chacun.

Camille : Évoquer les spécificités de la Réunion.

Christelle : A quelque âge que ce soit, expérimenter des activités, des expériences professionnelles. Elles arrivent trop tard (en fin de secondaire).

Jérôme : Ouverture des parents créolophones à la maternelle surtout parce que la construction/représentation du monde passe par le langage.

Clotilde : Valorisation du créole à l'école, surtout chez les petits.

Martine : Discours de collégiens/lycéens : « Nos parents pensent qu'on ne réussira pas à l’école si on parle créole ». Enseigner le français en FLE (Français Langue Étrangère)

Linda : Avori une charte des enseignants pour autoriser l'usage du créole

Tibor : Indien, chinois, arabe, français, malgache, anglais, portugais … plusieurs langues ont formé le créole.

Synthèse : chaque individu du ronkozé a une ou deux phrases pour résumer l'échange

Clotilde : Il faut des écoles plus petites, ouverture aux parents, partir du plaisir de l'enfant

Fred : répertorier ce qui existe déjà, ne pas être utopiste

Philippe : Comment faire intervenir les parents ou les personnes extérieures ?

Christelle : École qui respecte l'origine des élèves ; un environnement qui ne doit pas être carcéral

Tibor : Référencer ce qui existe, passer beaucoup de temps dans la nature, sentir el soleil, la terre, la mer, fonder une école réunionnaise (pas nationale), richesse culturelle, mixité

Linda : réconcilier les parents qui ont été en échec à l'école. S'inspirer de l'association « Elle bouge » qui promeut les métiers dits masculins auprès des femmes

Martine : Faire que les Réunionnais ne soient plis dépendants de l'alcool, de la violence, du zamal … Penser une éducation qui permette au jeune réunionnais de se projeter ; co-éducation avec les parents, les entrepreneurs, etc.

Camille : intégrer des interventions parentales, intégrer la nature, activités pratico-pratiques, un espace plus ouvert où chacun pourrait apporter ses compétences

Tibor : Sortir de l'école pour aller visiter des professionnels, des lieux d'activité …

Proposition de consensus par Jérôme (greffier)
Les écoles actuelles sont concentrationnaires, avec des classes d'âge figées, des activités horaires décidées par la hiérarchie et un contenu trop théorique.

Il faudrait recenser ce qui existe d'alternatif, (de la méthode Freinet à l'école publique finlandaise -où le mot d'ordre est le bonheur des enfants- en passant par l'école démocratique) mais aussi dans les dispositifs de l’Éducation Nationale existants (parents délégués, café des parents …)

L'école doit être ouverte :
1- pour laisser entrer les parents qui viendront partager leurs compétences et,, au passage, se revaloriser
2- mais aussi pour que les enfants puissent aller voir ce qui se passe en dehors, dans la nature et dans le monde professionnel, dès le plus jeune âge.
A l'intérieur, l'école dit laisser la liberté aux enfants de choisir leur rythme, les matières étudiées, les activités (y compris très pratiques comme le rangement, le ménage, la vaisselle …)

A la Réunion, il faut prendre en compte certaines spécificités :
- la langue créole qui est maternelle dans la plupart des familles
- les difficultés économiques et sociétales lourdes (100,000 illettrés, 43 % vivant sous le seuil de pauvreté, soit plus de 300.000 personnes …)
- mixité culturelle, héritage culturel réunionnais

Consensus collectif

Les écoles doivent être de petites structures, ouvertes aux parents (avec participation en co-éducation) et aux professionnels multiples.
Prise en compte de la langue créole, de la spécificité culturelle créole.
Enseignement par l'expérience ; le « tâtonnement expérimental » comme disait Freinet.


2ème Groupe « gouvernance » : Faut-il une rupture totale ou un changement [progressif] via le RIC en toutes matières ?

Kéti : le constat est que ce gouvernement ne nous a rien accordé .
Comment mettre en place Le RIC ?
Comment le populariser ?
Il semble que nous allons vers la guerre civile inévitable, est-elle voulue par le gouvernement ?
Eux, ils sont armés, pas la population .
Comment faire face à eux ?

Zabèl : Ne pas oublier de joindre à l'intelligence collective, l'intelligence de coeur...
Sur un territoire limité et dépendant, en cas de crise majeure, avons-nous des possibilités de "survie" pour toute la population? (ne pas oublier les 2 semaines de blocages et les conséquences pour la population... gaz, alimentation, médicaments...)
Pour la transition "douce" : Continuer les manifestations pacifiques?
Demander "mèt pansman su boubou"? Exiger le RIC?
Se positionner dans la désobéissance pacifique, par exemple refuser l'obligation des 11 vaccins, les compteurs numériques...?
Pour une rupture pacifique : La perte de confiance est totale, tourner le dos à ce modèle de société et en imaginer un autre tel que les ZAD?



[Note du greffier - Jérôme : « N'ayant moi-même pas participé à ce deuxième groupe, je n'en retranscris que le consensus délivré par Marcos »]

Choix majoritaire (8 contre 2) : rupture totale (par désobéissance civile pacifique) et mise en place de petites structures autosuffisantes qui s'organisent localement pour subvenir aux besoins de tous.





Prochains rendez-vous :

* 12 mai : même lieu, à 9h30, conférence d’Étienne Chouard et ateliers constituants

* 19 mai : rencontre citoyenne #3 sur le thème (proposé par Martine) des vulnérabilités :
- économique/seuil de pauvreté
- monétaire
- violences faites aux femmes
- dépendances


Quelques références
(à compléter par les participantes et participants mais aussi par les autres personnes souhaitant contribuer à l'intelligence collective) :

« Le siècle des Lumières » d'Aléjo Carpentier (livre conseillé par Kéti) – résumé trouvé sur babelio.com : « Alejo Carpentier donne un goût exotique à la Révolution française. Ou comment les Antilles, Cuba, la Guadeloupe et les Guyanes reçurent les idées et événements français de 1789 à 1808. Sous nos yeux se tisse une histoire singulière car aux troubles français se mêlent des problèmes locaux, tels que l'esclavage ou les déportations massives à Cayenne. Malgré la somme de connaissances réunies par l'auteur, le roman, servi par une langue foisonnante, baroque, saturée d'épices et de lourdes senteurs, ne s'enferme jamais dans l'Histoire. Ses trois protagonistes (Victor Hugues, disciple de Robespierre, le jeune bourgeois Esteban et la belle Sofia) sont les médiateurs d'une méditation poétique sur les grandeurs et désillusions de toute révolution humaine. Le Siècle des lumières est le quatrième roman de l'écrivain cubain. Le Royaume de ce monde (1954) et Le Partage des eaux (1955) révélaient déjà une écriture unique, à contre-courant de la littérature traditionnelle d'Amérique latine, alliant le réalisme le plus rigoureux à une poésie visionnaire, enrichie de mythes et d'archétypes universels. »

fun-mooc.fr : site de formations gratuites (sur tous les sujets y compris agro-écologie)
« L'excellence de l'enseignement supérieur pour des cours en ligne gratuits et ouverts à tous »
FUN : « France Université Numérique est, à l'origine, un projet visant à promouvoir l'utilisation des cours en ligne ouverts et massifs. Au départ, les cours proprement dits étaient hébergés sur une plateforme distincte du portail et accessibles gratuitement par tous après inscription. »

open class room site de formations en ligne (sur l'informatique et autres sujets)
« OpenClassrooms est une école en ligne qui propose à ses membres des cours certifiants et des parcours débouchant sur un métier d'avenir, réalisés en interne, par des écoles, des universités, ou encore par des entreprises partenaires comme Microsoft ou IBM. »






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