vendredi 1 novembre 2019

Pourquoi le Quotient Intellectuel (QI) chute-t-il en Occident ?

Si la pertinence des tests de QI (Quotient Intellectuel) dans la mesure de l'intelligence fait polémique, une tendance alarmante se dessine malgré tout en Occident. D'après plusieurs études récentes, une baisse généralisée du QI serait effective notamment en Europe, depuis une quinzaine d'années. Serions-nous devenus plus stupides qu'autrefois et pourquoi ?

La récente inversion de l'"effet Flynn"

Une baisse progressive du QI dans tout l'Occident

A l'inverse d'un 20e siècle marqué par l'augmentation radicale et généralisée du QI moyen en Occident, la tendance du 21e siècle est à la baisse, en Europe du Nord tout particulièrement.
Ce phénomène s'apparente à une inversion du fameux "effet Flynn", décelé par le chercheur néo-zélandais James R. Flynn, qui expliquait la hausse du QI moyen au 20e siècle par l'amélioration des conditions sanitaires et l'accès généralisé à l'éducation.
Selon une étude publiée en 2013 dans la revue scientifique Intelligence, c'est chez les Britanniques que le phénomène est le plus flagrant. On observe en effet une chute de 14 points entre 1999 et 2013, avec un score moyen de 100.
En France, le phénomène est moins alarmant mais tout aussi réel. On y note en effet un recul de près de 4 points, depuis le début des années 2000, avec un score moyen de 98.
La même tendance s'observe en Australie, aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège et en Suisse...
"Nous devenons de plus en plus stupides , ça se passe maintenant et cela ne va pas s'arrêter" assène sans détour Edward Dutton, (Ulster Institute for Social Research, Royaume-Uni) dans le documentaire "Demain, tous crétins ?", diffusé sur Arte en novembre 2017.
Autre confirmation qui vient d'une étude réalisée sur le quotient intellectuel de 730 000 Norvégiens ayant fait leur service militaire entre 1970 et 2009 : le QI moyen a baissé de 7 points en une génération.
De quoi piquer la fierté de l'Homme qui se gargarise de son "évolution" sans limite...

Les plus forts QI se retrouvent en Asie, puis en Europe

Les recherches effectuées par le britannique Richard Lynn, professeur émérite de psychologie à l'Université d'Ulster (Irlande du Nord) et le finlandais Tatu Vanhanen, professeur émérite de science politique à l'Université de Tampere (Finlande), ont permis d'établir un classement des QI moyens dans plus de 80 pays, entre 2002 et 2006[1]. En voici un échantillon avec les pays ayant les plus forts QI :
QI moyen entre 2002 et 2006
Pays QI moyen
Hong- Kong 108
Singapour 108
Corée du Sud 106
Japon 105
Chine 105
Taïwan 104
Italie 102
Pays-Bas 100
Norvège 100
Grande-Bretagne 100
Belgique 99
Allemagne 99
Finlande 99
Pologne 99
Suède 99
Espagne 98
Etats-Unis 98
France 98
Biélorussie 97
Russie 97
Ukraine 97
Israël 95
Portugal 95
Grèce 92
Irlande 92

Pourquoi le QI moyen diminue-t-il en Europe ?

Contre toute attente, il paraît difficile d'incriminer les systèmes éducatifs des pays touchés par la baisse de QI - certains étant très bien classés dans les études PISA.
Par contre, de plus en plus de chercheurs attribuent à ce phénomène marquant des causes environnementales.

Le rôle troublant des perturbateurs endocriniens

L'une des explications de la baisse du QI moyen en Occident serait liée à la prolifération des perturbateurs endocriniens[2], qui agissent sur l'équilibre hormonal et entravent notamment l'action de l'iode, élément chimique essentiel au développement cérébral.
Un grand nombre des molécules inventées par la chimie pour les besoins de l'industrie, parce qu'elles contiennent d'autres halogènes que l'iode, sont susceptibles d'interférer avec le système thyroïdien et de l'empêcher d'orchestrer harmonieusement le développement du cerveau”, explique Barbara Demeneix, physiologiste et auteur du Cerveau endommagé.
L'iode est un oligo-élément essentiel à la production de l'hormone thyroïdienne. Une carence en iode entraîne un dysfonctionnement de la thyroïde. Le goitre (glande thyroïde hypertrophiée) et le crétinisme en sont des manifestations extrêmes.
Soulignons qu'un déficit en iode chez la mère entraîne des troubles de l'attention, de l'hyperactivité et une baisse du QI chez son enfant. Or, les produits de notre quotidien (cosmétiques, aliments, vêtements, canapés, TV, ordinateurs...) contiennent des molécules chimiques (comme les PCB, retardateurs de flamme, bisphénols, et pesticides) fabriquées à partir de Fluor (F), Brome (Br) et Chlore (Cl) qui sont confondus avec les hormones thyroïdiennes par notre organisme. Résultat : le développement de nos capacités cognitives est contrarié.

Les pesticides diminuent le QI

Soulignons le cas du chlorpyrifos, un insecticide et un acaricide utilisé sur les cultures, les animaux, les pelouses et que l'on retrouve dans tous les fruits et légumes, le sol et l'eau jusque dans l'urine des enfants et le cordon ombilical des femmes enceintes.
Censé remplacer le tristement célèbre DDT en 1965, ce produit a des effets qui « semblent être permanents, irréversibles et à vie » sur le développement neurologique des enfants exposés.
"Un certain nombre d’études montrent que les enfants exposés au chlorpyriphos dans le ventre de leur mère ou au début de leur vie peuvent souffrir de troubles du développement neurologique à un âge plus avancé - en causant des changements structurels dans le cerveau en développement, pouvant entraîner une diminution des capacités cognitives, telles que la baisse du QI et la perte des capacités de mémorisation", précise l'ONG HEAL.
En août 2019, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a affirmé que "le pesticide chlorpyrifos ne satisfait pas aux critères requis par la législation pour son renouvellement en tant que substance approuvée dans l’Union européenne." Il devrait donc être interdit dans l'Union Européenne en 2020.

L'hypothèse génétique et sociologique

D'après les conclusions d'une étude génétique islandaise, parue en 2016 dans la revue PNAS, on peut présupposer un facteur démographique dans la régression du QI moyen observée en Occident. Cette hypothèse part du constat que, parmi les individus à QI élevé, la propension à avoir des enfants serait moindre, du fait de l'engagement dans des études supérieures longues. Il y aurait à ce titre une sous-représentation de ces individus au sein de la population totale.

La consommation de cannabis en question

En cause également, la consommation généralisée de cannabis en occident, dont les effets sur le cerveau ne sont plus à prouver. D'après certaines études, la consommation régulière et excessive de cannabis pourrait provoquer une baisse de QI de près de 8 points.

Toujours plus de télévision et d'abrutissement

Nous pouvons enfin émettre l'hypothèse d'un abrutissement généralisé, dû au temps accru passé devant la télévision.
D'après les enquêtes annuelles de Médiamétrie, un Français passait en moyenne 3 h par jour devant la télévision en 1989. En 2016, la durée d'écoute individuelle (DEI) quotidienne du média télé s'est établie à 3 heures et 52 minutes ! Autrement dit, nous passons 60 jours par an devant la télévision...
Outre la qualité déplorable des programmes, regarder la télévision entraînerait des effets non-négligeables sur les fonctions cognitives, chez les plus jeunes notamment. « Regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de trois ans, même lorsqu'il s'agit de chaînes qui s'adressent spécifiquement à eux », souligne même le CSA.
Des retards de développement sont donc imputables à l'utilisation de ce média, ainsi que des troubles de l'attention qui peuvent également contribuer à la baisse du QI.

De plus en plus de personnes stupides et démentes ?

Le vieillissement de la population mondiale entraîne une augmentation du nombre de personnes atteintes de démence. Ainsi, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de personnes atteintes de démence devrait tripler dans les 30 prochaines années, passant de 50 à 152 millions d'ici 2050.
"La maladie d'Alzheimer est le type de démence le plus courant et représente 60 à 70 % des cas. Les autres types courants sont la démence vasculaire et les formes mixtes" (OMS)
Outre la détresse psychologique et morale liée à la démence, cela représente un coût de plus en plus élevé, estimé à 818 milliards de dollars, soit plus de 1% du produit intérieur brut mondial, indique l'OMS qui alerte : "d'ici 2030, il devrait avoir plus que doublé pour atteindre 2 000 milliards de dollars, un coût qui pourrait nuire au développement social et économique et submerger les services sociaux et de santé, y compris les systèmes de soins de longue durée."

Notes

  1. Les deux chercheurs ont publié en 2002 un essai intitulé IQ and the Wealth of Nations.
  2. « Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d'origine naturelle ou artificielle étrangères à l'organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants » (OMS)

Sourcehttps://www.notre-planete.info/actualites/91-baisse-QI-Europe?fbclid=IwAR2g838_OWCoAC9JdcBiNXQMn6dqtUkrftpNf05fp1dHUa_FUIDhwE4oTZ8

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