jeudi 21 novembre 2019

Débat entre le philosophe (marxiste) Alain Badiou et l'économiste Thomas Piketty (auteur de Le Capital au XXIème siècle)

Contre Courant - Avec Thomas Piketty et Alain Badiou

Ce soir (18/11/2019) en direct, retrouvez "Contre-Courant" pour un débat exceptionnel entre Alain Badiou et Thomas Piketty, en public au théâtre de la Commune.



Source https://www.youtube.com/watch?v=roNWZwo0lS4

6 commentaires:

Je a dit…

Thomas Piketty, né le 7 mai 1971 à Clichy, est un économiste français.

Directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1989 Sciences) et docteur en économie de l'EHESS, il fut chercheur à la London School of Economics et est un spécialiste de l’étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative, et auteur du livre Le capital au XXIe siècle (2013).

En 2002, il reçoit le prix du meilleur jeune économiste de France et, en 2013, le prix Yrjö Jahnsson. Après avoir joué un rôle majeur dans la fondation de l’École d'économie de Paris, il y est professeur depuis 2014.

Je a dit…

Alain Badiou est un philosophe, romancier et dramaturge français d'inspiration marxiste né le 17 janvier 1937 à Rabat (Maroc).

Auteur de L'Être et l'Événement, il est également connu politiquement pour son engagement maoïste, ainsi que pour sa défense du communisme et des travailleurs étrangers en situation irrégulière.

Je a dit…

Le débat repose sur le récent livre (septembre 2019) de Thomas Piketty "Capital et idéologie".

L'économiste y analyse une montagne de données et propose ensuite des solutions pour limiter l'accumulation du capital, c'est-à-dire la sauvagerie du capitalisme. Il reprend les expériences de la "social-démocratie" d'après-guerre (les "trente glorieuses") tout en indiquant que le retour au "propriétarisme" (expression qu'il préfère à juste titre aux mots "libéralisme" et "néo-libéralisme") a commencé dans les années 1980-1990.

Je a dit…

Deux principales mesures sont décrites :

- une plus juste répartition du pouvoir de décision à l'intérieur des entreprises, réparti entre les salariés non-propriétaires et les actionnaires propriétaires du capital. Avec un salarié et un propriétaire, léger avantage au propriétaire. Avec plusieurs salariés, et plusieurs propriétaires le pouvoir change progressivement de camp sachant que le plus gros actionnaire verra son pouvoir de décision plafonné à 10%.

- une répartition des richesses réinitialisée à chaque génération par l'impôt sur la succession progressif : de 0,1% pour les héritages de moins de 200.000 € à 90% pour les héritages de plus de 100 millions d'euros. Ainsi il n'y a plus d'accumulation de génération en génération. Les rentiers disparaissent. Certes, on peut s'enrichir pendant une vie (ce qui ne bride absolument pas le talent et le travail) mais chaque nouvelle génération doit faire ses preuves. Voilà enfin la prétendue "méritocratie" si chère aux idéologues du "libéralisme".

Je a dit…

Capital et Idéologie est un essai d'économie publié par Thomas Piketty en septembre 2019. L'ouvrage fait suite au Capital au XXIe siècle.

Selon le journaliste économique Pierre-Antoine Delhommais, cet ouvrage « vaut vraiment la peine d’être lu : très enrichissant, si l’on ose dire, et stimulant intellectuellement, impressionnant surtout d’érudition historique, avec en plus ce sérieux scientifique qui offre la garantie de statistiques et de graphiques. » (1000 pages, 200 graphiques)

L'économiste Philippe Aghion juge ce livre encore « meilleur » et infiniment plus radical que Le Capital au XXIe siècle mais réfute la thèse spoliatrice de Piketty qui propose dans son ouvrage de taxer les patrimoines inférieurs à la médiane (200 000 euros per capita) de seulement 0,1 % « ce qui est plus faible que la taxe foncière actuellement qui n’arrête pas d’augmenter et tout le monde s’en contrefout… et effectivement sur les milliardaires, ça monterait jusqu’à 90 %. Tout cela permettrait de financer une dotation financière universelle en capital, ce serait l’héritage pour tous en quelque sorte, chacun à 25 ans recevrait 120 000 euros. »

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Capital_et_Id%C3%A9ologie

Je a dit…

Alain Badiou salue le travail d'analyse considérable effectué par Thomas Piketty mais rappelle que la "social-démocratie", ce capitalisme humanisé, n'a pu se mettre en place avec l'assentiment des capitalistes (des grands propriétaires) qu'à cause de la peur du communisme soviétique ou maoïste.

De nos jours, ce communisme ne fait plus peur. Il interroge alors Thomas Piketty : sur quelles forces politiques vous appuyez-vous pour instaurer la "social-démocratie" que vous préconisez ?

Frédéric Lordon répond à cette question lors d'un autre entretien dont voici un extrait vidéo : https://youtu.be/L7HLeX16j2k
Pour Lordon, la voie de l'élection est bloquée. Quand bien même La France Insoumise (de "la gauche modérée") arriverait au pouvoir, elle serait immédiatement rendue impuissante par la finance et discréditée par les médias de masse.
Une seule solution : l'insurrection !