dimanche 10 février 2019

Acte XIII en France métropolitaine mais seulement "Acte I" à la Réunion


Après deux semaines de blocages télécommandés par les élus réunionnais eux-mêmes (pour recevoir de nouvelles aides à coups de millions d'euros de la part de l'Etat-providence), fin novembre 2018, l'île de la Réunion se met enfin à manifester de façon authentique. L'Acte I réunionnais a donc eu lieu dans la préfecture, Saint-Denis, ce samedi 9 février 2019.
On retrouve tous les ingrédients de ce qui s'est passé en France métropolitaine voici plus de deux mois : l'expression d'un sentiment d'injustice sociale, des revendications dispersées et une posture de victimes qui mendient une solution à leurs bourreaux (les élus corrompus).
Je salue les 600 pionniers (Gilets Jaunes mais aussi syndicalistes à l'arrière-plan) mais les encourage aussi à rattraper rapidement le retard pour se mettre au niveau de l'Histoire.
En France, c'est en effet quelque chose de beaucoup plus historique qui se déroule : pour le première fois, le peuple français se soulève pour obtenir une bribe de démocratie (directe) : le référendum d'initiative citoyenne (RIC) en toutes matières !

Parallèlement, la Région Réunion et l’État ont décidé d'enfermer les Gilets Jaunes dans une structure juridique dérivant de la loi de février 2014 : le Conseil Citoyen Réunionnais. Quelques représentants, tirés au sort, auront accès aux différentes instances mais seulement avec des voix délibératives (parler mais pas voter) face à des élus omnipotents. Un rôle "consultatif" qui fâche une immense majorité de Gilets Jaunes réunionnais puisque ceux-ci (à 96%) disent ne pas se reconnaître dans cette structure financée et encadrée par la Région Réunion.

Parallèlement encore, des "QG/Kaz citoyen", sortes de baraquements construits avec des palettes sur différents ronds-points, essaient aussi de s'organiser. C'était le cas ce même samedi après-midi au Kaz du Port Est. L'idée était de se structurer (en associations) puis de se regrouper (en fédération) dans un esprit reposant sur "l'économie sociale et solidaire" (ESS) voire même sur un concept nouveau : l'économie sociale et spirituelle" (!?). Mais là encore, il y a une méconnaissance manifeste des processus de prise de décision. Là encore, les Réunionnais demeurent dans une posture de "mendiants" (électeurs) face à leurs "maîtres" (élus).

Il faut pourtant avoir conscience que la solution ne viendra pas des élus ! Les élus sont le problème, ou, plus exactement : l'élection est le problème !
1) Quand on élit quelqu'un, on perd tout pouvoir politique, tout pouvoir décisionnel. Parce qu'une fois élu, ce dernier fait ce qu'il veut; même si c'est le contraire de son programme politique. Il en a parfaitement le droit puisque c'est constitutionnel : "Le mandat impératif est nul" (article 27 de la Constitution de la Vème République). Le meilleur menteur gagnera en disant aux électeurs ce qu'ils veulent entendre.
2) De plus, plus l'élection a lieu sur une grand échelle, plus elle coûte cher. Pour gagner, il faut avoir plus de finances que ses concurrents, plus de passages dans les journaux et à la télévision.
Donc, les plus corrompus et les meilleurs menteurs seront toujours les vainqueurs.

Il faut se réveiller et commencer la sortie progressive du régime dit "représentatif" pour construire la Ière Démocratie Française. Le RIC en toutes matières sera la première étape sur ce long mais ambitieux chemin.

Avec le RIC, on pourrait par exemple modifier l'article 73 de la Constitution de la Vème République qui interdit à la Réunion d'avoir des règlementations propres (alors que toutes les autres collectivités d'outre-mer le peuvent); en d'autres termes : abroger "l'amendement Virapoulé".

2 commentaires:

Bonus No Tashi a dit…

télécommandé par les élus de la Réunion ? des détails, des noms stp :) ça intéresserait beaucoup de monde

Je a dit…

Un gros propriétaire de la ville du Port a eu la confidence d'un élu : "deux semaines de grèves payées". Deux collèges du travail, qui habitent le Port, m'ont confirmé de visu que, sur les ronds points, c'était des employés municipaux.

A Saint-Leu, même chose : des employés municipaux qui occupaient les ronds points à la même heure (à la minute près) tous les jours.

A Saint-Paul, dans le quartier défavorisé où j'habite, ce sont les bénéficiaires de minima sociaux qui ont "reçu des ordres" (je les cite) sous peine de se faire bloquer leurs allocations ...

A Saint-Pierre, j'ai eu la confidence de plusieurs commerçants.

A La Possession, quelques fuites également, qui confirment la tendance.

Je tairai mes sources pour ne pas les exposer. Plusieurs "gilets jaunes" authentiques ont reçu des menaces orales (appels téléphoniques masqués, menaces de licenciement ...) ou même physiques.

Je n'ai pas envie de les exposer pour une information que toutes les personnes proches du mouvement reconnaissent comme des évidences maintenant.

Après deux semaines de blocage, la Réunion est passée en situation de "sinistre économique". La ministre Girardin étant passée avec le magot livré à l'organisme local qui doit faire la distribution, commission au sein de laquelle siègent bien évidemment les élus des collectivités territoriales locales, les actions des faux "gilets jaunes" (employés municipaux et/ou nervis pour la plupart) ont cessé immédiatement.

Les vrais "gilets jaunes" se sont soudain retrouvés à seulement 300 personnes environ; et ce ne sont aujourd'hui que quelques dizaines qui continuent, non pas à manifester (c'est épuisant et inutile vu nombre faible nombre), mais à se réunir en assemblée de citoyens (comme le font les "gilets jaunes" en France métropolitaine) et en ateliers constituants (initiés par les "gentils virus de la démocratie").