Amis inconnus, bonjour et merci pour vos commentaires. pour leur qualité et pour l'absence de trolls. comme vous êtes nombreux, je tenterai timidement un complément de réponse globale.
1 - D'abord merci aux historiens vigilants, ce n'était pas Marie
Antoinette, le coup de la brioche c'était une fake news de jean jacques
Rousseau (assez chic le fake quand même !). Bon dommage, ça m'arrangeait
bien de mettre ça sur le dos de "la pauvre" marie antoinette. Je ne le
ferai plus. Elle s'est contentée de convaincre son mari de faire
envahir la France par les puissance étrangères, c'était déjà pas mal.
2 - une partie des commentaires critiques (acerbes, amers ou déçus) envers le mouvement tourne autour de la question : "avec les gilets jaune, non merci" avec comme arguments souvent cités : ...ils n'étaient pas là pour défendre les services publics, les cheminots, le droit du travail, et là ils veulent que je défende leur consommation, ce sera sans moi. Il y a là dedans des gens d'extrême droite. Ils ne sont pas plus écolo que mon genou. Ils sont racistes. Ils n'ont pas d'analyse politique, ce sont d'égoïstes consommateurs accrochés à leurs bagnoles, etc, etc...
Là dessus je voudrais rappeler l'inénarrable sociologue Alain Touraine, qui, du haut de sa chaire d'ivoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales dans le 6 ème arrondissement près du jardin du luxembourg, derrière la faculté "d'extrême droit" d'Assas et de l'université catholique , avait décrété que le mouvement de 1995 qui avait mis 9 millions de grévistes dans la rue pendant trois semaines ( excusez du peu) pour une sombre histoire de régime spéciaux de retraites des cheminots "n'était pas un mouvement social" selon sa définition de ce qu'est un mouvement social, à savoir un mouvement répondant à une analyse idéologique cohérente et globale. Pendant qu'Alain touraine décernait des brevets de mouvement social je me rappelle avoir été pris dans un embouteillage monstre, tous les moteurs arrêtés et tout le monde qui se souriait !!! Il neigeait. Je ne sais pas aussi bien analyser les mouvements sociaux qu'Alain Touraine, mais quelque chose de très fort se passait. Ce matin à saint brieuc, au rond point, un gilet jaune m'a offert une crotte en chocolat et un autre un nounours haribo tagada. Et en 1995 ce n'était pas plus pour défendre un sombre alinéa dans les retraites des cheminots que toute la France est descendue se sourire dans la rue, que ce n'est aujourd'hui pour 6 centimes d'augmentation à la pompe. C'est autre chose.
Je voudrais dire à mes amis et inconnus politiquement conscientisés d'êxtrême gauche, à tous ceux qui savent ce qu'est la permaculture et qui peuvent expliquer les doigts dans le nez le mécanisme de la dette grecque et de la création monétaire, à tous ceux qui réussissent à lire Friot et Lordon dans le texte et qui ne manquent aucun monde diplomatique, qui savent faire une critique pertinente des media et ont l'appli médiapart, qui ne regardent pas la télé, qui voient les films en VO et qui savent articuler l'intersectionnalité des trois dominations sexe-classe-race, bref qui sont redevables à l'école d'avoir pu cesser de croire en Dieu en découvrant Nietzsche en terminale philo, c'est à dire qui sont comme moi, que nous devrions nous méfier de ne pas ajouter du mépris de classe à la haine de classe. Et que si nous carricaturons les gilets jaunes comme des beaufs racistes, amoureux du foot et du tour de France, et incapables d'analyser ou de revendiquer plus loin que leur bouchon de réservoir, nous reproduisons la même représentation du peuple que celle que Macron a dans la tête. Nous sommes en phase. Et c'est bien parce qu'il les prend pour des crétins incultes qu'il fera l'erreur de ne pas "céder à la rue". Il les déteste, il les méprise. Et nous ?
Se construire une conscience politique, c'est long. Moi ça m'a pris une vie, alors soyons respectueux de ce qui se joue sur les ronds points. J'ai discuté avec un pépé jaune qui avait bossé chez citroën rennes 37 ans. Un mec gentil comme tout mais pas syndiqué et pas politisé. Je ne sais pas ce qu'il vote. Mais lui s'est fait toute la journée et ça caillait. Pas moi !
Luc Boltanski et Eve Chiapello, dans "le nouvel esprit du capitalisme", un live de 900 pages qu'on ne lit pas sur les ronds points, expliquent que la révolution survient quand se rencontrent la crtique sociale (des gens qui se mobilisent sur des augmentations ou des suppressions d'APL) et la critique intellectuelle. ça serait bien que la critique intellectuelle ne regarde pas les premiers de trop haut si on veut créer la rencontre.
Moi ce que j'en dis...
2 - une partie des commentaires critiques (acerbes, amers ou déçus) envers le mouvement tourne autour de la question : "avec les gilets jaune, non merci" avec comme arguments souvent cités : ...ils n'étaient pas là pour défendre les services publics, les cheminots, le droit du travail, et là ils veulent que je défende leur consommation, ce sera sans moi. Il y a là dedans des gens d'extrême droite. Ils ne sont pas plus écolo que mon genou. Ils sont racistes. Ils n'ont pas d'analyse politique, ce sont d'égoïstes consommateurs accrochés à leurs bagnoles, etc, etc...
Là dessus je voudrais rappeler l'inénarrable sociologue Alain Touraine, qui, du haut de sa chaire d'ivoire de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales dans le 6 ème arrondissement près du jardin du luxembourg, derrière la faculté "d'extrême droit" d'Assas et de l'université catholique , avait décrété que le mouvement de 1995 qui avait mis 9 millions de grévistes dans la rue pendant trois semaines ( excusez du peu) pour une sombre histoire de régime spéciaux de retraites des cheminots "n'était pas un mouvement social" selon sa définition de ce qu'est un mouvement social, à savoir un mouvement répondant à une analyse idéologique cohérente et globale. Pendant qu'Alain touraine décernait des brevets de mouvement social je me rappelle avoir été pris dans un embouteillage monstre, tous les moteurs arrêtés et tout le monde qui se souriait !!! Il neigeait. Je ne sais pas aussi bien analyser les mouvements sociaux qu'Alain Touraine, mais quelque chose de très fort se passait. Ce matin à saint brieuc, au rond point, un gilet jaune m'a offert une crotte en chocolat et un autre un nounours haribo tagada. Et en 1995 ce n'était pas plus pour défendre un sombre alinéa dans les retraites des cheminots que toute la France est descendue se sourire dans la rue, que ce n'est aujourd'hui pour 6 centimes d'augmentation à la pompe. C'est autre chose.
Je voudrais dire à mes amis et inconnus politiquement conscientisés d'êxtrême gauche, à tous ceux qui savent ce qu'est la permaculture et qui peuvent expliquer les doigts dans le nez le mécanisme de la dette grecque et de la création monétaire, à tous ceux qui réussissent à lire Friot et Lordon dans le texte et qui ne manquent aucun monde diplomatique, qui savent faire une critique pertinente des media et ont l'appli médiapart, qui ne regardent pas la télé, qui voient les films en VO et qui savent articuler l'intersectionnalité des trois dominations sexe-classe-race, bref qui sont redevables à l'école d'avoir pu cesser de croire en Dieu en découvrant Nietzsche en terminale philo, c'est à dire qui sont comme moi, que nous devrions nous méfier de ne pas ajouter du mépris de classe à la haine de classe. Et que si nous carricaturons les gilets jaunes comme des beaufs racistes, amoureux du foot et du tour de France, et incapables d'analyser ou de revendiquer plus loin que leur bouchon de réservoir, nous reproduisons la même représentation du peuple que celle que Macron a dans la tête. Nous sommes en phase. Et c'est bien parce qu'il les prend pour des crétins incultes qu'il fera l'erreur de ne pas "céder à la rue". Il les déteste, il les méprise. Et nous ?
Se construire une conscience politique, c'est long. Moi ça m'a pris une vie, alors soyons respectueux de ce qui se joue sur les ronds points. J'ai discuté avec un pépé jaune qui avait bossé chez citroën rennes 37 ans. Un mec gentil comme tout mais pas syndiqué et pas politisé. Je ne sais pas ce qu'il vote. Mais lui s'est fait toute la journée et ça caillait. Pas moi !
Luc Boltanski et Eve Chiapello, dans "le nouvel esprit du capitalisme", un live de 900 pages qu'on ne lit pas sur les ronds points, expliquent que la révolution survient quand se rencontrent la crtique sociale (des gens qui se mobilisent sur des augmentations ou des suppressions d'APL) et la critique intellectuelle. ça serait bien que la critique intellectuelle ne regarde pas les premiers de trop haut si on veut créer la rencontre.
Moi ce que j'en dis...
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