Quand
une multinationale obtient des milliards (via un "tribunal" privé) d'un
État en dédommagement d'une loi protégeant l'intérêt général (la santé
publique, par exemple), c'est effectivement -- Guillaume Meurice à
raison -- un contournement scandaleux
de la loi. Et reprocher à Meurice de dire "casser la loi" au lieu de
"s'affranchir de la loi" ou "contourner la loi", c'est un mauvais
procès, je trouve, on pinaille, on ergotte.
De
mémoire, le Canada a été attaqué 30 fois devant un tribunal privé depuis
que l'Alena (traité de libre échange de l'Amérique du Nord) a été signé
(sans référendum), et le Canada a perdu 30 fois... L'État est asservi,
il n'arrive plus à légiférer librement chez lui ; c'est la tendance.
Le
prétendu "libre-échange" est une idéologie impériale de multinationales
contraire au bien commun, partout sur terre, une politique néfaste
imposée par un empire a ses colonies.
Je demande
aux défenseurs du "libre échange" de me donner un cas, au moins un
exemple, de pays dont la population se soit enrichie en appliquant
réellement ses principes. Je n'en connais pas. À ma connaissance, tous
les pays riches le sont devenus en se protégeant des grands marchands,
tous. Et tous les pays qui ont cessé de se protéger se sont ruinés,
tous.
Le CETA comme le TAFTA sont des coups d'État
contre l'intérêt général, négociés et signés en secret par les prétendus
"représentants du peuple", en fraude de toutes les procédures
susceptibles d'éclairer et de consulter et de respecter la volonté des
êtres humains concernés.
L'idée même d'un tribunal
privé imposant sa volonté à un pays entier est la négation radicale du
droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Personnellement, je ne confonds pas l'intérêt de Monsanto, Bayer ou Goldman Sachs avec l'intérêt général.
Étienne Chouard.
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