Chère lectrice, cher lecteur,
La tourmente
dans laquelle est prise Altice, le groupe de médias du milliardaire Patrick
Drahi, semble tomber de nulle part.
Ce n'est pourtant que raison pour un groupe
aux manières de gangster et qui vaut moins que sa dette.
Au mois
d'avril dernier pourtant je publiais une vidéo d'enquête sur les cercles de
pouvoir en France (vous trouverez le lien vers l'enquête au bas de ce message).
Je reproduis ci-dessous la transcription de la partie sur
Patrick Drahi.
archive du 7 avril 2017 :
Il y a 3 ans, Patrick Drahi était un parfait
inconnu. Il est aujourd'hui à la tête d'une fortune estimée à 13 milliards de
dollars (par le magazine Forbes), soit la 5e fortune française.
EN 3 ANS !
Il est le propriétaire de l'opérateur
téléphonique SFR, de Numéricable, du
journal Libération, du groupe de
presse L'Express et il est sur le point de racheter BFM
TV et RMC. Et ça ce n'est que pour la France.
Patrick Drahi réside en Suisse (pour raison fiscale), où il détient pour
plus de 100 millions d'euros d'investissements immobiliers de luxe. Son groupe
est domicilié en Hollande (pour raison fiscale) via sa "holding personnelle" à
Guernesey (encore un paradis fiscal).
Comment a-t-il réussi
cette prouesse ?
Nul doute que M. Drahi est un homme très intelligent. Mais ce qui a permis son
ascension si rapide, c'est la dette.
Son groupe Altice
a une dette de 33 Mds d'euros mais ne vaut que 30 Mds
d'euros en bourse (Nota : la dette du groupe est aujourd'hui de 50
milliards).
C'est à-dire que si on
liquidait son groupe demain, les actionnaires ne toucheraient pas un centime, ils
devraient de l'argent !
C'est normalement un signe de mauvaise
santé d'une entreprise.
Mais les banques
ont inventé plus de 30 milliards d'euros à Patrick Drahi.
Car il faut bien comprendre que les banques ont créé cet argent de toute pièce. Elles l'ont
"imprimé" pour l'occasion.
Si elles ont pu imprimer tout cet
argent c'est que la mère de toutes
les banques de la Zone Euro, la Banque Centrale Européenne les y encourage par
une politique monétaire "ultra-accommodante".
Traduisez : si vous
faites n'importe quoi, on vous sauvera toujours. Vous avez déjà vu un grand
banquier français aller en prison ?
Mario Draghi, Président de la BCE (à ne pas confondre avec
Patrick Drahi), est un ancien de la banque d'affaire
Goldman Sachs. Il en dirigeait le département qui s'est chargé de maquiller les
comptes de la Grèce pour qu'elle puisse rentrer dans l'euro. Toutes ces
informations sont publiques et Mario Draghi n'a jamais été
inquiété...quand je vous dis qu'ils se cachent en pleine lumière...
Mais pourquoi les banques commerciales, soutenues par la BCE et la
Réserve Fédérale américaine, ont-elles créé cet argent à Patrick Drahi plutôt qu'à vous ?
Parce que Drahi est un "cost
killer".
Il le dit lui-même, il n'aime pas payer les salaires et il n'aime
pas payer les factures.
Des journalistes du magazine
Challenges ont enquêté sur son empire :
Personne ne doit
savoir que le propriétaire de Numericable-SFR a déjà
acheté deux chalets (à Zermatt en Suisse) pour 45,7 millions d'euros [...] L’as
de la finance veut rester discret au moment où il exaspère les clients de SFR
par la piètre qualité de son réseau. Et surtout, alors qu'il impose à ses
troupes de lourds sacrifices. A "Libération", Patrick Drahi a supprimé un tiers des effectifs. Au sein du groupe
Express-Expansion, il s'apprête à sabrer 90 postes après avoir déjà signé 115
départs volontaires sur un effectif initial de 700 salariés. Et chez
Numericable-SFR, où le nouveau tycoon des télécoms s'est engagé à ne pas
licencier avant 2017, les syndicats évaluent à 700 le nombre d'emplois supprimés
par le biais des départs volontaires ou non remplacés.
Et voilà la
boucle est bouclée : la banque prête de l'argent à Patrick Drahi. Avec cet argent il rachète entreprise sur
entreprise avec la bénédiction des pouvoirs publics où il coupe les coûts
de manière agressive... Non pas pour fournir un meilleur service à un meilleur
prix mais pour accroître sa fortune.
L'argent quitte
la sphère des classes moyennes pour accroître celle des super
riches.
Ils écrasent les classes moyennes en
poursuivant leur intérêt personnel et en s'assurant que la
concurrence qu'ils imposent aux autres ne s'applique pas à eux-mêmes.
Car l'intérêt d'abattre la classe
moyenne n'est pas seulement financier. Pour cette génération d'entrepreneurs qui
sait combien les fortunes se font et se défont rapidement, l'objectif est aussi
d'empêcher tout nouveau concurrent d'émerger et de choisir les quelques rares
qui ont le droit d'accéder à la planche à billets afin d'accroître encore leur
hégémonie.
À vous il ne reste que la
dette.
Mais si seulement ils n'en voulaient qu'à votre
argent...
La tourmente dans laquelle est prise Monsieur Drahi
aujourd'hui montre que les loups se dévorent entre eux et ne sont pas si forts
qu'ils le croient. Tout n'est pas perdu.
À votre bonne
fortune,
Olivier Perrin
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