samedi 12 janvier 2019

Juan Branco sur "Là-bas si j'y suis"

[LIBRE ACCÈS] « Aujourd'hui, la seule façon de provoquer un changement, c'est en faisant trembler ces gens, en leur montrant que la politique n'est ni un jeu, ni une opportunité de carrière ; en leur montrant qu'il y a des corps qui la subissent.»

C'est une vidéo importante. Là-bas si j'y suis m'a donné l'opportunité d'expliquer, de désosser le système Macron en quelques minutes, à la veille de noël et dans la suite de mon ouvrage Crépuscule. Je leur en suis extrêmement reconnaissant.

J'y explique le lien profond entre un système devenu oligarchique et le sentiment d'oppression, de spoliation, d'étouffement qui a fait naître mouvement des gilets jaunes.

J'essaye d'expliquer comment la corruption institutionnalisée a fini par prendre les atours de la légalité.

Et la nécessité, pour sauver une idée de la République et de notre pays, de les faire tomber.

Alors que Le Monde tente, la veille de noël, de nous faire pleurer sur trois plots renversés, faisant sa Une sur la "radicalisation" d'un des mouvements les plus sains et importants de l'histoire de France, 15 000 personnes continuent de mourir chaque année dans l'indifférence générale du fait de la précarité. 15 000 personnes qui n'auront l'oreille de personne, encore ce soir.

C'est pour eux et pour ceux qui se trouveront seuls ces jours que cette vidéo a été tournée et montée. Vous n'êtes pas seuls. Des millions sont à vos côtés. Et ils sont prêts à s'ériger. Lisez, regardez, partagez.

PS: la version écrite et détaillée de mon enquête se trouve lisible ici: https://t.co/ejMCwiW4XD







Source : Un entretien de Daniel Mermet avec Juan Branco, avocat, auteur de « Crépuscule », à voir en intégralité ici : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron

Léché, lâché, lynché. La règle des trois « L » est bien connue parmi ceux qui connaissent gloire et beauté. C’est ce qui arrive à Emmanuel Macron. Hier, le beau monde des médias le léchait avec ravissement, et voilà qu’aujourd’hui le peuple demande sa tête au bout d’une pique. Le petit prodige est devenu le grand exécré.

Rien d’étonnant, les riches l’ont embauché pour ça, il est leur fondé de pouvoir, il est là pour capter toute l’attention et toutes les colères, il est leur paratonnerre, il est leur leurre, en somme. Tandis que la foule hurle « Macron, démission », ceux du CAC 40 sont à la plage. Un excellent placement, ce Macron. De la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune à la « flat tax » sur les revenus des capitaux, de la baisse de l’impôt sur les sociétés à la loi Travail qui facilite les licenciements, il n’a pas volé son titre de président des riches.

Mais pourquoi lui ? Comment est-il arrivé là ? À quoi ressemblent les crabes du panier néolibéral d’où est sorti ce premier de la classe ? Une caste, un clan, un gang ? Le cercle du pouvoir, opaque par nature, suscite toujours fantasmes et complotisme aigu. Il est très rare qu’une personne du sérail brise l’omerta.

Juan Branco vient de ce monde-là. Avocat, philosophe, chercheur, diplômé des hautes écoles qui fabriquent les élites de la haute fonction publique, à 30 ans il connaît ce monde de l’intérieur. Sur son blog, il publie « CRÉPUSCULE », une enquête sur les ressorts intimes du pouvoir macroniste et ses liens de corruption, de népotisme et d’endogamie, « un scandale démocratique majeur : la captation du pouvoir par une petite minorité, qui s’est ensuite assurée d’en redistribuer l’usufruit auprès des siens, en un détournement qui explique l’explosion de violence à laquelle nous avons assisté. [1] »

Un entretien de Daniel Mermet avec Juan Branco, avocat, auteur de Crépuscule (2018).

1 commentaire:

Je a dit…

Juan Branco cite tous les noms des personnes qui ont propulsé Macron au pouvoir (depuis 2014 et même 2012 quand lui-même était encore à Science Po), que ce soient les puissants de l'économie avec leur contrôle des médias (Niel, Drahi, Arnault ...), ou que ce soient les oligarques de la haute administration.

Il parle même de "La France Insoumise" comme une "roue de secours du système" qui tremble désormais de perdre sa position (des fauteuils à l'Assemblée ....) et qui se retrouve dans une position délicate (être accusée de récupération politicienne tout en ne devant pas trop soutenir les "Gilets jaunes" qui ne veulent plus du système républicain mais d'un régime démocratique).