lundi 20 août 2018

Alimentation humaine


Évolution des besoins

Les besoins alimentaires de l'homme actuel résultent d'un processus évolutif de plusieurs millions d'années pendant lequel la pression de l'environnement a modelé lentement son patrimoine génétique. Cependant, depuis l'apparition de l'agriculture, il y a 10 000 ans, à la « révolution néolithique » et depuis la Révolution industrielle, l'adaptation génétique a été incapable de suivre le rythme des changements culturels : l'homme du XXIe siècle est en effet précédé « par seulement deux ou trois générations ayant connu une alimentation sophistiquée, de plus en plus modelée par l'ingénierie agroalimentaire, par 10 générations pendant l'ère industrielle, par environ 500 générations qui n'ont vécu presqu'exclusivement que de l'agriculture, et par plus de 120 000 générations [en remontant à homo erectus] n'ayant connu que la chasse, la pêche et surtout la cueillette ». La sélection naturelle, opérant graduellement et très lentement sur de nombreuses générations, n'a pas eu le temps d'inscrire dans le patrimoine génétique (plus de 99 % de l'héritage génétique de l'homme actuel est antérieur au stade Homo sapiens) des aptitudes spécialisées — capacités métaboliques et nutritionnelles — répondant aux énormes changements de choix des produits alimentaires et des habitudes alimentaires complètement bouleversées depuis la fin du XXe siècle. Ce fait évolutif, associé à l'observation de maladies civilisationnelles inconnues des populations de chasseurs-cueilleurs (maladie coronarienne, hypertension artérielle, diabète de type 2, obésité et peut-être certains cancers), est à l'origine d'un courant de pensée, la médecine évolutionniste, qui considère, de manière excessive, que l'alimentation et l'activité physique actuelles devraient reproduire le modèle de l'alimentation pré-agricole et le mode de vie paléolithique.

Alimentation et santé

Pour les êtres vivants, une alimentation saine consiste à respecter l'équilibre alimentaire, c'est-à-dire à consommer ni trop ni trop peu de nutriments essentiels tels que les vitamines et les oligo-éléments, de protéines, de glucides, de lipides, de fruits, de légumes.

Certains régimes alimentaires traditionnels ont un impact favorable sur la santé. Les habitants de l'île japonaise d'Okinawa ont l'espérance de vie la plus longue au monde. Leur alimentation a de nombreux points communs avec celle du « régime crétois » : utilisation d'huile, peu de graisses animales, consommation de légumes et de poissons, régime frugal. Mais il semble souhaitable de se poser la question de leur microbiote pour comprendre le pourquoi de ces faits.

L'alimentation rentre dans les facteurs pouvant influer sur l'espérance de vie. Ainsi au Royaume-Uni, une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge, en partenariat avec le Conseil de la recherche médicale, a mené une enquête sur 20 244 individus (dont 1 987 sont décédés en cours d'enquête) pendant quatorze ans (1993-2007), afin de déterminer l'impact du mode de vie sur l'espérance de vie. L'étude conclut que le « mode de vie idéal » - absence de tabac, consommation d'alcool égale ou inférieure à un demi verre par jour, consommation de cinq fruits et légumes par jour, exercice physique d'une demi-heure par jour - majore l'espérance de vie de quatorze ans par rapport au cumul des quatre facteurs de risque. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et légumes et d'exercice physique) multiplie le risque de décès par 4,4, trois facteurs, de 2,5, deux facteurs de près de 2 et 1 facteur de 1,4. Selon le professeur Kay-Tee Khaw, premier signataire de l'étude, « c'est la première fois que l'on analyse l'effet cumulé des facteurs de risque sur la mortalité ».

Industrie agroalimentaire, économie et politique

L'industrie agroalimentaire est une composante prédominante de l'économie internationale. Elle est source d'une consommation importantes de pétrole (transport, tracteurs, frigos, cuisson, etc.) et d'intrants chimiques (engrais, pesticides, additifs...). Elle est aussi responsable de l'amont (élevage, engrais) à l'aval (déchets) d'émissions importantes de gaz à effet de serre. Le bilan carbone de la filière devient un enjeu important.

Les tendances des dernières décennies constatées dans l'alimentation, notamment dans les pays développés (alimentation rapide et non diversifiée, grignotage à toute heure, produits trop sucrés, salés et gras, peu de consommation de fruits et légumes, peu de fibres, etc.), sont critiquées par la plupart des écologistes sous le nom de malbouffe, de même que l'influence de certaines multinationales agroalimentaires, critiquée par certains altermondialistes. Ensemble, ils préconisent notamment le développement de l'alimentation biologique et une grande vigilance par rapport à des comportements qui peuvent poser des problèmes très graves de santé (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, obésité, ostéoporose par exemple).

Sourcehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Alimentation_humaine

1 commentaire:

Je a dit…

La révolution néolithique fut la première révolution agricole, caractérisée par la transition de tribus et communautés de chasseurs-cueilleurs vers l'agriculture et la sédentarisation. Les données archéologiques indiquent que plusieurs formes de domestication de plantes et animaux surgirent indépendamment dans au moins sept ou huit régions séparées à travers le monde, et les plus anciens développements connus eurent lieu au Proche-Orient 14 000 ans av. J.-C.. Si l'adoption de l'agriculture dans ces foyers d'origine correspond à un lent changement des comportements des populations locales, dans d'autres régions, dont l'Europe, elle est plus rapide et correspond à l'arrivée de populations déjà néolithisées.

Néanmoins, la révolution néolithique implique bien plus que la simple adoption d'un ensemble limité de techniques de production alimentaire. Au cours des millénaires suivants, elle transforme les petits groupes chasseurs-cueilleurs mobiles en sociétés sédentarisées qui modifient radicalement leur environnement au moyen de techniques agricoles adaptées (par exemple l'irrigation) permettant d'obtenir d'importants surplus de production. Ces développements favorisent le développement de grandes densités de population, d'une division du travail complexe, des économies de commerce, de structures administratives et politiques centralisées, de systèmes de partage des connaissances (par exemple l'écriture). La période néolithique se termine avec l'âge du cuivre ou chalcolithique. Son apparition est datée très diversement selon les régions, vers -4000, en Égypte par exemple (Culture de Nagada).

La relation de ces caractéristiques avec les débuts de l'agriculture, leur ordre d'émergence et leur relation réciproque sur plusieurs sites du Néolithique sont objets de débats entre chercheurs et semblent varier selon l'endroit, plutôt qu'être le résultat de lois universelles de l'évolution sociale. En effet, la notion de révolution néolithique popularisée en 1925 par l'archéologue australien Vere Gordon Childe est inspirée du marxisme. Alain Testart propose notamment une nouvelle vision6 dans laquelle « la révolution néolithique n'est ni une révolution, ni néolithique, parce qu'existaient déjà des sociétés de chasseurs-cueilleurs sédentaires, parce que ces sociétés pratiquaient un stockage alimentaire important, enfin, parce que ces sociétés non agricoles maîtrisaient des techniques (comme celle de la poterie ou du repiquage) qui ne seront mobilisées que bien plus tard ».