La République de Venise dite la Sérénissime (en italien, Serenissima Repubblica di Venezia ; en vénitien, Serenìsima Repùblica Veneta) est un État progressivement constitué au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s'est développé par l'annexion de territoires divers et de comptoirs commerciaux le long des côtes de la Mer Adriatique, en Méditerranéeorientale et en Italie du nord, jusqu'à devenir une des principales puissances économiques européennes. Venise occupe alors une place prépondérante dans les échanges économiques entre l'Occident et l'Orient méditerranéen, byzantin ou musulman.
La République de Venise a construit son indépendance politique et sa puissance économique grâce au commerce maritime. Les Vénitiens ont noué des alliances avec l’Empire de Byzance. La flotte vénitienne aide militairement l’Empire byzantin contre les invasions arabes et normandes et contre les pirates croates qui nuisent au commerce. L’Empire byzantin accorde des privilèges commerciaux à Venise. Les Vénitiens peuvent établir des comptoirs dans l’Empire pour profiter du commerce.
Lors des Croisades, Venise est un lieu d’escale pour les croisés et développe un axe de commerce Nord-Sud (avec les Anglais et les Flamands). Entre le xie et xiiie siècles, Venise émerge puis se développe au xive siècle, via la « Bourse du Rialto », qui facilite le développement d'une flotte commerciale et la quadruplement de la superficie de l'Arsenal de Venise, véritable « État dans l'État », sur lequel la cité construit sa richesse qui permet de développer son importance politique.
La Sérénissime, avec ses institutions aristocratiques remarquablement stables sur près d'un millénaire, contribue à son rôle politique essentiel.
À partir du xvie siècle, elle connaît une phase de déclin économique (le commerce maritime s'est déplacé de la Méditerranée vers l’Atlantique), politique et de régression territoriale quelque peu occultée par une extraordinaire floraison artistique, avant de disparaître, en 1797, vaincue par Napoléon Bonaparte, général d'une république révolutionnaire par rapport au modèle vénitien. La Sérénissime, avec ce qui restait de son domaine territorial, passe alors par le traité de Campo-Formiosous la souveraineté autrichienne.
3 commentaires:
La République de Venise fut une république oligarchique avec un Grand Conseil constitué d'aristocrates au début puis acceptant la grande bourgeoisie par la suite.
La nomination du doge (élu à vie) était un mélange de tirage au sort et d'élection; le tirage au sort étant utilisé pour atténuer les rivalités entre les factions.
Le doge était le premier magistrat de plusieurs républiques italiennes, particulièrement de Venise et Gênes. Héritier du dux, fonctionnaire byzantin au temps où Ravenne et Venise faisaient partie de l'Empire byzantin, ce fonctionnaire devenu puissant essaye de créer une succession dynastique mais doit céder la place, au temps des duchés médiévaux, à un personnage élu par ses pairs nobles. C'est la seule magistrature avec le procurateur de Saint-Marc qui est viagère (dogat à vie, généralement donné à un homme d'expérience).
À Venise, le doge avait pour attributions principales de décider la guerre ou la paix, de commander les armées, de nommer aux fonctions civiles et ecclésiastiques, de présider le sénat : mais il ne pouvait prendre aucune résolution sans l’assentiment du Conseil des Dix. La monnaie était frappée au nom du doge, mais non à ses armes; il ne pouvait choisir une épouse ailleurs qu’à Venise. En entrant en charge il se fiançait avec la mer Adriatique, usage qui faisait sans doute allusion à l’empire que Venise avait sur les mers.
Le premier doge fut Paolo Lucio Anafesto (697). Le 120e et dernier doge, Ludovico Manin, était en exercice lorsque la république de Venise fut conquise par les armées françaises (1797).
Les doges vénitiens les plus célèbres sont les Dandolo, les Faliero, les Tiepolo et les Gradenigo.
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