mercredi 23 décembre 2020

Lettre au père Noël d'un rescapé

 

Cher petit papa Noël,

J'espère qu'au vu de ton grand âge, tu n'es pas tombé malade du Covid et que la mère Noël va bien aussi. Comme chaque année, je reconnais ne pas avoir été très sage, du moins conforme à ce que le gouvernement attendait de moi. Malgré tout, j'espère que tu seras indulgent et que tu accepteras de me faire un joli cadeau.

J'aimerais bien te réclamer une guitare électrique ou quelques bons livres comme chaque année, mais la situation est un peu particulière aujourd'hui. Aussi, j'espère que cela sera dans tes cordes, mais voilà : je souhaiterais une guillotine. Ce merveilleux objet a la faculté de régler de nombreux problèmes politiques et démocratiques en France, quand manifestement, des abus graves et répétés sont perpétrés par le gouvernement. 

Je souhaiterais que tu la déposes face au parlement, afin que chacun de nos députés puisse l'admirer en long, en large et en travers quotidiennement. Je peux aisément contacter des bricoleurs motivés pour t'aider à l'ériger en bonne place. 

Dans le cas où tes petits lutins ne pourraient fabriquer un tel cadeau, je souhaiterais savoir si tu pouvais placer dans ta hotte l'ensemble de notre représentation politique pour l'amener avec toi jusqu'au pôle nord, cela afin de nourrir les ours qui souffrent du recul de la banquise. Comme tu le sais bien, nos éminents politiciens sont adeptes du green washing, et l'on souhaiterait par conséquent "washer" nos institutions de ces derniers, définitivement si c'est possible.

Si malgré les difficultés du moment, tu oses finalement survoler la France pour nous faire un tel cadeau, je dois t'avertir qu'il conviendra de faire attention aux drones de surveillance. Ces derniers sont capables de vérifier jusque dans ton slip si tu as bien une attestation en bonne et due forme, t'autorisant à te déplacer au pays des droits de l'homme. L'épidémie qui nous frappe est terrible et tu le verras bien vite du haut de ton traineau : de grands bûchers sont allumés dans toutes les grandes villes pour incinérer en urgence des centaines de milliers de cadavres qui s'amoncellent.

Rien qu'aujourd'hui, 12 de mes voisins sont encore morts. Il y a quantité de chats errants dans mon quartier du fait que la moitié de celui-ci, a été décimée par le couillonavirus. Les survivants se terrent chez eux et se reconnaissent aisément dans la rue avec leur bâillon. Je comprends parfaitement leur terreur indicible au vu de la réalité quotidienne qui nous fait face. J'ai dû moi-même participer au terrassement d'une gigantesque fosse commune dans mon village. 

Dieu merci, les médecins qui contestent les mesures draconiennes actuellement en vigueur, sont renvoyés de leur poste et poursuivis en justice par les instances dont ils dépendent. On a même enfermé l'un d'entre eux dans un hôpital psychiatrique récemment, mais un sombre petit juge des libertés a finalement décidé de lever cette mesure pourtant essentielle à la tranquillité publique. Chaque jour dans les médias, le décombre macabre se poursuit. Nous étions un peu plus de 67 millions de Français fin 2019, nous ne sommes désormais moins de 30 millions. Tous nos vieux sont morts, ne restent que des adultes gravement malades et quelques enfants.  Chaque jour, les enseignants qui n'ont pas encore été emportés par le coronavirus, expliquent à leurs élèves ce qu'étaient autrefois nos libertés fondamentales, tout en exigeant qu'ils redressent leur muselière au-dessus du nez. Je tiens à remercier vivement l’Éducation Nationale pour son abnégation, sa capacité à faire barrage au totalitarisme cela en expliquant que ce dernier fait désormais partie de l'histoire ancienne, autant que je souhaite saluer son engagement constant à éveiller l'esprit critique de nos enfants. Toutes les théories du complot que ces derniers colportent devront être endiguées avec un propos d'autorité qui soit rassurant.

A ce propos, cher petit papa Noël : il faut que tu saches que comme 80 % des Français, les enfants sont extrêmement nombreux à être porteurs sains du très dangereux virus de la mononucléose. Cette maladie peut infecter l'ensemble de nos organes vitaux jusqu'à même nous tuer. Comme tu es vieux, normalement tu ne devrais avoir aucun soucis à embrasser les enfants. En effet, ce sont d'avantage les très jeunes gens qui contractent cette maladie mortelle. Si tu vas livrer un petit quelque chose à des pauvres, fais bien attention à toi. Nous sommes 30 % de Français à être porteurs sains du très dangereux bacille de Koch qui provoque la tuberculose. Or, c'est typiquement une maladie qui se développe chez les plus précaires. Cependant, là où tu pourrais courir un risque autant chez les bourgeois que chez les gueux, c'est avec le staphylocoque doré. Ce dernier est à l'origine de la méningite foudroyante. Nous sommes entre 50 et 80 % de Français à en être porteurs sains. Autant que tu le saches, la France est une immense zone infectieuse et cela fait des millénaires - sinon des millions d'années - que cela se dure. 

Les scientifiques s'interrogent encore pour savoir comment les Français sont parvenus à survivre à leur propre environnement naturel ainsi qu'à leur famille et leurs proches depuis des siècles. Certes, les épidémies de choléra, de peste, de variole ou de lèpre étaient d'une gravité autrement moindre que celle que nous connaissons aujourd'hui, mais elles ont elles aussi mené "la guerre" aux Français, selon les propres termes de notre Premier sinistre Jean Castex. Celui-ci d'ailleurs, conscient de la gravité de la situation, vient de déposer un projet de loi pour pérenniser ses mesures totalitaires (mais nécessaires pour notre bien). C'est un peu comme un papa pour nous Castex, tu sais. Il est question d'interdire définitivement le droit des personnes à pouvoir circuler, se rassembler, travailler, s'éduquer et vivre normalement si elles ne peuvent justifier de leur bonne santé (si elles n'ont pas été dépistées, vaccinées, certifiées et tamponnées conformes sur le front). Afin d'être totalement certain de bien distinguer les terroristes paranoïdes (c'est-à-dire ceux qui refusent de se faire dépister, vacciner, certifier et tamponner conformes) des humanistes rationnels (ceux qui se soumettent avec joie ou résignation à la "règle"), il est question d'imposer aux premiers une étoile jaune sur la gueule pour mieux les reconnaître. Cependant, quelques conseillers en communication ont suggéré à notre jupitérienne saleté, que cela risquerait d'évoquer des périodes sombres de l'histoire, etc, etc... Du coup, il a été décidé que la muselière suffirait à remplacer un tel dispositif de marquage. Seuls les humanistes rationnels pourront s'affranchir de l'obligation de porter le bâillon une fois vaccinés et tamponnés, mais il leur sera tout de même conseillé de continuer de le conserver en toutes circonstances et d'éviter tout contact humain comme embrasser sa grand-mère, faire l'amour à sa femme ou porter son gosse sur ses épaules. C'est très dangereux, et je te prierais cher papa Noël de bien vouloir te montrer prudent comme à ton habitude, et surtout de considérer les enfants comme de potentiels foyers infectieux.

Je me permets de conclure ce courrier en ajoutant finalement une dernière demande. Sans doute celle qui a finalement le plus d'importance : pourrais-tu offrir un peu de lucidité à mon peuple ?

Sylvain Baron

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Source https://sylvain-baron.blogspot.com/2020/12/petit-papa-noel-jespere-quau-vu-de-ton.html?m=1

 

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