Chère lectrice, cher lecteur,
L’argent aurait été inventé pour répondre aux problèmes du troc…
Si vous avez besoin d’un peu de pain pour votre repas mais que vous n’avez qu’un poulet à échanger, vous obtiendrez bien plus de pain que vous n’en avez besoin si tant est que celui qui vous troque son blé ait besoin d’un poulet.
Il n’y aurait donc pas de commerce efficace sans monnaie commune.
Cette jolie histoire de banquier est pourtant FAUSSE et archi-FAUSSE.
Et c’est l’expérience qui le montre.
L’argent aurait été inventé pour répondre aux problèmes du troc…
Si vous avez besoin d’un peu de pain pour votre repas mais que vous n’avez qu’un poulet à échanger, vous obtiendrez bien plus de pain que vous n’en avez besoin si tant est que celui qui vous troque son blé ait besoin d’un poulet.
Il n’y aurait donc pas de commerce efficace sans monnaie commune.
Cette jolie histoire de banquier est pourtant FAUSSE et archi-FAUSSE.
Et c’est l’expérience qui le montre.
L'organisation des petites sociétés
Mes beaux-parents ont un beau jardin dans lequel
poussent de juin à août des dizaines de kilos de framboises. Ils les distribuent
généreusement à leurs voisins et amis et par un procédé à peine conscient, il
reçoivent en retour des champignons de leurs amis ou des chocolats de leur
voisin, chocolatier à la retraite, quand il remet la main à la pâte.
Dans une petite société locale où les gens se connaissent et ont appris à se faire confiance, le « commerce » se fait tout naturellement, sans argent mais avec de bons procédés.
Et ne croyez pas que c'est une exception ou un archaïsme.
Il existe aujourd’hui une génération de jeunes cadre blasés des vies de bureaux et de centres urbains qui se sont établis à la campagne avec pour objectif de devenir totalement autonome et de se passer d’argent.
Ce ne sont pas des Zadistes ou des révolutionnaires sous allocs' mais des gens pleins de bon sens qui en ont assez du métro-boulot-dodo.
C’est par exemple ce que fait le boulanger breton Nicolas Supiot, qui fait son pain à partir du blé qu’il a lui même semé dans son champ, sans aucun engrais ou apport extérieur... qui rénove sa maison à partir de matériaux locaux qu’il se procure sur son terrain ou troque autour de lui. Et encore faut-il plutôt parler d’entraide que de troc.
Alors bien sûr, cela ne plaît pas du tout à l’État… vous vous doutez sans doute pourquoi, j'y reviens.
En tout cas, une petite société ou chacun se connaît n’a pas besoin d’argent pour fonctionner.
Et je ne suis pas sûr d’ailleurs que l’argent ne contribue pas à détruire ces liens sociaux pourtant si précieux.
Et ce qui est vrai à une échelle locale l’est tout autant à une échelle mondiale.
Dans une petite société locale où les gens se connaissent et ont appris à se faire confiance, le « commerce » se fait tout naturellement, sans argent mais avec de bons procédés.
Et ne croyez pas que c'est une exception ou un archaïsme.
Il existe aujourd’hui une génération de jeunes cadre blasés des vies de bureaux et de centres urbains qui se sont établis à la campagne avec pour objectif de devenir totalement autonome et de se passer d’argent.
Ce ne sont pas des Zadistes ou des révolutionnaires sous allocs' mais des gens pleins de bon sens qui en ont assez du métro-boulot-dodo.
C’est par exemple ce que fait le boulanger breton Nicolas Supiot, qui fait son pain à partir du blé qu’il a lui même semé dans son champ, sans aucun engrais ou apport extérieur... qui rénove sa maison à partir de matériaux locaux qu’il se procure sur son terrain ou troque autour de lui. Et encore faut-il plutôt parler d’entraide que de troc.
Alors bien sûr, cela ne plaît pas du tout à l’État… vous vous doutez sans doute pourquoi, j'y reviens.
En tout cas, une petite société ou chacun se connaît n’a pas besoin d’argent pour fonctionner.
Et je ne suis pas sûr d’ailleurs que l’argent ne contribue pas à détruire ces liens sociaux pourtant si précieux.
Et ce qui est vrai à une échelle locale l’est tout autant à une échelle mondiale.
Des millénaires de commerce mondial sans monnaie commune
Quand les Vasco de Gama et Magellan
ouvrent la route maritime des épices au tournant du XVIe siècle pour rejoindre
l’Inde et l’Asie du Sud-Est en faisant le tour de l’Afrique, ils partent chargés
d’étoffes, de verroterie, de miroirs, de ciseaux et autres produits manufacturés
bon marché et les échangent très facilement contre des épices et métaux précieux
à l’autre bout du monde.
Les mauvais livres d’histoire ricanent de ce commerce où les Européens échangeaient des babioles contre des produits très précieux. Mais l’inverse est aussi vrai. Au XVe siècle, le poivre vaut son poids d’or en Europe alors qu’il n’en avait pas plus qu’aujourd’hui en Inde. Et les Indiens devaient bien rire de céder quelques épices et métaux inutiles contre des miroirs, ciseaux, couteaux, ceintures et bottes si utiles et qu’ils voyaient parfois pour la première fois.
Et il en est allé de même avec la route de la soie qui pendant 2 000 ans a vu s’échanger épices, étoffes, métaux… On faisait même venir des melons de Bagdad à dos de chameau dans des coffres de plomb remplis de glace. Ces melons si sucrés se vendaient en Asie… le prix de 2 esclaves.
Non, vraiment, la monnaie moderne n’a rien à voir avec le commerce.
Les mauvais livres d’histoire ricanent de ce commerce où les Européens échangeaient des babioles contre des produits très précieux. Mais l’inverse est aussi vrai. Au XVe siècle, le poivre vaut son poids d’or en Europe alors qu’il n’en avait pas plus qu’aujourd’hui en Inde. Et les Indiens devaient bien rire de céder quelques épices et métaux inutiles contre des miroirs, ciseaux, couteaux, ceintures et bottes si utiles et qu’ils voyaient parfois pour la première fois.
Et il en est allé de même avec la route de la soie qui pendant 2 000 ans a vu s’échanger épices, étoffes, métaux… On faisait même venir des melons de Bagdad à dos de chameau dans des coffres de plomb remplis de glace. Ces melons si sucrés se vendaient en Asie… le prix de 2 esclaves.
Non, vraiment, la monnaie moderne n’a rien à voir avec le commerce.
La monnaie moderne, c’est l’impôt.
C'est pour cela que l'État ne supporte pas le troc ou les échanges
non-commerciaux : il ne peut pas lever d'impôt dessus.
Comment un État peut-il lever un impôt régulier
sans monnaie ? Vous pouvez certes imposer certaines quantités de céréales
mais c’est tout de même bien plus pratique d’imposer des monnaies sonnantes et
trébuchantes.
Le Temple de Jérusalem est un exemple caractéristique.
Avant son occupation par les Romains et la destruction du Temple en l’an 70, Jérusalem était une théocratie.
Les juifs devaient payer un impôt pour l’entretien du Temple et y venir régulièrement pour faire des sacrifices d’animaux pour perpétrer le sacrifice d’Abraham et renforcer le lien avec Dieu.
Au moment des grandes fêtes, des milliers de bêtes , pigeons, veaux, bélier, …, étaient sacrifiés et un grand commerce de bétail s’y faisait.
Mais il y avait une règle : à l’intérieur des murailles du Temple, on ne pouvait payer qu’avec la monnaie du Temple : le Shekel de Tyr.
Les Juifs devaient donc s’en procurer pour payer leur impôt et acheter les bêtes pour leurs sacrifices.
Cette utilisation forcée donnait une grande valeur à ces shekels et une immense puissance aux prêtres du Temple, exactement comme les euros et dollars aujourd’hui qui ne vaudraient absolument plus rien tant les banques centrales en ont émis si vous n’étiez obligé de les utiliser pour payer vos impôts et donc au quotidien.
C’est très important : c’est parce que vous devez payer vos impôts en euros que les échanges se font en euros et non l’inverse.
C’est pour cela que les monnaies sont à ce point dépendantes des souverains et États qui les émettent.
Si demain un État de la Zone Euro faisait faillite, l’Euro ne vaudrait plus rien même si au fond, il est le carburant de la plus grande région économique au monde.
C’est la grande différence entre les cryptomonnaies et les monnaies légales traditionnelles : la valeur des cryptos se forme et fluctue naturellement selon l’usage que les gens en font tandis que la valeur des monnaies officielles ne dépend que du monopole des États et de la bonne volonté d’une poignée de banquiers, hommes politiques et hauts fonctionnaires.
Et ce privilège immense, ils l’ont détourné pour leur propre profit avec pertes et fracas.
Vraiment, le succès des cryptos n’est que le miroir de l’échec des États et des grandes corporations.
À votre bonne fortune,
Olivier Perrin
Le Temple de Jérusalem est un exemple caractéristique.
Avant son occupation par les Romains et la destruction du Temple en l’an 70, Jérusalem était une théocratie.
Les juifs devaient payer un impôt pour l’entretien du Temple et y venir régulièrement pour faire des sacrifices d’animaux pour perpétrer le sacrifice d’Abraham et renforcer le lien avec Dieu.
Au moment des grandes fêtes, des milliers de bêtes , pigeons, veaux, bélier, …, étaient sacrifiés et un grand commerce de bétail s’y faisait.
Mais il y avait une règle : à l’intérieur des murailles du Temple, on ne pouvait payer qu’avec la monnaie du Temple : le Shekel de Tyr.
Les Juifs devaient donc s’en procurer pour payer leur impôt et acheter les bêtes pour leurs sacrifices.
Cette utilisation forcée donnait une grande valeur à ces shekels et une immense puissance aux prêtres du Temple, exactement comme les euros et dollars aujourd’hui qui ne vaudraient absolument plus rien tant les banques centrales en ont émis si vous n’étiez obligé de les utiliser pour payer vos impôts et donc au quotidien.
C’est très important : c’est parce que vous devez payer vos impôts en euros que les échanges se font en euros et non l’inverse.
C’est pour cela que les monnaies sont à ce point dépendantes des souverains et États qui les émettent.
Si demain un État de la Zone Euro faisait faillite, l’Euro ne vaudrait plus rien même si au fond, il est le carburant de la plus grande région économique au monde.
C’est la grande différence entre les cryptomonnaies et les monnaies légales traditionnelles : la valeur des cryptos se forme et fluctue naturellement selon l’usage que les gens en font tandis que la valeur des monnaies officielles ne dépend que du monopole des États et de la bonne volonté d’une poignée de banquiers, hommes politiques et hauts fonctionnaires.
Et ce privilège immense, ils l’ont détourné pour leur propre profit avec pertes et fracas.
Vraiment, le succès des cryptos n’est que le miroir de l’échec des États et des grandes corporations.
À votre bonne fortune,
Olivier Perrin
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