La signification du mot latin d'origine (subsidiarii : troupe de réserve, subsidium : réserve / recours / appuis) reflète bien ce double mouvement, à la fois de non-intervention (subsidiarité) et de capacité d'intervention (suppléance).
Formes et domaines
La subsidiarité peut être :
- descendante : délégation ou attribution de pouvoirs vers un échelon plus petit, on parle alors de dévolution ou décentralisation. Concrètement, lors d'une subsidiarité descendante, c'est l'échelon supérieur qui décide qui doit connaître quelle question.
- ascendante : attribution de pouvoirs vers une entité plus vaste, on parle alors de fédération ou, entre pays, de supranationalité. Concrètement, lors d'une subsidiarité ascendante, c'est l'échelon inférieur qui décide qui doit connaître quelle question.
Déjà dans l’Antiquité, le « subsidium » était une méthode d’organisation militaire mais c’est Aristote qui, dans Les Politiques est à l’origine de la notion de subsidiarité quand il décrit une société organique, « La Cité », au sein de laquelle s’emboîtent hiérarchiquement des groupes : familles-villages, chacun de ces groupes essayant d’être auto-suffisants.
Le principe de subsidiarité a été repris par le droit canonique. On trouve déjà cette notion dans la pensée de Thomas d’Aquin mais il a été formulé pour la première fois par le pape Léon XIII, dans l'encyclique Rerum novarum, première formalisation de la doctrine sociale de l'Église catholique. Celle-ci avait été rendue nécessaire par les abus de la révolution industrielle et ses conséquences sur la société civile.
Ce principe, dit aussi « principe d'aide », énonce que c'est une erreur morale et de charité que de laisser faire par un niveau social trop élevé ce qui peut être fait par le niveau social le plus bas, car on le priverait de tout ce qu'il peut faire. À ce titre, et en conséquence de cela, le travail de chacun a droit au même respect quel que soit son niveau social, car il est le seul à pouvoir le faire.
Le principe de subsidiarité a aussi été défendu par des penseurs socialistes comme Proudhon, des militants du mouvement coopératif et des auteurs libéraux comme John Locke et John Stuart Mill .
Suisse
Ainsi, les tâches qui ne relèvent pas expressément de la Confédération sont de la compétence des 26 cantons. Chaque canton possède sa constitution, son parlement, son gouvernement, ses tribunaux et dispose d’une grande autonomie.
2 commentaires:
« Tout échelon supérieur s’interdit de réaliser lui-même ce qu’un échelon inférieur pourrait faire. La mise en œuvre du principe de subsidiarité conduit donc à une idée capitale : l’autonomie : celle-ci est probablement l’élément fondamental de la nouvelle structure des entreprises de demain ». Ainsi s’exprimait Jean-René Fourtou, auteur de « La passion d’entreprendre ».
Dans l'article de Wikipédia qui est consacré au principe de subsidiarité (https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_subsidiarit%C3%A9), il est fait énormément référence à l'Union Européenne.
J'ai volontairement omis de recopier ces passages car ils sont assimilables à de la propagande pro-union-européenne. En réalité, cette organisation supranationale n'applique pas la décentralisation mais opère une centralisation ; notamment des décisions monétaires (à travers la Banque Centrale Européenne) et économique (par l'intermédiaire des Grandes Orientations de Politique Économique). C'est logique puisque cette structure a été mise en place par les industriels, les grands marchands et les banquiers pour supplanter les gouvernements États indépendants réduits à un rôle d'exécutant à la tête des différents États-membres.
Néanmoins, pour corriger l'article de Wikipédia, j'ai tenté d'ajouter l'adjectif "descendante" (à toute référence à l'Union Européenne ou à l’Église catholique) pour réduire la confusion avec la "subsidiarité ascendante" (celle d'Aristote et des anarchistes) que je considère comme la seule démocratique.
Et j'ai également ajouté une référence à Aristote qui était "bizarrement" absent. Bizarrement mis entre guillemets puisque dans Les Politiques, c'est bien de subsidiarité ascendante qu'il parle, et non de "subsidiarité descendante" comme ce fut développé dans le droit canonique chrétien.
Nous verrons bien si mes "subtiles" modifications ne sont pas effacées par les "agents" de la "propagande" ...
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