Au détricoteur des services publics qui lui demandait d’être « sage »,
Geneviève Legay, talentueuse tricoteuse, lui retourne le compliment par
une lettre ouverte accompagnée d’un petit gilet jaune et du drapeau
« PAIX ».
La Trinité (06), le 27 juin 2019
Monsieur le Président de la République,
Je souhaite revenir sur vos déclarations du 23 mars 2019, lors de
votre passage à Nice, concernant le fait que je serais tombée toute
seule ! Vous avez osé affirmer qu’aucun policier ne m’avait touchée !
Espérons que la justice sera plus honnête, au regard de ce qu’ont avoué
le procureur de Nice et un policier. Aussi, nous prouverons que ce n’est
pas un accident, mais bien des policiers qui m’ont agressée.
De plus, vous avez dit que j’aurais dû rester chez moi. Madame
Redouane Zineb était chez elle et, malgré tout, vos policiers l’ont
tuée. Qu’avez-vous fait ? Le silence total et plus personne n’en parle.
Quel mépris ! Pourtant, cette personne ne manifestait pas.
Nous sommes en France, et, depuis quelque temps, en insécurité
permanente. Il ne fait pas bon vivre en macronie parce que, évidemment,
vos forces de l’ordre, voire du « désordre » répondent à la politique de
Monsieur Castaner et vous-même.
Vos discours sont trop souvent méprisants. Vous n’êtes que mépris.
C’est une habitude chez vous de tenir des propos condescendants envers
les gens d’en bas, « ceux qui ne sont rien ». Nombre de personnes le
constatent depuis plus deux ans.
J’ai 73 ans et suis fière d’être une citoyenne à part entière. Aussi,
ne vous en déplaise, je revendique ma liberté de manifester, entre
autres, face à vos choix politiques.
Pour vous, qu’est-ce que la sagesse dont je devrais faire preuve ?
C’est accepter la politique que vous imposez comme si aucune alternative n’était possible ?
C’est se laisser dépouiller sans rien dire alors que vous prenez aux pauvres pour donner aux riches ?
Non, je ne vous écouterai pas, bien au contraire, je continuerai à
manifester car tout ce que le peuple a obtenu, c’est par de hautes
luttes. Le code du travail compilait 150 ans de conquêtes sociales, vous
le détricotez ; la sécurité sociale, véritable bijou que le monde
entier nous envie, vous l’offrez aux appétits des assurances ; vous
organisez la contre-réforme des retraites, vous cassez l’assurance
chômage, vous bradez notre patrimoine, vous détruisez les services
publics, toujours pour privilégier le privé, notamment en cassant les
hôpitaux de l’intérieur...
Votre politique est une véritable honte au regard de celle qui fait cohérence et qui fait peuple.
Vous détricotez, moi je tricote et vous fais parvenir un gilet jaune
et un drapeau de la PAIX (faits avec des restes de pelotes).
Voyez-vous, ce sont des symboles face à votre mise en œuvre de
démolition, ainsi que celle de votre entourage, de ce qui faisait
société, qui permettait de vivre (certes pas très bien depuis 35 ans) et
non de survivre. Avec mes camarades d’Attac, des Gilets jaunes, des
syndicats et partis politiques progressistes, nous serons toujours et
encore face à vous et vos complices contre cette politique infâme...
Pour tout cela, la citoyenne que je suis ne peut pas vous saluer.
Geneviève Legay
« Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant
la nôtre, la colorier avec des couleurs d’amour et d’espoir. » - Marc
CHAGALL
Source : https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron-par-genevieve-legay
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