vendredi 5 juillet 2019

Barbara Stiegler : S'adapter à une société malade ? [EN DIRECT]



Source : https://www.youtube.com/watch?v=uSSFmNHgJQQ

18 commentaires:

Je a dit…

Barbara Stiegler est professeure de philosophie, allemande d'abord puis politique. Cest avant tout une enseignante.

Je a dit…

"Ce n'est pas un signe de bonne santé que de s'adapter à une société profondément malade."
Citation de Krishnamurti

Je a dit…

Le néo-libéralisme est plus qu'une idéologie, une doctrine, parce qu'il a un impact concret sur les personnes, sur les vies.

Il faut faire la distinction avec l'ultra-libéralisme qui est la financiarisation de l'économie, la dérégulation, le retrait des Etats et l'asservissement des personnes.

Le néo-libéralisme est une conception de la vie, de l'humain, du rapport entre l'humain et l'environnement. Un Etat peut avori une politique néo-libérale.

Walter Lippman est un des penseurs du néo-libéralisme. Il a décrit la politique d'un point de vue "darwinien", d'évolution de l'environnement, d'adaptation, etc. Il explique que l'environnement de l'espèce humaine a brutalement changé (et continue à changer à un rythme exponentiel) depuis la révolution industrielle (ce qu'Adam Smith a perçu dès le XVIIIème siècle). Le problème selon Lippman, c'est que nous ne sommes pas adaptés au monde que nous avons nous-mêmes créé !

Je a dit…

Depuis Nietzsche et la "mort de Dieu", c'est difficile d'accepter qu'il n'y a plus de "télos" de fin ultime, de sens de l'Histoire. Difficile au point que certains se recréent un cap, ont besoin d'un chef.

Je a dit…

Edward Bernays (auteur de "Propaganda") s'est beaucoup intéressé à Walter Lippman pour la "manufacture du consentement" dans les société prétendument démocratique où, en réalité, la direction est déjà décidée à l'avance.

Noam Chomsky (linguiste de profession et anarcho-syndicaliste de sensibilité politique) aussi s'est intéressé à Lippman.

Le pacte social repose sur le consentement (par opposition à la soumission à Dieu et/ou à la violence). Le consentement, dans la version classique, se receuille. Il appartient à chacun. Mais Lippman prend exactement le contre-pied. Face à la masse, et l'impossibilité (selon Lippman) de recueillir tous ces consentements, il faut le fabriquer comme Benito Mussolini ou Adolf Hitler ... pour éviter que des gens comme eux s'imposent. Il faut utiliser la propagande pour fabriquer le consentement.

Je a dit…

La "rhétorique de la promesse" est utilisée par les scientifiques. Mon projet, ma science, va sauver le monde.

Je a dit…

Pour fabriquer le consentement, Walter Lippman utilise deux vecteurs :
- les médias technologiques (presse, télévision mais aussi cinéma, etc.)
- mais aussi les experts en sciences humaines et sociales (sociologues, géographes mais aussi et surtout psychologues experts en psychologie des foules).

Je a dit…

Le manichéisme de Lippman (rejoué par Emmanuel Macron), c'est :
- d'un côté le nationalisme dangeureux, le racisme, le populisme (façon Mussolini, Hitler, etc)
- et de l'autre la mondialisation (néo-)libérale.

Tout le reste, pour Lippman, ce sont des contes pour enfants.

Je a dit…

Les alternatives reprennent la pensée du vivant, darwinienne, mais pas celle de la compétition entre individus et entre groupes.

A lire absolument : "L'entraide" de Piotr Kropotkine.

Je a dit…

Les néo-libéraux issus de la crise de 1929 vont critiquer les rentes, les monopoles, les héritages et le capitalisme de prédation ... mais cela revient de nos jours avec l'ultra-libéralisme et les théories illusoires du "ruissellement" qui ont pourtant montré qu'elles étaient fausses.

Je a dit…

Les "gilets jaunes" sont une crise de la fabrication du consentement.
Ce sont des personnes qui étaient dans le consentement de la mondialisation mais c'est fini.

Je a dit…

Le néo-libéralisme est en crise (du consentement).

Les néo-libéraux (qui pensent mondialisation, augmentation des flux avec une division du travail mondialisée) vont essayer de s'emparer de l'écologie; une écologie néo-libérale. Oxymore mais ils vont essayer.

Je a dit…

L'anarchisme (au sens étymologique "sans pouvoir institutionnalisé") n'est pas une solution, pour Barbara Stiegler, car la société fonctionne sur les rapports de pouvoirs.

Je a dit…

Pourtant, des communautés de savoir, de pratiques, d'expérimentations sont en train de se constituer ... ce que qu'elle constate parmi ses propres étudiants.

Internet contribue beaucoup à cela.

Lippman voyait les masses comme atomisées, sans conscience, mais elle s'éveille (confer les mouvements contestataires).

Je a dit…

Quand les néo-libéraux sortent les matraques, c'est qu'ils ont échoué dans leur fabrication du consentement.

Je a dit…

Le congrès Lippman d'août 1938 à Paris a refondé le libéralisme en néo-libéralisme :
- retour de l'Etat
- transformer l'espèce humaine au lieu de la laisser faire comme elle a envie
- ne plus faire confiance à l'espèce humaine car elle est déficiente


Les néo-libéraux sont arrivés au pouvoir avec des personnes comme Ronald Reagan, Margareth Thatcher et Valéry Giscard d'Estaing.

Je a dit…

Conseil de lecture : le cours de Foucault au Collège de France (1971) sur le néolibéralisme : "Naissance de la bio-politique"

Je a dit…

Les experts connaissent un tout petit bout de la réalité et sont incapables de donner des directions.