mardi 2 octobre 2018

35.
La violence forme un tout, il n’est pas raisonnable de la penser secteur par secteur, et je doute qu’il soit possible de la soigner par bribes.
Dans le présent souci qui nous habite de préserver la biosphère, nous devons donc nous demander pourquoi nous sommes toujours en guerre, au sein du genre humain : en guerre sociale, économique, militaire. Car à mon sens, la violence entre humains procède des mêmes folies que notre violence vis a vis de la Terre.
J’ai une métaphore humoristique qui pourra à certains paraître exagérée : comment penser crédible un écolo qui fume ou picole ; comment croire que s’il ne respecte pas son corps son combat pour la biosphère est cohérent.
Et de même, comment imaginer qu’une humanité qui se déchire en tous sens saura soigner le nid commun aux humains, aux bêtes, et aux fleurs.
Doit donc s’opérer une réparation de l’esprit, « inside & outside ».
Pour re-plagier Hermès Trismégiste :
Ce qui est grand est comme ce qui est petit et ce qui est petit est comme ce qui est grand.
Ce qui est intérieur est comme ce qui est extérieur et ce qui est extérieur est comme ce qui est intérieur.
Cette perception de l’unité est essentielle, qui comme réciproque de la présente page me fit écrire autrefois que si nous, au sein du genre humain, sommes incapables d’instaurer, vivre, et maintenir la fraternité dite républicaine, c’est parce que nous ne l’étendons pas aux trois règnes.
Bien sûr, on me dira que tout ça est bien joli, et que ce ne sont que des mots, que l’urgence exige plus de pragmatisme que de poésie.
Mais osons quand même, s’il vous plaît, inscrire au secret de notre pensée cette constatation que si dans la DUDH (déclaration universelle des droits de l’humain) il n’est nulle part fait allusion à la beauté du monde, c’est une grave lacune.
Les rédacteurs de 1948 n'étaient pas dans un contexte psychologique permettant de corréler les droits humains à ceux de la biosphère, et de corréler les droits de la biosphère à ceux de l'humain, pour ainsi abolir un principe de séparation dont maintenant nous percevons l'absurdité.
Et si, donc, sans succomber à la présente tentation de pratiquer une dichotomie de l’univers, et de séparer nos soucis en deux classes disjointes, si nous écrivions ensemble ce texte unitaire manquant : la
« déclaration universelle des droits de la biosphère, du vivant, de l’humain»
Chiche ?

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