Merci Patron ! est un film documentaire satirique français réalisé par François Ruffin, sorti le .
« Comédie documentaire », se déroulant à l'époque où la demande de nationalité belge de Bernard Arnault avait provoqué la polémique (puisque motivée par l'exil fiscal), le film montre le parcours de François Ruffin pour porter auprès de Bernard Arnault la voix de la famille Klur dont le père et la mère ont été licenciés de l'entreprise Ecce, sous-traitant du groupe LVMH, à la suite d'une délocalisation de la production.
Il sort en salles à l'époque des débats autour de la « Loi travail » de Myriam El Khomri, source de nombreuses grèves et manifestations, dont le mouvement social Nuit debout. En quatre mois de diffusion, le documentaire atteint les 500 000 entrées en salle. La critique est globalement favorable, malgré certaines pressions exercées par le groupe LVMH dans les médias qu'il contrôle.
Lors de la 42e cérémonie des César en février 2017, le film remporte le César du meilleur film documentaire.
François Ruffin interprète (ironiquement) le rôle d'un fan absolu de Bernard Arnault.
Qu'importent les services de sécurité qui l'empêchent de rencontrer son
idole, ou l'hostilité d'anciens employés licenciés, François va
déborder d'ingéniosité pour rétablir le dialogue et partager avec tous
sa passion pour le PDG de LVMH.
Sur sa route il croise Jocelyne et Serge Klur, pour qui rien ne va plus ("400€ par mois, c'est pas de chauffage et 3€ par jour pour manger") : leur usine fabriquait des costumes Kenzo pour le groupe LVMH, à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a été délocalisée en Pologne. Depuis lors, le couple est au chômage, criblé de dettes et sur le point de voir sa maison saisie par un huissier.
Mais François Ruffin est confiant et décidé à les sauver. Entouré
d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne sœur rouge, de la
déléguée CGT, Marie-Hélène Bourlard, et d’ex‑vendeurs à la Samaritaine,
il tentera de porter le cas Klur à l’assemblée générale de LVMH, bien
décidé à toucher le cœur de son PDG, Bernard Arnault. Puis les
protagonistes useront de surprenants stratagèmes.
Mais parmi tous les protagonistes, volontaires ou involontaires de ce documentaire satirique, c'est le personnage du "négociateur" (chef de la sécurité et ancien des renseignements généraux) qui m'est apparu le plus intéressant.
Large comme la porte et haut de près de 2m, il vient impressionner les pauvres époux Klur puis, se rendant compte qu'ils sont prêts à tout dévoiler, il achète leur silence en payant l'huissier (26000 €), en versant 15000€ sur leur compte de la Poste et en trouvant au mari un CDD de 6 mois dans un Carrefour voisin (Bernard Arnault est l'actionnaire principal de cette enseigne de grande distribution).
Mais François Ruffin et son équipe de journalistes du journal Fakir ont placé des caméras cachées et des micros dans le salon des Klur ...
Je retiendrai un court dialogue (à partir de la 58ème minute du documentaire), quand cet ex-commissaire des renseignements examine la liste des sept destinataires (à savoir : le Canard Enchaîné, Médiapart, Fakir, Jean-Luc Mélenchon, Le Monde, France Inter, Monsieur Le Président François Hollande à l'époque) de la lettre qui risquerait de ternir l'image de son patron milliardaire :
"- Chaque lettre est une balle et il y en a une qui aurait pu faire mouche. Est-ce que Fakir ils auraient pris votre dossier ? Peut-être. Peut-être. Parce qu'ils sont venus à notre assemblée générale et ils ont essayé de la perturber. [...] Ils sont sur un échec [...]
- C'est ce qui vous faisait le plus peur dans les lettres, c'est Fakir ?
- Oui.
- On l'envoie à Mélenchon, on l'envoie à Hollande, on l'envoie à tout ça ...
- Fakir.
- On l'envoie au Monde
- Fakir.
- On l'envoie à France Inter.
- Fakir.
- C'est quoi ça, c'est un petit truc ...
- Mais regardez : ce sont les minorités agissantes qui font tout ! "
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